C'est le troisième aller-retour dans l'espace (plus de 100 km de la surface de la Terre) sans encombre pour New Shepard, la fusée réutilisable de Blue Origin. À terme, elle aura pour mission d'amener des touristes en apesanteur pendant quelques minutes.
Blue Origin, une société fondée en 2000 par Jeff Bezos (patron d'Amazon), vient de réaliser un triplé avec sa fusée New Shepard. Elle a décollé, dépassé la ligne imaginaire de Kármán située à 100 km d'altitude, avant de venir se reposer sur Terre, trois fois avec la même fusée.
Troisième vol spatial en quatre mois pour New Shepard
Le premier aller-retour avait eu lieu fin novembre, quasiment un mois avant que SpaceX (une société d'Elon Musk) ne parvienne à récupérer le premier étage de l'un de ses lanceurs Falcon. Comme nous l'avions expliqué à l'époque, les deux « exploits technologiques » ne sont pour autant pas spécialement comparables tant les contraintes et la conception sont différentes.
Quoi qu'il en soit, rebelote deux mois plus tard (fin janvier) et de nouveau ce week-end, soit un peu plus de quatre mois après la première tentative officielle de Blue Origin. Dans tous les cas, il s'agit de la « même fusée » avec la « même partie matérielle » précise le fabricant. Ce dernier ne donne par contre aucune indication sur le montant dépensé pour remettre en état New Shepard entre chaque lancement, une donnée importante.
Un allumage moteur tardif au retour
La ligne imaginaire de Kármán a donc de nouveau été franchie (altitude maximum de 103,8 km) et le fabricant profite de cet exercice pour pousser un peu plus la mécanique de son engin en ne rallumant les propulseurs qu'à 1,1 km environ de la surface de la Terre. Cela n'empêche pas un « touchdown » en douceur à 7,7 km/h environ.
Reste maintenant à voir quand Blue Origin proposera des vols en apesanteur à de riches touristes. L'idée de la société est en effet d'installer des personnes dans la capsule en tête de la fusée. Une fois les 100 km d'altitude dépassés, elle se détache et les clients ont ainsi une vue imprenable sur la Terre avec 4 minutes en apesanteur. De son côté, la capsule habitée se pose ensuite à seulement 2 km/h environ grâce à des parachutes.
Commentaires (14)
Ça fait quand même rêver !
Avoir le prix des 4 min. Pcq ya des simulateurs d’apesanteur sur terre, probablement moins cher. Après il manqueras la vue!
La grande question maintenant c’est le coût de maintenance entre les tirs. Est-ce rentable par rapport à l’achat d’une nouvelle fusée ?
Évidement le montant de la maintenance sur cette fusée en particulier ne nous donnerais pas beaucoup d’information puisqu’il s’agit d’un prototype.
Perso je pense que ça va se jouer à la marge. Les Européens ne sont toujours pas convaincus par la réutilisation, pas plus que les Chinois, les Indiens ou les Russes.
C’est un rêve américain de réutiliser le même lanceur. Depuis la navette on sait que c’est techniquement possible. Est-ce économiquement plus intéressant ?
Suis-je le seul à qui la forme (et notamment la coiffe) de cette fusée fait penser à autre chose qu’à une fusée ?
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Rien que pour ça, je n’oserai pas monter là-dedans … sauf peut-être pour aller dans la lune
A voir le sous-titre, non !…
Airbus travaille sur la récupération du moteur du premier étage (donc sans le réservoir), solution bien plus intéressante à ses yeux car le moteur représente 80 % du coût du premier étage.
Et allez comme dans les romans de SF, les oligarques du XXI ème siècle vont devenir les maîtres de l’espace et de nos gènes.
Vous me direz, ça face à une NASA poussiéreuse…
Tiens, je corrèle que maintenant … le sous-titre m’avait fait penser à un adjudant chef qui ordonne ses pompes.
Le tourisme spacial… une belle hérésie écologique !
Oui le concept Adeline. Pour l’instant c’est une présentation Power Point. Je ne crois pas qu’il y ai de budget ou de programmes lancés (à moins que ça ai changé).
Ariane 6 fait plutôt le pari d’une fusée jetable mais avec une grosse production. Au final, c’est Ariane 5 mais en plus “industriel”. Assez typique de l’ingénierie européenne qui préfère l’amélioration de l’existant à la nouveauté (c’est généralement encore plus flagrant chez les Russes). Dans le cas d’Ariane 6 ce sont les propulseurs à poudre solide qui auront ce qu’on peut vraiment appeler une chaine de production (ce sont les même que le premier étage de la fusée italienne Vega).