Au Royaume-Uni, Havas et de grands groupes coupent leurs publicités chez Google
Un Brexit avant l'heure
Le 20 mars 2017 à 14h40
3 min
Internet
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Le gouvernement britannique, Havas et de grandes entreprises ont mis en pause leurs investissements publicitaires chez Google en Grande-Bretagne. Plusieurs médias pointent le financement de vidéos liées au terrorisme par la plateforme du groupe américain, malgré ses promesses sur le sujet.
Depuis quelques jours, les services publicitaires de Google perdent de grands groupes, parmi lesquels le géant français Havas. Des enquêtes ont révélé que des publicités sur des services comme YouTube étaient affichées aux côtés de contenus « inappropriés », certains étant même accusés de promotion du terrorisme. La fronde du secteur privé a démarré le 17 mars, avec une liste d'opposants grandissant de jour en jour.
Fuite importante de clients pour Google UK
Le plus marquant de ces désaveux est donc venu de Havas, qui dépense 175 millions de livres par an dans la publicité en ligne outre-Manche. L'entreprise annonce avoir mis en pause ses achats sur Google et YouTube pour ses clients britanniques, tant qu'il n'aura pas de garantie sur les filtres appliqués aux contenus associés aux annonces. Parmi ces clients figurent de grands noms, comme la BBC, Dominos, l'opérateur O2 et Royal Mail.
« Nous resterons sur cette position jusqu'à ce que nous ayons à nouveau confiance dans la capacité de YouTube et du réseau publicitaire de Google de tenir les standards que nos clients attendent » annonce Havas, cité par The Guardian. Cette décision suit une rupture des discussions avec le groupe américain, déclare la branche britannique. À l'AFP, Yannick Bolloré, président du groupe, désavoue la décision de sa filiale, rappelant ses liens forts avec Google. Le groupe publicitaire britannique WPP critique également le système de Google, sans avoir pour le moment retiré ses annonces.
Des publicités affichées sur des vidéos « inappropriées »
Dans une enquête, The Times révèle notamment que des publicités pour des organismes étatiques et les abonnements de The Guardian ont été affichées sur des vidéos YouTube faisant l'apologie du terrorisme. Ils toucheraient sept euros pour 1 000 vues.
Dans une lettre datée du 17 mars (PDF), la Commission parlementaire des affaires intérieures demande le remboursement des annonceurs dont les publicités sont apparues sur des contenus inappropriés. Le sujet évoqué est National Action, un groupe considéré comme lié au terrorisme par le gouvernement britannique, dont des vidéos seraient toujours présentes sur la plateforme... Malgré les garanties apportées par Google quelques jours avant, de la publicité est toujours affichée aux côtés de ces contenus « haineux ».
Au Guardian, le gouvernement affirme avoir mis en pause ses publicités sur YouTube jusqu'à ce que des garanties soient apportées par Google sur le sujet. Il a été suivi par de nombreuses entreprises comme Audi, BT, Channel4, HSBC, L'Oréal, Lloyds, Marks and Spencer, McDonald's, Sky ou encore Vodafone. The Guardian a également annoncé suivre cette voie.
Le coupable désigné est AdX, la plateforme de publicité programmatique de Google, qui place des annonces dans des espaces à louer via un système d'enchères. Au quotidien, Ronan Harris, directeur de Google UK assure l'arrivée de changements dans les prochaines semaines, permettant un meilleur contrôle des marques sur les contenus liés à leurs publicités, après une analyse de sa politique publicitaire... Malgré des filtres déjà en place, notamment « brand safety ». Il reste donc à voir si cela suffira à apaiser l'ire de ces importants clients.
Au Royaume-Uni, Havas et de grands groupes coupent leurs publicités chez Google
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Fuite importante de clients pour Google UK
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Des publicités affichées sur des vidéos « inappropriées »
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 20/03/2017 à 15h14
En fait pour ces entreprises, c’est surtout leurs ras le bol concernant google qui est pas foutu de contrôler chez qui s’affiche leurs pub.
Ce n’est pas le “terrorisme” en général, ici il n’est utiliser que comme un thème parmis tant d’autres qui sont « inappropriés ».
Le 20/03/2017 à 15h16
Ce qui m’étonne, c’est que les seins, ça n’a jamais choqué les enfants en bas âge…
Sinon, ils auraient des problèmes.
Le 20/03/2017 à 15h36
L’argent n’a pas d’odeur chez les GAFA !
Le 20/03/2017 à 15h56
Bah, Fritz Haber a fait plus fort " />
Le 20/03/2017 à 16h02
Si la vidéo fait l’apologie du terrorisme elle devrait être retirée de YouTube.
Si la vidéo ne fait pas l’apologie du terrorisme, pas de raison de ne pas permettre de publicité.
Plus qu’une question de ciblage publicitaire sur les vidéos, le vrai soucis est la modération des vidéos tout court.
Le 20/03/2017 à 16h03
Elle est belle et adaptée cette image de piccadilly circus …
Le 20/03/2017 à 16h07
Le 20/03/2017 à 16h08
Le pretexte en bois pour une gueguerre de régies pubs.
Le clou du spectacle c’est le gouvernement qui essaye de faire du washing (et maintient les relations diplos avec des etats qui financent le terrorisme)
Le 20/03/2017 à 16h21
La SACD ?
Le 20/03/2017 à 16h29
Quand je vois une publicité trop longue en préalable d’une vidéo qui m’intéresse trop peu, je ferme la fenêtre de navigation rapidement. Donc, pour ma part, si une marque commerciale devait pâtir d’une mauvaise image de marque, ce serait plus sûrement le diffuseur (Youtube, Pluzz, ou plus généralement, JCDecaux, RATP) que l’annonceur ou le producteur de contenus illicites ou immoraux.
Le 20/03/2017 à 17h04
Le 20/03/2017 à 17h08
Le 20/03/2017 à 17h15
Pour être allé autant à New York qu’à Londres, je pensais le sarcasme assez évident.
Le 20/03/2017 à 17h18
Le 20/03/2017 à 18h00
Le 20/03/2017 à 19h13
Il y a de la pub sur YouTube? Jamais vu " />
Le 20/03/2017 à 14h43
Si les terroristes arrivent à nous débarrasser de la publicité, ce serait un comble.
Le 20/03/2017 à 14h58
Pas vraiment ça.
Mais qu’ils forcent Google a nettoyer devant sa porte en vérifiant sur quel site ils partagent leur pubs c’est deja pas mal.
Ça permettrait d’éviter que la pub finance des sites peu recommandables et qui feraient mieux de ne pas exister.
Tu imagines être une boite qui vend des flingues (genre smith and wesson) et voir tes pubs arriver sur des sites internet qui prônent le terrorisme et le meurtre de masse ?
(Enfin tu pourrais être Amazon et être sur ces même site ça serait tout aussi flippant)
Le 20/03/2017 à 14h59
Le 20/03/2017 à 14h59
J’ai entendu parler à France Inter dans l’Instant Médias (le matin à 9h40) d’une association britannique qui a alerté sur les publicités via google qui permettent de faire vivre des sites douteux, je n’arrive pas à retrouver son nom. Apparemment ses membres sont assez actifs vu le retrait qu’on voit.
Le 20/03/2017 à 15h00
À l’AFP, Yannick Bolloré, président du groupe, désavoue la décision de sa filiale, rappelant ses liens forts avec Google.
C’est très con ça.
Le Guardian s’est retrouvé avec des pub avant une vidéo du KKK sur Youtube, pas top pour la crédibilité du Journal du coup " />
Le 20/03/2017 à 15h01
Sauf que j’aimerai savoir qui définira ce qui est terroriste et ce qui ne l’est pas…
Le 20/03/2017 à 15h03
Le plus ironique restant que certains youtube se font démonétiser si ils disent Fuck et des extrémistes style KKK ou autre ont donc toujours accès à la pub " />" />" />
Le 20/03/2017 à 15h08
Tant que y’a pas de pubs montrant des bouts de seins sur les trailers YT de chez Disney, ça va ! " />
Le 21/03/2017 à 08h24
Evidemment, c’est plus un moyen de forcer Youtube à virer les contenus “problématiques” que de juste les démonétiser.
Le risque c’est comme toujours que se fassent tagger “terrorisme” des choses qui ne le sont pas. Mais ça n’arrive jamais..
Le 21/03/2017 à 08h48
Si si, c’est ce que tu vois lorsque tu surfes sur un PC à quelqu’un d’autre !
Le 21/03/2017 à 16h43
Je n’ai jamais vu de contenus problématiques.
Ceux qui en voient sont ceux qui en cherchent. " />
Le 24/03/2017 à 15h15