Rémunération de la presse, Facebook joue les bons élèves (ou presque)
Le 25 octobre 2019 à 09h12
3 min
Internet
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Alors que certains éditeurs attaquent Google devant l'autorité de la concurrence concernant le droit voisin et l'indexation sans contrepartie financière de leurs articles, Facebook cherche à se faire bien voir.
Bien que toujours empêtré dans ses affaires de respect de la vie privée, de diffusion de fausses informations, notamment via ses canaux publicitaires ou de monnaie Libra, le réseau social se présente comme le nouvel ami de la presse en ligne.
Une situation étonnante lorsque l'on connait le passif du groupe avec les médias en ligne, comme le rappelle Techcrunch.
Des accords avec certains médias ont été signés outre-Atlantique, puis autour de programmes vidéo (notamment en France), faisant naître de l'espoir de revenus aux gros éditeurs européens. Mais si le groupe semble décidé à montrer patte blanche, il ne veut pour autant pas se faire tondre.
Dans un billet de blog, il annonce ainsi qu'il « discutera avec les éditeurs de presse pour créer un espace dédié aux actualités ». Quels médias, comment se feront les mises en avant ? Car avec une telle mécanique, Facebook pourrait aisément favoriser tel ou tel sous couvert de modifications de son algorithme.
Surtout, le géant américain ne souhaite pas une rémunération directe pour la publication de liens ou même d'articles. Il évoque plutôt une « création de valeur » chez ses partenaires grâce à ses outils et la mise en avant de leurs articles sur sa plateforme.
Un réseau social « à partir duquel les utilisateurs se rendent sur leur site Internet, générant ainsi des revenus pour les éditeurs au travers d’abonnements ou de publicités ».
Sans doute une nouvelle douche froide pour ceux qui espéraient faire plier l'un pour forcer l'autre, et tous les autres services par effet de domino.
Facebook précise au passage que « les éditeurs de presse décident de la publication de leurs contenus sur notre plateforme », faisant ici référence aux Instant Articles qui servent à diffuser son contenu sur Facebook (ce qui n'est pas le cas de Google Actualités).
Une manière de confirmer qu'il n'y aura pas rémunération, mais que Facebook va « continuer d’afficher ces contenus dans un format enrichi, en y incluant les images, les titres, les extraits et autres champs qu’ils publient via leur flux RSS ».
Et pour la « très petite part des contenus sur notre plateforme publiée par des utilisateurs, et ce sans avoir reçu le consentement des éditeurs de presse [si les éditeurs] souhaitent que les liens publiés par les utilisateurs s’affichent dans un format enrichi sur Facebook, ils auront la possibilité de nous donner leur accord et de nous informer de leur volonté ».
« Nous nous réjouissons de développer notre partenariat avec le secteur français de l’édition » conclut Facebook, non sans ironie.
Le 25 octobre 2019 à 09h12
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 25/10/2019 à 17h13
Le 25/10/2019 à 19h23
Le 25/10/2019 à 19h53
Le 25/10/2019 à 20h15
Excellent, même Facebook se fout de l’Esprit de la loi. " />
Le 26/10/2019 à 05h08
Je crois que les gafam respectent plus les lois que la pluspart des sites français… RGPD, déontologie, salaire des employers, cette article de loi…
Et l’optimisation fiscale, c’est l’europe qui l’avait permis pour devellopper l’irlande au tout debut et maintenant il faut l’accord des 27 pour revoir la fiscalité en europe, donc c’est mort.
Le truc avec cette loi c’est que des deputés avaient voulu encadrer ça, avec une remuneration autour d’un certain pour cent avec l’auteur et un prix encadré pour l’article partagé. Mais les editeurs ont expliqué que avec un tel systeme, ils ne pourraient pas négocier. Bien fait pour eux, a force de tout vouloir, on a rien.
Le 26/10/2019 à 08h08
“encadrer ” ?
En quoi cela aurait changé la réaction de google ?
Faire payer pour un service qui est en réalité donné par google (de la visibilité, un endroit que beaucoup utilise pour ensuite aller sur les articles)…
Cela aurait terminé comme en espagne : arrêt de google news en France.
Et je rigole bien sur l’argument : vu qu’il y a le résumé, les gens ne lisent que le résumé, et ne vont pas sur le site de presse… Le résumé est justement un élément qui permet de convaincre une personne d’aller voir le site en question. C’est un plus.
La preuve: quand google a voulu se conformer, et n’afficher que le titre, tout le monde s’est empressé de demander à google de rajouter le reste.
comme d’autres ont dit, c’est par la fiscalité qu’il faut attaquer. Faire de l’Europe une zone fiscale unique. Mais ça, les gens comme les politiques ne veulent pas en entendre parler.
Et pourtant, c’est bien là la source de tous nos problèmes économiques internes (la déclaration d’un siège fiscal fantôme dans un pays complaisant (on pense souvent à l’irlance, mais le benelux est pas mal dans le genre) pour faire passer la totalité des bénéfices dans ce pays, les autres filiales étant en déficit (ou neutre).
Bref, encore de l’argent du contribuable lancé dans la benne à ordures
Le 26/10/2019 à 09h59
C’est légèrement plus complexe que ça.
Le 26/10/2019 à 10h21
Le 26/10/2019 à 16h13
Le 25/10/2019 à 08h49
J’ai rien pigé …
Si je partage un article de presse sur FB, il n’aura pas de description ni d’image, à moins que le journal dont je partage l’article ai accepté de baisser son froc ? Comme avec Google ?
Au final, qu’est-ce qui ira dans un espace dédié ? Les articles mis à dispo par les éditeurs ? Ils auront du texte + des images ou pas ? Et ils seront partageables ou pas ?
Et c’est prévu pour quand ? Parce que la loi est en vigueur depuis quelques jours, non ? En attendant, ils sont hors la loi ?
Edit : je viens de partager un article du Monde pour tester, et effectivement, il n’y avait que le titre et la mention « lemonde.fr » (alors que l’article comporte des images)
Le 25/10/2019 à 08h51
Et bah voilà, hier ça parlait qu’il n’y avait que google et qu’ils avaient donc une position dominante.
FB rentre dans la danse.
Le 25/10/2019 à 09h00
tout pareil… rien pigé….
Le 25/10/2019 à 09h14
“Il évoque plutôt une « création de valeur » chez ses partenaires grâce à ses outils et la mise en avant de leurs articles sur sa plateforme.”
Ce fail sur toute la ligne… Se ridiculiser à ce point mais continuer à courir sur les plateaux télés et radios (comme hier sur inter) pour crier au scandale, alors qu’ils ont toutes les raisons de se terrer:
. ce texte est imbécile car on ne peut pas contraindre FB et Google a reprendre les résumés d’articles et donc à indemniser au titre de ce nouveau “droit voisin”,
. ce texte est injuste car fait pour satisfaire quelques intérêts privés, là où le seul combat qui a du sens est celui visant à faire payer leurs impôts aux GAFA.
Le 25/10/2019 à 09h16
Le 25/10/2019 à 09h41
Le 25/10/2019 à 13h46
Le 25/10/2019 à 16h44
Est-ce que l’AFP peut faire la même chose que les journaux : demander une compensation pour la reprise de leur contenu ? Car le copier-coller d’article, ça y va aussi…
Le 25/10/2019 à 17h12
Tu sais, ils se font payer par les journaux pour cela. Ce ne sont pas de philanthropes.