Non, la Russie ne se déconnecte pas d'Internet

Non, la Russie ne se déconnecte pas d’Internet

Non, la Russie ne se déconnecte pas d'Internet

Réagissant à de nombreux raccourcis relayés dans les médias, Stéphane Bortzmeyer tente d'analyser les nouvelles règles édictées par Roskomnadzor, le régulateur russe des télécommunications, à l'intention de certains acteurs de l'Internet en Russie.

Ces règles sont « apparemment uniquement pour les services officiels » et leur imposent entre autres de :

  • Avoir les serveurs de nom des domaines en Russie et plus précisément sous le TLD .ru,
  • Ne pas avoir sur les sites Web de code qui charge des ressources hébergées à l'étranger.

Bortzmeyer s'étonne ainsi tout autant de l'emballement que d' « une certaine hypocrisie dans les discours entendus en dehors de la Russie » : 

« Aucun domaine dans le TLD du gouvernement étatsunien, .gov, n'utilise de serveurs de noms en dehors de ceux contrôlés par des organisations étatsuniennes. Et personne n'accuse le gouvernement des États-Unis de se déconnecter d'Internet. Il applique juste des principes de sécurité (contestables, mais pas absurdes), en évitant les dépendances vers des acteurs extérieurs au pays. »

Commentaires (12)



Bortzmeyer s’étonne ainsi tout autant de l’emballement




Critiquer la gestion des DNS ça c’était pour les plus modérés. Là on en était à la coupure des câbles sous-marins pour priver l’Occident d’internet.


Ah ben ils vont avoir du TAF, des dizaines de câbles à couper en Atlantique / Pacifique / Méditerranée.
Internet c’est résilient hein, c’est plutôt bien foutu ça fait une boucle tout autour de la terre ;)



SKN a dit:


Ah ben ils vont avoir du TAF, des dizaines de câbles à couper en Atlantique / Pacifique / Méditerranée. Internet c’est résilient hein, c’est plutôt bien foutu ça fait une boucle tout autour de la terre ;)




Je fais juste que reporter les théories auxquelles on a eu droit dans les media.
Après le scénario est vraisemblable dans le cadre d’une guerre généralisée : tu détruis les moyens de communication (en ciblant les noeuds tant qu’à faire).
Sauf que, ça, ce serait une déclaration de guerre à l’otan.



Là, pour l’instant, on est dans un petit schéma tranquille et prévisible :
rétorsions économiques (peut-être plus que ce que la Russie avait anticipé (cf Or banque centrale)),
livraisons d’armes mais pas de combattants ni d’exclusion aérienne,
cyberguerre limitée.



La livraison d’armes reste quand même problématique. Si ce sont des fourmis ukrainiennes qui viennent les chercher dans un hub polonais ça doit rester acceptable pour Moscou. En revanche si “on” va livrer en Ukraine les transports vont se faire allumer par les Russes comme cibles légitimes. Si on doit livrer sur place on passera sans doute par des mercenaires. Ainsi si les avions sont abattus ce ne seront pas des troupes occidentales ce qui limite les risques d’escalade.


Par contre le débit est fortement diminué entre la Russie et la France (~10 ko/s), alors qu’en passant par un VPN en Turquie ça roule sans problème (~12 Mo/s).



Mihashi a dit:


Par contre le débit est fortement diminué entre la Russie et la France (~10 ko/s), alors qu’en passant par un VPN en Turquie ça roule sans problème (~12 Mo/s).




Peut-être une conséquence d’une autre action qui n’a rien à voir avec une supposée action russe (factuelle donc et non hypothétique) : l’arrêt de l’interconnexion avec les réseaux russes d’un opérateur Tier 2, Cogent.
Cf. https://www.independent.co.uk/tech/russia-internet-speed-ukraine-b2030103.html


Sur https://francais.rt.com/, il y a googletagmanager et google-analytics.
Va devoir les remplacer.:D


Lu dans l’article de Bortzmeyer :
Et en parlant de propagande, notons que des défenseurs des GAFA ont déclaré que les déclarations de la CNIL sur le service de surveillance Google Analytics contribuaient à la « fragmentation de l’Internet ».



C’est énorme ! Encore des gens qui confondent Internet et les services qui l’utilisent. J’allais écrire “avec le Web”, mais dans ces temps où les applis sont omniprésentes, Google Analytics déborde du Web. En fait, ils ne confondent pas mais sont des lobbyistes comme suggéré dans l’article.


Pour la coupure de câbles sous-marins, c’est tout à fait possible, et pas besoin de tout couper pour mettre le bazar : Netflix, Youporn et Youtube, et les réseaux sociaux - en raison de l’énormité de leur trafic - y contribueront :



http://www.opex360.com/2022/03/04/aux-antilles-les-forces-francaises-se-preparent-a-une-eventuelle-rupture-des-cables-sous-marins-de-communication/



https://www.ladepeche.fr/2022/03/03/guerre-en-ukraine-bientot-un-black-out-dinternet-en-europe-causee-par-la-russie-10145970.php
“La Russie a déjà coupé des câbles sous-marins lors de l’annexion de la Crimée.”



On a StarLink en cas de problèmes sérieux mais jusqu’à quand et dans quelle mesure ?



Non, la Russie ne se déconnecte pas d’Internet




Ça ressemble à un mème Chuck Norris sans Chuck Norris. :roll:


ils rapatrient la gestion du .ru chez eux. ok.
mais qu’en est-il de leur “ancien” tld, le .su ? :windu:



Ne pas avoir sur les sites Web de code qui charge des ressources hébergées à l’étranger.




remplacer “étranger” par “extérieur” et ça devient un très bon conseil d’hygiène informatique qu’aurait pu émettre par ex l’ANSSI :)



Albirew a dit:


ils rapatrient la gestion du .ru chez eux. ok. mais qu’en est-il de leur “ancien” tld, le .su ? :windu:




Depuis le début de la crise il n’est plus possible de faire de modification sur la nic.ru qui est la registry des .su.
Les transferts de registar sont bloqués, le .su avait historiquement une grande liberté face au .ru mais maintenant cela semble fini.


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