Numéros virtuels : onoff va sortir de bêta, son PDG Taïg Khris nous parle de ses ambitions
C'est la fin de la gratuité
Le 18 mai 2016 à 09h50
8 min
Société numérique
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Après plus d'un an de test grandeur nature, onoff va rapidement sortir de bêta. Ce sera alors la fin du premier numéro gratuit, mais aussi le début de la conquête du monde avec 20 à 40 pays couverts d'ici la fin de l'année. Nous avons pu nous entretenir avec Taïg Khris, PDG de la société.
En février de l'année dernière, Taïg Khris (champion de rollers et vainqueur des X-Games) lançait son service de numéros virtuels : onoff. Son principe est simple : vous proposer un ou plusieurs numéros de téléphone portable (06/07) supplémentaires pour vos appels et SMS, contre le paiement d'un abonnement mensuel (dès 2,99 euros par mois). Plus d'un an après, onoff se lance enfin dans le grand bain, avec les yeux tournés vers l'international, comme nous l'explique son PDG Taïg Khris.
Deux millions d'euros récoltés, dont une partie auprès d'opérateurs
L'année dernière, une première levée de fond lui avait permis de réunir un million d'euros auprès de plusieurs investisseurs, « surtout des amis, qui ont mis de petits ou de gros tickets, et qui ont cru dans le potentiel du projet et dans mon acharnement » expliquait-il à l'époque.
Aujourd'hui, ce sont deux millions d'euros supplémentaires qui ont été réunis, mais provenant d'un public beaucoup plus large, même si des connaissances ont encore une fois mis la main au porte-monnaie. En effet, Taïg Khris nous indique que dans le lot des investisseurs on retrouve notamment des hommes d'affaires, des sportifs de haut niveau (Chabal, Michalak, etc.), des opérateurs comme Transatel (partenaire d'onoff pour la fourniture des numéros de téléphone) et Neo Telecoms ainsi que Frank Cadoret, ex-directeur exécutif grand public de SFR qui travaille désormais chez Vivendi.
onoff main dans la main avec les opérateurs, selon Taïg Khris
Au total, avec cette nouvelle levée de fond (la troisième), cela donne un total de près de 5 millions d'euros. C'est d'ailleurs une bonne nouvelle pour onoff qui souhaite que son service soit utilisé par les opérateurs de réseau pour enrichir leurs offres, un peu à la manière d'un service de streaming de musique ou d'une offre de SVOD mise en avant par un opérateur.
Taïg Khris ne cache d'ailleurs pas ses ambitions : proposer une alternative à WhatsApp, Viber ou Messenger, mais en passant par le réseau d'antennes des opérateurs, ce qui représenterait « une valeur ajoutée » pour ces derniers. Comme nous l'avions expliqué dans notre analyse du service en février dernier, s'il est nécessaire d'avoir une connexion à Internet pour établir une liaison, les appels et les SMS passent par les réseaux des opérateurs, pas par Internet.
Et s'il pense arriver à intéresser les opérateurs de réseau, c'est aussi parce que, selon lui, ils « ne savent pas construire des applications OTT ». Voilà qui devraient leur faire plaisir.
Un travail de plus d'un an pour finaliser le service, avec peu de nouveautés
Dans tous les cas, l'équipe d'onoff comprend actuellement une trentaine de personnes qui est principalement orientée sur la partie technique et le développement logiciel. La société ne compte pas en rester là et cherche à en recruter une quinzaine de plus en ce moment, là encore principalement avec des profils techniques.
Malgré cela, les applications n'ont que peu évolué cette année, avec simplement une refonte graphique et la possibilité d'envoyer des SMS en différé avec la mise à jour de fin avril. La version Windows Phone qui avait pourtant été annoncée n'est toujours pas disponible. Sur ce point, Taïg Khris nous explique que d'autres priorités sont passées avant. Comme d'autres sociétés, les parts de marché de Windows Phone ne sont visiblement pas suffisantes pour y passer du temps pour le moment.
Durant les derniers mois qui viennent de s'écouler, le dirigeant précise que ses équipes étaient principalement orientées sur la finalisation de onoff avec les retours des premiers bêta-testeurs, ce qui a pris beaucoup plus de temps que prévu. Mais c'est désormais du passé et le service sera lancé officiellement dans quelques jours.
La version finale et payante arrive pour tous
Cette nouvelle ère signe la mise à mort de la « période d'essai » et implique un changement important pour le service : la fin du premier numéro gratuit pour les nouveaux et les anciens clients. Le PDG de la société nous confirme en effet que ceux qui profitent d'un numéro gratuit passeront tous sur une offre payante, à partir de 2,99 euros par mois et par numéro.
Pour les anciens clients, une offre promotionnelle permettra de profiter d'un temps d'utilisation doublé. Ainsi, en payant un mois ou un an par exemple, vous en aurez deux pour le même prix. De plus, une offre de parrainage permettra de profiter d'un numéro gratuit, sans plus de précisions pour l'instant sur les tenants et les aboutissants de cette offre.
Dans tous les cas, le PDG de la société met en avant une « confidentialité absolue » pour ses utilisateurs : aucune de leurs données ne sera revendue et il n'y aura pas de publicité sur l'application. Conséquence directe de cette politique, la seule source de financement pour onoff est l'abonnement payant.
onoff disponible au Royaume-Uni, Canada et USA arrivent, le reste du monde en vue
Avec du retard sur le calendrier initial, onoff se lance également à l'international. Le service est en effet disponible depuis une semaine environ au Royaume-Uni et les utilisateurs peuvent bénéficier d'un numéro de téléphone portable anglais directement via l'application.
Les États-Unis et le Canada suivront dans « quelques semaines ». Mais onoff ne compte pas en reste là et vise également une ouverture beaucoup plus large à l'international. Le PDG de la société nous indique même qu'il espère couvrir « 20 à 40 pays d'ici la fin de l'année ».
C'est d'ailleurs dans cet objectif que la jeune pousse annonce l'arrivée de Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox, au sein de son board. Ce dernier ne sera pas là pour apporter son expertise sur les réseaux bas débit et l'Internet des objets, mais pour aider la société à « se structurer mondialement ».
Pour franchir ce cap, Taïg Khris et Ludovic Le Moan ne cachent une nouvelle fois pas leurs ambitions et souhaitent lever plusieurs dizaines de millions d'euros rapidement. Pour rappel, Sigfox a déjà réuni 100 millions d'euros, et essaie désormais de multiplier par cinq la mise avec un demi-milliard d'euros. Le but est simple pour onoff : « prendre une position de leader mondial sur ce nouveau marché ». Une course contre la montre pour éviter que des startups ne le fassent avant.
Dans tous les cas, cette ambition de conquérir le monde n'implique pas, pour le moment, que des formules permettant de profiter de communications à tarif réduit vers et depuis certains pays soient proposées. « Ce n'est pas la stratégie première d'onoff » selon l'ancien vainqueur des X-Games, bien que cela puisse être à l'avenir une piste de développement.
Si vous le désirez, vous pouvez toujours prendre un numéro de portable en France et un autre au Royaume-Uni, profitant ainsi de communications au tarif local dans les deux pays. Pour rappel, onoff fonctionne sur le principe suivant : les appels reçus et émis sont décomptés de votre forfait comme des minutes d'appels sortantes nationales.
onoff disponible en France et au Royaume-Uni. Lorsqu'on décroche, l'application onoff appelle automatiquement un numéro
Des contrats avec les opérateurs à venir, des nouveautés régulières
Interrogé sur l'avenir de sa société et sur les offres qu'il souhaite mettre en place, le PDG nous explique être en négociations avec plusieurs opérateurs de réseau (à l'international, mais aussi en France), mais sans pouvoir nous donner de nom pour l'instant. À terme, le but est de retrouver onoff dans certaines de leurs offres, que ce soit en France ou dans les pays où la société est présente, avec un « système de partage de revenus » avec les opérateurs.
On se souvient par exemple que Bouygues Telecom avait lancé B.duo il y a quelque temps, un service qui permettait justement de profiter d'un second numéro pour 2 euros par mois. Il faudra par contre attendre des annonces officielles pour en savoir davantage sur les tenants et les aboutissants de ces partenariats.
Taïg Khris nous explique également que des nouveautés intéressantes sont dans les cartons – le PDG nous parle même « d'améliorations incroyables », mais sans plus de détails – et qu'elles seront mises en ligne une fois tous les mois ou mois et demi. À terme, onoff devrait également se doter de plusieurs options comme celles que l'on retrouve sur les réseaux sociaux et les messageries instantanées, mais avec la gestion d'un numéro de téléphone portable en plus. Rendez-vous cet été et à la fin de l'année pour voir ce qu'il en sera réellement.
Numéros virtuels : onoff va sortir de bêta, son PDG Taïg Khris nous parle de ses ambitions
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Deux millions d'euros récoltés, dont une partie auprès d'opérateurs
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onoff main dans la main avec les opérateurs, selon Taïg Khris
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Un travail de plus d'un an pour finaliser le service, avec peu de nouveautés
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La version finale et payante arrive pour tous
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onoff disponible au Royaume-Uni, Canada et USA arrivent, le reste du monde en vue
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Des contrats avec les opérateurs à venir, des nouveautés régulières
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 18/05/2016 à 09h51
ah fin du gratuit, c’était prévisible " />
très pratique en tout cas " />
Le 18/05/2016 à 09h59
Si j’ai bien compris, une personne avec un numéro en France pourrait avoir un numéro aux Etats-Unis ?
Le 18/05/2016 à 10h03
Intéressant comme concept, mais un peu cher par rapport à une seconde ligne Free, par exemple.
Par contre, s’il y a de la plus-value avec le service (genre : numéro révocable, plage d’appels, blocage par black et whitelist), là , ça devient intéressant. Des précisions ?
Le 18/05/2016 à 10h09
Le 18/05/2016 à 10h19
Je ne vois pas trop l’intérêt des opérateurs à collaborer avec ce genre de projet. Concrètement, le mec vient, pond une appli pour communiquer type Messenger, mais en passant par le réseau tél et non internet.
Donc pour les clients, pas besoin de souscrire une offre internet, donc un manque à gagner pour les opérateurs ?
Ou bien il y a une subtilité qui m’échappe…
Le 18/05/2016 à 10h25
pas de version BBOS et quid de la revente des infos perso ?
Le 18/05/2016 à 10h57
La réponse à ta seconde question est dans l’article … " />" />
Le 18/05/2016 à 11h07
Est-ce que quelqu’un pourrait confirmer?
Que l’on passe un appel ou qu’on en reçoive un, l’application sert juste de déclencheur pour que notre smartphone appel par le réseau “téléphone classique”?
En gros si on m’appel sur mon numéro onoff:
Si c’est moi qui appel:
J’ai bon?
Dans ce cas la, le numéro onoff est probablement un 09xx, donc inclu dans mon forfait?
Est-ce qu’il n’y a pas un risque que nos opérateurs physiques interdisent ce type de numéro dans les cgu ?
Le 18/05/2016 à 11h22
Je m’en suis très peu servi car des problèmes en réception d’appel (jamais reçu), mieux côté sms mais pas top fiable. Certes c’était en beta, mais il s’agit tout de même des fonctions élémentaires.
Le 18/05/2016 à 11h43
Et pour les tarifs ça se passe comment ? Imaginons le service arriver dans un pays comme la Russie (ou je suppose que l’équivalent en prix pour un Français serait de 50cts [c’est une valeur fictive hein ^^]), et qu’un Français veut prendre une ligne, quel tarif il va payer ? le Russe à 50cts ou le Français à 2€ ? et l’inverse, le Russe il paye combien pour sa ligne en France ? 4 fois le prix de sa ligne Russe ?
Le 18/05/2016 à 11h45
Perso je trouve ça très cher, chez Free une seconde SIM c’est 2 €. OK c’est pas la même chose, faut changer de SIM ou avoir un tel double SIM, mais ça reste une comparaison intéressante parce que pour ce prix de 2 € on a au moins un forfait qui va avec…
Alors 3 € / mois pour un nombre raisonnable de numéros pourquoi pas, mais 3 € le numéro en plus des minutes décomptées du forfait c’est clairement pas donné…
Le 18/05/2016 à 11h47
Bon bah rien de mieux que d’essayer et c’est bien comme ca que ca fonctionne.
Le “controle des appels” passe par Internet. Dans tout les cas, l’application effectue un appel “normal” vers un numéro onoff qui fait la relation avec notre correspondant, qu’on soit émetteur ou destinataire de l’appel.
Pour peu qu’on capte assez pour avoir internet, c’est plutôt bien foutu et ca permet de différencier les contacts persos (amis, familles), les contacts pro et les contacts à spam (site web, achat/vente ponctuelle sur le net, …).
2,99€ c’est à la fois pas cher, et à la fois cher suivant la fréquence dont on s’en sert. Si c’est pour dépanner 1 fois par mois, je sais pas si ça vaut vraiment le coup.
Le 18/05/2016 à 11h52
en fait pour l’opérateur ça appelle un 04, qui est une pf de mise en relation, et c’est le n° on/off qui s’affichera de l’autre côté.
Par contre ayant coupé trop de choses dans les notifs pour cette appli, j’ai parfois loupé un appel " />
Le 18/05/2016 à 11h54
Le 18/05/2016 à 11h58
Le coût des DATA est bien suppérieur au coût du GSM/GPRS pour un opérateur. Et il maîtrise mieux les flux de données avec ça. De fait, si la même fonctionnalité (chat texto) passe par les SMS plutôt que par Internet, c’est le même service pour le client, et tout bénef’ pour l’opérateur.
De fait ça lui permet de plus investir dans le déploiement de son réseau, donc de gagner ou conserver sa clientèle (ou simplement de se vanter d’avoir une meilleure couverture que le voisin). Dans tous les cas, aujourd’hui les forfaits sans DATA représentent une part marginale des ventes, et ça va continuer à diminuer (Internet des objets -à la con-, tout ça tout ça " /> ) donc pas de risque pour l’opérateur de perdre des offres Internet. Juste une meilleure marge à la clé. " />
Le 18/05/2016 à 12h26
Ça reste cher pour un service qui devrait être proposé directement par les opérateurs.
M’est avis que l’entreprise et son PDG vont finir par tomber de haut.
Le 18/05/2016 à 12h40
intéressant pour ceux qui n’ont pas de dual sim " />
Le 18/05/2016 à 14h03
Le 18/05/2016 à 14h47
Le 18/05/2016 à 15h10
Toujours du mal à comprendre surtout comment ils vont gérer les trucs du style : j’ai utilisé le n° 06XXX pour du spam, j’en ai plus besoin, je résilie, du coup le n° devient à nouveau dispo, qqn le re-souscrit, résultat il se tape le spam (appels ou SMS) qui m’était destiné.
Car la réserve de n° dispos n’est pas immense non plus, faut pas exagérer…
Surtout s’il prévoit de lancer son service “à l’étranger” donc pour les français ça sous-entend qu’ils vont pouvoir piocher dans les numéros locaux dans les autres pays (comme un VPN en fait) mais l’inverse est vrai aussi, les étrangers clients du service pourront très certainement aussi souscrire pour obtenir un n° français, donc des n° dispos en moins.
Le 18/05/2016 à 16h22
Le 20/05/2016 à 07h38
J’ai bien testé on/off…
Je trouve le service bien cher alors qu’il est possible d’avoir une SIM avec appels inclus et sms illimités pour 2 euros.
Comment est-ce que cela fonctionne :
Vous êtes en illimités sur le forfait de votre opérateur, vous ne payez rien de plus, par contre si vous ne l’êtes pas, cela est déduit de votre forfait téléphonique chez votre opérateur. Donc faire très attention à l’international. Inutile de vous dire qu’il faut carrément déconnecter l’application quand vous êtes dans un pays non couvert par votre forfait.
J’ai fait le test depuis un iPod Touch. Et dessus, l’application fonctionne seulement côté SMS et pas du côté des appels téléphoniques. On/Off ne gère pas les appels en IP mais via votre forfait téléphonique en effectuant un appel via l’équipement téléphonique qui est forcément absent de votre iPod.
Donc autant préférer Whatapp, Viber et consorts qui, eux, peuvent appeler en IP en utilisant le micro de l’iPod.
En bref, le numéro On/off ne sert que d’alias sur votre téléphone.
Du coup cela s’avère bien cher car il n’y a pas de forfait téléphone ni data inclus dans les 2.99 euros.
L’intérêt: appeler avec un autre numéro depuis son téléphone.
Donc, en bref, une application inutile pour tous ceux qui n’ont pas besoin de changer d’identité le temps d’un appel/sms.