Nommé président du Conseil national du numérique (CNNum) il y a un peu moins d’un an, Mounir Mahjoubi a annoncé jeudi 19 janvier qu’il démissionnait pour rejoindre l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron.
L’ancien ministre de l’Économie continue d’engranger les ralliements, y compris au sein de la société civile. Après l’économiste Jean Pisani-Ferry, la journaliste Laurence Haïm, le directeur de France Terre d'Asile, Pierre Henry, c’est au tour de Mounir Mahjoubi de rejoindre le fondateur du mouvement « En Marche ! ».
Dans un billet de blog intitulé « Être utile », cet ancien membre de l’équipe de campagne de François Hollande explique qu’il a remis sa démission au chef de l’État hier matin. Afin de « garantir l’indépendance du CNNum », dont il était président depuis le 11 février 2016, Mounir Mahjoubi a préféré quitter son poste.
Montée au créneau sur le chiffrement, le fichier TES, etc.
Créé sous l’ère Sarkozy avant d’être totalement refondu par la gauche fin 2012, le Conseil national du numérique a pour mission, rappelons-le, « de formuler de manière indépendante et de rendre publics des avis et des recommandations sur toute question relative à l'impact du numérique sur la société et sur l'économie ». Si l’institution peut s’auto-saisir, c’est en principe le gouvernement qui la consulte sur tout projet de loi ou de décret s’intéressant au numérique.
La particularité de cet organisme dépourvu de réel pouvoir contraignant réside dans sa composition : y siègent trente personnalités de la société civile ayant des « compétences dans le domaine du numérique ».
Mounir Mahjoubi, au profil de jeune entrepreneur « geek » étant passé par de prestigieuses écoles (Sciences Po Paris, Columbia University...) ambitionnait à sa nomination de dépoussiérer le fonctionnement du CNNum – en évitant par exemple les rapports traditionnels, très conventionnels. Dans son billet d’hier, l’intéressé se félicite d’avoir « tenté de moderniser les processus de conception de l’action publique notamment en développant de nouvelles pratiques de co-création entre citoyens, administration et experts ». Il estime avoir réussi à mobiliser l’opinion publique sur « des sujets essentiels comme le droit au chiffrement des communications personnelles et plus récemment pour le fichier TES ».
Une personnalité « numérique » pour Emmanuel Macron
Si Mounir Mahjoubi n’indique pas exactement quelles seront ses fonctions aux côtés d’Emmanuel Macron, tout laisse à penser qu'il s’occupera de ses dossiers « numériques ». Le président du CNNum explique qu’il souhaite s’engager « pleinement » auprès de l’ancien ministre de l’Économie, qui est selon lui « le seul capable de créer les conditions d’une véritable transformation de la France ». Le candidat s’offre une prise que certains pourront considérer comme « de choix » (une personnalité réputée proche de François Hollande, au profil de « jeune start-uper » avec désormais une certaine expérience institutionnelle...).
Je quitte ce soir le @CNNum après un an d'engagement et de travail passionné. Merci à tous. https://t.co/xHrmnf6RlU pic.twitter.com/z3RmIgTXc9
— Mounir Mahjoubi (@mounir) 19 janvier 2017
La présidence du CNNum assurée par ses trois vice-présidents
Du côté du CNNum, on assure que ce départ n’aura aucun impact sur les travaux de l’institution. « La présidence va être assurée par les trois vice-présidents (Sophie Pène, Amal Taleb et Guy Mamou-Mani) » nous explique Yann Bonnet, le secrétaire général de l’institution. « Donc d'un point de vue opérationnel, ça ne va rien bloquer : tous nos travaux continuent, les avis continueront à être votés par tous les membres, conformément à notre règlement intérieur, etc. »
Mais faut-il s’attendre à ce qu’un nouveau président soit désigné prochainement ? « Ça dépend de l’Élysée », répond Yann Bonnet, seul un décret du président de la République pouvant acter une telle nomination. Au regard du calendrier politique, il serait d’ailleurs probable que ce choix soit laissé au futur chef de l’État...
Commentaires (55)
#1
C’est un vrai pari. Bonne chance !
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c’est surtout parce que le Conseil National du Numérique ne servait plus à grand chose." />
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Dans son billet d’hier, l’intéressé se félicite d’avoir « tenté de moderniser les processus de conception de l’action publique notamment en développant de nouvelles pratiques de co-création entre citoyens, administration et experts ». Il estime avoir réussi à mobiliser l’opinion publique sur « des sujets essentiels comme le droit au chiffrement des communications personnelles et plus récemment pour le fichier TES ».
C’est sûr que l’intéressé est le plus impartial pour juger son boulot.
Perso, je trouve que je suis super bon en président mais bon y’a que moi qui le dit…
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Macron : la petite bête qui monte, qui monte, qui monte. Mais comme toute politique moderne, sa vision est opportuniste.
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c’estla Folie des Grandeurs autour de E Macron, il y en a qui ont “la tête qui devient énorme” " />
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C’est tout à son honneur. Certains n’auraient pas démissionné et tant pis pour les apparences.
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Dommage que l’abstention n’est aucune valeur au niveau des élections." />
#9
Ce mec est un opportuniste, il avait déja fait la campagne de Hollande en 2012…
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Ouais enfin doucement… Le suffrage indirect, la monarchie, la dictature, l’autocratie ou pire un gouvernement par suffrage universelle sur toutes les problématiques ne sont pas de meilleure solution !
Donc faut éviter ce genre de commentaire " />
Sinon je trouve un bel engouement autour de Macron… Il parait de plus en plus crédible face aux profils droite et gauche qui ont été nominés ou qui vont être nominés.
#12
La supe doit être sacrément bonne vu le monde qui veut sa louche. Mais on ne sait toujours pas quels en sont les ingrédients !
En tout cas c’est marrant de voir un candidat “anti-système” suivi par tout le système " />
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Bah écoute “normalement” un peu de culture général pour chacune de mes citations de régimes politique aurait du suffire. Mise à part le suffrage universel sur toutes les question d’état qui n’existe pas (ou pas à ma connaissance en tout cas).
Par compte ta solution es ou ?
Car mon “ Faut éviter ce genre de commentaire “ est du au fait que tu ne donnes aucune solution mise à part dire que ” le suffrage universel direct” n’est pas la solution.
On est bien avancer comme ça :/
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Selon lui « le seul capable de créer les conditions d’une véritable transformation de la France »
Un parti fasciste serait capable de créer les conditions d’une véritable transformation de la France.
Un parti communiste serait capable de créer les conditions d’une véritable transformation de la France.
Un parti royaliste serait capable de créer les conditions d’une véritable transformation de la France.
Un parti anarchiste serait capable de créer les conditions d’une véritable transformation de la France.
Ce n’est pas un argument, c’est de la communication politique.
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OK donc toi t’es plutôt oligarchie. Bon j’étais pas loin avec la monarchie… " />
#21
Autocratie pour moi. Mais incompatible à mes yeux avec la démocratie. Démocratie autoritaire ? la blague. Mais comment basculer d’une démocratie à une autocratie ? Le demander par les urnes ? AHAH… la blague. La prise du pouvoir par la force ? la forme d’autocratie est un point secondaire. Mais sujet très intéressant pour connaitre la réaction de la plèbe sur ce genre de sujet.
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#23
Et ses idées sont tout sauf moderne (et accessoirement claires mais passons).
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la journaliste Laurence Haïm, " />
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Oui, mais avant de tout foutre en l’air, il y a peut etre moyen de modifié le mode de scrutin car le “Scrutin uninominal majoritaire à deux tours” , c’est un petit peu de la merde aussi.
Enfin je précise, ça sert à maintenir le pouvoir en place, avec des politiques forcément tranché. Et vaille que vaille, ça allait, sauf quand des partis “épouvantails” font mieux que ceux en place.
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#27
Macron a fait 3 propositions jusque la, aucun programme, il crée déjà une liste pour les législatives et ils rallient déjà tous les opportunistes en tout genre. Et pourtant les médias ne parle de lui comme si c’était l’incarnation du christ en personne, bientôt des news sur le fait qu’il est aller au toilette ou qu’il a bouger 3 doigts au lieu de deux…
#28
Sauf qu’on est déjà dans une oligarchie, c’est une petite portion de la population qui a le pouvoir en France et c’est souvent les mêmes….
On a un système qui donne l’illusion de la démocratie…..
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Véritable transformation, mais encore ?
Je plussoie ActionFighter : ça veut dire tout et rien.
Ce genre de rhétorique repose sur l’implicite, et l’implicite en politique c’est une saloperie. Chacun y met ce qui l’arrange, personne ne.se comprend réellement, et ça permet dans certains cas de cacher des horreurs - l’extrême-droite a appris à manier l’implicite avec habileté pour faire ses clins d’oeil en toute impunité.
Donc, transformer, mais QUOI, COMMENT, et surtout DANS QUEL BUT ?
Le gros problème de Macron c’est qu’il affirme des trucs vagues, évoque la gauche mais ne prend pas de position marquée, bref on se doute bien de ce que serait sa politique, du centrisme girscardien vaguement repeint en rose, mais il ne le dit jamais clairement.
Accersoirement il doit son succès aux media mais c’est un autre sujet.
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Ah Macron… Ouai non, meme un vendredi ça vaut pas la peine de commenter ça.
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Lui il affirme être de gauche… bien sûr on sait ce qu’il en est, mais il l’affirme quand même.
La bulle médiatique qui l’entoure et le porte finira par éclater. Ça me rappelle Royal en 2007, son ascension médiatique sur du vide avait commencé par le gimmick consistant à l’appeler “Zapatera”, en référence à Zapatero en Espagne. Elle a pris le melon, les media ont gonflé la baudruche, on a vu ce que ça a donné.
Aujourd’hui Macron a su créer une bulle similaire, il va prendre des voix au PS mais ça ne changera rien. Le résultat ce sera Fillon-Le Pen, avec Mélenchon en troisième. Leur trois noyaux durs respectifs sont solides, les centristes vont s’éparpiller entre PS et Macron.
#35
Moi je dirai que la question que pose Macron, c’est “le libéralisme est-il de gauche ? Est-ce un progressisme ?”.
Et la question est plus ambiguë qu’elle n’y paraît pour les gens qui ne sont pas “radicalement de gauche”. Dans la droite ligne de la social-démocratie, il propose de basculer vers la “flexisécurité”, avec une protection sociale bien plus forte, le droit au chômage pour tout le monde, des possibilités de formation plus grandes, etc… mais avec beaucoup plus de possibilités laissées aux employeurs.
Et cette vision de “liberté” face à un marché du travail ultra-tendu peut en séduire plus d’un dans un monde où le “mérite” est une valeur promue constamment comme hiérarchisante des individus.
Sauf que l’on reste dans le dogme du productivisme, de la sacralisation de la propriété privée lucrative, et que l’on ne se pose pas la question des inégalités sociales entièrement liées au capital et au bagage familial de naissance.
Je comprend que Macron puisse passer pour quelqu’un de gauche aux yeux de certains, mais si l’on creuse suffisamment les concepts de mérite, de travail, distillés en permanence, on peut s’apercevoir qu’ils ne sont utilisés que pour justifier un ordre social inégalitaire qui n’a rien d’un progrès.
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#38
Macron c’est un reptilien ou pas ?
😮👽
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Ah oui, Macron : le candidat de Rothschild and co… Lamentable de faire une pub pareille à ce mec sans parti, surtout que vous n’êtes toujours pas allé voir M. Asselineau de l’UPR pour lui demander un peu quelle était sa vision du numérique. C’est vrai que l’UPR, c’est “juste” 15000 adhérents… Beau travail de journaliste !
#41
@hansi :
Le profil de Macron est en effet celui d’un ancien banquier, il vient des “élites” tout en essayant de se faire passer pour quelqu’un qui serait hors du “système” (terme fourre-tout qu’il faudrait cependant définir).
Macron cache son idéologie réelle pour séduire.
Et l’UPR, c’est quoi ? Un mouvement d’extrême-droite de plus, qui essaie de se faire passer pour citoyen alors qu’il aspire juste à une bonne vieille dictature.
Asselineau, comme Le Pen, masque son idéologie réelle pour séduire.
Ne vous laisser pas berner par tous ces escrocs de la politique. Les pseudo “patriotes” sont les pires manipulateurs, bien plus meteurs encore que les partis installés, qui en tiennent pourtart déjà une bonne couche en.matière de mensonge.
#42
Sauf que Mélenchon n’est pas présidentiable … il a un vocabulaire de syndicaliste. (et un tête de c.. mais ça c’est subjectif et personnel)
Plus généralement : N’oubliez pas que beaucoup vote pour l’homme autant que pour le programme.
Alors l’homme que sait bien mené sa campagne pour moi est forcément moins mauvais que beaucoup d’autres.
Enfin vos débats sur le reste (oligarchie, truc, ne laissez voter que les gens qui ont des connaissances " />
) … PERSONNE ne détient la vérité ! Donc pas plus vous que le voisin !
Vous êtes comme les politiques : Arrêtez de croire que vous avez raison !
Avoir des convictions c’est bien .. mais croire qu’elle sont les bonnes parce qu’on y a réfléchit c’est bête !
La vraie démocratie commencerait déjà par accepter que l’autre puisse avoir un autre avis et une meilleure solution/idée !
#43
“L’UPR est le mouvement de libération nationale..”
Next ! sérieux .. quelle prétention ! Quel décalage ! Libération de quoi ??? Pffffffff
" />
#44
Enfin une réflexion constructive (à MON avis qui n’engage que moi)
Pour la partie inégalité sociales / patrimoine .. un mix Macron / Hamon m’irait bien
Même si Macron pour le moment, comme je suppose d’autres, c’est attrayant mais on veut en voir plus !
Jusqu’ici, on entraperçoit quelque chose potentiellement pas trop mal .. mais il manque beaucoup de positions de sa part sur plein de chose.
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Ah ça, chez ceux qui veulent laver plus blanc il y a de sacrées têtes de noeud, c’est le moins qu’on puisse dire.
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candidat anti-système, c’est l’expression qui veut dire “en dehors des 2 partis majoritaires”, rien de plus. Ce fameux “3e homme” dont parlent, à chaque campagne des Présidentielles, les mass-media qui ont besoin de faire de l’audience. Ça met du piquant dans leurs actualités romancées.
Les sondages quantitatif d’intentions de vote ne sont là que pour justifier leur spectacle médiatique car ils savent que les électeurs indécis sont nombreux et qu’ils ne se décident jamais avant un délai de 3 jours précédent le scrutin (E Balladur, F Bayrou, J Lecanuet, etc, ont tous chuté dans les intentions de vote à quelques jours du scrutin - seuls l’extrême-droite, les poujadistes, les populistes, les ultra-conservateurs, les réactionnaires réussissent à garder leurs intentions de vote mesurées dans les sondages jusqu’au jour du scrutin).
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Je trouve cela assez triste que tout le monde parle dans le vent tout en étiquétant et personne ne lit les programmes et ne débat sur ces derniers …
Il faudrait vraiment imposer un test de qcm au hasard sur le programme avant de pouvoir voter pour quelqu’un !