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Orange sanctionnée sur la fibre : l’argumentaire de l’opérateur démonté par l’Arcep

Orange rhabillé pour l'hiver

Orange sanctionnée sur la fibre : l’argumentaire de l’opérateur démonté par l’Arcep

Il y a quelques semaines, Orange était (enfin) condamnée par l’Arcep pour ne pas avoir respecté ses engagements dans les zones moins denses. Le régulateur a prononcé une amende de 26 millions d’euros et il vient de publier le détail de sa décision. Elle comporte notamment les réponses et justifications d’Orange, ainsi qu’un contre argumentaire de l’Autorité.

Le 05 décembre 2023 à 11h39

Si vous n’avez pas suivi l’affaire entre les engagements d’Orange dans les zones AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement) et la procédure de l’Arcep, nous l’avons résumé dans notre précédente actualité sur le sujet.

On connaissait bien le début de l’histoire (le positionnement volontaire d’Orange sur des zones AMII pour déployer la fibre) et la fin, avec une sanction pour non-respects des engagements. Nous avons maintenant le milieu.

Un résumé rapide au cas où. Orange devait initialement arriver à un taux de couvertures de 100 % des locaux raccordables (ou raccordables sur demande sous 6 mois, dans la limite de 8 %) en 2020. Cette échéance a été reportée au « 14 avril 2021 en application de l’article 8 de l’ordonnance n° 2020 - 306 », suite à la crise sanitaire.

En octobre 2019, « une enquête administrative à l’encontre de la société Orange » était ouverte pour « établir un état des lieux et un suivi des déploiements effectués ou restants à accomplir ». On appuie sur avance rapide jusqu’en mars 2022 quand le régulateur a mis en demeure Orange de respecter ses engagements au plus tard le 30 septembre 2022.

L’argumentaire d’Orange, en trois points

En juillet 2023, l’Arcep notifie officiellement à Orange ses griefs, pour ne pas avoir respecté ses engagements de couverture (cette procédure fait suite la mise en demeure). Quelques semaines plus tard, le 22 septembre 2023, Orange envoie des observations écrites au régulateur. Trois éléments en ressortent.

Orange affirme qu’il « a assuré le suivi de ses engagements […] de bonne foi et ne pouvait anticiper le changement de référentiel opéré par l’Arcep ». L’opérateur assure que « le grief reproché à Orange n’a eu aucun impact réel sur le marché ». Il ajoute qu’une « sanction pécuniaire d’Orange sur le fondement du grief retenu par la formation RDPI [règlement des différends, de poursuite et d’instruction, ndlr] de l’Arcep serait manifestement disproportionné ».

L’opérateur détaille ses remarques.

Orange de « bonne foi » sur les référentiels ?

Sur le premier point, Orange met en avant un changement de méthode : « l’Arcep a calculé le pourcentage de locaux rendus raccordables ou RAD [raccordables à la demande] non sur la base du référentiel INSEE 2013 tel qu’Orange estimait l’avoir prévu dans les courriers d’Orange des 20 février et 31 mai 2018, mais sur la base des fichiers IPE ». IPE signifie informations préalables enrichies.

Orange invoque donc un changement non prévisible de la méthode de calcul et ajoute que « [c]e n’est qu’en juin 2020, et alors que le secteur est heurté de plein fouet par la crise sanitaire, dans le cadre de l’observatoire T1 2020, soit à 6 mois de l’échéance prévue par les engagements […] que l’Arcep a modifié le référentiel (passant des données INSEE aux fichiers IPE) ce qui a eu un impact sur la cible des engagements souscrits par Orange […] ». Pour rappel, nous parlions de ce changement de référentiel dès avril 2020.

L’entreprise affirme ainsi que, « jusqu’à la mise en demeure du 17 mars 2022, Orange estimait légitimement que la trajectoire de ses déploiements était parfaitement conforme à ses engagements ». L’opérateur n’aurait « réellement été en situation de considérer qu’un écart existait avec la cible attendue qu’à compter de l’arrêt du Conseil d’État ». On verra par la suite que l’Arcep n’est pas du tout du même avis.

Orange indique avoir procédé à des investissements « conséquents pendant toute la période concernée, y compris en 2020 avec une année record en nombre de locaux rendus raccordables » et ajoute avoir « poursuivi ses déploiements à la suite de la mise en demeure, et ce malgré l’existence d’un litige devant le Conseil d’État ».

Pas d’impact sur l’économie ?

Toujours dans sa communication à l’Arcep, Orange explique qu’il lui serait reproché de ne pas avoir mis en raccordables sur demande 543 000 locaux à l’échéance fixée par la mise en demeure (30 septembre 2022).

Pour l’opérateur, « l’impact de ce grief est extrêmement limité voir nul au regard, d’une part, de l’absence d’intérêt des opérateurs commerciaux pour les RAD [dont Orange, ndlr] et, d’autre part, du fait que cela n’aurait eu aucune incidence sur le volume global de locaux rendus raccordables par Orange sur cette période ».

Une sanction pécuniaire disproportionnée ?

Selon les calculs d’Orange, au 30 septembre 2022, l’opérateur aurait « bien rendu raccordables 11,371 M locaux, soit plus de 92 % du total des locaux du périmètre AMII (12,868 M) à cette date, ce qui était dans son engagement hors cas de refus (819 k) et immeubles en construction ». L’opérateur aurait, selon ses calculs, donc « bien réalisé à cette date le « déploiement » nécessaire pour atteindre le premier jalon des engagements ».

Concernant les 543 000 locaux RAD, Orange explique que cela « n’aurait pas eu pour conséquence de modifier le nombre de locaux à rendre raccordables à l’échéance du premier jalon ». Cette opération n’aurait eu pour seul résultat « de tagguer en RAD, dans le fichier IPE du 30 septembre 2022, les immeubles correspondant à ces 543 000 locaux ».

Cette manipulation – qu’Orange décrit comme ne consistant « qu’à modifier un champ dans un fichier » – à un coût pour l’opérateur. Il a transmis les chiffres au régulateur, mais que ce dernier les a caviardés dans la décision rendue publique, car relevant du secret des affaires, dommage.

Suite à son audition en octobre 2023, Orange expliquait à l’Arcep que « le montant de 26 millions d’euros proposé […] est doublement disproportionné puisqu’il dépasse très largement le plafond de 3 % du chiffre d’affaires de l’activité concernée et dès lors que l’application même d’un tel plafond au cas d’espèce apparaît incohérent avec la nature des faits reprochés et la pratique décisionnelle de l’Arcep ».

Réponse du berger à la bergère

L’Arcep répond aux arguments avancés par Orange, à commencer par le nombre de locaux, et donc les changements de référentiels.

Les arguments d’Orange sont rapidement balayés par la formation restreinte du régulateur. Elle rappelle que les engagements d’Orange du 20 février 2018 « ne portaient pas sur un nombre de locaux prédéterminés mais sur la couverture de l’ensemble des locaux, existants à la première échéance ». L’Arcep enfonce le clou et ajoute que les données de l’INSEE n’avaient été citées par Orange « qu’à titre indicatif ».

Orange ne pouvait pas ne pas savoir

L’Autorité ajoute, à juste titre, qu’Orange « a été alertée à de nombreuses reprises par plusieurs collectivités territoriales […] du problème de déploiement sur leurs territoires ». Bref, la société « était en mesure, bien avant même la décision du Conseil d’État précitée, de relever que le recours aux indicateurs statistiques 2013 de l’INSEE posait des difficultés ».

Un dernier contre-argument pour la route ? « Une simple consultation par Orange de ses propres IPE – fichiers qu’elle établit et met à jour elle-même au fur et à mesure de ses déploiements et qui contiennent l’ensemble des locaux référencés par la société Orange – aurait ainsi été suffisante pour qu’Orange relève le différentiel existant entre les locaux rendus raccordables ou raccordables sur demande et la cible de la première échéance de ses engagements ».

Raccordables sur demande : Orange renvoyée dans ses cordes

Concernant le déploiement qui a continué en 2020 et les années suivantes, l’Arcep ne remet pas cet argument en cause, mais apporte une précision très importante : « ces déploiements ont fortement ralenti dès le milieu de l’année 2021 et […] ce ralentissement a continué malgré la décision de mise en demeure et la décision du Conseil d’État ».

Concernant les locaux RAD – pour lesquels Orange explique qu’une simple modification sur un fichier aurait suffi – « la formation restreinte constate qu’en tout état de cause, la société Orange ne l’avait pas fait au 30 septembre 2022 ». Pour résumer, peu importe la raison, « au 30 septembre 2022, au moins 543 000 locaux, objet de la notification des griefs, n’étaient toujours ni raccordables ni raccordables sur demande ».

Pire encore, selon la formation restreinte de l’Arcep, parmi les 543 000 logements et locaux professionnels, « au moins 329 000 d’entre eux n’étaient toujours ni raccordables ni raccordables sur demande », fin septembre 2023.

À cet égard, Orange a indiqué dans le cadre de sa réponse au questionnaire de la formation restreinte que parmi les 386 000 locaux qu’il avait rendus raccordables, entre fin septembre 2022 et fin septembre 2023, figuraient seulement « 214 000 locaux correspondant à des immeubles objet de la notification des griefs ».

La « double » sanction

Sur la gravité des manquements, l’Arcep n’est pas sur la même longueur d’onde qu’Orange. À lire sa décision, on a comme l’impression que l’Autorité n’aime pas être prise pour un jambon :

« En premier lieu, la formation restreinte relève qu’Orange a ralenti ses déploiements, y compris à la suite de la mise en demeure de la formation RDPI de l’Autorité, quand bien même il ressortait clairement de cette mise en demeure qu’il existait un décalage entre les déploiements effectués et la cible de la première échéance. Orange a ainsi tenu un rythme de déploiement qui tend à montrer qu’il n’envisageait pas de rendre commercialisables 100 % des locaux du périmètre de ses engagements avec au plus 8 % de locaux raccordables sur demande dans les délais requis ».

Concernant l’absence d’offres pour les locaux RAD, la justification « ne convainc pas ». L’Autorité rappelle au passage que rendre une ligne raccordable sur demande la rend commercialisable par les opérateurs. Si un client demande la fibre, l’opérateur d’infrastructure (Orange dans le cas présent), « devra alors installer le point de branchement optique et finaliser le déploiement en assurant la continuité optique jusqu’à ce point de branchement dans un délai de six mois ». Sans RAD, le client ne peut rien demander.

Pour le régulateur, Orange « a ainsi fait le choix d’une stratégie de déploiement ne lui permettant pas de respecter la première échéance de ses engagements ». Autre point problématique pour l’Arcep avec ses engagements en zone AMII, « Orange a donc préempté le marché notamment en empêchant le déploiement de réseaux d’initiative publique sur le périmètre de ses engagements ». L’Autorité cite en exemple d’autres réseaux (Vaucluse, Corrèze ou la Loire) qui présentent un taux d’éligibilité supérieur à celui du réseau d’Orange dans ses zones AMII.

Une amende et de la « publicité » pendant un mois

Bref, pour l’Arcep le non-respect des engagements d’Orange « revêt une particulière gravité, en ce qu’il porte notamment atteinte à l’intérêt et à l’aménagement numérique des territoires, et l’intérêt des utilisateurs finals dans leur accès aux réseaux ». La sanction est double.

Une amende de 26 millions d’euros. De plus, « compte tenu des exigences d’intérêt général qui s’attachent à ce que la présente décision soit rendue publique, la formation restreinte décide de publier, sous réserve des éléments relevant du secret des affaires, la présente décision, pendant 1 mois sur la page d’accueil du site internet de l’Autorité et de l’intégrer, dans la base de données des décisions publiées par l’Autorité, accessible sur son site internet ».

Cette décision sera anonymisée dans cinq ans sur le site de l’Arcep.

Commentaires (26)

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Espérons que ça serve de leçon à Orange pour les prochaines fois. Mais, j'ai quand même un gros doute.
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Cette décision sera anonymisée dans cinq ans sur le site de l’Arcep.

J'imagine que ça n'engage que l'Arcep. Car cet article qui reprend les grandes lignes de cette décision n'est pas tenu à cette règle, j'imagine. Idem, si des internautes font une copie de cette décision.

Cette anonymisation est donc toute relative.
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J'avoue que je serai curieux de voir une illustration de Flock là-dessus lors de la prochaine fournée de samedi, le martinet en en-tête de l'article serait déjà un bon point de départ :D
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À mon avis ça va régaler samedi 😆
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Qqn est au courant d'un moyen pour faire avancer les choses dans un village en "campagne" (10min seulement ville majeure) entouré de Fibre (tel le village des irréductibles gaulois) et toujours en ADSL ? Je ne sais pas trop qui pousser/gueuler/harceler, le Maire ? Orange ?
Déjà plusieurs années que la Fibre est réellement partout autour (village-voisin fibré moins de 500m) et pourtant totalement absente ici. Ça nous rend dingue.
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Il faut déjà voir qui est chargé de couvrir la zone, ça n'est pas forcément Orange.
Le site Arcep indique qui est OI sur la zone et si un ou des PM ont été installés.
https://cartefibre.arcep.fr/index.html?lng=2.3&lat=46&zoom=6.5&mode=normal&legende=true&filter=true&trimestre=2023T2
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Je suis aussi dans le même cas !
Chez moi les villes / villages autour ont en opérateur d'infrastructure : Rev@, Orange, ou Très Haut Débit Bretagne (pour moitié éligibles au FTTH).
Pour mon village, en opérateur d'infrastructure j'ai : "Aucun" sur la carte de l'Arcep. Comment est-ce possible ? (zones moins denses)
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Ah je suis dans le même cas que toi ! Merci d'avoir posé la question. Je regarde souvent la carte indiquée sur le site de l'arcep. Mais ça n'avance pas. Le voisins fibré le plus proche est à 190m. Parfois je me dis que je devrais lui proposer un deal pour mettre un pont wifi entre chez lui et chez moi ^^ !
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Ce n'est pas de la compétence des maires.
C'est uniquement l'opérateur d'infrastructure.
Dans le cas des zones denses et zones AMII , ya rien à faire (sujet de l'article) , ca se traite au niveau national.
Dans les RIP, c'est le conseil général qui gère et donc là les politiciens ont un peu de voix à donner , mais bon de toute façon c'est souvent pisser dans un violon.
Meme avoir des dates est compliqué, MAIS en RIP il y a des sanctions en cas de non couverture à date , donc au moins il y a un peu de motivation.
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Sur les références, je ne comprends pas comment Orange peut se justifier, ils n'ont aucune excuse pour ne pas déployer la fibre partout où ils ont du cuivre en zone AMII.
ou alors, ils auraient déjà oublié qu'ils sont propriétaires de la boucle locale cuivre et donc une visibilité sur tous les immeubles qu'elle couvre ?
C'est clairement de la mauvaise foi.
Je connais un quartier pas loin en zone AMII à la charge d' Orange et rien ne bouge depuis 5 ans alors que les maisons sont des années 1950, c'est injustifiable.
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Oui mais non, aussi. Bien que l'infra. et pas mal de passages appartiennent à Orange ; La techno. et les équipements ne sont pas les mêmes. (sans parler des passages saturés).

Je vais me permettre une analogie.
Chez moi quand j'ai refais l'électricité, j'ai fait poser dans prises TV dans mon salon et dans deux chambres. Je fais propre sans goulottes en appliques externes, en passant par un faux plafond et en creusant les murs (tubes descendants et appliques encastrées).

Et bien avec le même raisonnement que vous tenez, vous pourriez me dire, que je pourrai utiliser ces passages pour remplacer le coax par de la fibre optique.
Et bien, non, car mon faux plafond n'est pas démontable et et que le schéma fait que l'éclateur de signale y est dessous.
Donc même en poussant une fibre d'un coté je serai bloqué.
Voila pour mon cas relativement simple, alors vous comprenez que pour le cas d'Orange cela est un peu plus compliqué. :-)
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Et donc je ne lis aucune astreinte à réaliser les déploiements.
Y-a-t-il au moins une future échéance à laquelle ils devront à nouveau rendre des comptes ? Sinon ça risque de durer...
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Je confirme pour le Vaucluse, je suis en ZMD Orange et aucune visibilité sur un déploiement futur. Le village voisin est en initiative publique et a été entièrement déployé. Même le plus petit village du Vaucluse est fibré. Orange a totalement bloqué l'initiative publique sur la zone qu'il a préempté, sans faire l'effort nécessaire pour déployer.
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Certains imaginent encore France Telecom et "l'intérêt général" du service publique, on demande à un requin fabriqué de toute pièce d'être discipliné, tout le paradoxe des injonctions...
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Le lien
https://www.arcep.fr/uploads/tx_gsavis/23-2371-FR.pdf
ne fonctionne pas pour moi, à la place j'ai une page disant que le site de l'arcep est en maintenance.
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Le lien refonctionne. Je viens de le tester et j'ai bien le PDF
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Exact, merci. :pouce:
J'arrive pas à me souvenir des noms des smilies, il y a une liste quelque part ?
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Moi c'est la gestion des raccordement à la demande que je trouve scandaleux.
Je vais pas tout redire ici car je l'avais fait sur la précédente news sur le sujet, mais vraiment c'est du pur enfumage d'orange ce coup la
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Sans vouloir rentrer dans le débat, public versus privée.
Nous avons tendance à oublié que Orange, (bien que Ex France Télécom) n'est plus une entreprise privé.
Le second point que nous oublions, c'est quid des autres opérateurs, pour le sujet de la fibre optique, TOUS sont parti du même point.
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Ben moi je suis pas d'accord.

Malgré les jeux comptables et administratif, c'est bien orange et personne d'autre qui dicte les règles d'accès aux fourreaux & à leurs plans.

Quand on déploie un nouveau réseau c'est quand même une grosse longueur d'avance.
Et pour avoir travaillé dans le domaine, ils ont usé & abusé de cette prérogative bien des fois avant 2018 (après, ça a tourné au n’importe quoi, encore en vigueur) , on a tous les cas en tête.

Les raccordement à la demande, ce n'est que eux et seulement eux qui ont fait le forcing pour le proposer, en sachant pertinemment que leur SI ne permettait PAS de passer commande lorsque le PBO n'était pas ouvert. Et comme avec interop'fibre c'est encore et toujours eux qui mènent la danse...

En 2011 il y a eu des consultation ARCEP sur le modèle de déploiement du réseau. Il y a eu des centaines de réponse, allant du zozo comme moi à des comcom, des départements, des aménageurs, ...

Au final, on a choisi la solution d'orange , refaire un réseau RTC en verre , avec des "sous-répartiteurs" mais low-cost.

Dans les 10 prochaines années c'est 15% du réseau qui va devoir être refait, et surtout dans les zones denses et zones AMII les plus anciennes (sachant que dans certains vieux RIP (tutor,...) ils ont dû tout démonter une infra qui marchait pour refaire tout aux critères Orange qui sont maintenant dans un état pitoyable.
https://lafibre.info/wibox-fibre/chevry-cossigny-wibox/msg1044249/#msg1044249
(petit rappel, à Chevry - photo ci dessus - c'est bien orange qui a insisté pour placer des coupleurs là où les autres plaçaient les actifs.... )

Donc OK, orange est pas responsable de tout. Mais ils sont quand même selon moi à l'origine de la merdification de la situation actuelle dès la conception.

Pour moi, dès le départ Orange a eu une peur panique que le FTTH bouffe les confortables marges du FTTO à 2k€ mensuel les 100Mbps (à l'époque) et remette en cause la séparation nette de leur offre "fibre -> pro , adsl -> particuliers" (même si c'était pas aussi étanche). Ils ont tout fait pour freiner des 4 fers et quand ils ont plus eu le choix, ils ont choisi la solution qui leur permettrait de vendre encore leurs offres pro sans autre valeur ajouté.

Non, pour moi la direction d'orange c'est des gens qui n'ont pas voulu se remettre en question , et comme ils avaient (et ont toujours un peu) la "légitimité" de l'ancienneté, ils sont plus écouté que les autres quand ils font du lobbying aux ministères.

La confusion public privé a aussi beaucoup joué j'en convient (j'ai vu des commerciaux dans les zones peu dense arrive chez des vieux avec un chasuble "France Télécom" voire "PTT" , car ils arrivaient plus facilement à faire signer des trucs ainsi ...)
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Je ne cherche pas à défendre Orange, qui a bien sûr une part de responsabilité sur certain sujet.
Ce que je dis c'est qu'avoir de l'existant en cuivre, étant possiblement un avantage mais pas aussi important que certain pourrait penser.
De plus FTTO FTTH bien que les deux exploitant de la fibre optique ce n'est pas la même technologie derrière. Et il y a bien deux réseaux chez Orange un Entreprise et un GP-Pro/pme.
De plus les concurrents ne sont pas précipité pour proposer leur infrastructure.
Ils attendent tous que Orange déploient pour ensuite proposer leur service.

D'ailleurs il y a beaucoup de zones qui ont été préempté par SFR, à l'époque et qui comme ça n'avançait pas, les municipalités concernées ont été très contentes qu'Orange reprennent la main dessus.

J'en profite à faire une petite digression. Orange assure le service universelle depuis des années car aucuns concurrent ne se place en challenger sur le sujet, et c'est les pouvoirs publics qui viennent chercher aussi Orange pour lui demander d'assurer...
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Ce que je dis c'est qu'avoir de l'existant en cuivre, étant possiblement un avantage mais pas aussi important que certain pourrait penser.
Le cuivre non , les fourreaux, si... En tous cas, après avoir bossé sur le terrain, entre réutiliser une infra existante et en refaire une à coté en // (sans péter l'existant bien sur), ben...
De plus FTTO FTTH bien que les deux exploitant de la fibre optique ce n'est pas la même technologie derrière. Et il y a bien deux réseaux chez Orange un Entreprise et un GP-Pro/pme.
Ca passe par les mêmes fourreaux et même NRA/NRO.
Les équipements en bouts sont différents, OK (et encore j'ai vu des cas où les CELAN sont terminé sur les mêmes chassis que les liens GP, simplement sur des cartes différentes...)

OK ça évite les PMZ (et rien que ça c'est valorisable, on est d'accord) , et globalement la fiabilité est quand même largement meilleur que SFR (mais bon, difficile de faire plus mauvais que l'abyssal). C'est loin, très loin d'être parfait pour autant et je préfère NETTEMENT me prendre un lien FTTO ielo ou autre fournisseur que CELAN quand je peux.
Les pannes de routage et les erreurs de confs sur la BLOD arrivent plusieurs fois par an, et bon courage pour escalader.

Bref ca reste la grosse boite : Ca marche la plupart du temps, et quand ca marche pas t'a personne de compétent pour te répondre et de toute façon tu n'es qu'un nain.
De plus les concurrents ne sont pas précipité pour proposer leur infrastructure.
Ils attendent tous que Orange déploient pour ensuite proposer leur service.
Comme si il n'y avait que orange qui déployait...

En GP , il y en a heureusement bien d'autre , surtout en zones non dense.

Et même orange dans ces zones, ils viennent en mode RIP , donc financé par le public (ils agissent donc en tant que sous-traitant mais imposant leurs règles et modalités).
J'ai un cas très très récent d'un racco GP (mais abo pro) qui avait été réalisé avec succès, signal à -18dbm et tout chez Bouygues sur une infra RIP orange.
Sauf que "officiellement" le dossier de commande a jamais été cloturé chez orange et donc , par le jeu des automatismes , le client après 3 semaine n'avait toujours pas sa box activée (avec le signal présent). Bouygues disais "dossier non validé par l'OI (orange, donc)".
De guerre lasse , il a abandonné et résilié chez Bouygues et pris Orange.
Le tech est venu, il a juste bougé la jarretière au PMZ, facturé un racco et est parti. 3mn. (Le tech bouygues, lui , est venu 3 fois et n'a pas été payé alors qu'il a fait le boulot).

Ca, c'est la réalité des choses sur le terrain. C'est pas le seul exemple que j'ai.
C'est comme ça que , même sur un RIP donc financé par le public, tu meules tes concurrents en profitant de l'infra et du SI que tu maitrises .
D'ailleurs il y a beaucoup de zones qui ont été préempté par SFR, à l'époque et qui comme ça n'avançait pas, les municipalités concernées ont été très contentes qu'Orange reprennent la main dessus.
Encore une fois il n'y a pas que orange....
Et je suis d'accord que SFR c'est une catastrophe intégrale de A à Z , et là où ils passent le réseau des autres trépassent.
Il existe heureusement d'autres OI moins parasite.

Et , de toute manière, reste systématiquement le problème des fourreaux & appuis aérien existant existant (CAP FT, quelle vaste blague)
J'en profite à faire une petite digression. Orange assure le service universelle depuis des années car aucuns concurrent ne se place en challenger sur le sujet, et c'est les pouvoirs publics qui viennent chercher aussi Orange pour lui demander d'assurer...
https://www.arcep.fr/demarches-et-services/utilisateurs/le-service-universel-des-communications-electroniques.html :

"Les éléments présentés sur cette page sont relatifs au service universel tel qu’il était jusqu’en décembre 2020.

Depuis le 3 décembre 2020, il n’y a plus d’opérateur en charge du service universel pour les prestations de raccordement au réseau et de fourniture d’un service téléphonique. Néanmoins, Orange, anciennement désigné opérateur de service universel, s’est engagé auprès du Gouvernement à maintenir ses offres « abonnement principal » et « réduction sociale téléphonique » qui relevaient du périmètre du service universel jusqu’en 2023."

=> Pour moi le service universel "cablé" n'existe plus. Ils te filent un portable et une carte sim & c'est bon pour eux.
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Étrange pays qui démantèle France Télécom (et avant les PTT) et qui espère le même service une fois que c'est du privé.
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Pourquoi on ne fait aucune remarquer à Free ? A moins que je me trompe, être en pocession de la paire de cuivre ne permet pas de mettre la fibre, il faut refaire le cablage.
Je ne comprends pas pourquoi il y aucune remarque faite sur eux ...
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Sur les zones AMII, seuls orange et SFR ont pris des engagements volontaires.
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Ah okay, je comprends, la différence est que Free ne se sont pas engagé, Free n'a donc pas de souci a se faire. :o

Orange sanctionnée sur la fibre : l’argumentaire de l’opérateur démonté par l’Arcep

  • L’argumentaire d’Orange, en trois points

  • Orange de « bonne foi » sur les référentiels ?

  • Pas d’impact sur l’économie ?

  • Une sanction pécuniaire disproportionnée ?

  • Réponse du berger à la bergère

  • Orange ne pouvait pas ne pas savoir

  • Raccordables sur demande : Orange renvoyée dans ses cordes

  • La « double » sanction

  • Une amende et de la « publicité » pendant un mois

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