[Enquête] Espionner son conjoint : le vrai visage d’applications de contrôle parental ?
Des pratiques aussi détestables qu’illégales
Plusieurs logiciels proposent aux parents de surveiller la vie numérique de leur enfant mineur, une approche parfaitement légale. Problème, le discours dérape parfois sur la surveillance d’un proche ou d’un conjoint, comme le montrent les deux volets de notre enquête. Les éditeurs ne semblent reculer devant rien : billets de blog, liens sponsorisés, sites modifiés en fonction des demandes, etc.
Le 18 décembre à 10h46
3 min
Société numérique
Société
Les sociétés derrière ces applications multiplient les messages tendancieux, voire dépassent largement les bornes, pour cibler toujours plus ceux qui cherchent à espionner leurs proches ou leur conjoint. Des faits passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et 60 000 euros d'amende.
Suivre son conjoint « à son insu » : des pratiques délétères
Une première approche consiste à publier des billets de blogs, des articles et des guides pratiques. Certains y vont franchement en mettant en avant des fonctionnalités pour « suivre l'emplacement de votre conjoint ou enfant à leur insu », pour des raisons de « soupçons d'infidélité » et… de « curiosité personnelle ». Ce ne sont que quelques exemples des messages nauséabonds identifiés durant notre enquête.
Un double discours avec les liens sponsorisés
Dans la seconde partie de notre enquête, on s’intéresse aux liens sponsorisés mis en avant dans Google (Bing n’est pas épargné). Des recherches avec des mots clés comme « espionner sa femme » ou « lire ses SMS » renvoient vers des sites dont le message change de ton. Pire encore, certaines sociétés passent carrément des informations dans les URL des liens sponsorisés pour mieux cibler le message d’accueil affiché en gros sur le site.
Résultat des courses, des applications de contrôle parental se retrouvent à afficher en gros sur leur page d’accueil : « Application pour hacker un téléphone », « Solution d'espionnage téléphonique indétectable », etc. Ces pages ne sont pas référencées par Google et donc « invisibles » a priori, sauf à passer par les liens sponsorisés.
Des sites qui « s’adaptent » en fonction des visiteurs
Nous nous sommes également « amusés » à modifier des liens pour faire afficher ce que l’on voulait sur le site officiel de certaines applications, comme en attestent les deux captures ci-dessous. Nous n’avons pas modifié le code source de la page pour changer le message, seulement le lien permettant d’arriver sur cette page. C’est à lire dans la seconde partie de notre enquête.
À la suite de notre enquête, nous avons évidemment contacté Google. Si l’entreprise n’a pas souhaité nous répondre malgré plusieurs relances, nous avons constaté que plusieurs des liens sponsorisés signalés ont disparu suite à nos demandes.
[Enquête] Espionner son conjoint : le vrai visage d’applications de contrôle parental ?
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Suivre son conjoint « à son insu » : des pratiques délétères
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Un double discours avec les liens sponsorisés
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Des sites qui « s’adaptent » en fonction des visiteurs
Commentaires (14)
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Le 19/12/2024 à 01h04
Cà bouffe de la batterie.... c'est une appli gratuite. Contrairement aux autres dont on a fait le tour. Et çà reste dans les limites du légal.
Mais on retrouve une elzy facilement.
A part çà, y'a Mastercard.
Le 19/12/2024 à 07h33
Le 19/12/2024 à 09h27
De plus elle limite certaines actions / autorisations.
Pour que çà passe mieux, il y a "pour lutter contre la pédo" qui est écrit sur la boite
Le 19/12/2024 à 13h00
Le 20/12/2024 à 09h35
Le 20/12/2024 à 10h11
Le 20/12/2024 à 10h16
Tu lui fait signer une autorisation, dans 15mn elle l'aura oublié :)
Modifié le 20/12/2024 à 10h30
L'article L.226-1 du code pénal cité n'évoque pas ce cas puisqu'il ne parle que des mineurs, mais je suppose qu'il y a quelque chose relatif à la mise sous tutelle.
Le 20/12/2024 à 10h31
Le 20/12/2024 à 11h46
Ok, vu la situation, je comprends tout à fait et comme l'a écrit SebGF, ça doit être prévu dans les exceptions.