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23andMe face à une dernière bataille : la vente des données génétiques attaquée

Le 12 juin à 10h30

L'entreprise américaine de biotech Regeneron a annoncé avoir rachetée l'entreprise d'analyse génétique il y a tout juste un mois. Mais 23andMe va devoir livrer une dernière bataille juridique : celle de la vente des données génétiques qu'elle a amassées. La justice étasunienne doit encore valider l'acte. Regeneron a acheté 23andMe aux enchères pour 256 millions de dollars.

C'est l'énorme base de données d'échantillons d'ADN qui justifie ce montant. L'entreprise pharmaceutique a précisé qu'elle allait donner la priorité à l'utilisation éthique des données ADN des clients qui ont recouru à 23andMe pour des tests d'ascendance et d'autres services.

Brin. ADN

Mais 28 procureurs généraux étasuniens voient d'un mauvais œil cette vente des données génétiques des clients de 23andMe sans leur consentement. Comme l'indique le New York Times, ils ont porté plainte [PDF] contre l'entreprise et posent « la question de savoir si les débiteurs ont le droit de le vendre et de transférer [le matériel génétique et les données liées] à tout acheteur sans avoir obtenu au préalable le consentement exprès et éclairé de chaque client ».

« Il ne s'agit pas seulement de données, mais de votre ADN. C'est personnel, permanent et profondément privé », rappelle Dan Rayfield, procureur général de l'Oregon cité par le New York Times. « Les gens n'ont pas soumis leurs données personnelles à 23andMe en pensant que leur empreinte génétique serait ensuite vendue au plus offrant », ajoute-t-il.

Sur X, Dan Rayfield partage aussi un guide expliquant aux anciens clients comment demander à 23andMe de supprimer leurs données.

De son côté, l'entreprise a affirmé qu' 1,9 million de personnes, soit 15 % de ses utilisateurs ont demandé la suppression de leurs données génétiques depuis que l'entreprise a annoncé sa faillite, explique TechCrunch. Mais cette démarche passe par une demande des utilisateurs alors que les 28 procureurs généraux étasuniens penchent, au contraire, pour que 23andMe demande le consentement explicite de la vente de leurs données à toutes les personnes concernées.

La justice étasunienne doit se prononcer courant juin sur la vente de 23andMe à Regeneron.

Le 12 juin à 10h30

Commentaires (7)

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Dire que j'ai un ami qui a fait appel à une telle entreprise (je ne sais pas si c'est 23andMe ou une autre), afin de connaître son ascendance...

Le pire est que je l'ai prévenu que cela était interdit en France, pour de bonnes raisons. Et que ça ne lui apporterait rien de bien intéressant, car l'ascendance est trouvée grâce aux échantillons que possède déjà l'entreprise. Donc c'est pas quelque chose de précis.
Et puis, tout simplement : quel intérêt réel si ce n'est "pour le fun" ?

Finalement il a été déçu du manque de précision du résultat... que je lui avais évoqué :fou:

Ce type d'entreprise ne devrait même pas exister. Seuls les corps médical et celui de la Recherche devraient pouvoir faire du profilage ADN. Et sous un contrôle strict.
Trop de dérives sont possibles entre les mains d'entreprises privées, sur des informations qui sont uniques et caractérisent pleinement un individu.
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"Seuls les corps médical et celui de la Recherche devraient pouvoir faire du profilage ADN."

Pas la police ? Rhooo...
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Pardon, j'ai oublié les affaires criminelles également x)
Bien vu !
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@Furanku La France interdit l’analyse ADN et c'est une hypocrisie qui conduit à recourir des entreprises étrangères comme 23andMe ou MyHéritage. Des personnes conçues grace à des dons de gamètes sont en recherche de leur ascendant biologique pour leur permettre de construire leur identité ainsi que pour des besoins psychologiques, sociaux et surtout médicaux. j'ai eu recours à MyHeritage car j'ai été donneur de gamètes il y plusieurs décennies et à l'époque je n'ai pas eu conscience des problèmes que cela allait engendrer. Les équipes médicales des CECOS et les gynécologues n'avaient pas plus conscience de ces futurs problèmes et pour certains s'en foutaient complètement (pognon). Aujourd'hui les dons ne sont plus anonymes mais il reste que par le refus de la France d'autoriser les analyses ADN sur son territoire est de l'incompétence comme il y a quelques décennies de dire que les dons étaient anonymes
Ne pas dire que ça sert à rien puisque une personne conçues grace à mon don a pu me retrouver ce qui nous a permis d'échanger sur mon état de santé que je lui avais transmis

https://www.cnil.fr/fr/tests-genetiques-pourquoi-et-comment-demander-leffacement-de-vos-donnees-23andMe
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Tu sembles un peu tout mélanger là. Tu évoques une situation qui n'a pas grand chose à voir avec ce que l'article évoque, et ce dont j'évoque.

La situation en France peut être critiquée pour les raisons que tu évoques, et mérite que l'on en débatte. Surtout quand un donneur a des antécédents médicaux. Et ça évolue, même si (trop) timidement.
A contrario j'entends aussi la volonté de conserver un certain anonymat.

Mais là on ne parle pas de cela du tout.
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De quoi parle-t-on ? Données génétiques ? du Fun ? Passer par 23andMe ou MyHéritage pour certains est légitime et en interdisant les tests adn en France, l'état fuit ses responsabilités. Ses services ont proposés la pma sans une réflexion sur les conséquences et encore aujourd'hui refusent de sortir les archives pour répondre aux demandes des donneurs et de celles et ceux conçus avec ces dons nous laissant aux mains de sociétés étrangères. Après oui comme les données personnelles, les données génétiques se retrouvent à être vendues au plus offrant. Et oui vous pouvez nous dire que nous sommes des naïfs, des idiots, des inconscients, des irresponsables, des crétins, etc... mais est-ce uniquement une responsabilité individuelle ? Contrairement à ce que vous écrivez les raisons de l'interdiction en France ne sont pas bonnes. Elles sont lâches car l'état ne propose rien. Il fuit ses responsabilités.
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J'apprécie la double lecture. Nos données personnelles dont constamment perdues, échangées avec des tonnes d'acteurs, fuitées, recoupées et prélevées à notre insue et peu ou prou, tout le monde s'en cogne, mais là c'est l'ADN alors on demande ?

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