L’association #Jesuislà est très critique du rapport rendu le 13 mars dernier au président de la République par la Commission de l’intelligence artificielle.
Le rapport en question formule 25 recommandations à destination des pouvoirs publics, dont sept prioritaires :
- créer un plan de sensibilisation et de formation de la nation ;
- investir massivement dans les entreprises du numérique et soutenir l'écosystème français de l’IA ;
- faire de la France et l’Europe un pôle majeur de la puissance de calcul ;
- transformer l’approche des données personnelles pour « continuer de protéger tout en facilitant l’innovation » ;
- permettre l’accès aux contenus culturels français dans le respect de la propriété intellectuelle ;
- œuvrer en faveur de l’expérimentation dans la recherche publique en IA ;
- structurer une initiative diplomatique pour faciliter l’émergence d’une gouvernance mondiale de l’IA.
Pour #Jesuislà, le document n’adresse pas suffisamment les risques de ces technologies, quand bien même la lettre de mission du Premier ministre l’invitait à traiter de « l’éthique » et des « impacts sociétaux » de l’IA.
L’association relève que les suggestions de déploiement de l’IA dans les services publics, l’éducation ou la santé ne mentionnent à aucun moment les risques de discriminations que laissent présager des enquêtes comme celles sur le fonctionnement de l’algorithme de la CAF. De même, le document ne s’intéresse aucunement aux risques accrus de cyberviolence que pose l’accès facilité aux outils de production de deepfakes.
#Jesuislà interroge par ailleurs l’indépendance de la commission, pointant le grand nombre de membres liés à de grands acteurs de l’IA (Joëlle Barral chez Google, Arthur Mensch et Cédric O pour Mistral AI, Yann LeCun pour Meta).
Si elle salue la mise en place de filigranes pour identifier les contenus générés par IA, elle appelle à renforcer les garanties de sécurité pour les Françaises et Français, et notamment la protection des filles et des femmes face aux deepfakes non consentis à caractère pornographique.
En cela, elle rejoint les recommandations formulées dans le rapport sur les violences de genre facilitées par la technologie à l’ère de l’IA générative de l’UNESCO.
Créée en 2020 dans sa version française, l’association #Jesuislà, qui fait partie du réseau international #IamHere, « vise à faire d’Internet un endroit meilleur ».
Commentaires (11)
#1
_auteurs franchement technosolutionnistes
_les données des papiers cités ne sont pas claires ou disponibles
_working papers?
_partis pris de certains papiers cités dans le rapport.
...Et rapport à charge contre la CNIL.
#1.1
C'est le problème avec les gens qui savent de quoi ils parlent, ils sont rarement aussi catastrophiste que les doomers qu'on nous sers habituellement. Pourtant je suis certain que le service public avait plein de sociologues et d'historiens à proposer.
#2
Il faut attendre la dernière phrase pour avoir une trop petite idée de ce qu'est cette association.
Cette association a été citée seulement 2 fois sur Next si j'en crois le moteur de recherche sans expliquer qui elle est. Est-ce que ce sont 3 personnes dans un garage ?
Et une association qui veut faire d'Internet un endroit meilleur qui commence l’accueil sur son site en demandant d'accepter des cookies publicitaires, j'ai des réticences.
Quand je vois qu'ils mettent en avant ensuite leur comptes Facebook et Instagram ainsi que le nombre non pas de membre de l'association mais ceux des membres et followers sur les réseaux sociaux, elle perd toute crédibilité.
#2.1
Bref, nous pouvons toujours leur donner le bénéfice du doute.
#2.2
#3
C'est un peu court. C'est censé être (re)connu ce réseau international ?
"un endroit meilleur" : et plus précisément ?
#4
#4.1
Et c'est une bonne idée de les remettre dans l'article (daté du 25) qui récapitule les brèves parues depuis le dernier Brief. Comme cela, j'ai pu remarquer cette brève que j'avais ratée vendredi dans la colonne de droite de la page d'accueil.
Historique des modifications :
Posté le 25/03/2024 à 12h00
C'est parce qu'ils ont été publiés en cours de journée vendredi comme l'heure de publication l'indique.
Et c'est une bonne idée de les remettre dans l'article (daté du 25) qui récapitule les brèves parues depuis le dernier Brief. Comme cela, j'ai pu remarquer cette brève que j'avais raté vendredi dans la colonne de droite de la page d'accueil.
#4.2
#5
Mais je ne vois pas comment ils se sont retrouvés compétent pour parler d'un rapport sur l'IA.
Les mystères de l'activisme social.
Historique des modifications :
Posté le 25/03/2024 à 18h01
A la base #IAMHere (jagärhär) est une asso qui lutte contre la haine en ligne via de l'argumentation (counter-speech) au lieu du traditionnel combo insulte/cancel. Je trouve cela fort louable.
Mais je ne vois pas comment leur branche française s'est retrouvée compétente pour parler d'un rapport sur l'IA.
#5.1