L’Intérieur abandonne SCRIBE, « brique fondamentale de la future plainte en ligne »

L’Intérieur abandonne SCRIBE, « brique fondamentale de la future plainte en ligne »

L’Intérieur abandonne SCRIBE, « brique fondamentale de la future plainte en ligne »

« SCRIBE est le futur logiciel de rédaction et de pilotage des procédures de la police nationale qui doit succéder au traitement actuellement utilisé, dénommé logiciel de rédaction des procédures de la police nationale (dit LRPPN3) ». Voilà comment l’Intérieur présentait son fleuron, pas plus tard qu’en 2019 au détour d’une réponse parlementaire.

L’avenir était tout tracé pour ce projet né en 2016 : « transformer cet outil en véritable hub, toutes thématiques confondues : SCRIBE constituera ainsi une brique fondamentale de la future plainte en ligne et permettra également la rédaction des procédures "accidents", des procédures administratives et des procédures disciplinaires ». 

En octobre 2019, indique le journaliste Emile Marzolf, le directeur interministériel du numérique rendait toutefois un avis pour le moins tiède à l’égard de ce qu’il appelait alors « un chantier de réalisation informatique, sans vision « d’un parcours homogène pour les usagers ».

Deux ans plus tard, ce hub destiné à placer « l'usager au centre de la conception du nouvel outil » prend un coup de matraque fatal. Il est abandonné. Un fiasco à près de 12 millions d'euros, révèle France Inter

C’est Capgemini qui avait remporté ce marché, mais un audit réalisé par l’entreprise l’an dernier a révélé « un gros problème sur l'architecture même du projet ». L’abandon devrait conduire à un nouvel appel d’offres pour un nouveau logiciel, et de nouvelles promesses dorées.

Commentaires (26)


Bon les gars, on a regardé d’un peu plus près… C’est de la merde, on arrête tout.
Dans quel monde c’est possible ?


dans le monde réel, sauf que la plupart du temps c’est pas rapporté par la presse.
Y’a des tas de projets qui sont abandonnés ou reportés aux calendes grecques à différents stades, après pas mal d’argent dépensé.


Dans ce genre de cas (je connais peu les marchés publiques), où va l’argent? Capgemini l’a reçu et ne rendra pas??


je crains que non :s peut être des pénalités à la rigueur, mais ça risque de faire rire (ou pleurer selon le point de vue)
qui va remporter le prochain appel d’offres ? je sens le gag ou ça va être “tout bénelf’”, on choppe un appel d’offre, on se foire, le client abandonne, refait un appel d’offre, et on le remporte à nouveau …



erf, après avoir lula source : “bétonné juridiquement et qu’il n’y aurait aucun recours juridique possible contre Capgemini” …



par contre ça à l’air de pas pouvoir être Capgemini pour la suite “une autre société prestataire pour un nouveau logiciel”



dommage qu’il n’y ait pas plus de détail sur ce qui clochait (faudrait pas que ça se foire à nouveau pour les mêmes raisons, faut espérer que l’intérieur ait les détails de l’audit pour surveiller le prochain presta ….)


fry

je crains que non :s peut être des pénalités à la rigueur, mais ça risque de faire rire (ou pleurer selon le point de vue)
qui va remporter le prochain appel d’offres ? je sens le gag ou ça va être “tout bénelf’”, on choppe un appel d’offre, on se foire, le client abandonne, refait un appel d’offre, et on le remporte à nouveau …



erf, après avoir lula source : “bétonné juridiquement et qu’il n’y aurait aucun recours juridique possible contre Capgemini” …



par contre ça à l’air de pas pouvoir être Capgemini pour la suite “une autre société prestataire pour un nouveau logiciel”



dommage qu’il n’y ait pas plus de détail sur ce qui clochait (faudrait pas que ça se foire à nouveau pour les mêmes raisons, faut espérer que l’intérieur ait les détails de l’audit pour surveiller le prochain presta ….)


Je trouve ça dingue.
Après on ne sais pas d’où viennent les problèmes en cause de l’abandon, mais dans ma boutique (privé), on est payé 99% des cas une fois le chantier / soft livré.
Du coup pendant le dev :




  • Soit on se plante, on abandonne et on touche 0€ Du client.

  • Soit le client a merdé dans son cahier des charges, et non seulement il paye le dev initialement demandé, mais si il veut son “nouveau” programme il paye en plus les nouveaux développement/études nécessaires..


Quel gâchis :/
Un classique après Louvois, la paye des fonctionnaires, etc.
« heureusement » le montant n’est pas trop élevé.



Sans être expert du sujet, la gendarmerie n’a pas un projet similaire basé sur Gendbuntu, géré en interne et qui « tourne bien » ? Ce ne serait pas possible de le copier-coller et d’en transférer la gestion ?
M’enfin j’imagine que la querelle d’égos police/gendarmerie doit être un frein monstrueux.


Ça me rappelle ma ville de la Rochelle qui s’est faite refourguée un logiciel foireux pour la facturation de la cantine et qui a certes déposée une plainte contre l’installateur et de l’éditeur du logiciel métier et qui a remis je ne sais combien de millions d’euros pour en racheter un autre…
On est vraiment dirigés par des gens qui font n’importe quoi et comme il s’agit de l’argent des autres et bien c’est pas grave


ça veut dire quoi un logiciel foireux?
c’est un truc buggé, c’est un truc qui fonctionne mais qui correspond pas au besoin exprimé, c’est un truc qui fonctionne et qui correspond au besoin exprimé mais qui lui-même ne correspond pas au besoin réel? c’est un truc acheté sur étagère parce que c’est moins cher par la DSI mais c’est abandonné parce que ça correspond pas au besoin métier?



très facile de taper sur l’éditeur/installateur/prestataire. mais on oublie souvent que le maitre d’ouvrage est légèrement responsable aussi, quand un projet se casse la gueule.


juste pour indiquer qu’en général quand ce genre de projets (on parle de 15 millions d’euros) plante, ce n’est pas uniquement la faute du presta.
c’est sans doute la faute d’un peu tout le monde.
c’est d’ailleurs ce qu’indique en creux l’avis du directeur interministériel du numérique cité dans l’article.



hellmut a dit:


très facile de taper sur l’éditeur/installateur/prestataire. mais on oublie souvent que le maitre d’ouvrage est légèrement responsable aussi, quand un projet se casse la gueule.




Tout à fait.
De divers échos que j’ai eus (à prendre avec des pincettes donc), tu as beaucoup de structures publiques où personne n’est capable de faire un cahier des charges correct et de suivre un projet.



Tu as juste un gros responsable qui va dire ouioui à capgémini (ou un autre) et va se rendre compte des mois plus tard qu’en fait non.
Et c’est vraiment problématique :/



tpeg5stan a dit:


Sans être expert du sujet, la gendarmerie n’a pas un projet similaire basé sur Gendbuntu, géré en interne et qui « tourne bien » ? Ce ne serait pas possible de le copier-coller et d’en transférer la gestion ? M’enfin j’imagine que la querelle d’égos police/gendarmerie doit être un frein monstrueux.




Et passer pour la gendarmerie d’éditeur interne à éditeur avec client… c’est un cap difficile.




SKN a dit:


Dans ce genre de cas (je connais peu les marchés publiques), où va l’argent? Capgemini l’a reçu et ne rendra pas??




C’est comme pour le privé: il faut l’avoir prévu ou ça finit chez les avocats. On peut aussi s’arranger. Mais en général, tout n’est pas payé d’un coup au départ, on découpe par lots/phases et on paye ce qui est livré.



L’abandon en court de route peut mener à des pénalités.



(quote:1910908:brice.wernet)
C’est comme pour le privé: il faut l’avoir prévu ou ça finit chez les avocats. On peut aussi s’arranger. Mais en général, tout n’est pas payé d’un coup au départ, on découpe par lots/phases et on paye ce qui est livré.



L’abandon en court de route peut mener à des pénalités.




Ah en effet là c’est un fonctionnement qui me parle!



C’est Capgemini qui avait remporté ce marché
Un fiasco à près de 12 millions d’euros, révèle France Inter.




Quelle surprise :roll:


A voir certains commentaires ici, on a l’impression que ce genre de problème ne concerne que le secteur public. Dès qu’on parle d’argent public, les gilets jaunes sont de sortie.



Des fiascos comme celui-ci, il y en a partout, public comme dans le privé ! Les problèmes peuvent être multiples : MOA ou MOE incompétente(s), ou qui s’accordent mal ; prestataires incompétents ; erreurs de conception (architecture…) ; pilotage inexistant etc.


La différence est peut-être que ce ne sont pas nos impôts qui payent quand le privé se vautre ?


tpeg5stan

La différence est peut-être que ce ne sont pas nos impôts qui payent quand le privé se vautre ?


Ah parce que des projets privés qui se vautrent et qui sont pourtant co-financés par des fonds publics et donc nos impôts, ça n’existe pas ?



Source ? Quelles structures ? Beaucoup de structures publiques délèguent justement la rédaction de cahiers des charges à des sociétés privées, qui ne sont pas plus capables de pondre un document correct.



(quote:1910908:brice.wernet)



C’est comme pour le privé: il faut l’avoir prévu ou ça finit chez les avocats. On peut aussi s’arranger. Mais en général, tout n’est pas payé d’un coup au départ, on découpe par lots/phases et on paye ce qui est livré.



L’abandon en court de route peut mener à des pénalités.




le truc qui me fait tiquer c’est qu’on voit partout que ça va couter 12 millions. le projet étant estimé à 15 millions, ils ont pas du lotir grand chose, puisqu’ils se retrouvent à arrêter, arrivés à 80% du prévisionnel.
un projet comme ça, ça dérive dès le début. c’est pas à 80% du budget qu’on se rend compte que ça fonctionne pas. c’est surtout ça qui est hallucinant.


Ca me rappelle un peu le logiez de gestion de paye de l’armée : Louvois, mis en pauvre par STERIA. Bien plus catastrophique au niveau financier…


mise en oeuvre par STERIA…



tpeg5stan a dit:


Tout à fait. De divers échos que j’ai eus (à prendre avec des pincettes donc), tu as beaucoup de structures publiques où personne n’est capable de faire un cahier des charges correct et de suivre un projet.



Tu as juste un gros responsable qui va dire ouioui à capgémini (ou un autre) et va se rendre compte des mois plus tard qu’en fait non. Et c’est vraiment problématique :/




Un GROS classique. Plus la faute des manager que des dev.



Manutea a dit:


Ah parce que des projets privés qui se vautrent et qui sont pourtant co-financés par des fonds publics et donc nos impôts, ça n’existe pas ?




Si, ça existe.
Il y a des projets privés financés par des fonds privés qui échouent
Il y a des projets publics financés par des fonds publics qui échouent
Il y a des projets privé-public financés par des fonds mixtes qui échouent.



Quand c’est entièrement privé c’est leur pognon, je n’ai rien à dire.
Quand c’est en partie public c’est mon pognon



L’article 14 et l’article 15 d’un chiffon de papier bien connu expliquent cela


Pourquoi pas du PQ. C’est du parchemin pour info.



tpeg5stan a dit:


Quel gâchis :/ Un classique après Louvois, la paye des fonctionnaires, etc. « heureusement » le montant n’est pas trop élevé.



Sans être expert du sujet, la gendarmerie n’a pas un projet similaire basé sur Gendbuntu, géré en interne et qui « tourne bien » ? Ce ne serait pas possible de le copier-coller et d’en transférer la gestion ? M’enfin j’imagine que la querelle d’égos police/gendarmerie doit être un frein monstrueux.




Gendbuntu est un OS pour les postes clients, qui n’a pas grand-chose à voir avec les outils métier. Là, on parle d’une application métier, probablement un serveur (avec un client lourd ou léger).
Au passage, Police et Gendarmerie partagent déjà pas mal de développements informatiques, ça ne m’étonnerait pas que ça soit le cas pour celui-ci d’ailleurs.


Limite…. ils ont essayé https://etherpad.org/ ? Ca réponds pte pas au cahier des charges, mais…. il est là, lui :-)



De rien !
:francais:



SKN a dit:


Je trouve ça dingue. Après on ne sais pas d’où viennent les problèmes en cause de l’abandon, mais dans ma boutique (privé), on est payé 99% des cas une fois le chantier / soft livré. Du coup pendant le dev :




  • Soit on se plante, on abandonne et on touche 0€ Du client.

  • Soit le client a merdé dans son cahier des charges, et non seulement il paye le dev initialement demandé, mais si il veut son “nouveau” programme il paye en plus les nouveaux développement/études nécessaires..




Ce type de projets au forfait, et exactement le fonctionnement qui mène à l’échec :




  • Un cahier des charges écrit à la va-vite,

  • un intégrateur qui ne s’engage que là-dessus et fait tourner la machine à avenants dès que possible,

  • tout le monde (key user / devs) est occupé à faire des chiffrages & avenants, et personne ne travaille plus sur le fond du problème : recueillir le pb des utilisateurs et y répondre.



Soit le client connait le jeu et s’est assuré de rédiger un cahier des charges suffisamment vague pour pouvoir tout faire rentre dedans, et l’intégrateur boit du petit-lait.
Soit le client arrive la fleur au bout du fusil, et doit sortir le chéquier si il veut arriver au bout du projet (quand c’est possible)



Capgémini nous sort de l’informatique des années 90 ! Depuis les méthodologies ont évoluées pour éviter ce genre d’échec, avec notamment tout ce qui est agile ou user-experience, qui permettent de se focaliser sur le besoin utilisateur plutôt que le pognon ! Ce n’est qu’un exemple il y’a des dixaines de façon s d’éviter le cycle en V et son effet tunnel !



hellmut a dit:


le truc qui me fait tiquer c’est qu’on voit partout que ça va couter 12 millions. le projet étant estimé à 15 millions, ils ont pas du lotir grand chose, puisqu’ils se retrouvent à arrêter, arrivés à 80% du prévisionnel.




Ils ont probablement loti et la machine à avenant ayant tournée dès le premier lot, à la fin du lot 1 ils avaient déjà cramé une grosse partie du budget des lots suivants… D’où l’abandon!


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