antiX 23 : prise en main d’une distribution poids plume
Tu sais ce qu'il te dit le cassis ?
Le 06 septembre 2023 à 06h30
10 min
Logiciel
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La distribution Linux antiX revient dans une mouture 23. Elle profite du passage à Debian 12 (Bookworm) pour une vaste modernisation de sa base. Les petites configurations restent cependant sa cible principale, et elle se montre toujours d’une étonnante légèreté.
Début août, nous évoquions la sortie de MX Linux 23, qui était née de la coopération/fusion de deux projets, antiX et MEPIS. La seconde a disparu, mais la première est toujours là, profitant d’un développement actif et de nouvelles moutures régulièrement. Basée sur Debian, elle a constitué la base de travail de MX Linux toutes ces années, mais garde une existence propre depuis sa création en 2007.
Si MX Linux était déjà remarquable pour sa légèreté (1 Go de mémoire demandé, 8,5 Go d’empreinte disque), antiX est pour sa part clairement destiné à du vieux matériel. De là lui vient d’ailleurs son nom. Rien n’empêche bien sûr de s’en servir sur du matériel plus récent, la bascule vers Debian 12 accentue d’ailleurs cette utilisation.
Une installation très rapide, de nombreuses variantes
On commence comme d’habitude avec une image ISO que l’on récupère depuis le site officiel. antiX est proposé en quatre variantes : full, base, core et net, de la plus complète à la plus légère. Les deux premières seulement proposent des environnements graphiques, la dernière ne disposant même pas du serveur graphique X.
Dans le cadre d’un essai, nous vous conseillons la version full, dont l’image ISO pèse 1,7 Go. Quatre environnements graphiques y sont présents : IceWM (par défaut), fluxbox, jwm et herbstluftwm. Précisons également que la distribution ne se sert pas de systemd et peut être téléchargée en deux versions, l’une avec sysVinit, l’autre avec runit. À moins de savoir ce que vous faites, il est recommandé de prendre une version sysVinit. La distribution étant disponible en versions 32 et 64 bits, il faut donc faire son choix entre 16 variations. Dans notre cas, nous avons sélectionné « antiX-23-Full 64bit » dans la partie sysVinit.
À noter que si des versions 32 bits sont toujours proposées, l’équipe de développement prévient que nombre d’applications ne sont plus aujourd’hui disponibles pour cette architecture. La mouture 64 bits est clairement mise en avant pour les ordinateurs « construits au cours des dix dernières années », représentant une grande majorité du parc disponible.
De son côté, l’installation est l’une des plus rapides que nous ayons vues, par le temps comme par l’expérience utilisateur. La copie des fichiers commence en effet au bout de deux questions. L’installateur se contente du minimum d’informations vitales pour finir ses opérations, avec choix de la disposition du clavier, de la langue, de la partition et la création du compte utilisateur.
La distribution se présente sous forme d’un Live CD et permet de s’en servir un peu avant de lancer l’installation proprement dite. Étonnamment, antiX n’a pas détecté qu’il s’agissait d’une configuration française et a affiché toute l’interface – installation comprise – en anglais. De manière générale, la traduction ne fait pas partie des points forts du système.
Petit tour du propriétaire
Si vous avez l’habitude d’Ubuntu ou même de distributions ayant fait de l'expérience utilisateur une marque de fabrique, antiX risque de vous faire lever un sourcil. L’ensemble ne brille pas par son esthétique et la distribution présente un vrai côté « old school », qui n’est d’ailleurs pas que graphique. La manière dont se manipule le système pourra sembler particulière aux personnes ne connaissant que les distributions les plus connues.
L’organisation générale est cependant connue : une barre des tâches, un menu général de type « Démarrer », un systray avec quelques indicateurs classiques (comme le réseau et l’heure) et quelques icônes sur le bureau. On s’aperçoit cependant vite de certaines différences. Par exemple, le clic droit sur le bureau ouvre un menu proposant une foule de possibilités, par exemple l’ouverture du terminal ou du gestionnaire de fichiers, la liste complète des applications, l’accès aux fichiers récemment utilisés, les paramètres ou encore le menu de déconnexion. Il y a à boire et à manger, mais on se prend à apprécier d’avoir tout à portée d’un clic.
Précisons également que le menu Personal augmente encore l’intérêt de ce menu. On y trouve un éditeur qui permet de configurer ce sous-menu, dans lequel on va pouvoir épingler tout ce que l’on souhaite. Une personnalisation qui peut vite faire la différence.
L’une des particularités d’antiX est aussi d’afficher une surveillance constante des signes vitaux de la machine (via Conky). À droite de l’écran, on trouvera donc une série d’informations techniques telles que la définition de l’écran, le DPI, la charge du processeur, sa fréquence, la quantité de mémoire consommée ainsi que l’empreinte sur le stockage.
Une matière brute à modeler
Ce côté « old school » pourrait faire passer antiX pour une distribution minimaliste. Elle l’est, d’une certaine manière, mais de la même façon que le clic droit sur le bureau révèle de nombreux éléments, il ne faudrait pas penser qu’antiX se limite à ce que l’on voit.
La distribution est fournie avec bon nombre d’applications. On retrouve ainsi Firefox 102 ESR ou Seamonkey 2.53.17 pour la navigation web (une présence assez rare pour la souligner). Claws Mail 4.11 s’occupe des courriels, LibreOffice 7.5.5 est là pour la bureautique, XMMS pour l’audio, Celluloid et MPV pour la lecture vidéo, la visionneuse Qpdfview, etc.
Puisque le système est maintenant basé sur Debian 12, tous les composants ont reçu une mise à jour significative. Le noyau Linux est en version 6.1.42 et il est accompagné de changements récents que l’on a pu voir dans d’autres distributions, comme la présence du duo PipeWire/WirePlumber pour la gestion de l’audio, en lieu et place de l’ancien PulseAudio.
Attention cependant, la présence des composants dépend de l’édition sélectionnée. En « full » bien sûr, tout est là. En édition « base », Firefox est remplacé par Seamonkey, et Pipewire et WirePlumber disparaissent, tandis qu’ALSA apparaît. Chaque variante a une identité propre qui ne consiste pas seulement à enlever des applications et supprimer des composants.
antiX propose également de nombreux outils de personnalisation. La distribution intègre par exemple une très longue liste de thèmes. On peut y accéder d’ailleurs via le fameux clic droit sur le bureau et en se rendant dans Paramètres > Thèmes. En bas de la liste, une ligne « Thème par défaut » permet de revenir à l’apparence de base.
L’environnement par défaut d’antiX est un mélange entre zzzFM et IceWM. De ce dernier, antiX 23 reprend le Control Centre. Ce dernier présente une apparence particulièrement « brute de décoffrage » et dépouillée. Il est cependant efficace, avec des rubriques clairement identifiées et un accès à de nombreux réglages, d’éléments simples comme le fond d’écran à des paramètres plus poussés, comme ceux du réseau ou la gestion des pilotes. À noter qu’une fonction spéciale est présente pour les configurations intégrant un GPU NVIDIA, souvent source de difficultés pour en exploiter l’accélération matérielle.
Ce centre de contrôle contient aussi de très nombreux outils, dont certains peuvent rendre bien des services. On trouve par exemple une fonction dédiée à la réparation du boot, un installateur de paquets, un assistant réseau ou encore un panneau pour gérer simplement les comptes utilisateurs.
Un mot sur les performances
antiX est une distribution redoutablement rapide et légère. C’est bien la promesse de la distribution, mais il ne s’agit pas de paroles en l’air. À froid, avec la session par défaut et sans applications ouvertes, le système ne consomme que 363 Mo de mémoire vive. C’est extrêmement peu.
À titre d’information, la configuration minimale est d’à peine 256 Mo de RAM. En espace disque, tout dépend de la variante choisie : au moins 5 Go pour full, 3,5 Go pour base, tandis que Core peut se contenter de 1 Go.
Après une installation déjà rapide, le système démarre et s’éteint très rapidement. Même chose pour les applications, d’autant que l’on peut constater d’un coup d’œil ce que fait le système et les ressources consommées en regardant les informations renvoyées par Conky à droite du bureau.
Pour information, nous avons installé le système dans une machine virtuelle limitée à 4 Go de RAM et un seul cœur, sur la base d’un Ryzen 5 5600X. Un type de processeur pas nécessairement visé par antiX, il faut le reconnaître. Mais même ainsi, antiX est de loin l’une des distributions les plus réactives que nous ayons prises en main.
Pas pour tout le monde, mais redoutablement efficace
antiX est une distribution particulière. Le système, « fièrement antifasciste », peut présenter un visage minimaliste, vieillot, voire peu amical ou même franchement repoussant, selon qui l’utilise.
Mais le système a d’indéniables qualités. Les promesses sur la consommation de ressources et les performances sont clairement tenues : antiX est une distribution très légère et tous les choix de développement vont dans ce sens. Il n’y a pas de Wayland, pas plus que de gestionnaires de paquets plus récents, mais particulièrement voraces en espace disque, comme Snap ou Flatpak. Aucun environnement de bureau beaucoup plus grand public, comme Gnome ou KDE, n’est présent non plus. Même Xfce est absent, alors qu’il est pourtant proposé comme alternative légère dans nombre de distributions.
En fait, loin d’être anémique, on pourrait presque reprocher à antiX de proposer « trop » de choix. Le système est une matière à manipuler ses goûts, le degré de personnalisation possible étant très poussé, ne serait-ce que sur l’apparence ou à travers le menu Personal du clic. Pour chaque type d’application, on a souvent plusieurs alternatives. C’est d’ailleurs un étrange constat si l’on considère qu’antiX est l’une des distributions les plus légères qui existe. Et contrairement à d’autres distributions orientées vers la légèreté, la plupart de ces composants, applications et outils sont utilisables tels quels.
Une profusion qui peut presque lui donner un air « anarchique » et il faut effectivement un peu de temps pour débroussailler tout ça. Mais sur du vieux matériel – son cœur de cible – ou sur une configuration plus récente, antiX vaut une session d’essai.
antiX 23 : prise en main d’une distribution poids plume
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Une installation très rapide, de nombreuses variantes
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Petit tour du propriétaire
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Une matière brute à modeler
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Un mot sur les performances
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Pas pour tout le monde, mais redoutablement efficace
Commentaires (48)
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Abonnez-vousLe 06/09/2023 à 07h16
C’est peut-être une réelle volonté de leur part en se définissant comme « fièrement antifasciste »
Le 06/09/2023 à 07h55
Très intéressant, je ne connaissait pas cette distribution, merci !
Il me reste quelques machines en 32 bits dont des espèce de “NUC” muni de Vortex86 (!) et de carte flash de 4Go que j’utilisais pour de l’automatisation , un peu comme des raspberry pi…
A tenter :-)
Le 06/09/2023 à 08h02
Mince!!! le coup de vieux que j’ai prit!!
Merci pour cet article!
Le 06/09/2023 à 08h05
basé sur debian ? avec un init5 ? me semblais que c’était Devuan (fork conçu à l’adoption de systemd par debian pour conserver init5).
me semblais pas que debian avait garder ce support du coup.
Le 06/09/2023 à 15h11
on a toujours init5 dans les paquets debian, il n’est juste pas installé par défaut.
voir: https://wiki.albirew.fr/debian_without_shitstemd (oui, j’ai une dent contre systemd )
Le 07/09/2023 à 07h17
ça m’intéresse de savoir pourquoi tu as une dent contre systemd !
Le 10/09/2023 à 00h31
systemctl show serviceQuiExistePas
après, j’avoue que je suis assez C’EtaitMieuxAvant avec systemd, me faut bien une source de râlage
Le 11/09/2023 à 06h12
merci de ton retour :)
perso ce qui me dérange le plus c’est que ça te fait un SPOF de dingue.
Le reste je m’en accommode largement au vu de tout ce que ça me simplifie :)
Le 11/09/2023 à 20h42
Il est possible de lire les logs pour du post-mortem sans aucun souci. As tu lu la documentation de journalctl : https://man.archlinux.org/man/journalctl.1#SOURCE_OPTIONS ?
Aucun problème ici : LoadState=not-found
Clairement pas obligatoire, je n’utilise pas systemd-networkd, ni systemd-resolved
Question de point de vu :-) Et tu n’es absolument pas obligé d’utiliser tous les services. Les services sont relativement indépendant.
Souvent l’implémentation de systemd (pas forcément dès la première version) est bien meilleur que des vielles implémentation réalisées par des projets dédiés (ce qui est bien triste).
La base de code de systemd est bien plus clean (et bien plus maintenable) que la plus pars des projets qu’il remplace (souvent car codé avec des très vielles règles de codage, et difficilement changeable pour des questions de compatibilité). Mais oui il arrive que systemd, comme tout projet possède des failles critiques (mais qui sont rapidement corrigé)
Systemd apporte tellement plus de sécurité, de facilité d’écriture d’un service (On en parle des copier-coller de script bash, souvent buggué, horrible à lire et bricolé afin de lancer un service correctement). Avant tous les services étaient exécutés avec bien trop de droit, maintenant ces services sont dans des cgroup avec des droits très réduits, avec un contrôle très fin de ce que peut faire ce service (pour les distributions qui n’ont pas fait un portage à l’arrache vers systemd, …). Par exemple Arch Linux et Fedora ont fait un très bon travail.
Le 06/09/2023 à 08h41
Ahhhh j’espérais bien
Le 06/09/2023 à 08h49
Et en plus, il en est fier!
Ca date de 87…
Le 06/09/2023 à 09h11
D’où vient le nom de la distro ? Parce qu’elle a beau s’appeler antiX, elle boote quand même par défaut sous X11.
Le 06/09/2023 à 13h58
L’article dit
C’est p’têt juste un jeu de mot sur antiques (antiquités, en anglais) ? Prononcé par Google Trad ça à l’air de coller.
Le 06/09/2023 à 10h21
C’est marqué sur leur site web : “Proudly anti-fascist “antiX Magic” in an environment suitable for old and new computers.”
Le 06/09/2023 à 10h35
Ah. Je ne suis pas bien sûr de visualiser ce qu’est une distro antifaciste par rapport à une distro normale.
Le 06/09/2023 à 10h47
C’est non seulement antifasciste mais également anticapitaliste (cf. La signature des articles du site). Il y a probablement d’autres anti- à retrouver dans la documentation.
Une distribution à découvrir comme celle de la Corée du Nord mais je ne recommanderais pas de l’utiliser en production…
Le 06/09/2023 à 11h20
T’as pas suivi l’histoire, on dirait. Avant elle s’appelait en antiTweeter par ce qu’elle était contre les fascistes mais depuis que c’est devenu X, elle a du s’adapter
Le 06/09/2023 à 12h37
Je taperai pas : j’ai eu la même question et la même réponse …
Par contre, si l’idée d’une distro minimaliste est tentante, je ne l’installerai pas rien que par le positionnement “intellectuel” de ses concepteurs !
On sait qu’il est parfois facile d’ajouter des trappes dans un code source ouvert : l’ouverture du code ne fait que faciliter la découverte des failles, mais ne garantit pas qu’il n’y aura pas d’ajout volontaire pendant un temps.
Ici, le concepteur engagé peut avoir la volonté de piéger d’éventuels utilisateurs opposants, tout en employant l’argument d’ouverture du code pour montrer un semblant de bonne foi (et mieux les piéger, ou surveiller ses propres amis de rester dans le droit chemin).
Sans compter que des opposants hacktivistes pourraient vouloir nuire et saloper les travaux des concepteurs à la source : en employant “cette” distro on aurait plus de chances de télécharger une chtouille qu’avec une autre distro.
Rien que parce que cette distribution soutient une cause non technique/informatique (et ici je ne juge pas la cause, mais le fait qu’il y ait une cause) : pas trop fiable que cette distro.
C’est la porte à tout et n’importe quoi le principe de “cause distro” : on perd en Universalité (avec un très grand U) de la technique informatique, de la beauté de la chose, de l’amour de la belle ouvrage qui a tant inspiré l’esprit du logiciel libre.
Aujourd’hui c’est la “AntiFa” qui se veut de sa bonne morale, demain sortira la “Fa” en réponse, après-demain la distro Religieuse (ici je ne pense à aucune religion en particulier) et dans 6 mois sera déclarée la distroreligionwar qui foutra le bordel dans le monde entier.
Dommage
Le 06/09/2023 à 13h40
Le 06/09/2023 à 11h25
Moi non plus. Mais s’ils le disent…
Le 06/09/2023 à 12h51
Le 06/09/2023 à 12h54
Cela existe/existait :
https://ubuntuce.com/
https://www.makeuseof.com/tag/the-most-interesting-religious-distros-for-linux/
Wikipedia
Je ne dis pas qu’elles étaient prédicatrices ou sectaires.
Maintenant, pour plus problématique, voir la quatrième distro révélée ici:
https://www.makeuseof.com/tag/4-strange-disturbing-linux-distros-installing/
Le 06/09/2023 à 14h27
Pourquoi te contenter d’une simple distro quand tu peux faire un OS entier ?
Next INpact
Le 07/09/2023 à 00h21
Juste pour info : si des OS tels que celui-ci se déclarent avant tout “Libres”, ce n’est pas un vain mot : cela veut dire aussi : liberté d’opinion et d’expression, et liberté de choix.
Il y a une énorme confusion dans le grand public entre le concept de Liberté, et celui de “neutralité” (complètement illusoire selon moi). L’un ne veut pas dire l’autre, et vice versa.
Derrière Gnu/Linux en général, soit la base à partir de laquelle toutes ces distris sont fondées, il y a des concepts techniques certes, mais surtout des idées. Et si l’on ne comprends pas ces idées, autant alors ne pas / plus utiliser de logiciels Libres, et rester à 100% dans le jardin - bien gardé, bien policé - des logiciels privatifs.
Le 07/09/2023 à 11h12
On peut souhaiter conduire une voiture sans que des opinions politiques ou religieuses soient inscrites dessus. Le garagiste peut avoir des opinions totalement opposées et la réparer sans se poser de questions.
On peut également avoir des idées sur ce qu’est une bonne voiture (réparable, sans dépendance à des pièces du constructeur impossible à remplacer, etc.). Cela n’a rien à voir avec les opinions politiques ou religieuses précédentes.
Si tu penses que c’est lié, je serais curieux de savoir quelles opinions politiques ou religieuses sont intrinsèquement liées ou opposées au logiciel libre. Même le capitalisme (vive le profit privé) peut trouver son intérêt dans le logiciel libre.
Le 07/09/2023 à 11h33
Pourquoi devrais-t-on empêcher le développeur d’une distri Libre de dire ce qu’il a envie de dire, à partir du moment où ce n’est pas en désaccord avec la loi ? Au nom de quoi ?
Pour ce qui est des idées : Gnu-Linux, sous l’influence de ses fondateurs notamment Richard Stallman, a toujours été basé sur le “copyleft”, sur le libre accès aux sources, et enfin la possibilité de modifier le code à sa guise, idées qui vont à l’encontre du concept même de capitalisme.
Les gens qui se réclament du “Libre” (et non plus de l’open source, concept qui peut être mis à toutes les sauces et interprété n’importe comment) ont à coeur l’idée de (comme dit plus haut) Liberté de choix, de Liberté d’accès aux sources pour savoir de quoi et comment les choses sont faites, de Liberté d’expression… et de Liberté tout court.
Notions qui ne sont pas compatible avec l’idée d’un Store d’applications, ou d’un OS qui tenterait d’enfermer ses utilisateurs dans un seul type de matériel bien défini.
Le 07/09/2023 à 13h03
Ah dommage, je ne pourrais l’installer alors. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été traité de fasciste, la dernière étant en indiquant que la gauche devrait revenir à la notion de classe quitte à l’étendre car elle fait le jeu des riches par son positionnement actuel limité aux individualités qui favorise la division.
Tant pis, je vais voir ailleurs.
Le 07/09/2023 à 13h48
Je dois être fasciste alors aussi.
Il est évident qu’il faut revenir à une grille de lecture marxiste de la société.
Le 07/09/2023 à 13h47
Les caractéristiques d’une bonne voiture que tu énonces expriment une opinion politique.
Le capitalisme fait feu de tout bois, tant que ça rapporte. C’est (hélas) sa grande force.
Le 07/09/2023 à 15h22
L’idée derrière toutes ces remarques de mes voisins au-dessus m’effraie un peu : faudrait-il, comme dit plus haut, que le gars se censure, juste pour plaire à tout le monde ? C’est ridicule !
C’est sa distri, son site, qu’il développe sur une base bénévole, donc il fait bien ce qu’il veut, comme il veut, et à partir du moment où il n’enfreint ni lois ni règlements personne ne devrait rien avoir à y redire.
Le 07/09/2023 à 18h03
Tu me sembles confondre les concepts d’auto-modération, de prudence, de respect de l’autre et de neutralité, avec celui de la censure.
La modération vient de soi.
La censure vient des autres.
C’est par exemple à mes yeux, avec ce type de confusion que nous risquons dans un an : à la fois interdire à une nation d’être représentée aux Jeux Olympiques et imposer les préceptes d’une religion plutôt que d’autres tout en baffouant ces deux principes fondateurs et sacrés qui sont à la base des JO (“sacré” pas au sens religieux) que sont la neutralité derrière les anneaux olympiques (symbole universel de tous les continents de l’humanité) et le dépassement de soi pour seule rivalité (face au chronomètre notamment).
Au jeux olympiques antiques l’uniforme des concurrents n’était rien d’autre que le plus simple appareil : difficile d’avoir des chances plus égales de prouver sa valeur.
En ne dévoilant pas une opinion lors d’un exercice ou d’une performance par exemple “informatique”, en la gardant pour soi, on a la garantie de ne soumettre que sa seule performance à ses pairs.
Faudrait-il pour le bien de l’humanité qu’un algorithme ne soit accepté que selon le jugement de moralité de son concepteur ?
La moralité varie selon le temps et les moeurs du moment : on a vu le temps que la vérité de Galilée à mis à éclater. Exemple un peu sulfureux : si ReiserFS avait pu évoluer sans l’influence qu’il a subit de l’acte hodieux de son inventeur, peut-être qu’il ne serait pas obsolète aujourd’hui tant il était prometteur. Certains ont voulu éjecter ReiserFS de leur distribution rien qu’à cause de la personne de son concepteur, pas car ce système de fichier était techniquement mauvais : le choix d’éjecter ReiserFS me rend dubitatif. Parce qu’un inventeur est mauvais, l’invention est mauvaise : une chance qu’on n’a pas fait le procès de l’inventeur de la roue ! La roue est neutre et sans “péché”, même quand un conducteur ivre roule sur un passant.
Quand à considérer que la liberté du logiciel et l’accès totalement libre va à l’encontre du concept même de capitalisme, je ne partage pas totalement ton point de vue !
La monétisation d’un travail non rémunéré n’est-elle pas financièrement plus optimale qu’un paiement à bas coût ou qu’un bon dumping social ?
Le travail gratuit : motivé d’amour et d’eau fraîche (joke hein).
Sur une partie de la notion de logiciel libre, j’y vois au contraire le paroxysme du capitalisme !
Le 07/09/2023 à 20h15
mais de quelle religion tu parles ? O.o
maintenant, le souci, c’est que dans ton exemple ce qui ne colle pas c’est qu’être anar, toto, antifa, ce n’est pas spécialement sale ? ça n’a rien d’illégal ni de néfaste ? Hans Reiser a tué sa femme, Michel l’antifa pense (et agit contre) des gens qui se pensent voués à dominer tout ceux qui ne leur ressemblent pas ; Michel l’antifa ne tue personne, au pire Michel se bagarre à la fin de manifs avec des types qui font des blagues de type “eh si j’allais cramer une mosquée lol” (voir ici le super documentaire Generation Hate, ou bien une partie conséquente des articles de Streetpress, Mediapart)
De la même façon, je me définis comme anar et antifa, ceci dit je vais pas bouder certains trucs/technos que je trouve cool sur la seule base de mon désaccord politique avec son concepteur ? (déjà j’arrive moyen à me sevrer de VS Code alors !!) Faut pas être si tendu les gens, tout va bien, c’est pas “j’aime manger des enfants” le sous-titre de la distro ;)
Le 08/09/2023 à 08h10
Justement tous les deux !
C’est exactement le type de débat que mon droit est de ne pas vouloir entendre lorsque je discute de ma passion de clic-mulot.
L’un cherche absolument à dériver sur une opinion politique (assuré de sa bonne moralité il semble), l’autre (à qui j’avoue avoir tendu la perche en faisant exprès de ne pas citer le crime de la personne en sujet) est exactement dans le point que je défend : on ne juge plus la conception sur ce qu’elle est mais selon le jugement de son concepteur.
Et cela : c’est immoral.
C’est s’empêcher de rouler au risque que l’inventeur de la roue était un pervers (présumé).
Alors je vous laisse vos 3.000 € contre l’honnêteté intellectuelle de laisser votre voiture au garage.
C’est avec ce type de jugements que l’on reproche aux dieux d’avoir inventé la connerie de l’humanité. Ett bien non : l’homme est né con, il est con.
Le 08/09/2023 à 10h51
je redemande : de quelle religion tu parles ?
ensuite, tu oublies un simple fait : un inventeur unique n’existe pas dans 99% des cas, t’as toujours un paquet de personnes qui avaient la même idée au même moment. Ce qui compte, c’est celui qu’on retient :)
donc, il n’y a pas une roue mais des roues, ce qui donne la possibilité de choisir. Au mieux, il y a une roue qui roule 50% plus vite, allez ; et du coup ça devient un choix totalement personnel mais qui en dit beaucoup sur toi, de choisir que pour gratter 50% de temps, tu vas acheter la roue d’un assassin.
Le 08/09/2023 à 12h34
Nota pour plus tard : il est interdit de construire une ambulance avec les roues rondes inventées par un assassin, quand bien même l’ambulance roulerait-elle plus vite qu’avec des roues carrées et permettrait de sauver plus de vies.
Du coup, oui : un choix de base nous sépare.
He non ! Je ne veux citer absolument aucune religion !
Je veux garder neutralité en continuité de l’esprit de neutralité des JO.
Pourquoi ?
Car ce qui concerne une religion aujourd’hui, pourrait concerner une autre religion ou conviction philosophique demain.
Ceci dit me vient une idée de base dans cette culture geek que nous partageons tous un peu ici.
“Imitation Game”
Il est basé sur un cas vrai.
Dans ce film, le génie de l’inventeur, et de fait son invention, sont justement rejetés pour des raisons de bonne moralité et de bonne moeurs.
Comme je ne citerai aucune religion, je ne citerai pas non plus quelles moeurs !
Mais la morale du film peut servir de complément à mon point de vue : c’est une erreur de condamner l’invention du fait de la personnalité de l’inventeur.
Le 08/09/2023 à 21h05
dommage, on parle ici à la base d’une distribution linux, et ensuite d’un système de fichier. C’est rare de sauver des gens avec ça… ceci dit, avec des exemples réels, et pas une roue imaginaire, on tombe sur des cas moralement plus clairs : exemple : faut-il s’intéresser aux résultats des expériences menées dans les camps par les nazis ?
ceci dit, cette discussion ne mène nulle part dans la mesure où tu fais exprès de considérer les cas les plus tirés par les cheveux plutôt que de regarder des exemples pratiques et simples :)
à ça, je dirais que je ne pensais pas à toi particulièrement, mais que je tenais à embrasser l’ensemble du spectre. J’aime beaucoup la nuance mais je doute de son efficacité face aux gants coqués des fascistes :) d’autant plus quand la justice rate deux occasions de les condamner à la suite (Angers / Paris)
Le 09/09/2023 à 08h36
Et c’est bien pour cela que je ne voulais par exemple te citer aucun nom de religiion.
A la base nous parlons d’une distribution Linux et je soutiens que l’outil informatique est neutre par essence et il vaut mieux qu’il le reste.
Quand à ta remarque sur les expériences en camps …
Rassures-toi, nous partageons bien le même dégout.
Cependant, loin de moi d’employer le mot “détail” par trop sulfureux, permet moi de te dire que ton exemple me semble insuffisant. Ce qui me gêne avec la “bonne morale” de certains, c’est justement qu’ils ne se concentrent que ce sur quoi cette dite “bonne morale” les a conditionné à penser (en l’occurence dans ton exemple : les nazis). Cela lave un peu du discours ce qu’ont fait japonais, turcs, russes, américains et j’en oublie, en leur propres temps et du coup : n’embrasse pas toute l’ampleur de l’horreur.
Par exemple, googlon “essais camps de prisonniers américains” (idem avec d’autres nations) : https : // www . ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9585612
Il y a bien loin que l’homme est le cobaye de l’homme.
Pour avoir commis des horreurs d’ordre similaire, l’homme réputé sulfureux sera honnis à jamais et l’homme réputé de bonne morale n’est pas inquiété par la postérité : ne conviendrait-il pas que personne ne soit oublié lors d’une condamnation ?
Seuls certains ont eu ce qu’ils méritaient (et peut-être même, pas assez).
C’est peut-être pour cela qu’on représente Thémis, déesse de la sois-disante justice, avec un bandeau … sur les yeux
Le 07/09/2023 à 18h52
Sa distri n’est pas faite dans un but commercial, et il n’en retire aucun bénéfice. Il ne s’adresse pas à des “clients”, mais à une communauté d’utilisateurs, qui accepte cette déclaration sans sourciller.
Il n’a aucun intérêt à aller dans un sens, ou dans un autre. Cela ne lui rapportera rien de plus, ni de moins.
Si tu me disais “OK, tu cesses de dire que tu es antifasciste (Oh mon gode ! Mais comme c’est choquaaant ! ) …mais je te file trois mille dollars” (ou plus, allez, sois pas radin ! ).
Alors là tu vois, dans cette situation, j’y réfléchirais très sérieusement. Mais tant que tu me files rien, je continuerais moi aussi à affirmer ici même, haut et fort : je suis antifasciste. Nah !
Le 07/09/2023 à 21h33
C’est évident qu’il n’y aura pas de contrôle, qu’est-ce que la personne pourrait mettre ? Un questionnaire ?
Mais je ne vois pas pourquoi j’essaierai un système conçu par une personne qui me hait à coup sûr. J’ai perdu bien trop de temps à parler à ces gens pour comprendre que le mieux à faire au final c’est de les ségréger.
Le 08/09/2023 à 01h25
Personne ne te connais sur le site de cette distribution, ou sur le forum, ou les gens passent plus de temps à parler technique, à s’entraider, qu’à tester l’idéologie des uns ou des autres. Tiens c’est d’ailleurs étrange, j’ai beau chercher, je ne vois pas de topics “idéologiques” dans ce forum.
Peu importe en fait, ce n’est pas parce que tu es ceci ou cela que cela pourrait t’empêcher de télécharger anonymement une distri qui n’a rien - en soi, en tant qu’ensemble de logiciels - de spécialement “antifasciste”. Ce n’est qu’une distri comme les autres, ni plus, ni moins.
Bon ceci dit, à choisir, je préfère un.e anti-fasciste… qu’un.e pro. Le fascisme, si l’on en fait un bilan historique rigoureux, a apporté plus de malheur que le contraire.
Je pense que tu as eu une ou plusieurs expériences négatives sur un réseau social (ou ailleurs), et que tu as tendance à calquer cette expérience négative sur tout et n’importe quoi.
Je déteste personnellement qu’on colle des étiquettes sur les gens sans essayer un minimum de les comprendre, d’analyser les termes qu’ils utilisent et les références / mots-clés - volontaires ou pas - de leur propos.
Suivant les gens / le milieu / le forum / le réseau particulier auquel tu t’adresses, tu n’auras pas (forcément) les mêmes réactions ni les même rejets. Tu devrait essayer à nouveau, dans d’autres lieux et circonstances.
Exemple : Est-ce que je t’ai traité de fasciste a priori, comme ça, sans avoir pris un minimum de temps pour analyser ta ou tes opinion(s) sur des sujets de société, voire politiques ? Certainement pas. Donc tu vois - et là je vais dire une lapalissade, mais elle est particulièrement vraie et appropriée en ce qui te concerne : tout le monde n’est pas pareil.
Le 08/09/2023 à 11h22
Mais, et pardon d’énoncer ici une nouvelle lapalissade, il y a une énOooorme nuance entre dire “Je suis antifasciste” (°°°), ce qui n’est pas, aux dernières nouvelles, un crime, et commettre un meurtre absolument atroce - pour moi injustifiable.
Le seul point commun, je te l’accorde, c’est que dans les deux cas des gens vont avoir des a-priori négatifs sur les créations respectives des personnes concernées, MAIS il faut savoir raison garder et nuancer ses propos.
…
(°°°)
Le 08/09/2023 à 12h44
Trintignant > intéressant autre cas.
Qui coupe la radio quand passe la musique ? Pas moi.
Qui achète les disques ? Pas moi.
Car ce n’est pas l’oeuvre musicale qui véhicule l’acte odieux de l’artiste. Le contenu de l’oeuvre en soi n’est pas illégal sans quoi l’oeuvre aurait été interdite depuis longtemps.
Mais payer pour l’oeuvre, c’est donner de l’argent à l’artiste.
Donc, moi je coupe la pub qui pour partie rémunère l’artiste sur la musique passée.
Ma roue roule mais son inventeur n’amasse pas mousse.
Le 08/09/2023 à 14h25
Quel mur de texte pour un commentaire qui n’en valait pas autant. Je vais être plus clair : ils l’ont cherché et je n’ai plus envie de me fatiguer avec eux de près ou de loin, point. Mon stock de nuance est épuisé quand il s’agit de ces gens.
Ce ne sont pas les distributions Linux qui manquent de toute façon, donc pourquoi s’embêter à en discuter.
Sur ce.
Le 08/09/2023 à 16h01
Avec, en point d’orgue, pour terminer la symphonie sur un final glorieux à la Wagner : “ces gens”.
Voilà. Avec cette dernière note sostenuto, on est promis à un avenir… glorieux. Ni plus, ni moins.
Le 09/09/2023 à 09h55
Mais merci pour l’article.
Que de souvenirs: Conky, Clawsmail et encore pour pousser dans la légèreté il aurait pu virer LibreOffice et mettre Abiword & Gnumeric.
Il a pas finir de maintenir avec plusieurs init.
C’est bien de préciser la consommation mémoire avec la quantité de RAM initiale, l’empreinte est souvent proportionnelle, de mémoire (lol) avec Crunchbang et 2Go de RAM je tournais a 80Mo au repos avec Debian & Openbox, mais c’était en 2014 et des brouettes.
Le 09/09/2023 à 11h25
Juste un ultime commentaire car tu m’as fait sourire avec ta remarque Wagner, première fois que je lis ça donc je ne m’y attendais pas
Au moins je les humanise encore. Ce n’est plus le cas de l’autre côté envers tout ce qui n’est pas à gauche (définition variant selon leurs envies) dont ils appellent parfois à l’élimination physique car ça rendrait le monde « meilleur ».
On m’a dit que Je suis un parasite à éradiquer… J’aurai bien rigolé si on était encore en 2005, mais aujourd’hui avec le radicalisme ambiant j’ai matière à prendre leurs mots au sérieux. Sans compter leurs actions, genre cette vieille news.
Je suis d’accord avec ta conclusion : on est promis à un avenir… glorieux.
Fin d’un débat qui n’aurait jamais dû exister. Ne te fatigues pas à me répondre, j’appuierai sur le filtre si je vois encore ton nom.
Le 09/09/2023 à 13h11
Mouais c’est ça, filtrons, et perpétuons notre pensée binaire régressive, sourde et aveugle, sans la moindre nuance, qui ne mène à rien et qui amalgame tout…
Être contre le fascisme ≠ être un “antifa” (tel que certains le décrivent ici) ou un “black block” ou n’importe quel autre mouvement, association, parti, whatever… qui utilise la violence, sous quelque forme que ce soit.
Il ne faudrait pas confondre “avoir des idées, des opinions” et “être un activiste violent” cela n’a absolument rien a voir, c’est même stupide de faire des amalgames à ce point !
En ce qui concerne MES idées, elles sont totalement pacifiques et non-violentes (et non-encartées), je refuse d’être confondu avec des gens qui glorifient la violence, quelle que soit leur justification ! Je ne suis pas un activiste, je n’ai jamais été violent, et ce n’est pas aujourd’hui, à soixante balais bien tassés, que je vais inaugurer ou valider ce genre de comportement stupide !
Le 09/09/2023 à 16h10
Les seuls qui devraient être autorisés à faire des amalgames, ce sont les dentistes !
(voir mon message ci-dessus, et ne me confondez plus SVP)