Dès demain, l’administration ne pourra plus ignorer les saisines par voie électronique
De quoi j'm'email ?
Le 06 novembre 2015 à 10h10
5 min
Droit
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C’est une petite révolution. À partir de demain, chaque internaute pourra contacter l’administration par voie électronique, que ce soit au travers de services en ligne dédiés ou, à défaut, par email. Le dispositif est toutefois appelé à se déployer progressivement, de nombreuses dérogations ayant été instaurées par le gouvernement.
Quasiment un an jour pour jour après avoir pris une ordonnance instaurant un « droit des usagers de saisir l'administration par voie électronique », le gouvernement a publié ce matin un décret accompagnant la mise en œuvre de ce nouveau droit. Conformément à ce qui avait été prévu l’année dernière, ces dispositions s’appliqueront à partir du 7 novembre pour les administrations relevant de l'État et de ses établissements publics à caractère administratif – Pôle emploi, Bibliothèque nationale de France, IGN... Il faudra cependant attendre encore un an pour que les collectivités territoriales soient elles aussi concernées.
Les requêtes « électroniques » seront traitées de la même manière que les autres
Le principe est simple : faire en sorte que chaque citoyen puisse échanger avec n’importe quelle administration (ministère, CAF, mairie...) grâce à Internet, de la même manière que par courrier traditionnel. Si la plupart des services disposent aujourd’hui d’adresses mail, rien ne les obligeait jusqu’ici à traiter les demandes envoyées par ce biais. Dorénavant, « tout usager, dès lors qu'il s'est identifié auprès d'une autorité administrative, peut adresser par voie électronique à celle-ci une demande, une déclaration, un document ou une information, ou lui répondre par la même voie ».
De manière assez pragmatique, l’exécutif a conçu un dispositif juridique à même de permettre un traitement efficace de très nombreux messages. L’usager pourra envoyer un mail à une administration, uniquement au cas où celle-ci n'offre pas de téléservice aux internautes – ce qui ne devrait dans la pratique arriver que très rarement. Ces téléservices pourront prendre la forme « d'une téléprocédure, d'une procédure de saisine électronique par formulaire de contact ou par une adresse électronique destinée à recevoir les envois du public ». La plupart des « grandes administrations » sont ainsi déjà à la page, puisque la CAF ou l’Assurance maladie proposent de longue date de nombreux services en ligne, permettant d’échanger par voie électronique ou d’effectuer certaines demandes à distance.
Accusés de réception obligatoires
Pour que les démarches soient valides, l’usager devra s’identifier en indiquant ses nom et prénoms, adresses postale et électronique, et éventuellement son numéro de dossier. Toute demande, déclaration ou production de documents adressée par un internaute devra en retour faire l’objet, sous sept jours, d’un accusé de réception de la part de l’administration. Celui-ci mentionnera :
- La date de réception de l'envoi électronique effectué par l'usager.
- La désignation, l'adresse postale et, le cas échéant, électronique ainsi que le numéro de téléphone du service chargé du dossier.
Si cet accusé de réception électronique n’est pas envoyé de manière instantanée, l’administration sera tenue d’adresser (dans un délai d'un jour ouvré) un « accusé d'enregistrement électronique » à l’internaute, précisant la date de réception de l'envoi. Dans tous les cas, ces accusés seront envoyés sur l'adresse électronique que l’usager aura utilisé pour effectuer son envoi, ou, dans le cas d’un formulaire de contact par exemple, à l'adresse électronique qui aura été renseignée.
« Lorsqu'une saisine par voie électronique est incomplète, l'administration indique à l'intéressé, éventuellement dans l'accusé de réception électronique, les pièces et informations manquantes exigées par les textes législatifs et réglementaires en vigueur ainsi que le délai fixé pour la réception de celles-ci » ajoute par ailleurs le décret.
Des dérogations pour plusieurs dizaines de procédures administratives
Si ce nouveau droit accordé aux citoyens se montre plutôt séduisant sur le papier, l’ordonnance de l’année dernière autorisait le gouvernement à écarter du dispositif certaines démarches administratives, que ce soit « pour des motifs d'ordre public, de défense et sécurité nationale, de nécessité de comparution personnelle de l'usager », mais aussi – et surtout – « de bonne administration, notamment pour prévenir les demandes abusives. »
Ces termes assez larges ont ainsi permis à l’exécutif d'ériger des dizaines d’exceptions, disséminées au travers de quatorze décrets publiés au Journal officiel de ce matin : demandes de changement de nom, établissement d'une procuration hors de France, inscriptions ou radiations d'un aéronef au registre d'immatriculation, agréments des réseaux de contrôle technique de véhicules, candidatures des doctorants contractuels, demandes d'accès anticipé aux archives publiques par dérogation, autorisations de reproduction de documents classifiés, etc. L’ensemble de ces situations particulières, dont certaines ne sont exclues du dispositif qu’à titre provisoire, peut être retrouvé ci-dessous, par ministère.
- Ministère des Affaires étrangères
- Ministère de l'Écologie, du développement durable et de l'énergie
- Ministère de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
- Ministère de la Justice
- Ministère des Finances et des comptes publics
- Ministère de la Défense
- Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes
- Ministère du Travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social
- Ministère de l’Intérieur
- Ministère de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt
- Ministère de l'Économie, de l'industrie et du numérique
- Ministère du Logement, de l'égalité des territoires et de la ruralité
- Ministère de la Culture et de la communication
- Services du Premier ministre
Dès demain, l’administration ne pourra plus ignorer les saisines par voie électronique
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Les requêtes « électroniques » seront traitées de la même manière que les autres
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Accusés de réception obligatoires
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Des dérogations pour plusieurs dizaines de procédures administratives
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 06/11/2015 à 10h13
21 siècle incoming !
Aprés il reste le danger des interceptions d’email, qui manquent cruellement de sécurité.
Bientôt le chiffrement end to end avec les administrations ?
Le 06/11/2015 à 10h16
Elles supportent le chiffrement via GPG ?
Le 06/11/2015 à 10h17
C’est con, j’ai envoyé un mail aux impôts depuis ProtonMail, je ne peux pas lire leur réponse… " />
Ca sent la majoration de 10,00% " />
Le 06/11/2015 à 10h22
Énorme " />" />
Le 06/11/2015 à 10h29
C’est une bonne chose… Tant que les saisines classiques sont encore possible. On constate de plus en plus qu’ils veulent se débarrasser des guichets afin de mettre le maximum de distance entre le citoyen et le fonctionnaire.
Le 06/11/2015 à 10h31
RIP ma procuration pour les prochaines élections sans prendre un jour de congé…
Le 06/11/2015 à 10h34
Le 06/11/2015 à 10h38
C’est un mouvement général.
Les banques prévoient aussi de fermer des dizaines d’agences dans les années qui viennent.
Elle va être belle la société du futur. " />
Le 06/11/2015 à 10h43
Le 06/11/2015 à 10h43
Ils vont utiliser gmail ou des serveurs francais ?
Nan parce que j’ai vu aux infos que macron utilise gmail (ahahahhaha…. ou pas…) donc plus rien ne m’étonne ^^
Le 06/11/2015 à 10h59
Le 06/11/2015 à 11h11
Pour le coup, on ne peut qu’être satisfait des avancées faites à ce niveau là par l’administration française! Bientôt, on pourra gérer l’intégralité de nos demandes en lignes et ce sera un vrai pas en avant!
Si seulement on pouvait faire pareil pour toutes les démarches liées à la préfecture, ce serait au top…
Le 06/11/2015 à 11h15
Zut, il n’y a pas le Senat ou le parlement dans la liste " />. Au moins ça progresse, en espérant qu’ils ne vont pas nous imposer l’achat d’un timbre numérique pour une saisine.
Le 06/11/2015 à 11h30
Le 06/11/2015 à 12h20
Le 06/11/2015 à 12h38
Le 06/11/2015 à 12h43
Le principe est simple : faire en sorte que chaque citoyen puisse échanger avec n’importe quelle administration (ministère, CAF, mairie…) grâce à Internet, de la même manière que par courrier traditionnel.
Si seulement Free pouvait en prendre de la graine. Obligé de passer par une LRAR pour faire une réclamation. Donc tu dois débourser de l’argent par LRAR pour espérer avoir une réponse déjà et ensuite avoir un geste commercial.
Le 06/11/2015 à 13h12
Zzzzzzzzzzzzz ! Quoi ? Comment ? Internet existe !!! Ah bah… Zzzzzzzzzzz !
Le 06/11/2015 à 13h16
Le 06/11/2015 à 13h36
C’est également valable pour les démarches des professionnels ?
Et les démarches en préfecture (qui dépend du département) ?
Le 06/11/2015 à 13h45
Bon vous pouvez sauf si ça fait partie d’un des cas suivant déroule un parchemin/rouleau de 100m de long…. ouais bon au final vous ne pouvez pas , mais merci d’avoir essayé " />
Le 06/11/2015 à 15h12
Le 06/11/2015 à 15h15
Le 06/11/2015 à 16h49
L’usager pourra envoyer un mail à une administration, uniquement au cas où celle-ci n’offre pas de téléservice aux internautes – ce qui ne devrait dans la pratique arriver que très rarement.
Sauf que ces téléservices ne permettent pas toujours d’envoyer des fichiers joints. Ou alors ils répondent d’envoyer la même demande par courrier … (J’ai récemment changer de RIB ça a été l’enfer)
Le 06/11/2015 à 16h52
En même temps tu te pense proche de la cours quand tu es dans un service public? " />
Le 06/11/2015 à 17h13
Le 06/11/2015 à 17h21
Le 06/11/2015 à 17h58
Le 06/11/2015 à 19h48
Le 07/11/2015 à 05h42
Le 07/11/2015 à 10h11
Je ne vois pas le rapport ? " />
Le 07/11/2015 à 10h55
Comme ça pas de courrier perdu. Mais bon le chiffrement oui de rais une obligation. Et rien ne m’empêche d’aller au guichet avec l’historique de mes mails pour péter un plomb un bon coup si il y’as un problème. ;-)
Le 07/11/2015 à 14h23
Le 07/11/2015 à 16h54
Le 08/11/2015 à 00h01
Le 08/11/2015 à 06h46
Le 08/11/2015 à 21h13