Le Premier ministre commence par un rapide point de la situation, sous la forme d’un doux euphémisme : « Il y a eu, je le dis et je l'assume, un certain nombre de dysfonctionnements dans nos systèmes lorsque nous avons été contraints de passer au distanciel ».
« Il ne faut pas les exagérer, mais il ne faut pas non plus le nier. On a bien vu que ni l'école avec un grand "E", ni les universités n'étaient suffisamment équipées, préparées, pour faire face à un basculement complet, parfois brutal compte tenu des conditions sanitaires dans l'enseignement à distance ».
- Fermeture des écoles, collèges, lycées et universités… le jour d'après
- Continuité pédagogique : caramba, encore raté !
- « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique », via l’éducation et la formation
Pour Jean Castex, il faut avoir une vision globale du sujet : « Ce n'est pas simplement un problème d'équipements, on le voit bien, c'est aussi un problème d'infrastructures. C'est aussi un problème de formation, d'éducation, c'est un problème de maîtrise des usages ».
Il rappelle que, depuis septembre 2020, deux départements ont joué le rôle de pilote dans l’expérimentation « Territoires Numériques Éducatifs » (ou TNE) : Aisne et Val-d'Oise. Dix nouveaux départements vont se joindre à cette expérience : Bouches-du-Rhône, Cher, Corse-du-Sud, Doubs, Finistère, Guadeloupe, Hérault, Isère, Vosges et Vienne.
Ensuite, 17 projets d’écoles et d’universités ont été retenus dans le cadre des « démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur (DemoES) ». « Comme pour les TNE, il s’agit d’expérimenter concrètement dans un ensemble d’établissements représentatifs de la diversité de l’enseignement supérieur français, toutes les dimensions de la transformation numérique et son impact ».
Troisième axe des annonces du jour : « un programme d’équipements prioritaires et de recherche "Enseignement et numérique" de 77 millions d’euros » est annoncé. Tous les détails sont disponibles dans ce communiqué.
Le Premier ministre en profite enfin pour faire un parallèle avec la transformation écologique qu’il « faut accompagner ». « Il n'est pas question de discuter la validité des objectifs. Il y a même urgence. La question, c'est est-ce qu'on le fait de manière dogmatique, brutale ? Ou est-ce qu’on le fait de façon accompagnée, de façon pragmatique, j'allais dire de façon humaine ? C'est résolument la voie que nous avons choisie. C’est un peu celle du sérieux parce qu'il nous semble que, en réalité, c'est la seule voie possible ».
Commentaires (25)
#1
« Il y a eu, je le dis et je l’assume, un certain nombre de dysfonctionnements dans nos systèmes lorsque nous avons été contraints de passer au distanciel »
Heureusement que Discord était là, sans faillir…
#2
Coup bas. Rien n’était prêt car rien n’était prévu pour. Une infra pour connecter 100000 personnes en même temps, ça ne se pond pas comme cela.
Il y a bien un effet “ça marchotte mais c’est pas grave, on corrigera plus tard” qui a fait boule de neige au 1er confinement, mais globalement ça a marché autant qu’on pouvait le prévoir :)
La commande n’a jamais été de faire du distanciel intensif.
#3
Rhalala… A chaque fois que je lis d’un politique qu’il “assume” une erreur c’est la même chose : le principe d’assumer une faute c’est d’en subir les consequences et les éventuelles sanctions qui vont avec.
Et systématiquement, ça ne loupe pas, ça s’arrête à la belle parole mais au contraire ça n’assume absolument pas.
Et GG pour la comparaison foireuse avec l’écologie pour continuer avec les politiques des mesurettes qui servent à rien.
#4
Je le reconnais…
En fait, plutôt 1 million, voire plus.
Oui.
Il n’empêche que, merci Discord (hors RGPD, d’accord…)
Aucun signe de faiblesse, même en audio, ou en visio.
Permet aussi le t’chat (c’était important, pour soutenir certains élèves, complètement perdus lors du 1er confinement).
#5
Euh.. pour moi c’est la même chose.
Et même s’il fait la différence entre les équipements “serveurs” qui n’ont pas tenu la charge, et les équipements “réseau” qui (en tout cas au niveau FAI) ont certes pris un peu cher, mais ont globalement bien tenu la charge (la preuve en est que discord apparemment fonctionnait très bien) je ne comprends pas.
#6
Bon, je te paraphrase: “Je le reconnais” aussi :)
#7
L’éducation n’a pas qu’un problème lié au numérique. Depuis Blanquer elle a surtout un problème de ministre jamais vu dans un ministère qui a pourtant vu passer quelques cas…
#8
L’ED nat c’est plus d’un millions d’employées,
Blanquer, aussi nul soit-il n’est qu’un homme …
#9
La priorité pour l’éducation nationale devrait être une réforme au niveau européen. Ont prend le meilleurs du monde et ont l’applique à tous. Les pauvres gamins français qui font du 7 / 18h avec leur cartable de 90 kg et leur résultat déplorable. Alors que les petits allemands font du 9 / 14 h avec des cartables de quelques grammes.
#10
Quand tout va bien, le ‘dirigeant’ est un génie … quand ça va mal, les sous fifres sont des cons
#10.1
Cela me rappelle un terme très utilisé “On a gagné !”, “Ils ont perdue !”. Ahah
#11
#12
De là à ramener implicitement son influence à 1/1M, c’est osé… Il fallait quand même bien être arrivé là ou il est pour pouvoir devenir le fossoyeur du BAC en temps qu’examen ayant encore une valeur nationale, parachevant des décennies de chute mesurée à des taux de réussite de plus en plus artificiels.
#13
#14
Dans le cas de l’éducation nationale, en effet
#14.1
Je confirme
#15
Bref, on va faire 2, 3 essais dans 2, 3 établissements et puis on verra.
#16
J’ai l’impression que c’est pas la première fois que c’est Castex qui vient expliquer qu’un truc n’a pas été a l’éducation nationale.
Y a pas un ministre pour ça ? Où il est plus puissant que Castex
#17
« Il n’est pas question de discuter la validité des objectifs. Il y a même urgence. La question, c’est est-ce qu’on le fait de manière dogmatique, brutale ? Ou est-ce qu’on le fait de façon accompagnée, de façon pragmatique, j’allais dire de façon humaine ? C’est résolument la voie que nous avons choisie. C’est un peu celle du sérieux parce qu’il nous semble que, en réalité, c’est la seule voie possible ».
Ah bon? On fait pas comme pour toutes les décisions économique et budgétaires habituelles, sur la base du dogme de la croissance duquel découlent toutes les autres décisions?
Donc le but c’est de ne pas avancer sur le sujet.
CQFD
#17.1
Si on te dit qu’il n’y a pas d’autre voie c’est que le salon deus ex digitalum va bientôt rouvrir.
#18
Le rythme scolaire dépend aussi de l’organisation de la société toute entière.
Ouvrir les cours de 9h à 14h quand les parents bossent de 8h à 17h ou 18h, ça ne se fait pas sans changer d’autres choses.
#19
Cela dépends aussi de l’âge: Avant/après collège, en gros. Puis il y a des études/devoirs surveillés existants qui pourraient commencer plus tôt et éviter d’en ramener à la maison.
#20
Hormis un tronc commun qui pourrait être poussé niveau Europe sur des disciplines sans dépendance régionale forte (essentiellement les matières scientifiques et la langue étrangère partagée de fait, l’anglais), il me semble illusoire de vouloir mettre des populations aussi diverses dans un même moule! Ca ne peut pas fonctionner.
Quand à prendre l’Allemagne en exemple (pas d’école maternelle, sans doute une des raisons d’une natalité en berne, exemple non limitatif qui pousse globalement les femmes à être au foyer dès qu’elles sont mères), ils ont aussi leurs problèmes avec une fragmentation régionale très grande. Puis le mi-temps est surtout bon car il coûte… moitié moins cher?!!
Les cartables pas trop lourds devraient être rendus possibles par les manuels électroniques, mais quand on voit comment cela fonctionne en pratique, pas étonnant qu’ils doivent se trimballer le PC/tablette… et beaucoup de papier. Là, pourtant, vu le client que représente l’EN il aurait dû utiliser son poids pour imposer aux éditeurs des solutions communes: Beaucoup trop de manuels ne fonctionnent pas, même téléchargés au préalable, sans une connexion réseau par exemple. Sans doute pour cause de DRM mal branlés, ce qui est totalement inadmissible.
#21
Je ne comprend pas, je croyais que notre ministre, gloire à son nom, avait déjà trouvé, de par se capacités incommensurables, les responsables de ces “légers” soucis sans gravité.
Les pirates russes ne sont plus les responsables ? mince…
#22
Tant que le photocopieur est d’accord pour scanner la tablette -même bloquée- les mésopotamiens comprennent bien le castexiforme ou le blanquoglyphe.