SFR va restructurer sa distribution et annonce un futur plan de départs volontaires
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Le 02 juin 2016 à 13h05
6 min
Économie
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Michel Paulin s'est exprimé auprès des salariés de SFR dans une lettre interne afin d'annoncer l'un de ses projets : la restructuration de la distribution de SFR. Deux nouvelles entités vont ainsi être créées, ce qui va mener à un plan de départ volontaire sur cette activité.
Michel Paulin, directeur général de SFR depuis janvier dernier, est entré en fonction au mois de mai. Et il a fort à faire puisque, même si SFR se porte bien financièrement, l'opérateur continue de perdre des clients chaque trimestre alors que le revenu par abonné est en baisse (voir notre analyse). Une équation qui risque de poser des problèmes à long terme.
Deux nouvelles structures
Dans une lettre adressée aux salariés de l'entreprise dont Next INpact a pu obtenir la copie (voir ci-dessous), il a tenu à évoquer l'un des défis importants du groupe : la réorganisation de sa distribution, qui souffre selon lui, d'une grande complexité alors que le marché se veut plus concurrentiel, avec des attentes différentes de la part des clients.
« Le morcellement de l’activité Distribution BtoC au sein de SFR-Numericable, SFD et 5 sur 5 nuit à l’efficacité et à l’homogénéité de la politique commerciale dans le réseau Espace SFR. De son côté, la superposition des activités commerciales indirectes BtoB au sein de diverses entités juridiques ne nous permet pas de déployer une couverture optimale du territoire, bien qu’un premier pas important vers la simplification ait été franchi avec le regroupement de LTI et Futur Telecom au sein d’une entité unique » explique-t-il. Ainsi, ce sont deux nouvelles structures autonomes qui devraient créées, chacune adressant son marché : SFR Distribution et SFR Business Distribution.
Deux personnes ont été nommées en charge de ce projet : Grégory Rabuel (BtoC) et Gilles Brunschwig (BtoB). Ils participeront chacun au comité de direction de l'autre, « instaurant ainsi un management croisé afin que la transition se déroule dans les meilleures conditions possibles ». Le premier est directeur commercial Grand Public au sein de SFR, mais aussi directeur de SFD et directeur général délégué de 5sur5, les deux principaux distributeurs de SFR. Le second est l'actuel directeur général de Futur Telecom et LTI Telecom, regroupées depuis juillet 2015 sous une seule marque : Futur.
Un impact sur l'emploi
Mais ces changements, qui vont sans doute prendre un peu de temps à être mis en place et nécessiter une nouvelle organisation, ne seront pas sans impact sur l'emploi. Ils sont néanmoins indispensables, estime Michel Paulin « si notre groupe veut se transformer pour relever les défis qui l’attendent. La simplicité constitue en effet le gage de notre efficacité et du retour à la croissance ».
Ainsi, un plan de départ volontaire est annoncé pour les deux nouvelles entités. Bien entendu, les Instances Représentatives du Personnel (IRP) seront consultées tout au long du processus et des réunions d’information seront organisées afin de répondre aux questions des salariés, mais aussi aux inquiétudes et aux interrogations qu'une telle annonce peut susciter.
Pour rappel, en novembre dernier on apprenait que 62 boutiques SFR ou Numericable fermaient leur portes, les salariés ayant été reclassés au sein des deux filliales 5sur5 et SFD.
Contacté, SFR n'a pour le moment pas répondu à nos questions.
Bonjour à toutes et à tous,
Comme j’ai eu l’occasion de vous le dire lors de mon intervention dans l’auditorium du Campus SFR le 10 mai, il est essentiel à mes yeux que notre action soit guidée par le triptyque suivant : « simplicité, croissance, confiance ». Un des premiers projets à venir l’illustrer est celui dédié à la restructuration de la distribution. Il permettra de simplifier notre distribution afin de renouer avec la croissance et de regagner la confiance de nos clients, de nos partenaires, mais aussi la vôtre. C’est ce projet, essentiel pour le groupe, que je souhaite aujourd’hui partager avec vous.
Ces dernières années, le marché des télécoms ainsi que les attentes des clients ont profondément évolué. L’arrivée du quatrième opérateur, qui a considérablement accru la pression concurrentielle, ainsi que l’essor du e-commerce et des marques « web » sont venus bouleverser le marché BtoC. Du côté du BtoB, les besoins des entreprises se sont diversifiés et enrichis sous l’impulsion de la convergence fixe / mobile, de la digitalisation et de l’arrivée de nouveaux services.
Parallèlement à ces évolutions, l’organisation de notre Distribution souffre d’une grande complexité. En effet, le morcellement de l’activité Distribution BtoC au sein de SFR-Numericable, SFD et 5 sur 5 nuit à l’efficacité et à l’homogénéité de la politique commerciale dans le réseau Espace SFR. De son côté, la superposition des activités commerciales indirectes BtoB au sein de diverses entités juridiques ne nous permet pas de déployer une couverture optimale du territoire, bien qu’un premier pas important vers la simplification ait été franchi avec le regroupement de LTI et Futur Telecom au sein d’une entité unique.
Face à ces facteurs externes et internes, nous envisageons de restructurer nos activités de Distribution à travers deux organisations distinctes et autonomes, capables d’opérer chacune sur son marché propre : « SFR Distribution » pour le BtoC et « SFR Business Distribution » pour le BtoB.
La responsabilité de ce projet sera confiée à Grégory Rabuel pour la partie BtoC et à Gilles Brunschwig pour la partie BtoB. Grégory et Gilles participeront chacun au Codir de l’autre, instaurant ainsi un management croisé afin que la transition se déroule dans les meilleures conditions possibles.
Sa mise en place va se dérouler en deux étapes : une première étape destinée à la structuration juridique des deux entités, puis une seconde étape qui consistera à mettre en place une organisation propre à chacune des activités. Cette restructuration aura nécessairement des impacts sur le volume d’emploi des deux nouvelles entités et donnera lieu pour celles-ci à un plan de départ volontaire. Les Instances Représentatives du Personnel (IRP) seront naturellement consultées pour chacune de ces deux étapes.
J’ai conscience que ces changements vont générer des inquiétudes et des interrogations. Ils sont toutefois indispensables si notre groupe veut se transformer pour relever les défis qui l’attendent. La simplicité constitue en effet le gage de notre efficacité et du retour à la croissance.
Des réunions d’information seront organisées, côté BtoC et côté BtoB, dans les prochains jours pour les différentes équipes concernées afin de présenter plus en détail le projet et de de répondre à vos questions.
Bien à vous,
Michel Paulin
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Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 02/06/2016 à 18h43
Baisse de CA ==> Loi El Khomery ==> Licenciement économique ==> 1500 à la porte en 1 mois.
Le but de Drahi est donc de ne pas trop gagner d’argent rapidement, pour pressuriser toutes les équipes et les sous-traitant, pour ensuite revenir en force.
Le 02/06/2016 à 19h53
ouias mais le sous traitant, après s’etre fait avoir avec les reduc forcé, ben il ajoute d’autant sur le prochain devis :), a court terme c’est moins chère. a long terme la confiance est rompu et tu te retrouve avec une augmentation des couts.
le concurrent qui prend ton marché va se faire avoir comme toi, limite ce te fera plaisir.
tous ce qui concerne la maintenance coute une certaine somme, si tu la baisse tu augmente dans un premier temps ton bilan financier, sans forcement plus de panne. \o/ ton fichier excel est vert. par la suite cela devient un petit cauchemar exponentiel negatif, que j’ai hate de voir.
Le 03/06/2016 à 06h43
“Les gens veulent du pas cher, SFR fait du pas cher.”
Je fais partie des vieux cons qui utilisent un téléphone pour téléphoner, un appareil photo pour photographier et un ordinateur pour ordiner.
J’étais chez sfr avec un abonnement à 9,99€/mois qui, en 18 mois, est passé à 14,99€ par mois.
Je suis parti à la poste (réseau sfr) où j’ai retrouvé mes 9,99€/mois sans 4G et sans télé dont j’avais rien à foutre. Et si sfr fait pression sur ses MVNO, je quitterai le réseau pour orange.
Le 03/06/2016 à 07h50
regarde mieux …
Le 03/06/2016 à 08h42
Très utile comme intervention; serait-ce pour cacher que ce n’était qu’une promotion éphémère comme les autres font déjà et non un tarif «normal» ?
" />
Le 03/06/2016 à 12h47
Le 04/06/2016 à 07h01
@vin diesel:
“Si un jour tu as un sérieux problème avec ton FAI actuel, je te
conseille d’aller faire un tour du coté des FAI associatifs. (Liste non
exaustive chez FFDN - 26 fournisseurs locaux sur toute la France
actuellement).
Personnellement, j’ai entrepris les démarches pour
quitter Orange et aller voir ailleurs si l’herbe n’est pas un peu plus
verte.”
j’ai déjà regardé, mais dans mon coin, je suis sur la fibre (d’Orange!) et aux dernières recherches les FAI alternatifs ne fournissent que de l’adsl.
J’ai sans doute à attendre un peu….
Le 04/06/2016 à 07h06
Le 02/06/2016 à 13h12
SFR ou les…
Le 02/06/2016 à 13h14
Je comprends de moins en moins comment l’Etat a pu laisser faire un tel rachat…
Le nombre d’emplois perdus au bout de 5 ans sera tout simplement énorme (sans compter que Drahi revendra sans doute au bout de quelques années très cher, donc l’acquéreur devra de nouveau licencier).
Le 02/06/2016 à 13h19
et c’est pas finis!
Le 02/06/2016 à 13h19
Le chômage va repartir à la hausse " />
Plus sérieusement, je plains les salariés…
Le 02/06/2016 à 13h22
Je pense que vue l’image de SFR, il vendra à perte la boîte.^^’
Le 02/06/2016 à 13h24
Plan de départs volontaires ? Heureusement qu’il y a la loi Valls (loi travail). Tout le monde dehors.
Le 02/06/2016 à 14h25
Le 02/06/2016 à 14h42
Le 02/06/2016 à 14h42
Et maintenant il est devenu poussière ?
Le 02/06/2016 à 14h48
Ben c’est un plan de départ. Avec une indemnité genre un an de salaire (non imposable).
Des volontaires, dans ce genre de cas, il y en a pas mal. Surtout avec les avantages liés, et le secteur n’est pas spécialement en crise question emploi.
Le 02/06/2016 à 14h55
De toute manière, la concurrence par les infrastructures est une hérésie économique. Sauf en ce qui concerne les réseaux de distribution, où il existe un intérêt à ce que des opérateurs locaux déploient et entretiennent un réseau adapté aux contraintes du territoire concerné.
Le 02/06/2016 à 15h21
Je ne vois pas de pas cher chez SFR.
Après Hé c’est Fer, Hé c’est Cher !
Le 02/06/2016 à 15h24
Aucune idée, j’ai quitté SFR depuis 5 ans.
Le 02/06/2016 à 15h27
Ah… On l’attendait bien fort le contrepied de “SFR s’engage à ne pas licencier pendant trois ans après rachat”, qui signifiait en gros à dire “dans trois ans, on va en virer le plus possible”.
Bingo, comme c’était prévu.
Le 02/06/2016 à 15h38
Je vais me faire l’avocat du diable, mais franchement, si j’étais patron d’une grosse boite, morcelé en autant d’entités comme ici, avec un bordel pas possible pour les faire bosser et communiquer ensemble, ma 1e réaction serait la même : tout rassembler en une entité (ou deux ici avec la partie BtoB). L’économie de monstre qui peut être réalisée, pas seulement en diminuant le nombre de salarié, mais tout simplement avec le gain en réactivité, process, …
Le 02/06/2016 à 15h41
effectivement, l’intérêt d’une fusion est de cumuler le chiffre d’affaires sans cumuler les charges (dont les charges de personnel).
Le 02/06/2016 à 16h04
le plan de départ volontaire des abonnés est déjà commencé " />
Le 02/06/2016 à 16h25
Le 02/06/2016 à 16h32
departs volontaires ?
J’imagine que c’est parce que si les départs étaient forcés, les concernés ne vont pas se l’SFR
Le 02/06/2016 à 17h47
Effectivement, je me suis mal exprimé dans le 1er paragraphe de mon commentaire. Je voulais dire qu’au niveau des réseaux locaux de distribution, il valait mieux des opérateurs locaux qui connaissent la réalité du territoire local.
Concernant les services, effectivement, il faut de la concurrence pour niveler les prix vers le bas et avoir des fournisseurs qui s’adressent à différents types de consommateurs. Free est un très bon exemple de ce qu’il faut faire en matière de concurrence par les services. Free profite d’ailleurs énormément du réseau de Orange et de SFR et j’espère bien que Free fournira sa future offre Freebox v7 sur les réseaux d’initiative publique (RIP).
Aujourd’hui l’ARCEP encourage les 4 opérateurs à mutualiser leurs réseaux hors zones de population très denses (hors zones très rentables) et l’ARCEP a normalisé la mutualisation de la fibre FttH verticale (dans la colonne montante des immeubles) : ce sont bien des illustrations qui prouvent que la concurrence par les infrastructures ne permet pas de faire baisser les coûts de déploiement (aujourd’hui 4 opérateurs grand public - dans les années 2000, il y avait quelques dizaines d’opérateurs principaux).
le déploiement de l’infrastructure coûte cher, la vente des services numériques sont très rentables : la stratégie actuelle est de permettre aux opérateurs de déployer de la fibre optique et des antennes-relais mobile grâce au chiffre d’affaire des services. Hors, il y aurait une autre solution qui consisterait à déployer un ou deux réseaux dont l’infrastructure serait mise à disposition à des dizaines de fournisseurs de services numériques qui se feraient concurrence.
Si ça peut faire plaisir aux autorités de la concurrence d’avoir un peu de concurrence par les infrastructures dans les zones de population très denses, alors que la grande majorité du territoire français sera constitué de réseaux fixe et mobile mutualisés entre 2 ou 3 opérateurs, faisons avec même si on perd à chaque fois une dizaine d’année avant de finir par mutualiser ou par fusionner des FAI entre eux.
Le 02/06/2016 à 17h59
Le 02/06/2016 à 18h26
Parce qu’ils sont encore vivant eux ? ils ont une politique mafieuse depuis des années, tout le monde s’en aperçu depuis bien longtemps. Quand on en est à voler ses clients on peut pas espérer un avenir durable. C’est encore incroyable qu’il y ait des gens de près ou de loin pour s’intéresser à cette marque.
Je m’arrête là, 4 phrases c’est déjà leur donner beaucoup trop d’intéret.
Le 02/06/2016 à 13h30
L’Etat avait tout essayé pour que Numéricable ne rachète pas SFR ….sans succès
Le 02/06/2016 à 13h31
Le 02/06/2016 à 13h31
C’est pas la loi Valls, c’est la loi El Connerie.
Le 02/06/2016 à 13h32
Ils comptent revendre (une partie de ?) leur activité distribution à moyen terme ? Ça ne serait pas les premiers à faire ça.
Le 02/06/2016 à 13h37
Ca tombe bien, moi aussi je comptais quitter SFR ^^
Le 02/06/2016 à 13h38
Qui est volontaire pour se retrouver au chômage ? Personne ? Bon ben on va désigner des volontaires.
Le 02/06/2016 à 13h45
Petit HS (encore que)
Lors d’une interview, Benjamin BAYART avait fait remarquer, au journaliste qui l’interrogeait, que l’ARCEP était, en grande partie, responsable de la disparition des quelques 150 opérateurs de réseau que la France avait au début des années 2000.
Le fonctionnaire, qui était en charge des concertations, réunions, auprès desdits opérateurs, s’était venté qu’il lui était bien plus facile de faire des réunions à quatre (elles avaient lieu dans son bureau), plutôt qu’à 150 car, avant, il devait louer une salle … et le type racontait ça en rigolant, tout fier de lui.
C’était bien à l’ARCEP d’ouvrir et de maintenir ouvert ce marché des télécoms et FAI, avec le résultat que l’on constate aujourd’hui.
Il ne sont plus que quatre et ont déjà été condamnés, tous les quatre, pour entente illicite sur les prix.
/Petit HS (encore que)
Le 02/06/2016 à 13h48
Le 02/06/2016 à 13h49
J’aime beaucoup la manière d’interpréter dans les commentaires.
Rappelons quand meme que SFR avant Drahi c’était très cher pour une prestation mediocre et qu’ils se faisaient bouffer par la concurrence qui baissait ses prix.
Par ailleurs, les vannes de la dépense étaient largement ouvertes, attestées par les audits menés à l’arrivée de la nouvelle équipe.
Quoi qu’il en soit, SFR aurait largement périclité vu son train de vie.
Alors personnellement, je préfère une entreprise qui se restructure et qui continue à exister plutôt qu’une liquidation.
Le 02/06/2016 à 13h51
Et on va leur reprocher combien de temps cette entente ?
Parce que si tu vas par là, L’oréal, Procter, Unilever, les endives, les farines, Microsoft, Intel, les produits chimiques… beaucoup d’entreprises ont été condamnées pour non respect des règles de concurrence. Pour autant, on ne rabache pas ça tous les quatre matins.
Le 02/06/2016 à 13h59
Tu n’as pas dû suivre toute l’histoire.
Avant SFR avait un bon réseau, quand aux dépenses dispendieuses c’est tout à fait possible, mais ça fait bien l’affaire de Drahi pour une condamnation publique que tu semble soutenir.
Le train de vie aurait diminué de toute façons, sans doute moins violemment cependant.
Une majorité de personnes ne change pas d’opérateur tant qu’elle est satisfaite du service.
Là le service décline, donc les gens s’en vont voir ailleurs si l’herbe est plus verte…
Le 02/06/2016 à 14h02
Le 02/06/2016 à 14h12
Le 02/06/2016 à 14h17
Je vois pas ou est le problème.
Les gens veulent du pas cher, SFR fait du pas cher.
Faut pas venir se plaindre que ça licencie ensuite.
Le 02/06/2016 à 14h17
Quelle surprise.
Le 02/06/2016 à 14h25
Je ne dis pas que ça ne s’est pas passé, je dis que sortir cet argument à chaque fois, ça n’a pas de sens.