Isabelle Collet : « On peut utiliser l’IA pour dépasser nos biais inconscients »
Oubliées vs oublieurs
Une semaine sur deux, entre chaque épisode du podcast Algorithmique, les abonnés de Next peuvent écouter en intégralité l’un des entretiens qui a servi à sa fabrication, ou lire sa retranscription.
Le 30 octobre à 15h07
44 min
Société numérique
Société
Professeure à la section des sciences de l'éducation de l'Université de Genève, informaticienne scientifique de formation, Isabelle Collet est l'autrice de plusieurs ouvrages dont L'informatique, a-t-elle un sexe ? Hackers, mythes et réalités (L'Harmattan, 2006) et Les Oubliées du numérique (Le Passeur, 2019).
Dans cet entretien, elle détaille les préconçus genrés qui ont sous-tendu le développement du champ de l'intelligence artificielle, elle revient sur la masculinisation qui s'est opérée dans le domaine informatique à partir des années 80 et elle partage des pistes d'action pour une plus grande diversification de l'industrie.
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Abonnez-vousIsabelle Collet : « On peut utiliser l’IA pour dépasser nos biais inconscients »
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Où commence l’histoire de l’intelligence artificielle ?
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Pour quelqu’un qui n’aurait pas creusé les questions de genre, tout cela peut paraître un peu lointain. Dans Les oubliées du numérique, l’essai de Turing me semble un exemple assez marquant. Peux-tu le détailler ?
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Est-ce qu’il y a d’autres exemples marquants dans l’histoire de l’intelligence artificielle qui te semblent bien illustrer l’enjeu d’exclusion de la moitié de l’humanité, l’enjeu de fabrication de l’intelligence artificielle sous un prisme restreint ?
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Dans Les Oubliées du numérique, tu expliques que lorsqu’on avance dans le domaine de l’IA, le fait d’utiliser le jeu d’échec pour prouver qu’une machine est intelligente est assez réducteur. Je ne sais pas si c’est genré ou pas, mais peux-tu expliquer en quoi ?
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Tu fais aussi remarquer que ce choix est très lié au fait que ce soit les États-Unis qui mènent la danse en matière d’IA. Que si ç’avait été d’autres zones géographiques, peut-être que ce champ technologique aurait été différent...
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Il est temps de parler de la place des femmes dans l’industrie qui construit ces machines. Ça fait au moins 30 ans que le déséquilibre est assez fort, au moins dans les pays occidentaux. Quelles sont les grandes pistes d’explications à ce problème ?
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Pourquoi on équipe d’abord les garçons à chaque avancée technique ?
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Tout ceci explique, pour une bonne part, pourquoi il y a moins de femmes dans la tech dans les pays occidentaux, mais dans d’autres pays, elles sont beaucoup plus nombreuses. Qu’est-ce qui explique cette différence ?
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Et donc, depuis deux ans, l’intelligence artificielle revient sur le devant de la scène. En quoi est-ce un problème qu’il y ait aussi peu de femmes participant à la fabrication de ces technologies ?
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Quelle est la solution face à cela ? Est-ce qu’intégrer plus de femmes dans le domaine permettra de rendre ChatGPT moins sexiste ?
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Il reste donc beaucoup de travail, à la fois pour attirer plus de gens et pour trouver plusieurs solutions techniques. Cela dit, ça fait des années qu’on essaie d’attirer plus de diversité dans la tech, mais ça ne semble pas fonctionner. Que faire ?
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Le sujet du quota, j’avais l’impression qu’il avait progressé, mais j’ai peut-être une vision déformée du sujet ?
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Les deux grands axes qu’on vient de voir, c’est travailler envers les femmes pour les aider à déposer leurs blocages, ou travailler au niveau des institutions. Mais ne faut-il pas réfléchir aussi à des actions spécifiques aux hommes ?
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Si on prend le problème à l’envers, puisque la tech et l’IA dernièrement sont présentées comme des solutions à beaucoup de choses, dans quelle mesure ce champ peut-il, peut-être, participer à lutter contre les inégalités ?
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Quelles seraient les mesures spécifiques qu’il faudrait imposer aux entreprises de la tech pour permettre un traitement plus égalitaire ?
Commentaires (12)
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Abonnez-vousLe 30/10/2024 à 16h15
Modifié le 30/10/2024 à 17h57
Le 31/10/2024 à 00h30
Je suis, à ma grande surprise, plutôt d'accord avec certains éléments de l'article dans "The Conversation" Par exemple, je cite l'article: une offre d'emploi "recherche mathématicien", me fait effectivement plus penser à un homme. Par contre, je ne suis pas trop d'accord sur le masculin pluriel.
Les doublons sont juste ultra-lourds comme "joueurs et joueuses", "lecteurs et lectrices", "spectateurs et spectatrices". Je le retrouve partout (sites et jeux vidéos) et c'est juste pénible, mon cerveau sachant très bien que "joueurs" seul désigne un ensemble mixte.
Pour le point médian, ça a l'avantage d'être plus concis, mais ça devient une horreur quand il y a le sujet/adjectif/participe passé dans la même phrase.
Et quand les sites d'actu indépendants mélangent les deux formes d'inclusivité, c'est vraiment indigeste, malgré leurs qualités intrinsèques supérieures aux sites financés par la pub.
Le 31/10/2024 à 11h31
Le 01/11/2024 à 12h58
Quels lecteurs de flux RSS utilisez-vous les gens ?
Le 01/11/2024 à 13h20
Le 01/11/2024 à 15h42
Le 02/11/2024 à 08h29
Le 02/11/2024 à 09h06
Ou alors cela dépend des flux (il y en a plusieurs, entre le brief, les articles, le brief + les articles, etc.).
Le 02/11/2024 à 17h30
Modifié le 02/11/2024 à 19h56
Rematch – série en 6 épisodes sur arte.tv
En 1997, la société IBM convainc le champion du monde d’échecs Garry Kasparov, vainqueur du super ordinateur Deep Blue, de jouer un match retour. Cette série captivante fait de ce duel entre l’homme et l’IA un thriller psychologique aux résonances toujours actuelles. Rematch a obtenu le Grand Prix – Séries Mania 2024.
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