Les opérateurs n’auront pas à localiser les SMS d’avertissement en cas d’attentats
Un cavalier qui surgit lors de la nuit...
Le 03 mars 2016 à 16h20
4 min
Droit
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Le député Luc Belot a finalement retiré son amendement en vertu duquel les opérateurs de téléphonie mobile auraient pu être contraints d'avertir leurs abonnés présents dans certaines zones de l’imminence d’un attentat ou d’une catastrophe naturelle.
L’élu socialiste, par ailleurs rapporteur du projet de loi Numérique, a défendu sa proposition à l’appui d’une illustration très concrète : « Dans le cas du Bataclan, par exemple, il était assez simple techniquement de faire en sorte que l’antenne-relais située sur le toit de la salle et la dizaine d’autres situées aux alentours envoient, au moment où les services préfectoraux et les services de l’État l’auraient jugé utile, un message d’alerte à l’ensemble des personnes se trouvant dans le secteur, quel que soit leur opérateur, informant chacun d’un danger imminent et lui enjoignant de ne pas sortir et de rester protégé jusqu’à réception de nouvelles informations. Le même processus pourrait être mis en œuvre en cas de séisme ou de diverses catastrophes naturelles. »
Le problème est qu’aujourd’hui, « le droit empêche de géolocaliser les usagers », a expliqué hier Luc Belot. En vertu de l’article L33-1 du Code des postes et des communications électroniques, les opérateurs peuvent effectivement être tenus d’acheminer « des communications des pouvoirs publics » destinées à avertir la population « de dangers imminents ou atténuer les effets de catastrophes majeures », mais il n’est pas expressément indiqué que ces intermédiaires devraient envoyer des SMS aux seules personnes présentes « sur une zone géographique déterminée » – comme le prévoyait son amendement...
Des oppositions de forme et de fond
Les dispositions souhaitées par le député Belot n’ont cependant guère emballé la rapporteure Colette Capdevielle (PS). Selon elle, « rien » n’interdit actuellement « de limiter géographiquement cet avertissement et de l’envoyer à tous les abonnés en définissant la zone concernée ». « La précision que vous demandez me semble relever bien plus du champ réglementaire que du champ législatif » a-t-elle ajouté.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est contenté – peut-être au regard de l’heure tardive (environ minuit) – de donner un « même avis ». À savoir : une demande de retrait, sinon avis défavorable.
Sur les bancs de l’opposition, le député Nicolas Dhuicq a quant à lui soulevé les potentiels effets pervers d’un tel dispositif : « D’abord, il pourrait se trouver sur la zone des personnes animées de mauvaises intentions, qui recevraient le même message. Or, nous redoutons toujours le surattentat. En deuxième lieu, je redoute aussi des mouvements de panique. Si en effet vous informez la population qu’il existe une zone à risques, vous devez aussi disposer d’un plan indiquant aux habitants où se réfugier. Votre amendement compliquerait donc la tâche des services sécurité plus qu’elle ne la faciliterait. »
Accusé enfin d’être à l’origine d’un « cavalier législatif », c’est-à-dire une mesure sans lien avec le texte de loi examiné, Luc Belot s’est défendu en affirmant : « Aucun des textes que nous pourrons aborder ne saurait traiter spécifiquement de cette situation d’alerte – ce n’était du reste pas davantage le cas pour les textes relatifs à la République numérique et à la lutte contre le terrorisme. Nous devons pouvoir aborder spécifiquement cette question, qui sera cependant toujours un cavalier. » Réfutant l’argument selon lequel sa proposition relèverait du domaine réglementaire, le parlementaire a surtout appelé le gouvernement à sortir du bois. « Si malheureusement des incidents identiques devaient se produire demain, je souhaiterais avoir la garantie que l’on recourrait à cette solution technique pour protéger nos concitoyens » a-t-il déclaré.
Bernard Cazeneuve n’a cependant pas donné le moindre élément nouveau, alors qu’un rapport sénatorial révélait l'année dernière que le ministère de l’Intérieur travaillait d'ores et déjà « à la possibilité d'envoyer un SMS d'alerte à l'ensemble d'une population située sur un territoire menacé par un risque, du seul fait de sa géolocalisation »...
Les opérateurs n’auront pas à localiser les SMS d’avertissement en cas d’attentats
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Des oppositions de forme et de fond
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 04/03/2016 à 08h08
Oui.
La contre-argumentation est du power bullshit.
Le broadcasting diffuse de manière complètement anonyme sauf si le destinataire se manifeste publiquement avec le SMS qu’il vient de recevoir. Mais c’est de son plein gré et cela revient à faire un checkin.
Quelle est la précision de la géolocalisation? Dire qu’on est au centimètre près, dire qu’on est sur le territoire national (ce que font les opérateurs pour comptabiliser le hors-forfait). Bref, quand est-ce que ça devient gênant?
Et enfin le plus rigolo, c’est qu’on est déjà géolocalisé dans les logs des opérateurs. Vous n’avez qu’avoir eu le malheur d’avoir une carte SIM qui s’est baladé au mauvais endroit au mauvais moment et les enquêteurs s’intéressent à vous, avant même de décider de vous convoquer.
Le député PS à dû avoir un gentil coup de fil de son confrère de l’Intérieur pour ne pas éveiller l’intérêt du pistage généralisé.
Et puis les attentats sont tellement payants pour les côtes de popularité, l’occupation médiatique, faire passer des lois dictatoriales, etc.
Les mouvements de foule peuvent très bien se déclencher via les réseaux sociaux. Facebook se permet maintenant de faire exactement ce que proposait ce projet.
Pour le cas du Bataclan, pas sûr que les conditions soient optimales pour entendre son téléphone recevoir un SMS… même un niveau 0.
Le 04/03/2016 à 09h14
Le 04/03/2016 à 09h16
Si ca peut rassurer, le syndicat Alliance trouve aussi que c’est une idée de merde " />
Le 04/03/2016 à 09h52
Super idée ! J’imagine l’horreur des personnes qui auraient trouvé une cachette et dont les mobiles sonnent à l’arrivée des notifications des sms. ça leur ferait une belle jambe…Et quelques trous dans le corps.
Et avant de se faire zigouiller, leurs dernières pensées impuissantes et estomaquées devant tant de bêtise des députés qui auraient fait voter le texte.
Je comprend qu’ils aient pu avoir cette idée, mais elle n’aurait jamais dû franchir le cap de leur réflexion à la lumière des dangers qu’elle génère !
Le 04/03/2016 à 11h09
Ou alors on lit et on se rend compte que c’est “au moment où les services préfectoraux et les services de l’État l’auraient jugé utile” car bon, ils ont un peu de mal à déclencher une alerte avant que l’évenement déclencheur ne survienne.
Non dans ce cas là le soucis ça aurait été les gens qui tentaient de se refugier dans les immeubles environant où pour le coup les gens n’auraient pas ouvert la porte.
Le 04/03/2016 à 12h31
Le 03/03/2016 à 17h12
Le 03/03/2016 à 17h19
il me semble que les réseaux sociaux (twiter par exemple) ont vite relayé l’info.
D’autre part la vrai question a se poser : si ce système avait existé combien de vies auraient été sauvées ? probablement aucune…. malheureusement.
Le 03/03/2016 à 17h23
Le 03/03/2016 à 17h26
Le 03/03/2016 à 17h30
Le 03/03/2016 à 17h32
Le 03/03/2016 à 17h36
nan mais c’est cool ça permettra à bouse fm d’être là plus vite
Le 03/03/2016 à 17h38
Qui se souvient de la Position de Protection Instantanée ? " />
Le 03/03/2016 à 18h16
Le 03/03/2016 à 19h23
Le 03/03/2016 à 20h27
” Dans le cas du Bataclan, par exemple, il était assez simple techniquement de faire en sorte que l’antenne-relais située sur le toit de la salle et la dizaine d’autres situées aux alentours envoient, au moment où les services préfectoraux et les services de l’État l’auraient jugé utile, un message d’alerte à l’ensemble des personnes se trouvant dans le secteur, quel que soit leur opérateur, informant chacun d’un danger imminent”
Heu ?
Je sais plus rien où :
Qu’un spécialiste me corrige svp … mais de mon souvenir, c’est plutôt comme ça.
Ce mec n’a pas pris 10 minutes pour passer un appel téléphonique et se renseigner avant de sortir sa connerie !
Donc, il a bien fait son petit cavalier démago, comme je le pensais dans la news précédente à ce sujet. Ha, que ne ferait-on pas pour enfumer la population et la détourner de l’incompétence du gouvernement ! Toutes les stupidités sont permises.
Tiens, citation de Ségo : " />
Le 03/03/2016 à 22h07
On ne peut pas donner mieux comme réponse.
Cependant, beaucoup de gens ne savent pas à quoi ca sert.
Pour ceux qui veulent des infos là dessus : http://www.liberation.fr/france/2013/12/31/pourquoi-les-sirenes-ne-sonneront-pas…
Après, qu’onne vienne pas me dire que l’état ne fait rien pour assurer notre sécurité. D’ailleurs, ce système existe dans d’autres pays.
Pour la petite histoire, à 3 km de mon ancien chez moi, il y a l’antenne d’Allouis Wikipedia
En cas de catastrophe, c’est l’emetteur officiel par lequel les informations sont envoyées.
On la voit à des 10aines de kilomètres la nuit (lumière rouge sur l’antenne) et c’est la 2eme structure la + haute de France.
Le 03/03/2016 à 22h43
Mais rien n’est encore fait. L’Etat est en négociation avec les opérateurs de téléphonie mobile. Un appel d’offres a été lancé, mais n’a pas encore abouti. Les opérateurs demandant à l’Etat de financer ce service, ou au moins de payer le développement de la technologie permettant d’envoyer des textos de manière prioritaire. Et éviter les embouteillages sur le réseau comme le jour de l’an par exemple. Où pour cause d’affluence, certains SMS arrivent trois heures après.
Par Marie Piquemal — 31 décembre 2013 à 16:48 (mis à jour le 8 janvier 2014 à 12:03)
ca fait trois ans qu’il est a l’etude ce systeme qu’arrive bientot, ca va etre comme le thd, prévu pour 2022 en 2032 ce sera pas encore en service….
Le 03/03/2016 à 23h03
Le 03/03/2016 à 23h15
(en tant
que profane) pris le temps de comprendre “The big short” dans ses
subtilités.. c’est pas pourri, c’est totalement sans espoir.
Le 04/03/2016 à 06h31
“Dans le cas du Bataclan, par exemple,
[…] informant chacun d’un danger imminent et lui enjoignant de ne pas sortir”
Ya vraiment que moi qui trouve cette phrase absurde ?!
C’est une riche idée effectivement de dire aux gens présents au Bataclan de rester bien sagement à l’intérieur pour le bon déroulement de l’attentat.
Le 03/03/2016 à 16h24
« Dans le cas du Bataclan, par exemple, il était assez simple
techniquement de faire en sorte que l’antenne-relais située sur le toit
de la salle et la dizaine d’autres situées aux alentours envoient, au
moment où les services préfectoraux et les services de l’État l’auraient
jugé utile, un message d’alerte à l’ensemble des personnes se trouvant
dans le secteur, quel que soit leur opérateur, informant chacun d’un
danger imminent et lui enjoignant de ne pas sortir et de rester protégé
jusqu’à réception de nouvelles informations. Le même processus pourrait
être mis en œuvre en cas de séisme ou de diverses catastrophes
naturelles. »
Parce que c’est vrai les terroristes sont cons, et ils n’auraient jamais pensé à faire sauter l’antenne relais sur le toit avec un commando parallèle juste au moment de l’attentat …
Le 03/03/2016 à 16h29
Que fait George à l’hémicycle ? " />
Le 03/03/2016 à 16h29
Le 03/03/2016 à 16h33
Le 03/03/2016 à 16h39
Le 03/03/2016 à 16h39
C’est clair, dans la réalité ils auraient utilisés un escadron de drones kamikazes autonomes, programmés pour aller exploser à proximité des antennes relais !
Le 03/03/2016 à 16h42
Le 03/03/2016 à 16h44
Mais …
Y’a pas de fonction de broadcast sur une antenne relais ? ^_-
Le 03/03/2016 à 16h49
Le 03/03/2016 à 16h55
Le 03/03/2016 à 16h59
Le 03/03/2016 à 17h02
Si seulement on avait un moyen simple, et facile à ancrer dans les mœurs, pour alerter la population d’un danger…. On pourrait aussi la tester de temps en temps, genre le premier mercredi du mois à midi
Le 03/03/2016 à 17h07
Le 03/03/2016 à 17h08
j’aime bien la référence " />
Le 03/03/2016 à 17h11
Heureusement qu’il y a des attentats, sinon on s’ennuierait ferme à l’Assemblée !
Oh wait…
Luc Belot (à gauche)
Avec le pull rose ?