Hémorragie de journalistes après le tour de vis législatif du Kremlin
Le 07 mars 2022 à 09h08
3 min
Internet
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Du côté des plateformes, TikTok a décidé de suspendre ses directs et la publication de nouveaux contenus, le temps d’étudier les conséquences de la nouvelle loi contre les nouvelles que le Kremlin considère comme fausses.
La décision est intervenue alors que Roskomnadzor, le régulateur des contenus en Russie, venait d’exiger des explications officielles de TikTok suite à la « suppression des reportages publiés sur le compte officiel de l'agence de presse russe RIA Novosti ». Pour l’autorité, de telles actions « violent les principes clés de la libre diffusion de l'information et de son accès sans entrave ».
Depuis la loi signée vendredi par Vladimir Poutine, des informations peuvent être punies jusqu'à 15 ans d’emprisonnement selon leurs conséquences sur les forces armées. Les « appels à imposer des sanctions à la Russie » sont également punis, tout comme l’est l’usage des mots « guerre » ou « invasion ».
Selon la maîtresse de conférences en science politique Anna Colin Lebedev, la formulation de cette loi « est très floue et laisse une grosse marge d'interprétation. Par exemple, si la diffusion d'information entraîne de "graves conséquences", la peine de prison peut être montée au maximum. Mais les "graves conséquences" ne sont pas définies ».
L’entrée en vigueur de ce texte a occasionné l’exode de nombreuses rédactions internationales. Parmi elles, la BBC, Libération, la chaîne de télévision publique espagnole RTVE... Mêmes réactions en Italie ou en Allemagne.
« En raison des lois adoptées par la Russie dans le cadre de son "opération spéciale" en Ukraine, je préfère ne plus publier ici. Cela me semble plus honnête que de peser mes mots s'agissant de ce qui se passe en Ukraine. Ça ne change rien à ma couverture de la Russie dans mon journal » a tout autant indiqué le journaliste du Monde Benoît Vitkine, ce 4 mars.
Le Washington Post a décidé pour sa part de taire le nom des auteurs et les dates dans ses articles rédigés par ses journalistes encore en Russie.
Le 07 mars 2022 à 09h08
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 07/03/2022 à 09h18
Ils en disent quoi les philippot, dupont aignan et les autres bouffons de poutine?
Le 07/03/2022 à 10h14
Pas besoin de se poser la question. Ils sont en train de bien se cacher dorénavant.
Le pire c’est de recevoir encore des mails de campagne de Zemmour et consorts. Pas de faces ces gens.
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Le 07/03/2022 à 09h38
Quel beau pays 😍
Le 07/03/2022 à 09h47
C’est pas en France qu’on verrait émerger un sorte de Vigie Numérique chargée de surveiller l’information sur Internet pour empêcher toute atteinte à un truc aussi flou que les “intérêts fondamentaux de la Nation”.
Ouf. Bien content d’être français.
Le 07/03/2022 à 09h49
Et ?
Le 07/03/2022 à 10h13
“C’est pas en France qu’on verrait émerger un sorte de Vigie Numérique chargée de surveiller l’information”
Ah bon, même avec la censure de RT France et de spunik ?
Le 07/03/2022 à 10h35
Sarcasme … (enfin je crois)
Le 07/03/2022 à 10h45
Je crois qu’il faisait du second degré et que vous êtes d’accord, même si en réalité, vous avez tort tous les 2 : l’interdiction de RT et Sputnik est européenne et pas française.
Ce ne la rend pas plus acceptable, je me suis assez insurgé sur cette décision qui tord (pour ne pas dire viole) le droit européen.
Mais là où vous avez quand même raison, c’est que cette initiative de bannissent européen de RT et Sputnik vient de la présidence française du Conseil : Macron n’a probablement toujours pas digéré les fake news venant de Russie contre lui pendant la campagne présidentielle de 2017 et qui sont à l’origine de la loi française contre les fake news. Il s’est donc vengé longtemps après : il a dû lire les Lettres de mon moulin et en particulier celle sur de La mule du Pape.
Le 07/03/2022 à 10h59
My bad, pour le 2nd degré que j’ai loupé ;)
+1 Décision de l’Europe ou de la France… le problème reste le même.
Le 07/03/2022 à 09h49
Nb : je précise pour ceux qui penserais à une vanne contre les Low-Tech, je plaisante.
Le 07/03/2022 à 10h14
Il en faut toujours un pour oser comparer l’incomparable.
Le 07/03/2022 à 10h17
Je ne sais pas si ça va devenir low-tech, mais ça va se rapprocher des Chinois c’est sûr (moyens de paiement, IT…)
Le 07/03/2022 à 22h35
C’est pas chinois TikTok, justement ?
Je suis surpris de leur réaction…
Le 07/03/2022 à 10h34
Ce qui a été censuré en France, ce sont deux médias d’une puissance étrangère. Mais les gens ont encore le droit de s’exprimer sans risquer 15 ans de prison.
Le 07/03/2022 à 14h28
je pense qu’iul faisait référence à “Viginum”, que je t’invite à rechercher sur ton moteur de recherche favori si tu ne sais pas ce que c’est.
Et à la tentative (ratée) par Macron de mettre en place un Conseil de l’Ordre des Journalistes.
Le 07/03/2022 à 11h52
Tu risques 15 ans de prison en France ?
Le 07/03/2022 à 12h40
Non. On n’est pas des sauvages tout de même. Les Fake news ne sont pas considérées comme un acte de trahison ou d’espionnage.
Mais si ca devait le devenir, voila le barème actuel:
Donc je dirais que “Fake news portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation” ca serait dans le 5 à 10 ans.
Le 07/03/2022 à 16h27
Je suis assez surpris, je croyais qu’ils assumaient le fait de verrouiller l’accès à l’information … 🤔
Le 07/03/2022 à 16h31
Tu confonds tout ! Eux, ils interdisent seulement les mensonges sur leurs opérations en Ukraine.