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Internet par satellite : feu vert de l’Arcep pour Starlink de SpaceX

Y’a plus qu’à

Internet par satellite : feu vert de l’Arcep pour Starlink de SpaceX

Le 19 février 2021 à 15h28

SpaceX dispose désormais de quatre autorisations de l’Arcep, lui permettant de déployer son offre en France. Elles concernent l’exploitation des fréquences sur trois stations de base au sol ainsi que pour les « terminaux utilisateurs (type paraboles) », qui permettent aux clients d’accéder à Internet.

Cela fait maintenant des mois que SpaceX envoie des satellites par paquets de plusieurs dizaines sur des orbites basses pour construire son réseau mondial Starlink. La constellation grossit rapidement puisqu’il y en a désormais plus de 1 000 en orbite, selon SpaceNews.

Le but de Starlink est de proposer un accès à Internet partout dans le monde, avec une latence raisonnable, surtout comparée à celle des autres offres par satellites (géostationnaires). Pendant la bêta, « les utilisateurs peuvent s'attendre à voir des vitesses variant entre 50 et 150 Mb/s et une latence de 20 à 40 ms ».

Avec des offres traditionnelles, la latence est de plusieurs centaines de millisecondes au minimum, à cause de la distance à parcourir (36 000 km entre le satellite et la Terre). Le lancement de nouveaux satellites permet certes d’augmenter les capacités et donc les débits des clients, mais ne change rien à la latence tant qu’ils sont géostationnaires.

Des stations au sol dans le Nord, la Gironde et la Manche

La bêta a débuté l’année dernière pour certains clients triés sur le volet, avec l’interdiction de parler des performances… même si des fuites sont rapidement arrivées. La procédure s’est accélérée sur la fin de l’année pour des clients sur liste d’attente. On apprenait au passage que l’abonnement est à 99 dollars par mois, et qu’il faut acheter un kit de réception (parabole) à 499 dollars.

Les précommandes ont officiellement ouvert il y a quelques jours, avec un lancement prévu pour la seconde moitié de l’année en France. « La disponibilité est limitée. Les commandes seront traitées sur la base du premier arrivé, premier servi », précise la société.

Au cours de l’année dernière, l’Arcep a délivré trois « autorisations d’exploitation de fréquences liées aux stations passerelles (Gateway), essentielles au fonctionnement du réseau (ces fréquences sont utilisées pour permettre au satellite de se connecter au réseau terrestre) ». Pour rappel, Internet par satellite a un fonctionnement particulier : le client envoi une demande au satellite, qui la transmet à une station de base au sol, qui renvoie le résultat au satellite, qui la transmet à l’utilisateur.

La première autorisation remonte à début juillet, au nom de la société Tibro (orbit à l’envers) et porte sur « la station terrienne Gravelines Starlink ». La seconde est arrivée quelques semaines plus tard, en aout. Elle concerne de nouveau la société Tibro (qui sert visiblement à cacher le nom de SpaceX), mais pour une station au sol à Villenave-d’Ornon, en Gironde cette fois.

La troisième date de début décembre, mais est un peu différente : SpaceX ne se cache plus derrière Tibro ; l’autorisation est à son nom propre. Elle concerne la ville de Saint-Senier-sur-Beuvron (non loin du Mont-Saint-Michel) dans la Manche. Cette autorisation avait soulevé quelques inquiétudes chez certains habitants.

Dans les trois cas, les autorisations de l’Arcep permettent à SpaceX d’exploiter des fréquences radioélectriques « dans les bandes 18 GHz et 28 GHz ». La première sert à la liaison descendante (espace vers Terre), la seconde pour les liaisons montantes (Terre vers espace). Il est indiqué que les autorisations sont valables pour « une durée de dix ans », et qu’elles sont renouvelables sous certaines conditions.

Bref, les satellites se mettent en place dans le ciel et les stations au sol ont leurs autorisations dans trois points stratégiques en France (et dans d’autres pays dans le monde), mais cela n’est toujours pas suffisant pour lancer un réseau commercial : il faut encore que les clients puissent se connecter aux satellites.

Paraboles pour Starlink : SpaceX obtient le feu vert de l’Arcep

C’est l’objet de la dernière autorisation qui vient d’être rendue publique par le régulateur des télécoms.

Elle est valable « sur l’ensemble du territoire sur lequel l’Arcep est affectataire » et permet à SpaceX l’« exploitation de fréquences liées aux terminaux utilisateurs (type paraboles), nécessaire pour fournir un service d’accès à Internet par satellite aux utilisateurs finaux ».

D’un point de vue technique, cela correspond aux bandes de 10,95 à 12,70 GHz pour le sens espace vers Terre et de 14 à 14,5 GHz dans le sens inverse. 

Cette autorisation s’inscrit dans le cadre de la décision ECC/DEC/(17)04 de la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications (CEPT). Elle précise « un certain nombre de critères relatifs à l’utilisation de fréquences radioélectriques de ces bandes afin d’effectuer des communications entre des systèmes à satellites non-géostationnaires et des stations terriennes fixes ».

SpaceX devra « interrompre immédiatement » en cas de brouillage

Le but est de « prévenir des brouillages qui pourraient être causés par les terminaux utilisateurs », une étape importante puisque les clients ne sont soumis à aucune déclaration individuelle pour l’installation des paraboles. Cette autorisation ne donne par contre aucune « garantie de non-brouillage » et oblige à une « non-interférence vis-à-vis d’autres systèmes et services utilisant ces bandes de fréquences ou présents en bandes adjacentes ».

Dans l’article 4 il est précisé que « la société Starlink Internet Services Limited devra interrompre immédiatement toute activité liée à l’utilisation de ces fréquences si des brouillages étaient constatés ». Cette autorisation est également valable dix ans.

Enfin, l’Arcep rappelle qu’il ne s’agit là que des autorisations nécessaires à l’exploitation des fréquences. Cela « ne dispense pas de la délivrance d’autres autorisations requises pour l’implantation de stations radioélectriques (déclarations auprès de l’Agence nationale des fréquences, autorisations d’urbanisme) ».

Commentaires (30)

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Franchement si ça marche vraiment bien ça permet d’habiter à la campagne en ayant un bon accès en attendant la fibre

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Les tests de débits fuités dont l’article fait référence vont autour des 11 à 60Mbps en dl, ce qui peut effectivement être pas déconnant vu le débit à certains endroits…



Après il y a une chose que je n’ai pas compris avec Starlink et c’est peut-être une question bête: Si c’est lancé, les abonnements se feraient directement auprès de Starlink ou auprès d’un opérateurs tiers qui exploite le satellite (comme c’est le cas pour la TV ou internet actuellement) ? Les “clients” en liste d’attente peuvent être des particuliers ?

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Bonne question, de ce que j’ai compris auprès de Starlink directement peut-être

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Bon ben c’est parti pour qu’on puisse dire adieu à l’astrophoto à long temps de pose… au moins à courte focale.

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C’est le cas depuis le début malheureusement.

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sebtx a dit:


Franchement si ça marche vraiment bien ça permet d’habiter à la campagne en ayant un bon accès en attendant la fibre


Ça arrive un peu tard pour le coup. La campagne française est globalement bien lotie en 4G et la fibre avance plus vite qu’on ne le pense. Alors je ne dis pas qu’il n’y a pas d’endroits en France où la connectivité est très mauvaise, mais c’est plus devenu l’exception que la norme.



En 2021, si t’as une mauvaise connexion, c’est pas que tu habites à la campagne, c’est que t’as pas de bol.



Alors, je précise bien que je parle de la connexion en elle même et pas du forfait : la 4G fixe c’est la galère en termes contractuels. Mais en se débrouillant ça vaut le coup (forfait Free illimité …). Maintenant peut être que je me trompe, mais il me semble être plus rationnel et à la portée des opérateurs de développer de vraies offres 4G/5G fixes que d’envoyer des constellations de satellites en orbite.

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Je t’assure que parfois la 4G c’est pas terrible en terme de débit (et en terme de couverture dans certaines régions).

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perso.
je suis n 4G. ‘quand elle veut, bien’ !
(intrmitance)
:mad:

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C’est ce que j’allais dire pour la fibre. J’ai un pote qui habite en campagne, le truc c’est que des champs, une unique route et des maisons de chaque côté de la route tout le long de l’entrée à la sortie du village.



Il est fibré en 1Gbps.

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Ca dépend énormément des départements. Allez en Dordogne il n’y a presque pas de fibre. Et ce n’est pas parce qu’un village paumé est fibré (ça peut arriver si ça passe dans le coin, il en profitent pour fibrer au passage) que c’est répandu en France.

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Je n’ai pas dit que la fibre et la 4G étaient partout et que les zones blanches n’existaient plus. Je dis que ce n’est plus la norme en France d’être coupé de toute connexion correcte au réseau. Même à la campagne tu as au moins soit le VDSL2, soit la 4G. Et surtout, je pense qu’enfin, le plan fibre 2025 sera un succès, le rythme semble être le bon, même si évidement il y’aura des retardataires.



2025 c’est suffisamment proche pour ne pas considérer le satellite comme une alternative acceptable, et suffisamment loin pour qu’un département qui s’y mettrait à peine maintenant soit couvert quasi entièrement.



De toutes façons Orange a tout intérêt à faire disparaître le cuivre au plus vite. Je les voit bien prendre en charge « gracieusement ma p’tite dame » le remplacement des dernières lignes d’ici quelques années.



Mais de toutes façons mon post initial répondait à un autre post pour dire : Si c’est internet qui vous retient en ville, vous faites une sacrée erreur.

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Et ensuite tu te réveilles et tu retrouves la réalité.

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Sympa !

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Ben c’est vrai.



La campagne, ce n’est pas que la périphérie des grandes villes. Ce sont aussi les lieux isolés des villages déjà isolés. Quand tu as une antenne 3G (oui oui) tous les 20kms, que tu es à 12km du central téléphonique parce que t’as un flan de colline, etc… Ben tu n’as rien.
C’est très compliqué d’avoir une connexion convenable dans pas mal d’endroits.
Et on ne choisit pas forcément d’habiter aussi “paumé”, parfois on en a besoin (coucou les agriculteurs), parfois on n’a pas le choix pour des raisons financières ou de santé, ou tout simplement un lieu auquel on tient.



Pour ces gens là, le satellite sera peut être la dernière solution, mais elle existera (même si je chie sur starlink que j’estime être un gâchis et une pollution sans nom).



ps: si tu me crois pas, tu as la partie valonée Ardèche / Lozère / Haute Loire qui en est un excellent exemple, ou l’intérieur du Vercors & du Diois.

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+600 000
Parce que couvrir à 99% la population ça veut dire que 600 000 personnes ne sont pas connectées.
être à 2km du NRA c’est 7Mb/s grand max en ADSL et pas VDSL2; avoir 1 barre en 4k de temps en temps c’est un sketch pour se dire “connecté”.
Bref, lui et les péri-urbains sont gentils de regarder leur nombril, mais négliger le besoin d’une partie de la population c’est un peu odieux comme suffisance.



PS: pareil pour starlink, c’était juste pour rectifier ses hypothèses.

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De toutes façons Orange a tout intérêt à faire disparaître le cuivre au plus vite.



ah, bon ?

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100 dollars par mois et un kit à 500 dollars ? Vue les performances autant envisager trois ou quatre abonnements adsl + un abonnement over the box chez OVH.



Sinon, en étant couvert par la 4G de free prendre un forfait Freebox (peu importe la qualité de la ligne) et surtout prendre un forfait free et un modem routeur 4G (+antenne en cas de besoin) pour profiter de la data illimité.

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Pour l’instant chez mes Parents, ADSL 5mbps, c’est pas fou, la 4G capte assez mal, avec une antenne sur le toi ça irait sûrement, mais quel opérateur ?
Et bon que faire du numéro fixe utilisé depuis tant d’années ?
Enfin de toute façon ils utilisent pas beaucoup internet, c’est plutôt moi qui pleure quand j’y suis :D

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Abonnement Freebox (avec portabilité du numéro) + abonnement mobile free + routeur 4g + antenne sur le toit. 500€ d’investissement + 50€ par mois (40 la première année).

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Patatt a dit:


Et bon que faire du numéro fixe utilisé depuis tant d’années ?


Abonnement à une ligne SIP avec portabilité du numéro (1.20 € par mois chez OVH par exemple, avec appels vers fixes illimité), avec ensuite soit utilisation d’un adaptateur, soit d’un téléphone SIP (les 2 prêtés gratuitement par OVH contre une caution).



Ensuite tu es libre de souscrire l’abonnement Internet que tu veux, et de changer plus facilement. Bien qu’étant moi-même en ADSL et bientôt en fibre, je l’ai quand-même fait pour cette raison.

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wanou2 a dit:


Abonnement Freebox (avec portabilité du numéro) + abonnement mobile free + routeur 4g + antenne sur le toit. 500€ d’investissement + 50€ par mois (40 la première année).


Et encore, si t’as un proche qui a une freebox, tu peux te contenter de la 4G. C’est ce que je fais en atendant d’être fibré d’ici 2 ou 3 ans. Le seul problème c’est l’absence d’IP perso mais pour un usage lambda, ça change rien. Même moi que ça gonfle un peu, je fais avec et je me console avec les 15€/mois que ça me coute.

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Au pire si le besoin d’une IP en propre est indispensable il est possible d’avoir un routeur 4G avec prise en charge VPN et même en cas de besoin d’une IP fixe il est possible de prendre un VPN chez FDN (par exemple) qui permet cela.

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vizir67 a dit:


De toutes façons Orange a tout intérêt à faire disparaître le cuivre au plus vite.



ah, bon ?


Surtout le RTC, pour les xDSL c’est plus l’ARCEP qui pousse Orange

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Je pense que des clients potentiels de Starlink pourraient être les compagnies aériennes ou les constructeurs automobiles pour la remontée d’info. Mais je ne sais pas combien d’années ils vont mettre rentabiliser ça !

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adieu les belles photos grands champs de la Voie Lactée…

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sirius35 a dit:


adieu les belles photos grands champs de la Voie Lactée…


Oui … Cette appropriation d’orbites sans régulation supra-nationale et nationale comme pour les fréquences radio est vraiment digne du far-west. Au delà de l’impact pour l’astronomie amateur et scientifique au sol, c’est le risque de pourrir une orbite pour 1000 ans qui pèse et son appropriation sans concertation. Au temps la partie de la constellation à 340km c’est pas dramatique, tout retombe en quelques mois, mais la seconde partie à 1200km, s’il y a un gros pépin et une cascade de collisions, c’est tout une fourchette d’orbites entre 1100 et 1300 km inutilisable pour 1 millénaire.

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(reply:1856054:jack oneill)
bref, tout-le-monde “s’en fout”, l’Espace n’appartient à ‘personne’ en particulier !
(pas de souverainetés comme sur “Terre”) :langue:


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(reply:1856054:jack oneill)


Bien sur qu’il y a une régulation supra nationale des positions orbitales. L’ITU (Union Internationale des Telecom), qui est une des branches de l’ONU, a en charge la gestion, à l’échelle mondiale, du spectres radio (au sol ou dans l’espace) mais aussi des positions orbitales.



A noter que l’ITU étant une instance de l’ONU, les industriels n’y vont pas directement mais sont représenté par les administration de leur pays (l’ANFR pour la France, la FCC pour les US).



Dans le cas de Starlink, les demandes de positions orbitales ont été faite à la FCC qui les a instruite dans le cadre du systeme de gestion de l’ITU.



Du coup non, ce n’est pas le far-west. Si Starlink peut déployer sa flotte, c’est pas seulement parce qu’il est le premier à en etre capable, c’est aussi parce que le régulateur à dit “OK”.

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(reply:1856788:John-Ib).


Du coup non, ce n’est pas le “Far-West”……



ah bon, p.c.q. la présence de 900 000 objets ( jusqu’à 1 cm.), t’appellerais ça COMMENT ? :eeek2:



fr.wikipedia.org Wikipedia

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(quote:1856788:John-Ib)
Bien sur qu’il y a une régulation supra nationale des positions orbitales. L’ITU (Union Internationale des Telecom), qui est une des branches de l’ONU, a en charge la gestion, à l’échelle mondiale, du spectres radio (au sol ou dans l’espace) mais aussi des positions orbitales.



A noter que l’ITU étant une instance de l’ONU, les industriels n’y vont pas directement mais sont représenté par les administration de leur pays (l’ANFR pour la France, la FCC pour les US).



Dans le cas de Starlink, les demandes de positions orbitales ont été faite à la FCC qui les a instruite dans le cadre du systeme de gestion de l’ITU.



Du coup non, ce n’est pas le far-west. Si Starlink peut déployer sa flotte, c’est pas seulement parce qu’il est le premier à en etre capable, c’est aussi parce que le régulateur à dit “OK”.


Pas vraiment, l’ITU et la FCC se chargent de la coordination orbite/spectre radio pour éviter les interférences, pas vraiment pour le partage d’obite, et minimisation du risque de collisions. Pour la partage d’orbites elles n’ont vraiment d’autorité que pour l’orbite geosynchrone. Pour le reste c’est first come, first served, d’ou mon allusion au Far west.
S’il y avait une vraie autorité de régulation pour l’attribution d’orbites avec une optique de minimisation du risque de collisions et de débris et pou assurer une utilisation pérenne, raisonnée et partagée entre les pays des différentes orbites, les tirs de missiles de destruction de satellite par la Chine et USA n’auraient pas eu lieu (bon Ok ça commence à dater), et il y aurait eu de véritables discussions internationales avant que Musk puisse demander à deployer 7000 satellies à 1200km ou que OneWeb s’en voie attribuer une centaine alors que la boite était en train de couler.

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