Aux États-Unis, dix villes au moins obligent certains détenus à installer une « solution GPS techniquement avancée », Guardian, téléchargée jusqu'à 50 000 fois, lorsqu'ils sont libérés en conditionnelle.
Une longue enquête de Gizmodo narre les déboires, voire le calvaire, vécus par certains d'entre eux, « au point de les terroriser psychologiquement autant que les mettre en danger de retourner en prison ».
Lancée en 2015, elle est commercialisée (90 dollars par mois à la charge du détenu) comme un outil censé réduire les coûts et profiter de la technologie de suivi existante dans les smartphones pour une libération conditionnelle plus transparente et plus pratique.
Les utilisateurs sont invités à lire une série aléatoire de chiffres dans l'application. Guardian analyse ensuite cet enregistrement à l'aide d'une combinaison de données de géolocalisation et de reconnaissance vocale ou faciale.
Une des détenues interrogées par Gizmodo raconte comment elle en est arrivée à supplier son agent de supervision de lui installer un bracelet électronique à la place : en pleine nuit, toutes les demi-heures, l'application déclenchait en effet l'alarme d'avertissement censée intervenir lorsque le détenu n'était pas chez lui.
Devant lui permettre, dans certaines conditions, de sortir de chez elle, elle en était paradoxalement arrivée à ne plus sortir du tout. « Guardian m'a coûté mon travail », explique une autre personne à qui l'application demandait de s'enregistrer plus de dix fois par heure. « La nuit, je ne pouvais pas dormir, puis au travail, je devais répondre à l'application tout le temps. » Or, dans la moitié des cas, elle ne reconnaissait pas exactement son visage ou sa voix.
Les détenus interrogés par Gizmodo expliquent que l'outil est défectueux au point d'être inutilisable, à force de signaler leurs emplacements de manière erronée, de ne pas reconnaître les données biométriques sur lesquelles elle s'appuie et de leur demander de s'enregistrer si souvent que cela rend la vie quotidienne presque impossible.
Presque tous les avis au sujet de Guardian sur le Google Play Store sont négatifs. Les experts en sécurité à qui Gizmodo a demandé de l'examiner ont qualifié son code, prototypé en 60 jours par une société disposant notamment d'une équipe d'ingénieurs au Pakistan, de « bâclé » et « irresponsable ».
De plus, elle serait susceptible de pouvoir enregistrer et stocker des fichiers audio à partir du microphone de l'appareil. Ce, à l'insu de ses utilisateurs.
Commentaires (25)
#1
A quand l’envoi en taule des concepteurs de l’appli et des commanditaires?
C’est monstrueux, je ne savais même pas que c’était possible, le GPS ne fonctionne pas ou quoi? Réveiller les gens la nuit? Faire payer 90$/mois pour cette daube?
C’est pas compréhensible pour mon petit cerveau de français…
#2
Et y a pas un avocat aux US capable de défoncer le truc ?
#3
90$/mois pour cet incroyable service, wow !
Je n’avais jamais pensé à pratiquer l’extorsion sur les condamnés.
Ce en les torturant, au passage quel génie " />
La batterie et les pinces croco font presque envie à côté…
#4
Hmmmm, ça donne envie de l’utiliser pour vérifer que les malades du Covid19 restent bien cloîtrés chez eux.
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Les villes font déjà payer cher le bracelet électronique aux prévenus et aux condamnés, ce n’est que la suite logique.
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J’attendais le premier commentaire du genre, bien timide le «après tout il l’ont bien mérité tout de même» " />
Pour le coup du meilleur confort, tu repasseras.
Il y a très souvent un écart entre le «principe voulu» au départ et sa réelle finalité.
#9
en pleine nuit, toutes les demi-heures, l’application déclenchait en
effet l’alarme d’avertissement censée intervenir lorsque le détenu
n’était pas chez lui.
La privation de sommeil de sommeil peut être qualifiée de torture. Mais est-ce étonnant de la part du locataire de Guantanamo ?
Quant au prix de l’appli… Le capitalisme poussé à l’extrême : obligé de payer son propre bourreau. Comme quand la Chine envoie à la famille la facture de la balle qui a tué l’exécuté.
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Ils n’avaient qu’à bien se conduire et etudier a l’ecole.
Personne ne les a forcé a devenir des criminels. Plus que la technologie qui fait economiser du temps et de l’argent a la communauté des honnetes gens, c’est leur comportement qu’il faudrait blâmer.
Ils veulent pas des bisous, en plus ?
#12
par une société disposant notamment d’une équipe d’ingénieurs au Pakistan
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Ok, ça deconne dans certains cas. Comme souvent.
Et dans l’immense majorité des cas ? Confort accru ou pas ?
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Pour quelle raison mettraient-ils des commentaires négatifs si ça fonctionne et leur facilite la vie par rapport à un bracelet électronique ?
Si tu veux des avis plus objectifs, il y a les experts en sécurité de l’article qui qualifient le code de “bâclé” et “d’irresponsable”. Tu peux aussi lire l’article original de Gizmodo.
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Si tu regardes la date des avis sur le Play Store ils sont tous séparés de plusieurs mois et des avis négatifs évoquant les mêmes problèmes que ceux mentionnés dans l’article sont apparus dès 2017, il est fort probable que ce soit des vrais avis d’utilisateurs
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Oui :https://play.google.com/store/apps/details?id=com.telmate.prod&hl=en_US
Au lieu de faire le malin tu aurais pu regarder toi même, c’est dans le très bon article de Gizmodo.
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Ça serait bien de mettre un bracelet à trump qui déclencherait une sirène et lui enverrait une bonne décharge électrique à chaque fois qu’il dit une connerie, ça le calmerait peut-être un peu… " />
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On n’a pas encore de batterie déplaçable assez puissante vu le rythme, ou alors faut un raccordement secteur…
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