Facebook, LinkedIn, Twitter : les réseaux sociaux ne font pas tous recette
On ne peut pas gagner à tous les coups
Le 03 août 2015 à 16h18
5 min
Économie
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La semaine dernière, les trois grands réseaux sociaux que sont Facebook, LinkedIn et Twitter ont dévoilé leurs résultats financiers, avec des fortunes diverses. Si le premier est une véritable machine à cash, les deux autres en sont encore à compter leurs pertes.
Dans le domaine des performances financières des réseaux sociaux, Facebook a de quoi donner envie à ses concurrents. « C'était un autre trimestre fort pour notre communauté » a annoncé Mark Zuckerberg lors de la présentation des derniers résultats de Facebook. Les chiffres qui ont suivi n'ont pas fait mentir le PDG du réseau social puisque tous les indicateurs, ou presque sont au vert.
Facebook au sommet
Facebook a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 4,04 milliards de dollars au dernier trimestre, contre seulement 2,91 milliards à la même période il y a un an. Seuls motifs de déception pour l'entreprise, le bénéfice net n'a pas suivi la même courbe et s'érode légèrement, en passant de 791 millions de dollars a « seulement » 719 millions.
Sur le plan des audiences, Facebook continue de progresser. Le réseau social compte ainsi 968 millions d'utilisateurs actifs quotidiennement, (+ 17 % sur un an), dont 844 millions (+ 29 % sur un an) accèdent au site via leur mobile. Le nombre d'utilisateurs mensuels s'établit quant à lui à 1,49 milliard d'utilisateurs (+ 13 % sur un an), soit tout de même 20 % de la population mondiale.
Comme lors des trimestres précédents, la croissance du nombre d'utilisateurs est principalement due à la progression du réseau social dans la zone Asie-Pacifique et le reste du monde. Tandis que l'Europe et l'Amérique du Nord font office de locomotives sur le plan des revenus.
En bourse, Facebook n'a pas été salué mais n'a accusé qu'une baisse de 2 % de sa valeur au lendemain de l'annonce. Le réseau social de Mark Zuckerberg est ainsi valorisé à 263 milliards de dollars, soit dix fois plus que ses plus proches concurrents en occident, à l'exception de Google qui caracole en tête avec une valorisation de 443 milliards.
LinkedIn nage entre deux eaux
Chez LinkedIn, le constat est un peu plus partagé. D'un côté, le réseau social dédié aux professionnels affiche une croissance solide de son chiffre d'affaires, qui est passé de 553.9 millions de dollars il y a un an à 711.7 millions de dollars au dernier trimestre, soit une hausse d'un tiers en un an.
De l'autre côté, les dépenses ont augmenté sur tous les plans, ce qui a pour conséquence d'égratigner quelque peu la rentabilité de l'entreprise. D'un statut d'équilibre, avec un petit million de dollars de pertes au deuxième trimestre 2014, le réseau social affiche désormais des pertes de 67,7 millions de dollars sur les trois derniers mois. Il suffit de comparer l'évolution du chiffre d'affaires et du résultat net par rapport aux chiffres du second trimestre 2014 pour comprendre la situation :
Ce résultat est toutefois légèrement plombé par le rachat de Lynda, une entreprise spécialisé dans les solutions d'apprentissage. Linkedin a déboursé 1,5 milliard de dollars en avril dernier, dont 52 % en numéraire pour acquérir l'entreprise. Outre un petit trou dans les réserves de cash du groupe (passées de 1 milliard de dollars au trimestre précédent à 451 millions aujourd'hui) cette opération nécessite surtout une provision exceptionnelle de 31 millions de dollars pour taxes, sans laquelle le bilan aurait été un peu plus léger.
Quoi qu'il en soit, les investisseurs n'ont pas apprécié la nouvelle et sanctionné LinkedIn avec une baisse brutale de 10,5 % du cours de son action en une seule séance vendredi, et cette chute se poursuit aujourd'hui avec un recul de 2 %. LinkedIn est donc désormais valorisée à 25 milliards de dollars, ce qui est un brin plus que Twitter.
Twitter ne fait pas mieux
Du côté de Twitter, l'ambiance n'est pas vraiment au beau fixe. Si le réseau social ne manque pas de rappeler que son chiffre d'affaires au deuxième trimestre a bondi de 61 % en un an, passant de 312 millions de dollars à 502 millions, il doit aussi signaler que ses pertes restent stables, c'est à dire abyssales : 136.7 millions de dollars au dernier pointage et déjà 299 millions de dollars en six mois.
Comme lors des trimestres précédents, ces chiffres alarmants en apparence, ne le sont pas tant que ça, puisque la plupart du trou provient des rémunérations en actions et stock-options des employés, celles-ci ayant compté pour 175 millions de dollars sur les trois derniers mois. Si l'on exclut cela, l'EBITDA de l'entreprise est en forte progression, à 120,2 millions de dollars (+ 122 % en un an), ce qui est mieux que prévu.
La société a de toute façon les reins assez solides pour tenir en cas de coup dur. Ses réserves de cash s'élèvent à 883 millions de dollars, auxquels il faut encore ajouter 2,68 milliards de dollars d'investissements à court terme dont l'entreprise pourra se délester si besoin est.
Bien que les chiffres annoncés par Twitter soient un brin meilleurs qu'escomptés, les marchés boursiers n'ont pas salué les résultats du groupe. Son action a en effet perdu 1,5 % de sa valeur lors de la séance suivante, faisant tomber la valorisation de l'entreprise juste au-dessus de la barre des 20 milliards de dollars. Depuis avril 2015, l'action de Twitter a perdu près de 40 % de sa valeur.
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Facebook au sommet
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LinkedIn nage entre deux eaux
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Twitter ne fait pas mieux
Commentaires (45)
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Abonnez-vousLe 03/08/2015 à 22h01
Viadéo : 28 M€ de CA en 2014, avec des pertes nettes de 13 millions d’euros. Ca ne joue pas du tout dans la même cour.
Le 03/08/2015 à 22h19
Viadéo, le site qui fait tout pour de faire passer premium a t’en dégoûté de l’utiliser…
Le 03/08/2015 à 22h20
Defois je me dit qu’on vivrai surement bien mieux sans Internet pourtant je suis informaticien.
c’est grave docteur ?
Le 03/08/2015 à 22h23
Non, rien de grave.
Simple rechute 1.0
Une petite cure de GoogleBook en intraveineuse et il n’y paraitra plus.
La lucidité est un vilain maux, mais des solutions existent.
Le 04/08/2015 à 01h17
Le 04/08/2015 à 06h03
Qu’on aime ou pas Facebook on ne peut qu’admirer comment en quelques années un gamin est devenu plus riche que tout les gagnants du Loto réunis ensemble juste en brassant du vent.
Les réseaux sociaux pour pro comme LinkedIn n’ont pas le même modèle économique et vraisemblablement ça rapporte plus d’être gratuit et de considérer l’utilisateur comme un produit que de faire payer l’utilisateur pour utiliser pleinement le produit. Faut dire que généralement c’est les chasseurs de tête qui investissent dans ses réseaux, les chercheurs d’emploi n’ont pas nécessairement envie de payer pour un service dont il n’ont aucune idée du résultat.
Twitter, bah faut croire que réunir tout les fachos, racistes, xénophobes, antisémites…. pour leur faire cracher leurs haines en 140 caractères ça ne fait pas recette. Pourtant en ce moment ils ont de quoi faire avec les journaleux qui twitte quasi que sur les migrants de Calais, les terroristes, le roi Saoudien sur la plage, le Yacht de l’Emir du Qatar à Antibes…… C’est effrayant de lire les réponses de certains tweetos quand on dispose d’un minimum de culture et de réflexion.
Le 04/08/2015 à 06h41
Quelqu’un sait avec quel logiciel ils font leur graphique?? car il y a le même chez EA! Merci :)
Le 04/08/2015 à 06h50
Le 04/08/2015 à 06h55
Le 04/08/2015 à 06h56
Le 04/08/2015 à 07h20
Le 04/08/2015 à 07h22
Je ne suis pas d’accord.
Facebook n’est pas une bulle, 18% de résultat net,c’est énorme. Ya un milliard d’utilisateur journalier (quasiment). On arrête pas le progrès,c’est un fait: le futur sera “virtuel”/“digital”/data et facebook est le média N#1 de ce futur, devant la télé, la radio et tout ce que l’on a connu par le passé.
Ce qui peut éclater c’est tout le système global,qui lui est une bulle (on se base sur l’inflation infini). Mais ça dure en continuité depuis plus de 200 ans et dans un certain sens, depuis plus de 1000 ans donc… la prédiction apocalyptique du “ça va s’écrouler”, faut s’en méfier :)
Le 04/08/2015 à 07h28
Le 04/08/2015 à 07h36
exact, avec ceci d’important : aux débuts de l’électrification des habitations, l’électricité était aussi source d’électrocutions et d’incendies. Les normes de sécurité qu’on connaît actuellement n’étaient pas si développées à l’époque.
La même chose concernant le chemin de fer avec un petit bémol : depuis une ou deux décennies, la sécurité ferroviaire est un peu en baisse et cette technologie de locomotion semble à l’abandon (sauf le tramway urbain) au profit de l’autocar et de l’avion.
Le 03/08/2015 à 17h56
Twitter n’a jamais gagné le moindre centime depuis sa création et possède encore près de 3 milliards de dollars de cash ???
D’où vient donc ce pactole… de Grèce ?
Le 03/08/2015 à 18h49
Des investisseurs? Rien qu’avec l’entrée en bourse, Twitter a pus lever plusieurs milliards.
Le 03/08/2015 à 19h06
Qu’ils crèvent le cul sur leur tas de Dollars.
Le 03/08/2015 à 19h30
Le 03/08/2015 à 19h51
Une chose est sure : Facebook a déjà plus que largement fait mentir tous les pessimistes qui prédisaient sa mort imminente…
Le 03/08/2015 à 19h58
Si la bourse sanctionne un peu le court de l’action Twitter, c’est bon signe : on n’aura peut-être pas d’éclatement brutal d’une bulle financière des valeurs surestimées des entreprises du web social et de la publicité ciblée.
Le 03/08/2015 à 20h24
Toutes les entreprises sont avant tout considérées comme des cash machines par le système boursier.
Cela se vérifie bien souvent en tout cas.
Vive le capitalisme et l’utilisation de la population mondiale pour faire de l’argent !
Le 03/08/2015 à 20h46
Des idées concernant le résultat de nos réseaux francophones (je pense notamment à Viadeo), mitigé comme LinkedIn ?
Le 04/08/2015 à 12h31
Mais ça vaudra plus dans le futur. Le bien qui valait 200.000€ vaudra peut-être 205.000€ dans un an, 2.500.000€ dans un siècle et 50.000 Mds dans un millénaire. La valeur monétaire des biens peut croître indéfiniment, ça ne pause pas de soucis. Au pire, pour éviter de devoir payer son pain 1Mds, on effectuera un changement d’échelle en définissant “1€ = 1Mds d’anciens euros” et hop, on continue.
Le 04/08/2015 à 13h11
Internet “grand public” c’est majoritairement ça malheureusement maintenant : les gens constamment coller à leurs écrans smartphone/PC/portable/tablette, dedans, dehors, au chiottes, n’importe ou, lobotomisé à poster des selfies dont personne en a rien à faire sur les réseau sociaux pour essayer de ce donner de l’importance, qui ce définissent geeks parce qu’ils ont jouer 15min à candicrush et qui sont en extase sur youtube devant Cyprien et gnam gnam style. Bien entendu tout ça la bouche grande ouverte des qu’un nouveau iphone à 800 boules sort prêt à en redemander.
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Ma phrase et peu être pas très bien tournée pour résumer ma pensée mais grosso-modo c’est ça :p
Le 04/08/2015 à 14h21
Suffit de rechercher le titre de n’importe quel de leurs articles et tu trouvera facilement 10 sources différentes pour te donner le contenu… en moins d’une minute. Internet est bel et bien une révolution massive pour l’ensemble des connaissances humaines.
Et Dieu merci, les sites que tu cite n’ont aucun monopole en terme de connaissance.
Le 06/08/2015 à 20h20
A mon avis, vous devriez vous renseigner sur le monde de l’édition scientifique. Une petite recherche en moins d’une minute vous montrera que l’accès n’est possible que pour les articles publiés en Open Access (que ce soit dans une revue OpenAccess comme PLOS ou dans une revue classique). Les autres articles ne sont disponibles qu’après achat. (ou via une institution qui paye pour que ses membres puissent y accéder).
Quelques autres liens:
budapestopenaccessinitiative
thecostofknowledge
Je-boycotte-desormais-Elsevier
Le 06/08/2015 à 20h52
Les connaissances scientifiques ne se limitent heureusement pas non plus aux publications dans le milieu autorisés et approuvé de l’édition scientifique :)
Le 06/08/2015 à 23h27
Le 07/08/2015 à 07h53
Le 04/08/2015 à 07h38
Twitter fonctionne comme une start-up.
Elle procède par levée de fond, banques ou investisseurs privés, rentrent au capital de l’entreprise, pour embaucher les meilleurs talent et racheter d’autres entreprises qui possède une techno intéressante pour elle.
Tant qu’il y a du cash tu peux faire des pertes tous les ans de quelques millions , ça n’a pas d’importance. Le tout est de garder le maximum d’utilisateurs sur ton site, car la rentabilité arrivera
Le 04/08/2015 à 07h43
“facebook est le média N#1 de ce futur, devant la télé, la radio”
facebook est un média mais comparer ce site web à la TV et à la radio me semble erroné :
Le 04/08/2015 à 07h45
cela m’étonnera tjrs ???
Le 04/08/2015 à 07h56
Le 04/08/2015 à 08h08
Et Facebook n’est pas internet mais avec un bémol : Facebook envahit le web entier, sauf à utiliser des outils comme no-script et à éviter les sites web qui utilisent les services de facebook. Je ne parle même pas de Google qui investit les objets connectés (smartphones, décodeurs TV comme la freebox ou la bbox)
Le 04/08/2015 à 08h10
Un spécialiste du jeu vidéo qui parle finance cela promettait une finesse d’analyse rarement vue.
Twitter : payer les employés en actions et stock-options (et diminuer artificiellement les charges) normal selon l’auteur qui fait même un calcul d’EBITDA sans prendre en compte les salaires des employés, énormissime…
Mais le meilleur est pour la fin : l’entreprise n’a qu’à taper dans le budget alloué à l’investissement, qui est certes élevé mais surtout stratégique. C’est bien connu pour régler les problèmes de trésorerie suffit de diminuer l’innovation et les investissement à court terme. Chapeau !!
Le 04/08/2015 à 08h14
Et pas un mot sur la baisse de l’action de -20 % en une semaine suite à ces résultats désastreux, l’action Twitter passant sous la barre symbolique des 30 $. Quelle qualité rédactionnelle…
Le 04/08/2015 à 08h21
Le calcul d’EBIDTA est fourni par Twitter hein, et par définition il n’inclut pas les “Stock based compensations” ;)
Et tu confonds deux notions “d’investissement”. Tu fais référence aux dépenses faites pour le développement de nouveaux projets, je parle des sommes qu’ils ont investi dans des titres pour faire travailler leur cash ;)
Le 04/08/2015 à 08h22
“Twitter, bah faut croire que réunir tout les fachos, racistes, xénophobes, antisémites…. pour leur faire cracher leurs haines en 140 caractères ça ne fait pas recette. Pourtant en ce moment ils ont de quoi faire avec les journaleux qui twitte quasi que sur les migrants de Calais, les terroristes, le roi Saoudien sur la plage, le Yacht de l’Emir du Qatar à Antibes…… C’est effrayant de lire les réponses de certains tweetos quand on dispose d’un minimum de culture et de réflexion. ”
Personnellement, j’ai quitté Twitter peu de temps après que Laure Manaudou se soit prise une vindicte populaire pour un malheureux tweet qui faisait la relation entre un tueur qui avait tiré dans la foule et le fait de jouer aux jeux vidéo. J’étais terrifié et dégoutté.
Sur Facebook, ce n’est pas le même principe, il y a bien sûr des commentaires injurieux et aggressifs, des réactions spontanées dénuées de savoir-vivre, mais on passe plus facilement à autre chose. Il faudrait creuser la question.
Le 04/08/2015 à 08h24
Le 04/08/2015 à 08h31
“Pour FB, bénéfices en baisse, j’avais annoncé la fin de FB elle est effectivement pour bientôt, la bulle va éclater.”
Or Facebook (comme Google) fait des bénéfices monstrueux actuellement et Twitter (qui est à la peine) voit son cours de bourse baisser lentement. C’est plutôt rassurant quant à l’existence éventuelle d’une bulle spéculative qui risquerait d’éclater.
Le 04/08/2015 à 08h39
Dis-toi que les services de réseaux sociaux sont des médias et des outils de communication primaires (pas d’interopérabilité avec l’ensemble des moyens de communication) et que internet correspond aussi à tous les services à distance qui facilitent la vie de tous les jours.
Le 04/08/2015 à 12h02
Faudra que t’en parle à Elsevier, Wiley, Nature, Science, Springer ou encore ACS (et j’en oublie pleins). Ils n’ont pas l’air d’être au courant pour la mise à disposition gratuite de l’ensemble des connaissances humaines.
Le 04/08/2015 à 12h08
oui, et non :)
j’étais un peu dans l’erreur mais facebook est entre les deux. Certes ce n’est pas une technologie de transmission, mais bien une plateforme: pour les entreprises, les stars,les journaux, politiciens, gouvernements etc… donc c’est plus que TF1 aussi :)
Le 04/08/2015 à 12h13
par “inflation illimité” j’entends le fait que l’on vit en espérant que ce que l’on possède (bon pas notre vaisselle évidement,mais immobilier par exemple) vaudra toujours plus dans le futur.
Autre exemple de ce “concept”: le système des retraites Français.On base 45 ans de travail sur le fait que, peut être, des gens qui naitront dans 20 ou 30 ans pourront et/ou accepteront de payer nos retraites. risque insensé.
Le 04/08/2015 à 12h15