Priorité aux logiciels libres : l’April exhorte le gouvernement à la transparence
Svp Bercy
Le 14 mars 2016 à 13h20
4 min
Droit
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Alors que les débats sur le projet de loi Numérique doivent reprendre au Sénat à partir du 6 avril, l’Association de promotion du logiciel libre (April) vient de demander au gouvernement qu’il publie la note juridique justifiant son opposition à toute priorisation des logiciels libres au sein de l’administration.
Aura-t-on au Sénat des débats aussi mouvementés qu’à l’Assemblée nationale sur l’article 9 ter du texte porté par la secrétaire d’État au Numérique ? Cet article, introduit en commission par les députés, demande aux administrations, collectivités territoriales et entreprises publiques d’encourager « l'utilisation des logiciels libres et des formats ouverts lors du développement, de l'achat ou de l'utilisation d'un système informatique ». Une incitation jugée trop molle par certains parlementaires, qui, reprenant les revendications exprimées par les participants à la consultation sur l’avant-projet de loi Numérique, auraient préféré que les acteurs publics se servent « en priorité » de logiciels libres et de formats ouverts...
Un débat qui tourne au dialogue de sourds
Sur le banc du gouvernement, Axelle Lemaire s’était opposée à une telle différenciation, au motif que celle-ci serait juridiquement invalide. « En droit, soyons honnêtes, il subsiste des incertitudes. (...) Cette priorisation serait de portée très générale et – me dit-on – trop imprécise ». Même son de cloche du côté du rapporteur Luc Belot (PS), pour qui ces dispositions auraient de fortes chances d’être déclarées inconstitutionnelles.
« Il n'y a pas de problème, avait néanmoins rétorqué l’écologiste Isabelle Attard. Je pense que ça fait partie des mythes, des légendes qui circulent de façon à discréditer les logiciels libres. Ce serait comme d'interdire de passer des marchés publics d'achat de voitures parce que ça pénaliserait des loueurs de voitures... » La députée fut rejointe en ce 20 janvier par le communiste André Chassaigne, qui avait accusé la secrétaire d’État au Numérique « d'emberlificoter » les choses par manque de courage politique. Ambiance !
Le gouvernement prié de dévoiler son argumentaire juridique
Pour éviter que les débats ne tournent à nouveau au dialogue de sourds au Sénat, l’April a publié aujourd’hui un communiqué pour demander solennellement au gouvernement de dévoiler une note juridique de la Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère des Finances et des comptes publics. Ce document, dont l’existence a été brièvement évoquée durant les débats, démontrerait l’incompatibilité juridique des amendements « priorité aux logiciels libres ».
Sauf que cette quête s’est jusqu’ici montrée infructueuse : « L'April a écrit au gouvernement pour demander la communication de l'analyse juridique. Aucune réponse n'est parvenue. Nous avons alors fait une demande de communication directement auprès de la DAJ. Réponse de non-recevoir : la DAJ se retranche en effet derrière l'article L. 311 - 5 du Code des relations entre le public et l'administration et plus particulièrement derrière la notion très floue du secret des délibérations du gouvernement. » Autrement dit, impossible d'obtenir rapidement une copie de ce document en agitant la fameuse loi « CADA »...
Alors que les débats au Sénat approchent à vitesse grand V, l’association espère dorénavant faire plier Bercy en pointant publiquement du doigt les contradictions de l’exécutif. « Refuser de publier une simple note d'analyse juridique, pourtant invoquée lors de l'intense débat en hémicycle, manque totalement de cohérence avec la démarche d'élaboration ouverte de cette loi », déplore ainsi l’April. Un nouveau refus de Bercy semblerait pourtant bien incongru, d’autant que la France s’apprête à prendre dans quelques mois la présidence du Partenariat pour un gouvernement ouvert.
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Un débat qui tourne au dialogue de sourds
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Le gouvernement prié de dévoiler son argumentaire juridique
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 14/03/2016 à 14h10
C’est bien le libre, encore faut il avoir les compétences pour la maintenance, les mises à jour, la sécurité des données… et cela à un cout, et souvent bien plus élevé que celui d’une licence !
Le 14/03/2016 à 14h15
Le 14/03/2016 à 14h21
Dommage que Bernard Cazeneuve ne soutienne pas plutôt l’administration Obama dans ce cas-là http://politics.slashdot.org/story/16/03/14/1246252/obama-administration-supports-recycling-code-and-open-source
Le 14/03/2016 à 14h29
Le 14/03/2016 à 14h30
Le 14/03/2016 à 15h01
On soutient l’économie américaine en achetant des logiciels et équipement made in USA On peut pas être partout " />
Le 14/03/2016 à 15h15
Attention, là je parle de logiciel utilisé par l’État. Par exemple une suite bureautique, un navigateur web, etc.
Dans tous les cas nous aurons à payer pour ça. Mais faut-il envisager une rentabilité purement financière à court terme, ou bien prendre aussi en compte des intérêts à long terme, pas forcément financier ?
Le 14/03/2016 à 15h23
Anéfé, rejeté.
Le 14/03/2016 à 15h37
Oui et non.
Et pour cette raison, lorsque deux logiciels sont sensiblement similaires, le critère de la licence doit avoir un poids suffisant pour compenser une légère infériorité sur le plan des performances, des fonctionnalités supportées ou de l’appropriation utilisateur. Parce que ce sont des points sur lesquels il sera possible d’agir au rythme qui arrange l’entité par la suite.
Sans même parler de toutes les problématiques de maîtrise de la souveraineté sur les accès logiciels et la sécurité/confidentialité des données qui sont essentielles pour un État de droit, et dont les événements des dernières années ont bien prouvé que les solutions d’éditeurs étrangers sont tout sauf dignes de confiance.
Le 14/03/2016 à 16h50
Oh c’est pas du tout la théorie du complot et fort heureusement ce n’est pas la norme non plus. Nier son existence correspond pour moi aussi à fermer les yeux sur des pratiques qui ne devrait pas avoir lieu au sein de l’administration publique.
Pour les coûts de logiciels libre et propriétaires bien sûr qu’il y a également la maintenance et le reste qui peuvent faire basculer le choix. Je ne dit
Le choix d’un logiciel devrait se faire sur la base de tests et d’adaptation aux tâches à faire, réellement, et pas juste des choix selon le cahier des charges et les belles paroles de commerciaux!
Et puis n’oublions pas qu’un Dsi incompétent ne vas pas faire un cahier des charges qui tient la route!
Quand je vois le coût des formations Office pour le personnel et toujours autant de tableau dans Word, des tableurs vérifiés à la calculatrice imprimante sur le bureau… La je me dit vraiment que de l’argent est foutu par les fenêtres et dans ces cas la un Open/Libre Office fera largement l’affaire.
Le 14/03/2016 à 16h51
Le 14/03/2016 à 16h55
Un autre article intéressant sur la migration propriétaire vers libre.
Le 14/03/2016 à 17h34
Et April voudraient sans doute que le gouvernement publie sa note juridique pour le début du mois prochain ?
C’est une suggestion empoisonnée.
C’est un poison d’April.
Le 14/03/2016 à 18h18
Le 14/03/2016 à 18h18
Le 14/03/2016 à 19h12
Le 14/03/2016 à 13h22
" /> Pour le sous titre! " /> (retourne lire la news! " /> )
Le 14/03/2016 à 13h25
Le fait qu’un logiciel soit libre ou pas ne devrait être un critère que lorsqu’il n’y a rien d’autre pour les départager…
Un logiciel propriétaire meilleur ou répondant mieux à tel ou tel besoin spécifique ne devrait pas être mis sur la touche au profit d’un logiciel libre moins bon, uniquement parce qu’il est libre, ça n’a pas le moindre sens " />
Le 14/03/2016 à 13h26
C’est triste de constater que le gouvernement refuse de fournir des informations qu’il doit fournir, alors qu’à côté de cela il critique vertement tout logiciel de protection de la vie privée, en parlant de “trou noir”, de “zone obscure” …
Le 14/03/2016 à 13h33
Le 14/03/2016 à 13h40
Perso je trouverais normal que le gouvernement utilise des logiciels libres, même moins bon que la concurrence. En effet, les améliorations et développements qui seront fait pas le gouvernement profitera à tous, secteur public comme privé… N’est-ce pas le but d’un gouvernement, de mutualiser des efforts, pour le bénéfice de tous ?
À côté, on peut effectivement choisir d’envoyer son argent dans des paradis fiscaux, pour des sociétés qui collaborent activement avec des puissances étrangères pour nous espionner.
Le 14/03/2016 à 13h43
Ils ne font pas preuve de mauvaise volonté c’est juste que que document est sur un iphone et ils ont perdu la clé.
Le 14/03/2016 à 13h45
Le 14/03/2016 à 13h53
Malheureusement il ne faut pas oublier que les éditeurs de logiciels libre ont les poches moins remplis et ils ont moins tendances à arroser les DSI… Y a pas de buffet gratuit, nuits d’hôtels et cadeaux…
Et oui souvent les logiciels libres gratuit sont pris pour le cout 0 des licences.
En tout cas merci à l’April de faire son dur travail " />
Le 14/03/2016 à 13h57
Question naïve: que dirait l’APRIL si le gouvernement, les ministères, les mairies et toutes les institutions publiques écrivait dans la loi une priorisation aux logiciels propriétaires français par exemple (avec comme fer de lance, la défense du Made In France par exemple) ?
Que le gouvernement légifère sur le format ouvert des fichiers, sauvegardes et autres jeux de données OK, mais sur le type de licence des logiciels qui les utilisent je ne vois pas pourquoi.
Le 14/03/2016 à 14h01
Le 14/03/2016 à 14h06
Le 14/03/2016 à 23h09