Une artiste a découvert qu'un système de reconnaissance automatisé des plaques d'immatriculation reconnaissait également les textes affichés sur les stickers collés sur les pare-chocs des véhicules, ainsi que les slogans politiques arborés aux frontons des maisons. Et permettait donc d'identifier les véhicules, et logements, des personnes pro ou anti-Trump, Biden, avortement, etc.
Des documents obtenus et examinés par WIRED révèlent qu'un système de reconnaissance automatisée des plaques d'immatriculation, initialement prévu pour le contrôle de la circulation, est également capable d'identifier voire de « surveiller des discours protégés par la Constitution américaine ».
Les photographies consultées par WIRED montrent en effet des pancartes pro-Trump ou en faveur du tandem formé par Kamala Harris et Tim Walz affichées au fronton de maisons, sur les portes de garages ou plantées dans des jardins de domiciles privés, ou encore des autocollants politiques (tels que « Fuck Biden ») à l'arrière de camions et de voitures, « dans toute l'Amérique ».
Ces images, explique WIRED, « générées par des caméras à intelligence artificielle » montées sur des voitures et des camions, initialement conçues pour saisir les plaques d'immatriculation, enregistrent aussi l'emplacement précis des endroits où ont été prises ces photographies.
Elles sont consultables dans les résultats de recherche produits par les systèmes de DRN Data, une filiale de Motorola spécialisée dans la reconnaissance de plaques d'immatriculation (LPR, pour license-plate-recognition en anglais, et LAPI, pour lecture automatisée de plaques d’immatriculation, en français). Parmi ses clients figurent des enquêteurs privés, des agents de recouvrement et des compagnies d'assurance, ainsi que des policiers.
DRN propose en effet d'obtenir des « alertes en temps réel pour les véhicules en fourrière et les véhicules volés », de « vérifier les sinistres, détecter les irrégularités », d' « identifier l'utilisation commerciale et le covoiturage », d' « améliorer le recouvrement des créances grâce à l'analyse prédictive », de « localiser les débiteurs grâce aux données de localisation des véhicules », d' « accéder aux données de localisation des véhicules en direct » ou encore de « trouver les véhicules difficiles à trouver ». Elle propose même de « convertir le trafic automobile en clients grâce aux informations LAPI » :
« Identifiez les visiteurs de passage, générez des prospects de haute qualité et développez votre activité grâce à notre base de données marketing LAPI. Élargissez votre marché, personnalisez vos messages et augmentez vos conversions. Créez des profils de clients avec des informations détaillées. Découvrez des signaux d'achat et des données démographiques cachés. Exportez des listes de contacts avec des attributs marketing. Conduisez les clients vers votre entreprise. »
Plus de 20 milliards de scans de plaques d'immatriculation
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Commentaires (17)
#1
#1.1
#1.2
Il espérait ne pas recevoir de PV, la vérité va le surprendre (c'était plutôt l'exact inverse). 🤣
#2
Mais c'est effrayant, un vrai big brother
Historique des modifications :
Posté le 11/10/2024 à 16h49
Preums sur la plaque 49.3 !!!
#3
Si après tout ce service sert à ça ?
Je ne comprends pas ???
Merci
#4
Joli !
#4.1
#5
#5.1
#5.2
Tu peux me préciser l'article du RGPD qui parle de cela ?
Je rappelle aussi que le consentement n'est qu'une des 6 conditions pour la licéité d'un traitement.
#5.3
#5.4
Dans le cas du LAPI d'un parking privé, si elle ne sert qu'à établir le temps passé dans ce parking (détruite à la sortie ou gardée quelques jour en cas de contestation), elle pourrait être considérée comme non identifiante, d'autant plus que les sociétés privées ne peuvent pas interroger elles-même le fichier des immatriculations. Et si elle est utilisée dans le cas d'un abonnement, là, le traitement sera licite car nécessaire à l'exécution du contrat.
#5.5
Le fait que le fichier des immatriculations n'est pas consultable pas le quidam moyen ne rentre pas en compte (surtout que le fichier était vendu à une époque, si je ne dis pas de bêtise, et que son accès est plus ou moins étendu avec la dématérialisation des assurances).
Une donnée identifiante reste identifiante, même si la base nécessaire pour lever la pseudonymisation n'est pas accessible pour tout le monde.
Oui et non. La position de la CNIL sur ce sujet varie et dépend vraiment du cas par cas. Dans le cas précis de la plaque d'immatriculation, je ne pense pas que cela soit un problème en général pour un parking "classique". Par contre, un parking lié à une entité comme un hôpital par exemple, permettrait de déduire des informations plus ou moins sensibles (tel patient est sans doute malade car vient tous les 3j par exemple).
Pour les cas les plus sensibles, s'il existe une autre solution moins intrusive lié à la vie privée, la CNIL peut rejeter un traitement particulier s'il existe une alternative moins intrusive (de mémoire, géolocalisation des salariés pour déterminer le temps de travail par exemple).
#6
#7
#8
vous inquiétez pas, aux fins d'enquêtes on fait la même chose en France depuis les premiers radars automatiques ;)
#8.1
Les premières radars automatiques ne filment pas en continue, ils se déclenchent devant une vitesse supérieur à leur paramètres. Les seuls radars qui filment en continue sont les radars tronçons et la lecture des plaques est automatique il me semble. La conservation de l'immatriculation est de 24h dans le radar. Seuls, les immatriculations fautives sont envoyés au système automatique des amendes, si j'ai bien retenus.
Et les radars ne sont pas consultables à distances