Connexion
Abonnez-vous

Facebook : la catégorisation manuelle des publications soulève des questions sur la vie privée

Facebook : la catégorisation manuelle des publications soulève des questions sur la vie privée

Le 06 mai 2019 à 09h25

L'année dernière, 260 contractuels de Wipro (société indienne) ont parcouru des millions de photos et statuts publics ou privés des utilisateurs de Facebook, comme le rapporte Reuters. Leur mission : catégoriser les contenus avec notamment le sujet, l'occasion, l'intention de l'auteur, etc.

Facebook veut ainsi analyser les types de publications pour mieux comprendre les attentes de ses utilisateurs et donc les profiler, notamment dans un but publicitaire. N'en déplaise à Mark Zuckerberg qui vantait à tour de bras le respect de la vie privée lors de la conférence F8 (lire notre compte rendu).

Les employés de Wipro, sous couvert d'anonymat, expliquent ainsi avoir une fenêtre sur une tranche de vie des membres du réseau social lorsqu'ils visionnent leurs photos de vacances, d'une commémoration, etc.

Facebook confirme et ajoute que Wipro est l'un des 200 projets du genre, visant à aider son intelligence artificielle à déterminer ce qui apparaît dans la timeline. Le porte-parole ajoute que certains messages peuvent contenir des noms d'utilisateurs, soulevant des questions sur la vie privée.

Il précise que les équipes juridiques et de protection de la vie privée doivent approuver les projets et qu'un audit est en place depuis peu. Mais un ancien responsable de Facebook, là encore sous couvert d'anonymat, exprime à nos confrères « son malaise face au fait que les messages des utilisateurs sont examinés sans leur permission explicite », un problème potentiel face au RGPD.

De son côté, Facebook se défend : « Notre politique indique clairement que nous utilisons les informations des personnes pour améliorer leur expérience et que nous pouvons travailler avec des tiers ».

Reste maintenant à voir si les autorités auront à redire et si la finalité de l'utilisation des données était clairement indiquée dans les conditions de Facebook. Pour rappel, la société est déjà sous le coup de plusieurs enquêtes et se prépare à recevoir une amende de la FTC.

Le 06 mai 2019 à 09h25

Commentaires (10)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar



…pour améliorer leur expérience…





Traduction de la novlangue capitaliste: “pour faire plus d’argent sur le dos de nos clients” <img data-src=" />

votre avatar

“L’intelligence artificielle” qui se traduit en réalité par des centaines de petites mains corvéables et totalement exploitées, y a pas à dire c’est l’avenir !

votre avatar







crocodudule a écrit :



“L’intelligence artificielle” qui se traduit en réalité par des centaines de petites mains corvéables et totalement exploitées, y a pas à dire c’est l’avenir !







Encore une intelligence artificielle qui en fin de compte ne repose que sur des algorithmes des plus simplistes …


votre avatar

Toutes les startups en IA commencent avec une idée d’IA, des petites mains pour le simuler, et si jamais ils ont un financement, ils font finalement une IA en l’entraînant avec les données issues des petites mains… Ou sinon, ils se tirent avec la caisse, c’est au choix.





Donc, on a donné à une société indienne le soin d’examiner des photos, j’imagine que les photos des filles ont été bien mieux catégorisées… Et copiées, pour les archives, hein !

votre avatar



Facebook : la catégorisation manuelle des publications soulève des questions sur la vie privée





Y a encore des gens qui pensent que “Facebook” et “vie privée” peuvent être compatibles ? <img data-src=" />

votre avatar

C’est plus ou moins la même chose avec Alexa :http://time.com/5568815/amazon-workers-listen-to-alexa/



Et je suppose que c’est pareil pour toutes les “IA” qui doivent processer des données personnelles…faut bien les entraîner, ces p’tites bêtes.



Conclusion : je suis pas sur Facebook, j’utilise pas d’“assistant vocal”.



(mais ils finiront bien par m’avoir…“resistance is futile” <img data-src=" />)






votre avatar

«&nbsp;Notre politique indique clairement que nous utilisons les informations des personnes pour améliorer leur expérience et que nous pouvons travailler avec des tiers&nbsp;».Ce n’est pas parce qu’il existe une clause au contrat que celle-ci est légale.



Pour le reste, on demeure dans la technique à gerber de Facebook et Instagram de créer de l’invisibilité artificielle des posts pour : appâter les clients en leur disant « t’as vu le beau contenu qu’il y a chez moi, viens t’inscrire si t’es un particulier ou viens y faire de la pub si t’es une entreprise » ; vendre ses solutions publicitaires à ceux que Facebook à rendu invisibles en leur disant « gagner en visibilité grâce à notre programme publicitaire ». Le tout en utilisant les contenus postés pour nourrir les IA.



Je n’ai pas besoin que Facebook ou Instagram fasse le tri de ce que je dois voir. Si une personne ou entreprise que je suis m’ennuie, je me désabonne ou je la mets en sourdine quelque temps. Le blabla autour du « meilleur contenu sélectionné pour vous » masque un business à la limite de l’escroquerie, de l’abus de confiance.

votre avatar

J’adore le ‘clairement’ de leur CGU.



Qui sont toutes sauf claires, justement !



Et quand bien même il est effectivement écrit que Facebook se réserve le droit d’utiliser les données publiées (ce qui déjà en soit n’est pas forcément légal, et encore moins légal partout dans le monde), je crois que c’est surtout l’autorisation claire et éclairée de l’utilisateur pour laquelle j’ai un gros doute.



Un gros doute que Mme Michue ait bien compris que Facebook avait le droit inopposable et à sa complète discrétion de montrer la totalité des données que Mme Michu a bien voulu mettre sur Facebook à des personnes physiques.



Le clairement est vraiment du foutge de gueule…

votre avatar

Facebook est une agence publicitaire : leurs utilisateurs, ce n’est pas leur clients, c’est leur produit…

votre avatar

Oui, surtout que le RGPD aurait serré la vis…

Facebook : la catégorisation manuelle des publications soulève des questions sur la vie privée

Fermer