CAPES d’informatique : un nombre de postes qui déçoit

CAPES d’informatique : un nombre de postes qui déçoit

CAPES d’informatique : un nombre de postes qui déçoit

« Le compte n'y est pas », déplore l’association EPI « Enseigner l’informatique », au travers d’un communiqué. Si le ministère de l’Éducation nationale a bien engagé les travaux nécessaires à la création, dès l’année prochaine, d’un CAPES « Numérique et sciences informatiques », le nombre de postes offerts au concours suscite la déception.

« Ainsi, au JO du 29 novembre 2019 a été publié le nombre de postes ouverts au CAPES « Numérique et Sciences Informatiques » (NSI) – Session 2020 : CAPES externe, 30 postes (public) et 10 postes (privé). Pour le 3e concours : 7 postes (public) et 7 postes (privé). »

« Bien peu de postes pour une science omniprésente au XXIe siècle et un déséquilibre public-privé qui ne correspond pas aux effectifs d'élèves, au bénéfice de l'enseignement privé et au détriment de l'enseignement public, commente l’association. Nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux pour le pays. »

Commentaires (24)


Sur le papier l’idée est tout à fait louable. Maintenant ça reste extrêmement difficile à mettre en place, c’est une science qui évolue tellement vite, il faudrait ensuite permettre une formation continue des profs pour suivre les nouvelles technos








johanns a écrit :



c’est une science qui évolue tellement vite 



Les bases n’ont pas changé depuis longtemps. En tout cas, la base de la base n’a jamais changé. Depuis les années 70, on a très peu inventé en informatique, on applique surtout ce qui a été décrit il y a longtemps, quand on ne pouvait pas l’implémenter à une échelle correcte.

 

 Les outils évoluent peut-être, et encore, actuellement énormément d’outils sont matures, pérennes et stables. Pour apprendre l formule somme() ou moyenne() en excel, ben c’était la même dans calcomat sur les PC1512…



Le problème, c’est quelle pédagogie appliquer et quelle courbe d’apprentissage.



Je ne suis pas d’accord du tout !

Certes le hardware stagne. Par contre niveau software, il y a des évolutions.

 

Quand je vois que la majorité des collègues que j’ai eu on peur de la programmation orienté objet, je pense qu’on peu dire que la formation en France n’est pas encore top a tous les niveaux.


Moi qui voulait me lancer dans la formation avec ce Capes… j’ai laissé tomber vu le peu chance de pouvoir y aller…


ça dépend de ce qu’on met dans le contenu de l’enseignement (j’ai pas regardé donc je sais pas trop ce qu’il y a dedans). Effectivement, s’il s’agit de former des développeurs, ça évolue très vite. Idem s’il s’agit de se conformer aux évolutions du marché du travail côté admins/Ops (là apparemment c’est le hashtag #DevSecOps qui est à la mode, plus les technos d’orhestration genre K8s et les “gadgets” du style Ansible), mais est-ce vraiment le rôle de l’Education Nationale ?

Par contre s’il s’agit d’enseigner un contenu théorique sur ce qu’est la science informatique, les fondamentaux évoluent beaucoup moins vite, et je rejoins assez l’avis de brice.wernet

Et pour le coup, je serais plutôt partisan d’un savoir qui se concentre sur des notions fondamentales et génériques, le rôle de l’EN n’est pas, selon moi, de former à la chaîne des devs “clés en main” adpatés aux dernières tendances du marché du travail.



Edit: remarque, même sur le développement, les fondamentaux n’évoluent peut-être pas si vite. J’ai un très bon ami développeur qui a fait la fac, et ses cours abordaient énormément les notions fondamentales de la programmation informatique, comme les fonctions mathématiques sous-jacentes aux fonctions de telle ou telle fonction du langage X ou Y, etc.








SirGallahad a écrit :



Je ne suis pas d’accord du tout ! Certes le hardware stagne. Par contre niveau software, il y a des évolutions. Quand je vois que la majorité des collègues que j’ai eu on peur de la programmation orienté objet, je pense qu’on peu dire que la formation en France n’est pas encore top a tous les niveaux.





Peut être que mon cas n’est pas classique car je me suis auto formé mais la programmation orienté objet est la depuis au moins 15 ans sur internet. Après si tu gère un gros projet c’est difficile de faire autrement. Je pense pas que la programmation va évoluer un jour ( sauf ia ? ), ça sera toujours en mode tu crée une fonction et cette fonction déclenche une action. Bien souvent à base de math / base de donnée avec des boucles / compteurs et conditions.



Si tu sais gérer un langage objet, les entrées / sorties, conditions et fonctions tu peut gérer très facilement n’importe quel autre langage qui fonctionne de la même manière. Bien souvent c’est qu’une histoire de concaténation.



Recrutement

 





  • Histoire et géographie : 566

  •  Langues régionales : créole 5

  •  Philosophie : 130

  •  Lettres : lettres modernes : 835



     



  • Numérique et sciences informatiques: …30 (bon il y a aussi Mathématiques 1185)




sauf que là je crois comprendre qu’on souhaite des profils différents de ceux qu’on trouve aujourd’hui, à savoir des profs qui enseignent très bien les bases théoriques de l’informatique dans les différents domaines (système, réseau, développement…)

C’est pour aller plus loin, et surtout sur les nouvelles technologies en “ cours d’utilisation” (je pense à la virtu, les conteneurs, la sécurité, les langages objets récents…)








skankhunt42 a écrit :



 Après si tu gère un gros projet c’est difficile de faire autrement. Je pense pas que la programmation va évoluer un jour ( sauf ia ? ), ça sera toujours en mode tu crée une fonction et cette fonction déclenche une action. Bien souvent à base de math / base de donnée avec des boucles / compteurs et conditions. 



Il y a 2 domaines dans lesquels la programmation est très différente:

* l’informatique quantique

* la parallélisation



Jamais fait de quantique, juste survolé quelques articles. Pour le parallélisme, j’en ai fait en fortran il y a longtemps et c’était … simple et efficace, car le fortran était couplé à OpenMP (on parle là des années 2000 sur du silicon graphics 64 CPU)



Quand on fait du C de base on devine l’assembleur qui peut être généré derrière. Quand on fait de l’objet on imagine ce qui se fait en C si on génère du C intermédiaire… D’ailleurs les librairies “non objet” à la base comme Win32, GTK , forcent juste à écrire manuellement ce que le langage objet nous cache.









SirGallahad a écrit :



Quand je vois que la majorité des collègues que j’ai eu on peur de la programmation orienté objet, je pense qu’on peu dire que la formation en France n’est pas encore top a tous les niveaux.





Alors que justement, Smalltalk date de 1971, C++ de 1983. Moi-même j’ai fait de la programmation objet à partir de 1991. Ce n’est pas une technologie récente qu’on n’aurait pas encore eu le temps d’aborder.

Si les élèves abordent les concepts fondamentaux de l’informatique plus tôt, alors peut-être qu’ils en auront moins peur plus tard et les aborderont avec plus de sérénité. D’où l’idée d’avoir de vrais profs d’informatique dès le lycée, plutôt que d’avoir de l’informatique enseignée par des profs de maths qui eux-mêmes ne maîtrisent pas les concepts qu’ils essaient d’enseigner.



La programmation orientée objet semble justement être un de ces domaines qui sont passés de mode, non ? (En particulier semblerait il dans le domaine du jeu vidéo, mais d’un autre côté il semblerait que l’orienté objet ne leur a jamais été “correctement” enseigné ?


Il y a déjà du monde qui confond la programmation objet et la programmation évenementielle. Ben oui ils jouent avec Excel donc c’est de l’objet parce qu’on manipule des fenêtres et des boutons (effectivement on peut en faire de l’objet mais pas au premier abord)



Edit : pour dire qu’il faudrait déjà expliquer ces différences.


Dans le domaine du jeu vidéo, je ne sais pas. Mais d’une manière générale, avec la rafale d’évolutions C++11, 14, 17, 20, ça revient au goût du jour et retrouve un peu de hype, je trouve, après pas mal d’années où ça n’évoluait pas.


C’est parce que je suis tombé sur ceci :

https://www.gamedev.net/blogs/entry/2265481-oop-is-dead-long-live-oop/ (en)


c’donc là où part tous les BAC+5 en lettre ou psycho :o








alex.d. a écrit :



Alors que justement, Smalltalk date de 1971, C++ de 1983. Moi-même j’ai fait de la programmation objet à partir de 1991. Ce n’est pas une technologie récente qu’on n’aurait pas encore eu le temps d’aborder.

Si les élèves abordent les concepts fondamentaux de l’informatique plus tôt, alors peut-être qu’ils en auront moins peur plus tard et les aborderont avec plus de sérénité. D’où l’idée d’avoir de vrais profs d’informatique dès le lycée, plutôt que d’avoir de l’informatique enseignée par des profs de maths qui eux-mêmes ne maîtrisent pas les concepts qu’ils essaient d’enseigner.





+1, les concepts comme




  • base de données

  • code binaire

  • langage de programmation/code interprété

  • dépendance/librairies



    Et j’en passe, je les ai appris beaucoup par moi-même et un peu à la Fac (où j’ai eu des cours sur les BDD et un peu de prog pour faire de la statistique).



    Rien que structurer une base, comprendre une table et l’organisation par des clés, mettre des index, ça enlève tout de suite au mythe de “l’informatique c’est magique, lol je fais un excel dans le cloud”.



Ça, ça parle d’ECS, un design pattern… qui est implémenté en C++, donc en objet. Grosso modo, tu fais de la délégation au lieu de faire de l’héritage. Ça a quoi ? Genre, 25 ans ?

 


Les gars, dans l’informatique y’a pas que le code. Alors oui apprendre les bases du C par exemple ca donne une idee du fonctionemment d’un language bas niveau. Apprendre un peu de Html / css (non pas pour savoir comment enlever les paywall et lire son article tranquil) peut faire du bien aussi.



Mais a cote de ca on a aussi l’algorythmie (on arrete pas de parler d’algo pour la gestion des donnees publiques genre calcul d’impots et consorts, ferait pas de mal d’avoir des bases), le reseau local et le fonctionnement d’internet (connaitre la difference entre ipv4 et ipv6 ferait pas de mal), les problematiques de securite et de vie privees (genre qu’est ce qui se cache dans les cookies, les trackers, etc), avoir une ouverture sur les OS autres que windows, apprendre les bases d’un tableur et des bases de donnes



Et la on est que sur la partie soft! Si on passe sur la partie hard, on peut comprendre comment un PC fonctionne, qu’est ce qu’on trouve dans un centre de donnee, faire la difference entre un switch un routeur et un modem, difference entre ordi normal et quantique, etc

 

C’est un sujet tellement vaste qu’on peut tout y mettre! Pour moi c’est un sujet au moins aussi important que les math et la physique. Sans notions d’informatique aujourd’hui, tu es paume et a la ramasse (coucou les vieux). 








Elwyns a écrit :



c’donc là où part tous les BAC+5 en lettre ou psycho :o





Non, il y a là aussi :https://www.pole-emploi.fr



Soit CAPES soit ANPE


Globalement, je suis d’accord avec le fait que, concernant l’informatique, les bases n’ont pas changé.




  • L’algorithmie n’a pas subi d’évolutions fondamentales depuis 1972 et le Prolog (l’autre grande avancée étant la POO, et c’est à peine antérieur). Il y a, certes, les évolutions liées aux architectures quantique et les mutations des paradigmes de conception inhérentes à ces évolutions, mais on est loin de cas pratiques courants. Le multitâche préemptif (et ses implications en terme de priorisation et de gestion des E/S entre processus), c’est les années 80. Il y a bien des designs patterns qui ont été pensés autrement depuis, mais ils ne changent fondamentalement pas les bases de l’algorithmie. Quant à la programmation événementielle, elle naît avec les interfaces graphiques riches, à partir de la seconde partie des années 80.

  • En matière de réseaux, TCP/IP c’est les années 70 ; Ethernet aussi ; UDP les années 80… et les différentes typologies de réseaux n’ont pas évolué depuis des décennies ; la grande évolution, c’est le sans-fil (pour le Wi-Fi, les concepts de base sont relativement simples ; pour les réseaux de données mobiles, ça fait entrer en ligne de compte des mécanismes plus complexes, mais qu’on n’a pas forcément à aborder dans le détail au lycée)

  • En matière de matériel, même si l’intégration de plus en plus de choses au niveau du DIL des processeurs a, visuellement, changé les choses, les principes sont les mêmes (c’est juste plus petit ; il y a effectivement la question de la gestion des multi-cœurs/multithreads, mais les concepts datent des années 80 et les problématiques de parallélisation sont bien antérieures avec la question des clusters).

  • En matière légale, jusqu’à il y a un peu plus d’un an, c’était la LIL de 78 révisée en 91, puis la loi de 2004 intégrant les évolutions de 1995 qui importaient (après, il y a aussi les LOPPSI et la LCEN qui ont joué, mais elles ont plus de 15 ans…).



    Donc, concrètement, les connaissances techniques à enseigner ont, pour les plus récentes, 20 ans. Pour les plus anciennes, 40 ans (voire encore plus).

     

    Là où il y a eu le plus d’évolutions, c’est dans les usages numériques, au niveau des réseaux sociaux (dans leur acception la plus large) en particulier. Mais, pour le coup, ça ne devrait pas faire l’objet d’un enseignement dans le cadre d’une discipline de spécialité, mais d’un enseignement obligatoire pour toutes et tout, relatif aux bonnes pratiques.


Ça existe déjà en partie, cf feu C2i (obligatoire pour la validation d’une Licence), et le nouveau Pix.

(Plus de la moitié des bacheliers poursuivent en Licence.)


Oui, comme le dit le titre, et dans cet article :

“TL;DR: Before you decide that OOP is shit and ECS is great, stop and learn OOD (to know how to use OOP properly) and learn relational (to know how to use ECS properly too).”



Mais autre exemple (il y a 5 mois) :

https://news.ycombinator.com/item?id=20320752

“Ask HN: Why do new(ish) programming languages eschew OOP features?”

“OOP was pure fashion”

(note qu’ils en parlent au passé)



Du coup, j’ai vraiment l’impression qu’on est dans l’histoire des aveugles essayant de décrire un éléphant…


Oui, le B2i, le C2i et les variantes du C2i en fonction des formations sont un début. Mais, en réalité et pour avoir travaillé des deux côtés de la barrière, on n’y aborde pas les choses essentielles (et les questions/réponses de la plateforme nationale étaient parfois simplement fausses d’un point de vue technique).


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