Une affaire examinée actuellement par la Cour de justice de l’Union européenne vise le droit pour les abonnés Internet de dénoncer leur contrat sans pénalité, notamment en cas de modification du tarif. Problème : ce droit vaut-il aussi lorsqu’un tel changement est consécutif à une variation de l’indice des prix à la consommation ?
Une affaire née en Autriche sera suivie de près par l’ensemble des opérateurs télécoms et des associations de consommateurs. Un article de la directive dite Service Universel de 2009 encadre les modifications tarifaires des abonnements. Ainsi, dès lors qu’un changement est apporté aux conditions contractuelles, le consommateur doit être averti en temps utile « au plus tard un mois avant ». Dans le même temps, ce même consommateur est informé de son droit de dénoncer l’abonnement sans pénalité, s’il n’accepte pas ces nouvelles conditions (article 20 paragraphe 2 du texte).
En France, cette disposition a été transposée à l’article L121-84 du Code de la consommation. Celui-ci indique identiquement que tout projet de modification des CGU doit être communiqué au consommateur au moins un mois avant son entrée en vigueur. Il est alors « assorti de l'information selon laquelle ce dernier peut, tant qu'il n'a pas expressément accepté les nouvelles conditions, résilier le contrat sans pénalité de résiliation et sans droit à dédommagement, jusque dans un délai de quatre mois après l'entrée en vigueur de la modification. »
Un contrat d'abonnement indexé sur l'inflation
En Autriche, cependant, les conditions générales du contrat d’A1 Telekom Austria prévoient que les tarifs peuvent évoluer pour l’année suivante, en proportion des variations de l’indice annuel des prix à la consommation, l'instrument de mesure de l’inflation. Seulement, ces CGU posent dans le même temps que de telles modifications n’ouvrent pas droit à résiliation. Une association de consommateurs autrichienne (la Verein für Konsumenteninformation) dénonce cette clause qu’elle juge contraire à la directive. Ce 9 juillet, l’avocat général rendra ses conclusions afin d’éclairer, sans la lier, la CJUE.
Selon le sens de la décision attendue dans les mois suivants, les pratiques du secteur pourraient s’en trouver modifiées, dès lors que l’inflation ou la déflation est plus ou moins galopante dans un pays donné. Pour mémoire, en France, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2 %, selon les derniers chiffres annuels de l'INSEE publiés en juin dernier. Sauf erreur, les contrats Orange ou Free par exemple, ne prévoient pas une telle indexation, en l'état.
Commentaires (25)
En France, il me semble que si un contrat “indexé” est proposé à un particulier il doit également lui être proposé un contrat à prix fixe. Attention vieux souvenir du droit des contrats je me mélange sans doute les pinceaux.
Donc l’indice des prix à la consommation, qui mesure la variation des prix, sert comme prétexte à faire varier un prix…
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Et si on considère un abonnement télécom comme un bien de consommation…
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Si tous les prix sont indexés sur l’inflation, on a un système à rétroaction positive. Ça diverge rapidement.
D’accord avec le principe, le jour où mon salaire sera indexé sur l’inflation…
je plussoie ! et les salaires, c’est pour quand ?
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Il fut un temps où c’était le cas en France. Ca s’appelait l’échelle mobile des salaire et ça avait été introduit après guerre. D’ailleurs, tout le monde était content, si j’en crois mes parents qui l’ont connu.
Ensuite, Miterrand et la gauche sont passé en 81, et l’année suivante, elle a été supprimée, sans que personne ne bouge, toujours d’après mes parents.
Perso, j’ai pas connue, je suis né l’année où cette échelle a été supprimée…
L’effet pervers de cette échelle mobile des salaires, c’est que nombre de patrons l’utilisent comme excuse pour ne rien donner de plus. C’est une vraie-fausse augmentation quoi…
C’est comme les chiffres du chomage, les chiffres officiels sont toujours en dessous de la realite. Il faut bien rajouter 3,4% au chiffres officiels pour avoir la vraie valeur de l’inflation.
d’un autre cote, au moins tu etais sur d’avoir quelque chose dans l’annee. En ce moment tu n’as rien (houla, mais c’est la crise…encore et toujours) sauf des excuses (ben oui, la crise des augmentations c’est pour les employes, pas pour les patrons…..)
Oui mais les patrons se servent de l’augmentation imposée pour refuser toute autre augmentation.
Sachez qu’en Belgique, les salaires sont indexés sur l’inflation.
“Celui-ci indique identiquement que tout projet de modification des CGU
doit être communiqué au consommateur au moins un mois avant son entrée
en vigueur. Il est alors « assorti de l’information selon laquelle
ce dernier peut, tant qu’il n’a pas expressément accepté les nouvelles
conditions, résilier le contrat sans pénalité de résiliation et sans
droit à dédommagement, jusque dans un délai de quatre mois après
l’entrée en vigueur de la modification. »”
Après un mail d’avis SFR en deçà du mois légal, comment se fait cela : “tant qu’il n’a pas expressément accepté les nouvelles conditions”… ?