Le Vision Pro entre compliments et critiques : qu’en penser ?
Fascinant, avancé, solitaire
Depuis la semaine dernière, le Vision Pro d’Apple est disponible aux États-Unis. Depuis, de très nombreux tours de piste et avis ont été publiés. On peut désormais se faire une idée beaucoup plus précise de ce que tente de faire l’entreprise.
Le 07 février à 17h14
14 min
Hardware
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Apple veut faire avec le Vision Pro ce qu’elle a réalisé avec l’iPhone. Le produit en lui-même ne crée pas un nouveau segment : les casques à réalité mixte existent depuis longtemps. Mais comme pour son produit star, elle veut en proposer une expérience différente. « L'Apple Vision Pro rejoint le panthéon des produits révolutionnaires qui ont défini Apple et redéfini la technologie telle que nous la connaissons », a indiqué Tim Cook dans un mémo interne aux employés, rapporte Bloomberg.
Il ne fait aucun doute que le Vision Pro a été développé pendant des années et représente l’aboutissement d’un très long travail de maturation. Pourtant, à 3 500 dollars la première version, il ne s’agit clairement pas d’un produit de consommation de masse. En outre, il n’est disponible qu’en quantités limitées, et uniquement aux États-Unis. Tout cela sans même aborder la question – centrale ! – des usages.
Commençons donc par le début : ses caractéristiques techniques.
Un petit bijou de technologie
Un constat s’impose vite : le Vision Pro réunit probablement ce qui se fait de mieux dans le domaine. Apple n’a pas lésiné sur les moyens, avec des composants de qualité et puissants.
Le casque est de réalité mixte, permettant la réalité virtuelle et la réalité augmentée. On peut s’immerger totalement dans un environnement graphique, ou garder une visibilité sur le monde qui nous entoure et y afficher des informations en surimpression. Dans les deux cas, le Vision Pro propose pour chaque œil un écran « 4K » micro-OLED produit par Sony (comme l'a montré iFixit, les écrans ne sont pas vraiment 4K). Ces écrans, d’une luminosité maximale de 5 000 nits, fournissent 23 millions de pixels.
La fréquence de rafraîchissement par défaut est de 90 Hz, mais des modes 96 et 100 Hz sont disponibles. Les modes HDR10, Dolby Vision et HLG sont supportés. AirPlay est bien sûr de la partie pour envoyer des contenus audios ou vidéos depuis un autre appareil Apple.
Une flopée de capteurs
Au cœur de l’appareil, on trouve une puce M2 pour la plupart des calculs. Il s’agit de la même puce que l’on trouve dans les Mac et les iPad Pro. Une autre a été ajoutée, nouvelle cette fois : la R1. Elle est chargée de traiter l’ensemble des flux provenant des caméras et autres capteurs. Or, ces capteurs sont nombreux :
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- Six micros avec beamforming directionnel et compatibles avec l’audio spatial
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- Douze caméras avec objectif 12 mm, ouverture f/2.2 et capteur 6,5 mégapixels. Six de ces caméras filment en permanence l’environnement, quatre assurent le suivi du regard et deux sont en haute résolution.
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- Un LiDAR pour générer une modélisation précise de l’environnement en 3D
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- Un objectif TrueDepth (la même que dans Face ID)
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- Cinq capteurs de suivi pour les mouvements des mains
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- Un capteur de luminosité ambiante
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- Un scanner d’iris, qui sert de confirmation biométrique (Optic ID) lors d’opérations spécifiques, comme les paiements.
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- Stockage, mémoire et connectivité
Trois quantités de stockage sont proposées : 256 Go, 512 Go et 1 To, pour respectivement 3 499, 3 699 et 3 899. On retrouve l’étalement classique des options chez Apple : 200 dollars pour 256 Go supplémentaires, puis 200 dollars pour 512 Go de plus. Le tout est complété par 16 Go de mémoire.
Dans le domaine des options, les accessoires sont nombreux : des inserts optiques Zeiss à partir de 99 dollars (pour adapter le casque à la vue), le support de batterie Belkin à 49,95 dollars, le coffret de voyage à 199 dollars, la sangle à 99 dollars, etc.
Concernant la connectivité, le Vision Pro est compatible Wi-Fi 6E et Bluetooth 5.3.
Design, poids et autonomie
En matière de design, on reconnait la patte d’Apple. L’ensemble fait appel à l’aluminium, au plastique et à différentes mousses, dans différentes teintes de gris.
Le Vision Pro pèse 600 g dans sa version de base avec une seule sangle. En cas de double sangle (en option), le poids grimpe à 650 g. Pour comparaison, l'Oculus Quest 3 pèse 550 g, le PlayStation VR2 600 g et le HTC Vive Pro 2 850 g.
La batterie pèse 353 g, mais n’est pas intégrée. Elle est externe et reliée au casque par un câble propriétaire. Elle peut donc être placée dans une poche et n’impose pas son poids à la tête. Détail important, cette batterie dispose d’un port USB-C pour permettre une utilisation en continu du casque.
Quant à l’autonomie, Apple annonce 2 h en utilisation classique, et jusqu’à 2h30 en lecture vidéo.
Environnement logiciel
Le Vision Pro, en tant que premier représentant d’un nouveau segment chez Apple, a droit à sa propre plateforme : visionOS, qui reprend les mêmes fondations que macOS, iOS, iPadOS, tvOS et watchOS. Des bases communes, mais bien sûr une avalanche d’API spécifiques pour le développement d’applications spécialement conçues. Lors du lancement la semaine dernière, elles étaient plus de 600 sur la ligne de départ.
Ces fondations communes permettent au Visio Pro de s’intégrer dans l’écosystème Apple. Le système est par exemple mis à jour régulièrement, comme sur les autres appareils. Un App Store est là pour distribuer les applications spécifiques, tout comme celles qui existaient déjà. Le casque est en effet compatible avec les applications iOS et macOS.
Bon, mais comment s’en sert-on ?
Le maniement général peut se faire de trois manières : avec les yeux, les mains et la voix.
Les yeux représentent une part essentielle, puisque les caméras embarquées suivent le regard, qui sert de dispositif de pointage. Lors de la présentation, Apple avait précisé que les sites visités ne pourraient pas savoir où se posait justement le regard. Les informations sont en effet chiffrées localement avant d’être transmises sous forme sécurisée.
Les mains complètent naturellement le processus. Pincer une fois ou deux le pouce et l’index entraine un clic/tap ou un double clic/tap. Les autres gestes se veulent naturels. Par exemple, pincer et déplacer permet de faire bouger une fenêtre ou un contenu. Pour zoomer, on pince et on tire avec les deux mains. Même chose avec la rotation, les mains faisant un mouvement circulaire.
Quant à la voix, elle s’utilise de la même manière que sur les autres appareils de la marque : via Siri.
Une pluie de compliments…
Aux États-Unis bien sûr, le lancement du Vision Pro a été un évènement. De nombreux journalistes, développeurs, ou même « tech enthousiasts » ont fait le déplacement pour acheter un ou plusieurs appareils.
Le sentiment dominant ? Dans les grandes lignes, le casque est une réussite. L’écran, tout particulièrement, est porté aux nues. Chez The Verge par exemple, on évoque « une merveille technique » et « le meilleur passthrough vidéo vu jusqu’ici » (le passthrough désigne la visibilité de l’environnement). iFixIt, qui a démonté le casque, parle d’un concentré de « technologies mécaniques et optiques fascinantes », et d’un écran expliquant à lui seul une bonne partie du prix élevé. CNBC relève tout particulièrement la très grande lisibilité des textes.
Même chose pour l’utilisation générale et le pilotage par le regard et les mains. The Verge affirme ainsi que leur suivi est clairement en avance sur tout ce qui a été fait. Son de cloche identique chez CNET, qui parle d’un « presque sans faute ».
Tous mettent également en avant le confort et la facilité d’installation du casque. Apple a visiblement mis les petits plats dans les grands et travaillé son produit. En dehors de quelques molettes, tout le reste se fait automatiquement, via les capteurs, comme le souligne TechCrunch. La configuration est très simple et, comme avec d’autres appareils Apple, on peut approcher son iPhone pour récupérer les réglages. La bonne expérience générale est également soutenue par de bonnes performances et une ventilation qui ne se fait presque jamais entendre.
Autre point fort : la manière dont le Vision Pro peut s’intégrer dans le quotidien. On peut disposer des écrans un peu partout dans la pièce pour différents usages. Le casque retient leur position, même quand on sort de la pièce et que l’on y revient. La vidéo de Himels Tech montre bien le principe :
... jusqu’à l’avalanche de critiques
Si le Vision Pro a enthousiasmé, il a aussi déçu ou, tout du moins, soulevé bien des critiques. Un point revenant souvent – et dont on pouvait se douter – est le poids. Tous les tests et avis l’abordent : rester plusieurs heures d’affilée avec le casque sur la tête se sent, et l’utilisation finit par être moins agréable. Même si le casque est confortable. Pour les femmes, le problème prend parfois une dimension supplémentaire : le casque décoiffe copieusement et peut étaler le maquillage.
Autre point largement critiqué : EyeSight. Cette fonction sert normalement à afficher les yeux de l’utilisateur à travers l’écran, pour aider la communication avec les personnes se trouvant dans la pièce. En pratique, The Verge évoque « une image fantomatique » au rendu « très bizarre ». La faute à un écran OLED à faible résolution pour afficher les yeux, plombé par une luminosité trop basse, que l’on ne peut pas régler d’ailleurs. Le Wall Street Journal aurait volontiers supprimé la fonction pour alléger la facture.
L’écran lui-même, dont la qualité a impressionné, n’est pas parfait. TechCrunch, The Verge, CNET, le Wall Street Journal ou encore CNBC : tous pointent un flou et un décalage dès que l’on tourne un peu vite la tête. Même chose avec les mouvements brusques, surtout des bras et des mains. Vous avez l’habitude d’accompagner vos paroles en faisant des moulinets avec vos bras ? Le Vision Pro va chercher à les interpréter.
Autre point unanime : l’expérience de frappe sur le clavier virtuel, qui apparait posé à plat sur un bureau. La fiabilité n’est guère au rendez-vous et beaucoup parlent d’une fonction presque gadget qui ne peut en aucun cas remplacer un clavier physique sans fil.
Même chose pour les Personas, ces avatars 3D se voulant réalistes car composés d’une série de photos de vous (prises par le casque). Là encore, que ce soit au Wall Street Journal, chez The Verge ou encore CNBC, personne n’est convaincu. Certains journalistes parlent par exemple d’un rendu les vieillissant, d’autres d’un résultat provoquant l’hilarité.
Enfin, le Vision Pro suppose aujourd’hui une utilisation très solitaire. Là encore, l’avis revient souvent : on est dans sa bulle.
La grande question des usages
Sans réellement de surprises, les éloges vont dans le sens d’un accomplissement technique concret, allant plus loin que tout ce qui a été fait jusqu’à présent. C’est par exemple la conclusion soutenue chez nos confrères de Numerama. Le Vision Pro est un concentré de technologies. Les questions en suspens se concentrent sur un point : l’usage va-t-il prendre ?
L’interrogation est légitime, car le tarif du casque impose une dure réalité. À 3 500 dollars, on s’attend à ce qu’il permette des scénarios d’utilisation jamais vus. Or, le Vision Pro permet « seulement » de faire ce que l’on faisait déjà, d’une autre manière. Parfois avec des bénéfices, parfois de manière plus gadget.
Et pourtant, les scénarios ne manquent pas. De nombreux outils professionnels sont déjà là, comme la suite Office de Microsoft, Slack ou encore Webex. L’espace virtuel permet de disposer ces éléments comme on le souhaite pour avoir une vue d’ensemble. Les films, largement mis en avant dans les essais, prennent une tout autre dimension avec la simulation d’une salle de cinéma et l’audio spatial, lui aussi jugé de très bon aloi. Le Vision Pro peut d’ailleurs effectuer un vrai rendu 3D pour les films, puisque chaque œil a son écran. Les centaines de jeux présents sur Apple Arcade sont également compatibles.
Mais même face à l’ensemble de ces cas d’usage, la question demeure : va-t-on privilégier une immersion plus ou moins virtuelle autorisant une plongée dans l’information, ou va-t-on au contraire garder une préférence pour le « monde physique » ? D’autant que l’utilisation prolongée du Vision Pro n’est pas anodine : ce n’est pas rien d’avoir 600 g sur la tête pendant des heures, sans même parler des problématiques de coiffure, de maquillage ou même des lunettes, puisqu'il faut investir dans les optiques optionnelles de Zeiss pour adapter le casque à une myopie ou une presbytie par exemple.
Le Vision Pro est un casque de « réalité virtuelle augmentée »
Rappelons également qu’en dépit de tout ce qu’en dit Apple, le Vision Pro est bien un casque de réalité virtuelle, tout simplement parce que l’on regarde un écran sur lequel s’affiche l’environnement. Certes les écrans 4K sont souvent qualifiés « d’époustouflants ». Certes la fréquence d’affichage d’au moins 90 Hz peut changer la donne, mais il s’agit bien d’un écran, non transparent.
Mais en dépit de toutes les critiques formulées, un avis revient souvent : Apple tient quelque-chose. TechCrunch parle par exemple des « germes d'une technologie véritablement révolutionnaire ».
Pour y arriver, la firme devra améliorer continuellement certains points, dont le poids. Le prix revient aussi dans les avis et pour cause : il est un frein énorme à la technologie. Or, le Vision Pro a beau être un concentré et le meilleur casque AR/VR actuellement, les usages et l’attrait des développeurs ne pourront grandir qu’avec la diffusion du casque dans les foyers. Un casque plus léger et moins cher, voilà le cœur des demandes, avec l’amélioration de certaines technologies, surtout EyeSight et les Personnas. Pour ces derniers d’ailleurs, il est probable que la situation s’améliore avec les nouvelles versions de visionOS (la 1.1 est déjà en bêta).
Si Apple améliore ces points, il est probable que le succès du Vision Pro reposera essentiellement sur les applications qui auront été soigneusement pensées pour lui. En cela, il ressemblerait à n’importe quel produit avant lui, notamment l’iPad. À la différence que le casque s’approche davantage d’un prototype dans sa mission de montrer ce qu’il est possible de faire. Les prochaines générations devraient ringardiser ce modèle 2024, comme l’iPhone 4 l’a fait avec le premier smartphone d’Apple.
Un mot enfin sur le HoloLens 2. Le casque de réalité augmentée de Microsoft est vendu environ au même tarif. Il est cependant réservé au monde professionnel. On peut s'étonner qu'Apple, en ayant appelé son propre casque Vision Pro, n'ait pas tant mis en avant les usages « pro », justement. Il y a une vraie carte à jouer en réalité augmentée, qui peut se révéler un support extraordinaire, particulièrement sur tout ce qui concerne l'apprentissage. Mais pas un mot de Cupertino sur le sujet. Si Apple compte aller dans cette direction, la bataille devrait être intéressante. Quitte à décliner le casque en deux versions ?
Le Vision Pro entre compliments et critiques : qu’en penser ?
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Un petit bijou de technologie
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Une flopée de capteurs
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Design, poids et autonomie
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Environnement logiciel
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Bon, mais comment s’en sert-on ?
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Une pluie de compliments…
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… jusqu’à l’avalanche de critiques
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La grande question des usages
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Le Vision Pro est un casque de « réalité virtuelle augmentée »
Commentaires (48)
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Abonnez-vousLe 07/02/2024 à 17h32
J'imagine que le problème se pose aussi pour certains hommes
Le 07/02/2024 à 20h12
J'allais en faire un commentaire, mais comme tu l'as aussi cité, j'ajoute ici mon point de vue.
Le 07/02/2024 à 20h40
D'autant que ça n'est pas vraiment dans la ligne éditoriale d'y aller avec des remarques sexistes.
Le 07/02/2024 à 22h26
Les femmes ont parfaitement le droit de ne pas maquiller un produit Apple.
Le 08/02/2024 à 08h34
Du coup, je propose qu'on fouette Vincent sur la place publique pour faire un exemple. Je pense que c'est le minimum que nous puissions faire
Le 08/02/2024 à 09h22
Le 08/02/2024 à 09h59
Forcement que ce sont les femmes qui l'ont testé qui ont fait ces retours. Pas les voisines qui ne savent même pas que le casque existe ! Faut réfléchir aussi un peu. On va pas TOUT préciser tout le temps non plus...
Le 08/02/2024 à 10h10
Le 08/02/2024 à 00h47
Pour le maquillage, on est d'accord que c'est plus courant chez elles, mais il paraît que ça change.
Le 08/02/2024 à 08h58
Le 08/02/2024 à 12h08
(Mais sérieusement, on s'en tape xd).
Modifié le 12/02/2024 à 10h42
Dans quelle époque on vit où une femelle que se sent homme ne peut plus se maquiller avant de mettre un casqueVR qui se sent AR.
L'humanité court à sa perte, tenons-nous le pour dit.
Modifié le 09/02/2024 à 14h18
Un casque VR qui se maquille n’est pas forcement un casque VR qui essaye de faire passer pour un casque AR.
Quant aux relations intimes qu’il pourrait y avoir entre les 2 ne regardent qu’eux (1)(2)(3)(4).
(1) Sauf si il y a défaut de consentement
(2) Ou qu’ils se filment pour le rendre publique
(3) Ou qu'ils se sont filmé pour le rendre publique mais ont changé d’avis
(4) Ou que c’était nul et ont mis 1 étoile sur 5
Le 09/02/2024 à 08h35
Modifié le 07/02/2024 à 18h14
Je me demande parfois si les journalistes (de TechCrunch etc) utilisent ce terme par conviction (je dirais non, car la concurrence n'est jamais "révolutionnaire", sinon très rarement), par publireportage, ou juste pour être dans les bonnes grâces des fanatiques de la marque. Si j'étais mauvaise langue, je miserais sur les deux dernières hypothèses...
Le 08/02/2024 à 10h46
Apple qualifie quasi systématiquement ses produits de révolutionnaire
Le 07/02/2024 à 18h29
Apple
Clairement c’est un beau joujou, mais je n’en vois pas l’intérêt, trop de contraintes par rapport à ce qui existe et ne parlons même pas de la réparabilité qui est visiblement proche de 0…
Le 07/02/2024 à 18h42
Le 08/02/2024 à 09h01
Le 07/02/2024 à 19h09
On l'a vu avec le cinéma et la 3D, et surtout les téléviseurs.
La hype au début, et pouf, plus rien. Pourtant ce n'était que de "simples lunettes".
La chaine Canal+ 3D n'a pas duré longtemps...
Le 07/02/2024 à 20h07
Le test de The Verge est très intéressant sur ce point d'ailleurs : il dit que Apple fait un sans faute, qu'il a poussé la technologie à son paroxysme, mais que ça marche pas. Quand on teste pour la première fois, c'est extraordinaire. Mais à l'usage, y'a trop de problèmes pour que ce soit vraiment une réussite.
De mon côté, je vois pas trop les cas d'usage de cet outil, hors professionnels. C'est pas axé jeux, y'a d'ailleurs pas de contrôleurs ; on peut y faire la même chose que sur sa machine, mais avec un poids sur la tête, et avec des moyens de contrôle pas idéaux ; on peut y regarder des films, mais pas à plusieurs…
Même le porno ne peut pas y être utilisé pleinement (https://www.404media.co/a-3-500-chastity-belt-early-apple-vision-pro-adopters-alarmed-to-learn-vr-porn-doesnt-work/).
Bref, je reste dubitatif. Surtout quand on inclut le prix…
Le 08/02/2024 à 12h09
Je suis le seul à être effaré du gaspillage GARGANTUESQUE de ressources précieuses qu'entraînerait la démocratisation de ce type de gadget à large échelle ?
Parce que bon, on a pas encore évoqué les possibilités de recyclage, mais je doute que ce soit un bon candidat pour iFixit...
Le 08/02/2024 à 12h59
Mais l'aspect écologique est plus compliqué à analyser que juste de simplement dire: c'est du gaspillage de ressources. J'imagine que ça l'est pour le moment puisqu'il vient en plus des autres équipements du foyer. Mais si ça permets à terme de remplacer la TV, l'ordi et ses écrans, la chaine hifi, le vidéoprojecteur... ça peut être relativement neutre puisque chacun de ces équipement consomme également beaucoup de ressources précieuses. A voir l'usage qui en est réellement fait et l'évolution du produit.
Là ou je te rejoins c'est qu'il y a de très grandes chances que ce ne soit pas réparable facilement, ni facile à recycler non plus.
Le 08/02/2024 à 14h31
Après, est-ce crédible ?
Sachant d'une part l'influence néfaste de l'exposition prolongée aux écrans sur la santé (yeux, sommeil) que ce casque n'adresse absolument pas (luminosité max 5000 nits, et 0 info sur la mini, "tout va bien").
Sachant d'autre part la propension bien installée par des années de matraquage du consumérisme à outrance...
Je ne suis pas sûr que l'on puisse aboutir à une vision (pro) où ce type d'outil aurait un bénéfice sociétal net sur le long terme. Bien que ce ne soit effectivement pas une limite intrinsèque au concept lui-même.
Modifié le 08/02/2024 à 16h19
Les appareils précédents ont déjà été produits, le nouveau vient seulement se superposer à des existants encore fonctionnels.
Tout ceci est une fuite en avant sans fin :
* l'ancien est jeté avant d'avoir fini de servir et de tomber en panne,
* tout ça pour être ajouté aux déchets précédents, une fois l'achat du nouveau produit "qui fait tout en plus concentré et moins recyclable" validé,
* et enfin jusqu'à ce que le nouveau deviennent lui-même un déchet car une nouvelle techno vient se superposer aux usages précédents.
Nous pourrions parler d'écologie si l'objet précédent était réellement "remplacé" car n'étant plus fonctionnel ni réparable. Or ce n'est que très rarement ce qui arrive, il est jeté, rarement recyclé (ou très partiellement sous une forme dégradée), et vient seulement s'ajouter à la montagne de plastiques et de métaux de nos déchetteries.
Le 07/02/2024 à 22h00
Microsoft aurait une énorme carte à jouer avec une bien meilleure version. Le casque pêchant par la petite fenêtre de gestion de ce qui est projeté.
Sinon, c'est marqué Apple... Ça doit être indiqué comme fou (je ne conteste pas que ce soit le cas) pour le SEO et faire 50 articles.
Je parle bien évidemment des autres sites.
Le 07/02/2024 à 23h04
Le prochain sera encore plus waou (et aura un moyen de le localiser si perdu) mais en attendant j’aimerai avoir un véritable avis sur les usages concrets comme le précise l’article.
Le 07/02/2024 à 23h49
Modifié le 08/02/2024 à 02h24
Le 08/02/2024 à 17h01
Le 08/02/2024 à 17h08
Le 08/02/2024 à 00h25
Je suis un utilisateur Apple la plupart du temps convaincu, bien que généralement non pionnier.
Je trouve ce VP fascinant par bien des aspects. Et le démontage de iFixit it montre l'ingénierie qu’il a fallu déployer pour cette mouture en forme de premier jet peut être sorti trop tôt. Venant expliquer en partie le prix public qui pourra paraître hors sol.
C’est un produit qui concentre une fois de plus ce que Apple a l'ambition et la capacité de faire, avec ses clairvoyances, ses acharnements à suivre une idée, et les défauts qui en découlent à certains endroits.
Mais son principal défaut pour moi, défaut racinaire, intrinsèque : un univers que l’on ne peut pas réellement partager. Un outil mono personnel, qui malgré les tentatives moyennement réussies d’ouverture sur l’environnement direct, isole l’utilisateur. J’ai du mal à concevoir une utilisation en mode social, sans doute parce que je suis un vieux con.
Je reste curieux, mais cette fois pas convaincu encore.
Modifié le 08/02/2024 à 00h45
Modifié le 08/02/2024 à 08h24
Disons qu’avec le Vision Pro on est un joli cran au dessus, notamment parce qu’une partie importante de ce qui fait le lien de communication entre individu, le regard, est obfusqué. Apple l’a bien senti en tentant de mettre en œuvre à gros frais et avec un résultat mitigé le système d’écran qui restitue une image du regard à l’entourage.
En revanche, il ne me semble pas que l’accent ait été mis sur la capacité de partager entre Vision Pro. Dans les vidéos illustrant le produit, l’utilisateur est seul à porter le casque et il interagit avec un entourage qui en est dépourvu. Et de ce côté là il y a sans doute fort à faire, et c’est une des choses qui me semblent manquer à date dans la proposition de Apple. Je ne parle pas d’un univers virtuel dans lequel les utilisateurs distants peuvent se retrouver. Je parle plutôt d’utilisateurs d’un même lieu qui partageraient une partie de l’écosystème généré pour les VP d’un foyer.
Bon je m’égare sans doute. Je n’ai sans doute pas encore tout compris.
Le 08/02/2024 à 08h28
Le 08/02/2024 à 09h11
Tant qu’à devoir porter un masque pour accéder à certaines joies de la RA, autant pouvoir en partager des morceaux.
On réduira l’empreinte physique avec le temps (actuellement le VP est assez gros, assez lourd et proéminent). Réduisant par la même le gène (dans tous les sens du terme). Mais il faudra sans doute aussi veiller à accroître et fluidifier le partage des éléments disponibles pour que la sauce prenne, accentuant le bénéfice d’en avoir un par utilisateur et encourager la propagation de ce type d’appareil ainsi que de joyeuses rentrées de cash pour le constructeur.
Le 08/02/2024 à 00h48
Ça va mieux en le disant. 😊
Modifié le 08/02/2024 à 03h34
Certains casques sont conçus pour être dans un environnement purement virtuel d’autres pour intégrer l’environnement physique et lui appliquer des calculs de géométrie spatiale. Sans aller chercher une opération d’intervention chirurgicale augmentée, voici un exemple tout simple et parlant
https://www.instagram.com/reel/C2eIHSRsA2M/
Et c’est assez prometteur si on imagine une petite paire de lunettes de 100g dans quelques années !
Modifié le 08/02/2024 à 04h58
Tout ça est possible sur Quest 2/3 pour près de 10x moins cher, ces casques font à peu près tout ce que fait le vision pro incluant la réalité augmentée bien sûr.
Et pour bosser il faut un vrai clavier, rendu là autant utiliser un vrai PC, c'est simplement plus confortable, le Vision Pro nécessitant un repos au bout d'environ 30 min en raison de son poids élevé d'après les reviews.
Modifié le 08/02/2024 à 10h37
Moi, je dirais que la réalité augmentée est une réalité que l'oeil perçoit directement, à travers des verres de lunettes ou à travers un pare-brise (dans un véhicule), augmentée d'éléments ajoutés artificiellement. Tout le reste serait défini comme réalité virtuelle (même les caméras en "live"). Ce qui se rapproche de la définition donnée par Futura-sciences
J'ai un exemple qui me vient en tête : les caméras de rétrovision qui remplacent les rétroviseurs sur certains modèles de bus électriques. À l'auto-école, mon moniteur me disait souvent de me retourner pour vérifier les angles morts au motif qu'on ne voyait pas tout dans les rétroviseur (ces petits miroirs ne sont que des aides qui améliorent la perception de l'environnent du véhicule). C'est la raison pour laquelle on peut penser pertinent de remplacer les rétroviseurs d'un bus par des caméras de rétrovision « augmentées » de technologies de détection et d'alertes de proximité (visuelles sur l'écran ou au tableau de bord, ou sonores). Ça n'en fait pas pour autant une « réalité augmentée » puisque la réalité perçue correspond à ce que perçoit l'œil directement.
On peut faire le même raisonnement avec l'ouïe : les avertisseurs sonores ne sont que des aides artificielles qui n'ont pas la valeur d'un son provenant directement (par ex, sur un véhicule thermique, écouter le moteur est au moins aussi juste que de se fier à la réponse électronique d'un capteur).
Cela-dit, on peut être techno-solutionniste ou techno-enthousiaste et avoir une définition plus large de la réalité augmentée.
Modifié le 08/02/2024 à 08h40
Le 08/02/2024 à 10h02
JerryRigEverything :
YouTube
Le 08/02/2024 à 14h24
"To reassemble your device, follow these instructions in reverse order."
Le 08/02/2024 à 14h26
Le 09/02/2024 à 00h28
Le casque a une bien meilleur image (Les deux écrans sont à priori la crème de la crème) et en plus il peut produire une excellente 3D Stéréoscopique.
En ce sens, il est bien rentable, pour peu de regarder ses films seuls.
Le 09/02/2024 à 15h09
Le 12/02/2024 à 13h15
Le 12/02/2024 à 19h28
HYPER-REALITY