Le Conseil d’État veut un site Internet à destination des lanceurs d’alerte
Alerte à Malibu
Le 14 avril 2016 à 08h10
4 min
Droit
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Alors que le scandale des Panama Papers ravive les débats autour de la protection des lanceurs d’alerte, le Conseil d’État a dévoilé hier un rapport invitant le législateur à fixer un véritable cadre au profit des apprentis Snowden. L’institution demande également à ce qu’un site Internet soit mis à la disposition des personnes qui ne sauraient vers qui se tourner pour dénoncer certains faits.
Le constat de la juridiction administrative, qui a travaillé sur ce sujet pendant plusieurs mois à la demande du Premier ministre, est que « les dispositifs existants sont peu utilisés ». « Cela tient sans doute au fait qu’ils ne forment pas un ensemble cohérent et ne sont pas suffisamment précis quant à la définition du lanceur d’alerte et aux procédures à mettre en œuvre pour recueillir et traiter les alertes », explique-t-elle.
Des procédures « graduées » de signalement
L’institution préconise ainsi « l’adoption d’un socle de dispositions communes applicables à toute personne qui, confrontée à des faits constitutifs de manquement grave à la loi ou porteurs de risques graves, décide librement et en conscience de lancer une alerte dans l’intérêt général ». Elle recommande également que ce dispositif repose sur « des procédures graduées, sécurisées et largement accessibles ».
Le Conseil d’État estime en effet que les lanceurs d’alerte devraient pouvoir s’adresser en priorité à un responsable désigné à cet effet au sein de l’organisation dans laquelle ils évoluent (entreprise, administration...). « En l’absence de réponse dans un délai raisonnable ou, bien sûr, si cette saisine est dès l’origine impossible, le lanceur d’alerte doit s’adresser aux autorités administratives compétentes (inspections, services préfectoraux...) ou à l’autorité judiciaire », imagine le rapport.
Un « portail unique de l’alerte »
Mais pour ceux qui auraient signalé, en vain, certains faits à leur responsable interne, la haute juridiction propose la création d’un « portail unique de l’alerte », destiné à aiguiller les signalements vers les autorités compétentes :
« Concrètement, un lanceur d’alerte pourra voir son alerte redirigée, grâce à ce portail, vers la Haute autorité pour la transparence de la vie publique en matière de conflits d’intérêts, vers le Service central de prévention de la corruption en matière de corruption, ou encore vers l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en matière de risques causés par un médicament. L’effectivité du recueil de l’alerte est ainsi assurée. »
L’institution considère d’ores et déjà que la mise en œuvre de ce site pourrait être confiée à la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (dont le champ de compétences serait élargi pour l’occasion). Afin de favoriser un traitement effectif des alertes par ceux qui en sont destinataires, le Conseil d’État souhaite d’autre part « obliger, dans le secteur public, et (...) inciter, dans le secteur privé, à informer le lanceur des suites données à son alerte », y compris par voie électronique.
« Si aucune suite n'est donnée à ses démarches, le lanceur d'alerte peut divulguer au public les faits qu'il veut signaler ; il peut le faire directement s'il y a une urgence avérée », conclut le Conseil d’État.
Restera maintenant à voir quel sort sera réservé à ces propositions, qui nécessiteront forcément un passage devant le Parlement – où ce sujet a déjà été évoqué ces derniers mois.
Le Conseil d’État veut un site Internet à destination des lanceurs d’alerte
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Des procédures « graduées » de signalement
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Un « portail unique de l’alerte »
Commentaires (59)
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Abonnez-vousLe 14/04/2016 à 09h58
Certes, seulement, j’ai beau adorer NXI, c’est pas très très connu. " />
Les grands groupes d’informations les plus influents appartiennent à des milliardaire, c’est d’ailleurs pour ça que les milliardaires investissent dans les médias ( secteurs vivant sous perfusion ), s’ils font des pertes dans ce secteur, c’est qu’ils y gagnent mais pas de l’argent.
Le 14/04/2016 à 10h00
Donc on va monter un portail pour les lanceurs d’alertes des conneries du gouvernement géré par une autorité “indépendante” (aussi indépendante que la Hadopi) du gouvernement et on veut en plus nous faire croire que ça va marcher ? C’est une blague ? Ils nous prennnent vraiment pour des cons ou ils le font exprés ?
Le 14/04/2016 à 10h09
Le 14/04/2016 à 10h13
Si Panama Papers avait été dévoilé par NXI, tu croix que personne ne l’aurait su ?
Mediapart était confidentiel avant de dévoiler la fraude de Cahuzac (en tout cas bien plus qu’aujourd’hui).
Le 14/04/2016 à 10h16
Mediapart avait le soutien de Xavier Niel, et 3 millions d’€ au lancement. ^^
Le 14/04/2016 à 10h18
Ça ne doit SURTOUT pas être géré par l’état, il y a déjà WikiLeaks qui fait bien mieux le travail et de façon bien plus indépendante " />
Le 14/04/2016 à 10h22
Le soutien financier de Niel ? Il y a toujours ses billes ?
Le 14/04/2016 à 10h23
Vu comme c’est prévu, on dirait qu’ils cherchent à pouvoir étouffer les affaires de corruptions en interne, sans que ça sorte publiquement " />
Le 14/04/2016 à 10h25
Je parlais surtout au début. :3
Le 14/04/2016 à 10h27
Si tu confonds lancement d’alerte et délation, tu devrais probablement relire la définition de “délation” " />
Le 14/04/2016 à 10h29
Le 14/04/2016 à 10h39
Non justement, mais un portail de lancement d’alerte “sponsorisé” par un gouvernement, a plus de chance devenir un medium de délation que de lancement d’alertes.
Le 14/04/2016 à 11h04
La grosse blague, l’état même qui condamne les lanceurs d’alertes.
Imaginons je dénonce sur cette plateforme un scandale financier.
L’autorité gouvernementale décide de ne pas rendre public mon signalement pour des raisons de business avec des puissances étrangères (un exemple parmi bien d’autres possibles)
Le lendemain les flics débarquent chez moi et s’arrange pour que j’en dise pas plus.
Le 14/04/2016 à 11h07
Et ils font quoi concrètement les flics pour que l’on ne reste pas dans l’abstrait ?
Le 14/04/2016 à 12h21
Le 14/04/2016 à 12h34
Merci de m’avoir fait connaître cette information capitale que j’avais ratée.
Tout lecteur d’Asterix sait qu’une marmite est une arme dangereuse, ils n’avaient peut-être pas envie de se prendre des baffes comme les Romains.
Edit : Sinon, comme snowludo ne m’a pas répondu, il devait avoir raison : les flics l’ont embarqué pour qu’il ne parle pas ou il n’a rien à dire de crédible.
Le 14/04/2016 à 08h14
C’est pas le principe de Wikileak?
Personnellement j’aurais peu confiance en un “portal officiel de délation”, sachant qu’une autorité gouvernementale est derrière.
Le 14/04/2016 à 08h17
Oui, surtout vu les dernieres lois qui rendent le fait de lancer une alerte limite criminel quand c’est fait par des fonctionnaires…
Le 14/04/2016 à 08h18
Ce n’est pas le même gouvernement qui vient de voter une loi pour taire les lanceurs d’alerte en son sein ?
Le 14/04/2016 à 08h24
Attention, ici c’est le conseil d’état, garant de l’application de la constitution, qui propose cet outil " />
Le 14/04/2016 à 08h24
En fait ce site serait monté pour détecter, capturer et faire taire un lanceur d’alerte. Surtout quand on sait que les alertes en question concernent toujours pour partie le gouvernement de l’endroit où il se situe.
Et puis surtout je vois bien le délire :
Le 14/04/2016 à 08h26
Je reste, étrangement, dubitatif…
Puis bon, quand on voit parfois la lenteur exaspérante de l’administration, je trouve bien plus rapide, sain et démocratique que le public soit au courant.
Ecoutes, problèmes lié à un médicament,détournements : si certaines affaires n’étaient restées que dans les petits papiers de l’administration, je me demande si elles seraient allées aussi loin juridiquement parlant qu’une révélation publique ( pas la peine de répondre " /> )
Le 14/04/2016 à 12h42
Les Quoi de l’homme?
Tu sais bien que la sécurité est le premier de nos droits, avant notre liberté, selon un philosophe reconnu… ah non, c’est Valls.
Le 14/04/2016 à 12h46
De crédible?
Tu n’as aucune imagination?
la première chose qui me vient à l’esprit c’est “te payer”. Mais il y a d’autre options plus musclées, bien sur.
La France fait tout pour copier les US, il nous suffit donc de regarder comment sont traités chez eux les lanceurs d’alerte.
Plus concrètement, une saisie de matos ça te parle?
Le 14/04/2016 à 12h51
Accessible en .onion ? " />
Le 14/04/2016 à 13h10
L’état de droit tu connais ?
Donc les méthodes plus musclées ou payer, tu oublies.
Ensuite pour venir chez toi (hors état d’urgence et c’est pour cela qu’il doit cesser), les flics ne rentrent pas chez les gens sans un contrôle judiciaire au minimum par un procureur.
Ce qui est saisi est tracé par la procédure. C’est le meilleur moyen de ne plus pouvoir étouffer une affaire.
Et même sous état d’urgence, le tribunal administratif est là pour que tu défendes tes droits et si ton affaire n’a rien à voir avec l’état d’urgence, les flics et le préfet vont se faire taper sur les doigts.
De plus, je pense que quand on lance une alerte, on est un peu méfiant et on planque ailleurs que chez soi un double du dossier.
Donc, arrêtez de vous faire peur !
Le 14/04/2016 à 13h21
+1
Typiquement le genre de trucs pour étouffer les scandales ou permettre aux intéressés de faire disparaître les preuves avant que ça devienne publique…
Le 14/04/2016 à 13h22
Le 14/04/2016 à 14h23
Réguler le leak et controler sa diffusion. On voit très très bien la trouille de la caste qui a les miquettes de perdre une miette de pouvoir. Déjà la Panama Papers diffusé uniquement à des journaux, impliqués et complices du système, (Le Monde appartient à des millardaires) est extrèment contestable quant au controle de la diffusion des documents et sa retention : on oublie par exemple que les docs de Snowden ont été finalement détruit par The Guardian Cf. The Guardian sans parler du refus de filer une copie à Bercy.
Il n’y pas d’autres choix qu’un bon gros torrent public émis anonymement
Le 14/04/2016 à 14h46
Exemple d’utilisation d’un système d’alerte en lien avec le gouvernement, comme la plate-forme proposée.
“Pour amener le procureur suisse à s’intéresser à ce dossier, il décide
d’activer, grâce à un subterfuge, le système d’alerte à la disposition
des employeurs financiers suisses, l’Association suisse des banquiers
(Swissbanking), en lien direct avec le gouvernement.”
Je vous laisse lire la suite des SwissLeak sur la page de Falciani Wikipediaqui se termine ainsi “À son arrivée à Barcelone en juillet 2012, il est arrêté en raison du mandat d’arrêt international suisse13”
Le 14/04/2016 à 15h04
Va t’en mettre à jour un Windows ME de nos jours " />
Le 14/04/2016 à 15h26
la délation se pratique depuis toujours. là au moins ce sera officiel " />
Le 14/04/2016 à 16h00
Le 14/04/2016 à 20h39
Dans mon ancien métier on appelle cela un “HoneyPot” : ils nous prennent vraiment pour des GRANDS CONS !
Le 14/04/2016 à 20h40
oui bien , sure !" />
Le 15/04/2016 à 06h35
Le 15/04/2016 à 06h51
OMG ils ne sont pas sérieux?
Ca leur permet quoi ? d’être prévenu avant la presse des scandales et de prendre les devants?
Et la prochaine étape , si les lanceurs d’alerte préviennent la presse plutôt que leur structure ils risquent 3 ans de prison?
Le 15/04/2016 à 08h36
Vas-y, balances des noms de média ‘indépendants”, on va chercher pour s’amuser …
Le 14/04/2016 à 08h29
Veillez laisser votre nom et localisation actuelle, une équipe est dépêché immédiatement pour prendre votre déposition.
Le 14/04/2016 à 08h31
il faudrait leur expliquer que c’est le rôle d’une presse et de médias libres et indépendants de publier les lanceurs d’alerte
Le 14/04/2016 à 08h38
Le problème est que la presse n’est pas libre. " />
Bolloré, Drahi, Niel etc…Si un lanceur d’alerte révèle que Bolloré est une grosse baltringue, bah tu peux être sûr que Canal+ n’en parlera pas.
Le 14/04/2016 à 08h38
Donc si on sniffe les connexions à ce site on va pouvoir identifier tous les lanceurs d’alerte ?
C’est sympa pour ceux qui craignent pour leur vie…
Le 14/04/2016 à 08h49
Je pense que cette outil va permettre de traquer et faire taire les lanceurs d’alerte… si c’est d’entrée ce qu’on a envie de penser.
Il doit être difficile de donner à première vue confiance à un dispositif d’État pour des actions citoyennes. Est-ce que l’État est donc officiellement le grand méchant loup dont nous devons nous méfier de la moindre petite action parce qu’il y a obligatoirement une contrepartie ?
Le 14/04/2016 à 08h50
Le 14/04/2016 à 08h55
Le 14/04/2016 à 09h07
Cette blague !
Ou comment faire, encore une fois, de la récupération politique.
Ils attendent quoi du coup pour finalement accueillir Snowden en France comme il le demandait ?
Le 14/04/2016 à 09h14
Jusqu’à ce que tu tombe sur une affaire ou tout les riches ont un intérêt. :p
Le 14/04/2016 à 09h16
C’est une manœuvre habile.
Le principal intérêt de cette démarche, c’est de pouvoir réprimer les lanceurs d’alerte au prétexte qu’ils n’auront pas suivi la démarche officielle.
S’ils suivent la procédure, les affaires pourront être étouffées dans l’œuf.
S’ils ne la suivent pas, ça donne une voie légale pour les condamner, combien même ils dénonceraient des faits graves dans l’intérêt de la nation.
À mes yeux, c’est une démarche délibérément faite pour rendre la divulgation de la vérité plus difficile.
Le 14/04/2016 à 09h18
Le 14/04/2016 à 09h35
Bah L’Express, Le Figaro, Le Monde, TF1, M6, BFMTV, Itele, l’Obs, Le Point, tous les magazines et chaînes de télé appartenant à des industriels en fait….donc une grande partie…
Le 14/04/2016 à 09h42
Le 14/04/2016 à 09h45
Le 14/04/2016 à 09h47
Ce ‘nest pas parce qu’une grande partie de la presse n’est pas libre qu’il n’y a pas de presse libre.
On est justement en train de poster sur une partie de cette presse libre.
Si tu veux “leakser”, tu peux t’adresser au Canard Enchaîné, à Mediapart, à Arrêt sur Images, à Next INpact,… Pas forcément besoin d’aller voir l’Express ou TF1 (qui ne sont pas libres, mais pas très “presse” non plus d’ailleurs " />)
Le 14/04/2016 à 09h51
Le 15/04/2016 à 08h38
Lis le reste…
Le 15/04/2016 à 08h42
Mediapart , le truc de Plenel ?
Avant de sortir des conneries : renseignes toi bien sur qui est Plenel, d’où il vient, son financement, ses contacts etc … (dans la police notamment ;-) )
On peut dire pareil pour la grande majorité des ONG !
Style AMnesty international Charity , côté altruiste , gentil mignon : bien quoi !!! … et
… AMnesty LTD : côté … financé par le ministère US avec une “ancienne” ministre aux manettes.
Le 15/04/2016 à 08h43
déjà lu.
Le 15/04/2016 à 08h45
“Renseigne-toi” n’est pas un argument valable à mes yeux. Si tu as des infos, donne-les, sinon c’est de la pure spéculation.
Le 19/04/2016 à 09h49
l’état de quoi?
moi celui que je connais c’est l’état d’urgence. Espèce de terroriste.