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Désinfo par IA : comment l’américain JM Dougan veut influencer les élections allemandes

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Désinfo par IA : comment l’américain JM Dougan veut influencer les élections allemandes

Un homme déjà identifié derrière une campagne de désinformation en amont des élections états-uniennes a été ré-identifié par Newsguard et Correctiv derrière un réseau de 102 sites générés par IA.

Le 29 janvier à 10h01

Ancien marine et ancien shérif états-unien installé à Moscou, John Mark Dougan s’est lancé en juillet 2024 dans la création de faux sites alimentés par IA pour relayer de la désinformation pro-russe en langue allemande. Le 6 novembre, le chancelier Olaf Scholz a annoncé l’éclatement de la coalition gouvernementale et la tenue de nouvelles élections, le 23 février prochain.

Depuis, John Mark Dougan a accéléré le mouvement, avec pas moins de 102 faux sites internet à son actif. Une copie exacte du modus operandi qu’il avait adopté à destination de son pays d’origine, selon Newsguard. En amont des élections présidentielles, l’homme avait fabriqué de toutes pièces un réseau de 171 sites en anglais où de fausses informations sur l’Ukraine et la promotion des intérêts russes avaient déjà amassés 37 millions de vues en mai 2024.

Habitué des campagnes de désinformation

L’homme derrière l’opération ? John Mark Dougan, un ancien shérif adjoint de Floride qui a fui à Moscou lorsqu’il s’est retrouvé poursuivi pour hacking et extorsion. De la même manière que ses sites anglophones imitaient de réels médias états-uniens, celui-ci a cette fois-ci créé des sites portant les noms de journaux historiques mais actuellement disparus, comme le Berliner Tageblatt ou le Hamburger Anzeiger, ou autres titres de nature à tromper les internautes.

Le contenu des sites semble généré par IA, reprenant, sans les citer, les productions d’autres médias allemands. Comme toujours dans les opérations de désinformation liées à la Russie, les récits amplifiés consistent à promouvoir des intérêts peu alignés avec ceux de l’OTAN et de l’Ukraine. En l’occurrence, le réseau de faux sites étudié par Newsguard et Correctiv promeut des propos eurosceptiques et soutient régulièrement le parti d’extrême-droite Alternative für Deutschland, aux positions nationalistes et anti-Union Européenne.

Les publications ciblent aussi régulièrement des partis traditionnels comme Les Verts, qui militent pour l’indépendance énergétique de l’Allemagne vis-à-vis de la Russie. Newsguard a par ailleurs identifié trois fausses informations qui semblent avoir émergé de ce réseau de sites : une selon laquelle un homme prostitué aurait fourni ses services à la ministre allemande des Affaires étrangères lors de ses visites en Afrique, une autre selon laquelle une femme aurait été agressée sexuellement par un candidat du parti écologiste allemand, et une troisième selon laquelle l’Allemagne prévoirait d’accueillir 1,9 million de travailleurs kényans.

Dans les trois cas, Newsguard relève une tactique de diffusion via les contenus d’information sponsorisés, dans des médias africains pour masquer l’origine russe de la campagne. De même, les allégations d’abus sexuels pour tenter de discréditer des personnalités publiques est une tactique déjà utilisée dans la précédente campagne à laquelle a participé Dougan.

Interrogé par Newsguard, John Mark Dougan indique n’être ni « associé », ni « payé », ni « travailler pour ou recevoir d’argent du GRU (le renseignement militaire russe, ndlr) ni d’aucune entité du gouvernement russe. » Plusieurs médias américains dont le Washington Post et CNN ont néanmoins démontré par le passé que Dougan faisait partie de l’opération d’influence russe « Storm-156 », telle que l’a nommée Microsoft. Cette dernière semblait émaner de l’Internet Research Agency, une ferme à trolls russes.

Commentaires (5)

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Ce qui est magique avec ces machins c'est d'imaginer la quantité faramineuse que ça coûte et se dire ..." ah oui quand même, y en a des milliards pour détruire la démocratie". ... et pas pas faire le lien avec nos propres milliardaires propriétaires de groupes de médias et les immondices qu'ils déversent au nom de la patrie. Le tout en connivence parfaite avec des puissances étrangères comme le montre l'article.
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Je sais pas trop ce que tu veux dire avec :
c'est d'imaginer la quantité faramineuse que ça coûte
Mais monter un une centaines de site web ça coûte rien (ou presque)
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Les sites web coûtent rien en effet, mais y a des humains derrière, le hosting, le SEO, etc... pour faire du buzz il faut des BOTs twitter, c'est un métier de générer du caca comme ça. Alors oui un peu naïvement je me dis qu'au bout du compte, comme ils sont beaucoup ça doit coûter cher. Mais t'as peut-être raison, je me fais des idées.
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Ca couterais probablement cher si tu partais de zéro et que tu devais tout construire tout seul.

Mais il y a une offre de services criminels (et legaux) pour avoir des bots, des comptes, de l'hébergement, du SEO. Et probablement aussi des "groupes" qui auront des intérêts à aider dans tout ou partie d'un projet de désinformation.

C'est d'ailleurs ce que je trouve le plus inquiétant: les devs qui conçoivent ces services/outils ne sont plus les spammeur/scammeur/brouteur qui les utilisent. On a donc la pire configuration: une poignée de gens très compétents qui mettent à disposition des outils utilisés par de nombreux fouteurs de merde... Et les autorités qui se concentrent en priorité sur les fouteurs de merde.
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Oui, je vois mieux ce que tu veux dire.
De toute façon, il doit être très correctement financé par le Kremlin...

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