Iliad a publié jeudi ses résultats financiers pour le premier semestre 2024, qui témoignent d’une croissance soutenue, aussi bien en termes financiers que commerciaux. Le groupe présidé par Xavier Niel affiche en effet un chiffre d’affaires consolidé de 4,9 milliards d’euros sur six mois, en hausse de 10,3% sur un an. Dans le même temps, le résultat opérationnel courant du groupe s’établit à 1,859 milliard d’euros, en hausse de 13,2% par rapport au premier semestre 2023.

Principale locomotive du groupe via Free, la France représente 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le semestre, avec un parc d’abonnés qui continue à progresser pour atteindre 15,3 millions d’abonnés mobiles et 7,54 millions d’abonnés fixes (haut débit ou très haut débit), soit un parc total de 22,877 millions d’abonnés, en hausse de 160.000 sur un an.

La communication récurrente de Free sur le maintien du prix de ses forfaits mobiles historiques n’empêche pas une légère progression du revenu moyen mensuel par abonné (ARPU), qui s’établit à 36,4 euros pour les abonnés fixes – vraisemblablement soutenu par le lancement de la Freebox Ultra en janvier dernier- et 12,3 euros pour les clients mobiles. « Grâce aux investissements dans ses réseaux de nouvelle génération et sa volonté d’offrir le meilleur de la technologie au juste prix, le Groupe comptait à fin juin 2024 plus de 75% d’abonnés Free Mobile au forfait 4G/5G et plus de 78% d’abonnés Freebox à la Fibre Free », précise le groupe dans un communiqué.

50 millions d’abonnés

Premiers maillons de l’expansion internationale décidée par le groupe dans le cadre de son plan stratégique, l’Italie et la Pologne enregistrent, elles-aussi, des croissances à deux chiffres en termes de chiffre d’affaires, avec une progression soutenue essentiellement par le marché du mobile. Au 30 juin dernier, Iliad affiche 11,5 millions d’abonné en Italie et 15,4 millions en Pologne sous la marque Play. Ajoutée aux clients Free français, cette performance permet au groupe d’afficher un parc total de 49,833 millions d’abonnés, dont environ 20% (9,9 millions) sur le marché du fixe. Iliad se revendique ainsi cinquième opérateur européen sur le mobile (derrière Deutsche Telekom, Vodafone, Telefónica et le numéro un français Orange), mais également cinquième fournisseur d'accès sur le haut débit fixe, à chaque fois en nombre d’abonnés, et maintient ses objectifs de croissance.

« On rentre dans le top 5 européen, on regarde le podium », a résumé jeudi Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, au micro de BFM Business, avant de résumer une stratégie de croissance basée sur la conquête de parts de marché, le développement de nouveaux services, la connectivité aux entreprises et l’expansion géographique « si elle a du sens ». Sur ce terrain, Iliad a procédé au printemps à une entrée au capital de l’opérateur Tele2, qui lui confère indirectement 10 millions d’abonnés supplémentaires et une présence étendue à la Suède ainsi qu’aux pays baltes.

Iliad qui rit, Altice qui pleure

Interrogé par BFM Business, Thomas Reynaud a par ailleurs confirmé qu’Iliad avait bien étudié le rachat d’Altice Portugal, l’ex opérateur historique du pays, rentré dans le giron du groupe Altice en 2015. « Nous avons regardé le dossier, mais nous l’avons refermé », indique-t-il, précisant ne pas avoir de projet de croissance externe « à très court terme ».

Si les interactions concurrentielles entre Iliad et Altice sont limitées à l’échelle européenne, elles sont en revanche bien réelles en France, où Free a vraisemblablement recruté des clients au détriment de SFR. Altice France, maison mère de l’opérateur au carré rouge, a en effet également publié ses résultats trimestriels jeudi (pdf, anglais), et ceux-ci font état d’une réduction du parc d’abonnés, qui suit le mouvement déjà enclenché sur le premier trimestre. Sur le fixe, Altice France affiche ainsi 6,227 millions d’abonnés au 30 juin 2024, contre 6,5 millions un an plus tôt. Le parc mobile s’établit quant à lui à 19,624 millions d’abonnés, contre 20,534 millions à l’été 2023.