Microsoft vient d’annoncer son adhésion à l’Open Invention Network (OIN), signant – théoriquement – la fin des hostilités avec le monde Android notamment.
Dans un billet de blog, Erich Andersen, responsable de la propriété intellectuelle chez l’éditeur, reconnaît que le mouvement peut être « surprenant » : « Ce n’est pas un secret, il y a eu des frictions dans le passé entre Microsoft et la communauté open source sur la question des brevets ».
Et quelles frictions : la firme de Redmond a engrangé des milliards de dollars en faisant craindre des procès pour violation de brevets à de nombreux constructeurs, y compris Samsung. Les sociétés préféraient négocier à l’amiable, permettant au passage à Microsoft de diffuser ses propres applications sur un plus grand nombre d’appareils.
L’arrivée de Microsoft dans l’OIN s’accompagne de 60 000 brevets, là pour prouver qu’il ne s’agit pas que d’un sourire de façade.
Keith Bergelt, directeur de l’OIN, confirme : « C’est tout ce que possède Microsoft, et cela couvre tout ce qui est lié à d’anciennes technologies open source comme Android, le kernel Linux et OpenStack, et des technologies plus récentes comme LF Energy et HyperLedger ».
Une nouvelle étape dans la transformation de Microsoft ? Les investissements de la firme dans l’open source se font plus importants chaque année, Linux étant par exemple au même rang que Windows dans Azure.
À ZDnet, Scott Guthrie, responsable cloud, ajoute que Microsoft est passé par « un changement philosophique fondamental ». « Regardez nos actions depuis cinq ou six ans… Au bout du compte, nous avons montré par nos actions que nous étions sérieux sur l’open source ». Et de résumer : « Nous voulons protéger les projets open source contre les plaintes de propriété intellectuelle ».
Il ne s’agit sans doute pas que d’un geste de bonne volonté. Il est probable que Microsoft ait des plans précis dans l’open source, plus particulièrement autour de Linux. L’ancien ennemi peut être installé aujourd’hui dans un sous-système de Windows 10 et fait partie de l’offre commerciale Azure.
Peut-être Microsoft veut-elle protéger ce qui fait désormais partie de son offre, mais l’éditeur a sûrement d’autres objectifs en réserve, qui nécessiteraient une défense plus lourde. Sans parler du gain d’image et de l’éventuelle incitation pour d’autres entreprises à se joindre au mouvement.
Précisons que ces 60 000 brevets représentent une bonne partie de la propriété intellectuelle de Microsoft. Mais l’entreprise garde évidemment de côté tout ce qui est spécifique à Windows et à certains de ses produits.
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