Meta assure à Tech&Co que, « dès les prochains jours », plus aucune publicité ne sera affichée pour les comptes rattachés à des mineurs sur Facebook et Instagram. L’entreprise précise cela dit qu'il s'agit d'une « mesure temporaire », prise en raison de l'évolution de la jurisprudence européenne autour de la régulation des données.
Un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), datant du 4 juillet dernier, oblige en effet Facebook à réclamer leur consentement aux utilisateurs pour les pister et leur afficher de la publicité ciblée.
- La CNIL norvégienne interdit temporairement la publicité contextuelle de Meta
- En Europe, Meta se résigne à demander le consentement pour la publicité comportementale
Dans son jugement, rappelle Tech&Co, la CJUE estimait aussi que Facebook pouvait proposer comme alternative à ce pistage une solution payante, à condition que la somme demandée soit « appropriée ».
Ce pourquoi Facebook et Instagram veulent proposer aux utilisateurs européens de payer 10 euros par mois afin de refuser l'utilisation de leurs données personnelles. Or, cette somme devra être qualifiée d' « appropriée » par le gendarme irlandais des données personnelles. Et ce, alors que les données d'un internaute européen rapportent en moyenne 5 euros par mois, soulignait Numérama.
Tech&Co relève en outre qu'un système reposant sur un paiement en carte bancaire « serait plus complexe à implémenter concernant des utilisateurs mineurs » :
« Meta préfère ainsi le réserver aux adultes et désactiver l'ensemble des publicités pour les plus jeunes, en attendant que des décisions des autorités européennes viennent clarifier la situation concernant les mineurs. Ces derniers sont en effet davantage protégés par le RGPD, le règlement européen sur les données personnelles. »
D'autant que le DSA interdit aussi aux réseaux sociaux de diffuser de la publicité ciblée aux mineurs, « tout en laissant la possibilité d'afficher de la publicité non ciblée ». Ce que ne souhaiterait donc finalement pas faire Meta, en supprimant purement et simplement la publicité, en tout cas pour l'instant.
Commentaires (20)
#1
Elles ont beau dos les données personnelles. C’est : “on vous viole, et pour 10€ on vous promet d’arrêter”.
#1.1
Pour 10€, ils arrêtent juste d’afficher de la publicité ciblée. Pour tout le reste, ils continuent comme avant.
#2
Petite question : une publicité diffusée uniquement à des utilisateurs d’une certaine tranche d’âge est-elle considérée comme “ciblée” ?
Si c’est le cas, ça veut dire que les mineurs pourraient se voir proposer des publicités pour des voitures, des tampons ou des sextoys ?
#3
Et là, tout le monde change sa date de naissance sur facebook pour devenir mineur et ne plus avoir de pub
#3.1
#4
On vous force pas à l’utiliser, c’est pas un service public.
Ca s’appelle vouloir le beurre et l’argent du beurre…
#4.1
Alors d’abord, les services publics ne sont pas gratuits, on les paie tous indirectement. Il faut arrêter d’opposer privé et public.
Ensuite je ne suis pas dans une démarche de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Tout service mérite rétribution, et ils peuvent très bien se financer avec de la pub. Je n’ai pas choisi l’image du viol par hasard : c’est pour souligner le caractère absurde de la chose. Le traffic de données personnelles (parce que c’est de ça dont il s’agit) ne devrait pas être toléré de base, pas plus qu’un viol. Mais comme il s’agit de numérique, de choses non palpables, de pratiques des gafam depuis des années (et que jeux d’influence géopolitique), bah on laisse passer, par contre il faut “juste” demander le consentement, ou bien payer pour arrêter. On en est là.
#5
Non. la publicité ciblée, c’est faire un profil d’un utilisateur et lui présenter de la publicité qui a le plus de chance de lui convenir. Et le problème vis-à-vis du RGPD, c’est le traitement des données personnelles sans consentement pour faire de la publicité ciblée. Traiter l’âge d’une personne pour appliquer le RGPD (protection accrue des mineurs) n’est pas interdit. En fait, c’est même obligatoire.
Ici. C’est pour cela que Facebook prend cette mesure afin d’éviter de violer le RGPD. Ils pourraient proposer de la publicité non ciblée pour les mineurs (en faisant effectivement attention à ne pas leur proposer des produits pour majeurs), cette publicité pourrait être contextuelle en fonction de ce que les utilisateurs regardent au moment du choix la pub par exemple.
Quel est le problème pour les tampons ? Les femmes n’attendent pas d’avoir 18 ans pour avoir leurs règles.
Et même pour les sextoy ? Les mineurs ont le droit d’avoir une sexualité, donc pourquoi pas des sextoy ? Même si je doute qu’il y ait des pubs de sextoy sur Facebook, même pour les adultes.
#6
Les 7 nains crient à la discrimination.
Bonjour monsieur. C’est la gendarmerie nationale.
Donc comme ça vous allez sur les résosocio en prétendant avoir 13 ans.
hmm…
#7
Bonjour monsieur le gendarme, quel est le problème ? Est-ce interdit par la loi ?
NB : Il a bien un cas où ça pose problème, c’est quand on prétend avoir un âge donné pour approcher un mineur avec de mauvaises intentions, mais là, l’âge prétendu n’est qu’un moyen, ce que l’on reproche dans ce cas ce sont les mauvaises intentions (ou actes).
#8
Pourquoi ‘temporairement’ ? Genre, pendant 15 jours vous décidez d’avoir un minimum de dignité puis retour à la crapulerie ?
Sérieux mais interdisez moi ces enfers
#9
Il y a une politique pour cette gamme de produit. Et je pense que c’est plus ou moins interdit.
(Je n’ai pas réussi à refuser les cookies sur la page en lien)
Par exemple ce genre de pub n’est pas autorisée
Mais si c’est lié à la santé ça passe
#9.1
Il est impossible de lire la page sans accepter les cookies. Cependant, j’ai pu lire le début de la page que tu as cité.
En tout cas, Facebook a du mal avec le RGPD puisqu’elle ne permet pas de refuser les cookies et les traitements de données associés même sur une page de ce type ! Quel foutage de gueule quand même !
#10
Ce n’est pas plus bête que quand Tumblr avait décidé d’appliquer le formulaire RGPD sur TOUTES leurs pages/url, y compris les RSS, ce qui avait rendu l’accès aux flux impossible avec une vaste majorité des lecteurs de flux.
Mais méprisable, oui, ça l’est
#11
Ça tombe bien, ce qui fait la différence entre viol et pas viol, c’est aussi une histoire de consentement. (après, l’histoire de payer, ça nous emmène sur un autre terrain)
#12
Mais comment auront-ils des informations ciblées sur la sortie de nouvelles pioches et de casque à lampe ? Monstres !
#13
Mineur, c’est moins de 18ans …
#13.1
13 ans, c’est moins de 18 ans. Donc, son exemple est valable.
#13.2
Et pourquoi mettre 13 ans alors qu’on a à peu près 17 ans ?
#14
Sur la page de connexion Facebook dans les années 2010 il était écrit : “Facebook est gratuit et le restera toujours” ou un truc du genre.
Un adblock sur navigateur et sur mobile, affaire réglée.