Derniers préparatifs avant prorogation de l’état d’urgence, les perquisitions en suspens
Réponse mercredi
Le 18 juillet 2016 à 08h01
4 min
Droit
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Hier au Journal officiel, le gouvernement a préparé la prorogation de trois mois de l’état d’urgence. On ne sait cependant toujours pas s’il va autoriser à nouveau les perquisitions notamment informatiques.
Dimanche, ce décret en date du 16 juillet est venu modifier celui publié un mois plus tôt, portant convocation du Parlement en session extraordinaire. Sans surprise, le gouvernement ajoute au programme de travail des parlementaires un « projet de loi prorogeant l’application de la loi (…) relative à l’état d’urgence ». Une décision prise après l’attentat de Nice.
L’examen de ce texte devrait se faire très rapidement, après la présentation du projet en Conseil des ministres mercredi. La raison est calendaire : l’actuel état d’urgence doit s’achever le 26 juillet, concomitamment à la fin du Tour de France. Pour assurer la continuité, il faudra donc compter sur l'examen du projet de loi en commission des lois puis en hémicycle, aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Sénat.
La question des perquisitions informatiques
On saura donc très rapidement si l’exécutif entend à nouveau doter la police administrative de la capacité de réaliser des perquisitions, notamment informatiques. Cette possibilité devant être expressément activée est une nouveauté introduite dans la loi de 1955 sur l’état d’urgence, modifiée juste après les attentats du 13 novembre.
Avec l'urgence pour justification, les critères sont très généreux : ces perquisitions peuvent être ordonnées « en tout lieu, y compris un domicile, de jour et de nuit » dès lors qu’« il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre publics ».
Le cas échéant, les forces de l’ordre peuvent alors fouiller l’ensemble des équipements informatiques présents sur les lieux visités afin d’accéder aux données stockées localement ou « dans un autre système informatique ou équipement terminal, dès lors que ces données sont accessibles à partir du système initial ou disponibles pour le système initial ». Elles disposent donc d’une très vaste marge de manœuvre.
Selon le dernier décompte, il y a eu 3 594 perquisitions administratives ordonnées entre le 14 novembre et le 25 mai 2016. Toujours pour ce bilan, 757 armes ont été découvertes, 557 infractions constatées. S’y ajoutent en outre 420 interpellations et 364 gardes à vue.
D’après cette fois le rapport parlementaire sur l’état d’urgence, seulement six procédures « – résultant totalement ou partiellement d’une perquisition administrative – ont pu être initiées du chef d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, aboutissant à saisir la section antiterroriste du parquet de Paris ». Un nombre à rapprocher « des 96 procédures ouvertes, depuis le 14 novembre 2015, par la même section antiterroriste sur la base de procédures exclusivement judiciaires, montrant ainsi bien l’efficacité de ces dernières pour lutter contre le terrorisme ».
Un aspirateur pour le Renseignement, obstrué par une violation de la Constitution
Lors d’une audition devant la commission des Lois, Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure avait vanté cet aspirateur à données informatiques. Un mécanisme tellement utile pour les services du renseignement :
« Nous avons ciblé les dossiers pour lesquels les perquisitions représentaient un moyen idéal d’avancer, alors que nous nous trouvions bloqués. En effet, dans la plupart des enquêtes que nous menons, nous avons besoin de disposer des moyens de communication et de les étudier pour établir les arborescences relationnelles qui constituent autant d’indices permettant de déceler une éventuelle dangerosité. Aujourd’hui, la plupart des gens sur lesquels nous travaillons utilisent des moyens de communication variés et souvent cryptés, donc impossibles à intercepter et à déchiffrer. Seule la perquisition administrative permet d’aller au cœur du problème. La perquisition est suivie d’un énorme travail puisque tout ce qui a été pris – des gigaoctets de données – doit ensuite être analysé. »
Seul détail, d’importance, le Conseil constitutionnel a sonné la fin des festivités. En février dernier, il a en effet censuré la capacité de réaliser des copies. Pourquoi ? Car gouvernement et législateur avaient bêtement oublié de prévoir l’encadrement suffisant pour accompagner cette atteinte à la vie privée.
Après cette censure, la possibilité de réaliser des perquisitions n’avait pas été reconduite lors de la dernière prorogation. Bernard Cazeneuve avait surtout expliqué que « la plupart des lieux identifiés ayant déjà fait l'objet des investigations nécessaires ». Il sera du coup intéressant de découvrir l’argumentaire déployé pour justifier son éventuel retour.
Derniers préparatifs avant prorogation de l’état d’urgence, les perquisitions en suspens
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La question des perquisitions informatiques
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Un aspirateur pour le Renseignement, obstrué par une violation de la Constitution
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 18/07/2016 à 11h11
Si je ne me trompe pas, ces 6 procédures ont été initiées très rapidement après la mise en place de l’état d’urgence et non après de multiples prorogation de celui-ci.
Le 18/07/2016 à 11h16
Le 18/07/2016 à 11h25
Le 18/07/2016 à 11h38
Le 18/07/2016 à 11h54
le gouvernement se trompe en s’attaquant essentiellement à Internet, alors que le canal principal de la propagande islamiste (salafiste) sont les chaînes satellitaires où pratiquement chaque vendredi des prédicateurs lancent des appels aux meurtres et cela depuis des dizaine d’années.
Il faut interdire le salafisme et interner tous les imans s’en réclamant (même s’ils sont saoudiens !).
Il faut absolument interdire ces chaînes qui sont diffusées d’ailleurs par une société européenne (EUTELSAT), car elles corrompent tous les gens qui peuvent les regarder dans les pays musulmans modérés (Maghreb, Afrique noire, Indonésie, etc.).
Le 18/07/2016 à 11h54
C’est pourtant ce qu’ils font. Le jour où on arrêtera de traiter des symptômes pour traiter les causes ça ira mieux.
Le risque zéro n’existe pas et les récupération politique ça reste peut être le plus écœurant et chaque réponse disproportionnée comme on le fait restera une aide pour « faciliter leur travail » comme tu dis, et entretenir le malêtre et la crainte.
Le 18/07/2016 à 12h35
Le 18/07/2016 à 12h45
Le 18/07/2016 à 12h54
Pas vraiment. L’article dit que le flic est revenu plus tard muni de son arme, c’est donc qu’il ne la portait pas à l’origine. On est ici dans le cadre d’une vengeance sous l’effet de l’alcool.
Je pense plutôt à des bagarres où un jour, le flic utilisera son arme plutôt que ses poings parce que son arme sera là à disposition, alors que si elle ne l’était pas, il se serait contenté de quelques coups.
Le 18/07/2016 à 13h03
il est impossible de protéger…tout le monde, et de sécuriser tous les endroits
(sal. de cinéma, théâtre, etc ….), ce qu’il faut c’est être VIGILANT*
(un bagage “abandonné” dans le métro, gare, aéroport, etc …)
ou bien : une pers. qui “oublie” son sac, ET quitte la salle
(et, tant pis : si c’est un étourdi………ne pas prendre de risque)
mais, on NE (DOIT PAS) s’arrêter de ….vivre !!!
* ouvrir l’œil, observer
Le 19/07/2016 à 11h58
Ce n’est pas du tout de ça dont je parle.
Les actes sont une conséquence.
Les personnes envoyées “au front” sont souvent des gens paumés que la société exclue d’une manière ou d’une autre et qui sont récupérés assez facilement pour leur laver le cerveau.
C’est plus un système à améliorer/remettre en cause qu’il faut et pas des décisions à l’emporte pièce sur 5 ans (faut pas déconner non plus on va pas prévoir sur du long terme ça risquerait de marcher).
La peur n’empêche pas le danger mais permet de rallier de l’électorat et de faire passer des choses insensées.
Le 20/07/2016 à 03h12
Le 18/07/2016 à 08h07
“ Aujourd’hui, la plupart des gens sur lesquels nous travaillons utilisent des moyens de communication variés et souvent cryptés ” Mes yeux " />
Le 18/07/2016 à 08h19
Tiens pourquoi je ne suis pas surpris de cet article…
Il sera du coup intéressant de découvrir l’argumentaire déployé pour justifier son éventuel retour.
Mais pour espionner tout le monde bien sur: on ne peut pas mettre en oeuvre Big Brother avec juste 3 serveurs et 2 routeurs " />
Le 18/07/2016 à 08h32
Le 18/07/2016 à 08h48
…… le Conseil constitutionnela sonné la fin des festivités.
en Février dernier, il a en effet censuré la capacité de réaliser des copies.
…..et : VLAN !!! " /> " />
Le 18/07/2016 à 09h00
Aujourd’hui, la plupart des gens sur lesquels nous travaillons utilisent des moyens de communication variés et souvent cryptés
Je l’ai toujours dit, il faut un meilleur contrôle d’accès aux catacombes à Paris, c’est trop facile d’y entrer." />
Le 18/07/2016 à 09h03
Pour ce qui est de ce que l’état a jusque là caché sur le sujet, point besoin de perquisitionner l’assemblée en tout cas:
 http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-enq/r3922-t2.asp#P2237_977405
Et rechercher “jamais été dites”.
Le 18/07/2016 à 09h10
Quand je pense que certains réclament l’Etat d’Urgence permanent…
Le 18/07/2016 à 09h22
Je crois que tout est dit lorsqu’on lit le dernier paragraphe sur le rapport parlementaire… Il n’y a aucune proportionnalité entre l’atteinte à la vie privée et le but de sécurité. Est-ce qu’une cour aura enfin le courage de constater que l’autorité viole les droits fondamentaux de ses citoyens?
Le 18/07/2016 à 09h25
Le 18/07/2016 à 09h37
Je pense que l’état d’urgence sert des intérêts, mais pas les notres. Je trouve ça louche que des politiques soient aussi cons, je pense au contraire qu’ils sont très malins surtout pour gérer leurs intérêts personnels.
Sinon à lire ou à relire sur la stratégie de la mouche.
Le 18/07/2016 à 09h45
Et pour la prochaine prorogation en Octobre, il y a déjà un grand événement de prévu (genre l’euro ou la COP 21 pour les précédentes) ou on aura droit a un nouvel attentat?
Le 18/07/2016 à 09h51
Noël et nouvel an, ça peut suffire ?
Le 18/07/2016 à 09h58
Heureusement que l’état d’urgence était là pour empêcher l’attentat du 14 juillet. Les 84 morts peuvent témoigner de son utilité.
Le 18/07/2016 à 11h06