Souveraineté numérique : « on a tout d’un pays colonisé »
Cédric O rhabillé pour l’hiver qui approche
Le 22 octobre 2021 à 14h25
14 min
Internet
Internet
La semaine dernière, l’association NAOS (Nouvelle-Aquitaine Open Source) organisait à La Rochelle la deuxième édition de son B.Boost, un salon sur le logiciel libre et l’open source. Une des premières conférences avait pour thème la souveraineté numérique et la résilience. Nous étions sur place, voici notre compte rendu.
En mai dernier, Bruno Le Maire (ministre de l’Économie), Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation) et Cédric O (secrétaire d'État chargé de la Transition numérique) tenaient une conférence afin de présenter la nouvelle stratégie cloud du gouvernement. L’objectif est évidemment de ne pas reproduire les ratés du cloud souverain.
Changement de nom et de paradigme, voici le cloud de confiance. Il s’agit en fait pour des acteurs français d’utiliser sous licence les « meilleurs » logiciels américains. Suite à cette annonce, Capgemini et Orange se sont associés à Microsoft pour lancer Bleu, tandis que Google est partenaire d’OVHcloud et de Thales.
- Cloud de confiance : derrière le vernis souverain, le pied dans la porte des Américains
- Cloud de confiance et licences US : Catherine Morin-Desailly questionne, l'écosystème réagit
Lors du salon B.Boost, Jean-Paul Smets (fondateur Nexedi et co-fondateur d’Euclidia) et Stéfane Fermigier (fondateur d’Abilian et co-président du CNLL) intervenaient dans une table ronde animée par François Pellegrini (vice-président de la CNIL et co-président de NAOS, présent exclusivement en tant qu’universitaire).
Les politiques français doivent encore avoir les oreilles qui sifflent suite à leur intervention. Notez que ce sujet est au cœur de notre troisième magazine, actuellement en phase de financement et de précommande.
En Europe, on a « toutes les technologies » pour le cloud
Dès le début de la conférence, Jean Paul Smets a tenu à rappeler un point : « Une chose importante dont il faut se souvenir : toutes les technologies existent en Europe, absolument toutes. C'est très important de le savoir car souvent on entend le contraire ». Il ajoute même que, souvent, « c'est en Europe que les choses ont été inventées ».
Il cite par exemple Burgess à qui on doit l’« invention du cloud » en 1991, Kamp pour les containers en 1999, Duncan pour le PaaS (Platform as a service), etc. Il met en face des citations de politiques et autres DSI vantant les services américains. Maintenant que l’ambiance générale est posée, passons aux détails.
Une définition tout de même avant d’embrayer : « Un industriel du cloud est à l’opérateur de cloud ce que l’équipementier de télécom [Nokia, Ericsson, Huawei…] est à l’opérateur de télécom ».
À l’instar de ce qui se passe dans la téléphonie mobile, les équipementiers du cloud sont bien moins connus que les opérateurs du cloud que sont Amazon, Google, Microsoft… Pourtant, Smets n’en démord pas : « en Europe, on a des industriels du cloud qui ont toutes les technologies ». Il cite Clever Cloud qui est à la fois un industriel et un fournisseur « qui développe de nombreux logiciels en Rust pour fabriquer un service de PaaS », Scaleway avec la même ambivalence et Signal18 avec une solution pour « faire un service de bases de données résilient et en haute disponibilité ». « On pourrait continuer comme ça, on en a plus de 100 », ajoute-t-il.
Pour le fondateur et PDG de Nexedi, « on n’a besoin en réalité en Europe de personne pour créer un cloud public ou un cloud gouvernemental, il suffit d’aller se fournir chez les bonnes personnes […] Tout existe et c’est facile à assembler pour créer un cloud ». Il en profite pour ajouter une condition sous forme de tacle : « ne pas utiliser OpenStack ou Kubernetes, c’est la chose la plus importante à savoir ».
Cinéma vs cloud : deux approches politiques différentes
Il se lance dans une comparaison, visant les déclarations et les positions de certains responsables français :
« Le cinéma c’est une invention française […] En France, on a des aides d'état pour l’industrie du cinéma depuis longtemps et des ministres qui se félicitent du fait que la France est le deuxième exportateur mondial de films […] Le cinéma c'est une affaire qui marche et personne ne peut se présenter à une élection présidentielle sans le soutien de cette industrie.
Plus exactement, [un politique ou un fonctionnaire] qui dirait que les films américains sont les meilleurs, qu’on est en retard, qu’il vaut mieux commencer par distribuer les films américains le temps d’apprendre à faire des films nous-même et d’avoir de bons acteurs, […] aurait beaucoup de mal à poursuivre sa carrière ».
Pour les intervenants, c’est pourtant ce qui se passe avec le cloud en France (et en Europe).
Effets « délétères » des politiques et de l’ANSSI
La distribution de baffes commence avec François Fillon et le projet Andromède (ancien nom du cloud souverain) en 2009 : « Gandi, qui avait un cloud, se plaint que Thales vient lui débaucher ses ingénieurs. Ce qu’avait voulu faire Thales, plutôt que d’utiliser le cloud de Gandi – qui à l’époque était pas mal déjà – c’était prendre un produit américain qui ne marchait pas et qui était à peine sorti des limbes : OpenStack ».
Résultat des courses, « il y a eu entre 100 et 200 millions d’euros de dépensés pour aboutir à rien, avec à la fin Orange qui va acheter à Huawei une version redéveloppée à partir de zéro d’OpenStack ». Bref, Andromède « c’est le gouvernement français qui met de l’argent chez Orange, Thales, Bull et SFR pour favoriser, avec de l’argent public, les concurrents américains puis chinois des industriels européens du cloud qui avait des solutions déjà déployées ».
Stéphane Fermigier enchaine sur le cas de Cédric O : « Le dossier du logiciel libre, on a compris que […] ce n’est vraiment pas quelque chose qui l'intéressait ». « Les licornes et les levées de fonds y’a que ça qui l’intéresse [ce qui ne l’empêche pas de se prendre les pieds dans le tapis, ndlr], et il n’a pas du tout fait l'effort de comprendre les enjeux économiques et les valeurs du logiciel libre ». Fermigier en profite aussi pour rebondir sur l’annonce du Premier ministre de la mission logiciel libre : « Annoncé par deux fois déjà, mais toujours pas officiellement créée ».
Cédric O est aussi rhabillé pour l’hiver par Jean Paul Smets : « On n’a jamais eu un secrétaire d’État qui a aussi peu soutenu le libre […] On a un très gros problème de refus de reconnaissance de nos talents ». Nous avons contacté le cabinet du secrétaire d‘État afin d’avoir sa position sur le sujet, sans réponse pour le moment.
Il revient au passage sur les déclarations de Guillaume Poupard en 2018 : « le patron de l‘ANSSI, et c’est quelque chose de très important pour comprendre l’effet délétère de l’ANSSI sur l’écosystème européen des PME du logiciel, dit devant les députés : "en toute objectivité, le développement logiciel n’est pas le point fort de la France et ne l’a jamais été" ». Stéphane Fermigier est « un petit moins sévère » avec le patron de l’ANSSI, même si cette déclaration ne passe pas : « Effectivement, il a dit une grosse connerie, mais il a quand même dit du bien du libre à plusieurs reprises lors d’auditions parlementaires ».
SecNumCloud impossible pour une PME ?
Sur sa lancée, Smets évoque une déclaration plus récente de Poupard qu’il a du mal à avaler : « oui, il est impossible pour une start-up française ou une PME d’espérer avoir [la certification] SecNumCloud ».
Alors que François Pellegrini rappelle que des sociétés sont déjà certifiées en France, Jean Paul Smets persiste et signe : ce ne sont pas des PME et elles utilisent « des technologies non européennes ». Les trois disposant actuellement du précieux sésame sont 3DS Outscale, Oodrive et OVHcloud.
Pour Smets, cette déclaration du patron de l’ANSSI serait un aveu du fait que l’Agence « assume mettre en place des qualifications qui barrent l'accès au marché public pour les PME industrielles du cloud européen ».
Enfin, dernière déclaration en date qui ne passe pas : celle du cloud de confiance de Bruno Le Maire. « Notre ministre de l’Économie explique que les Américains sont les meilleurs ». Il revient sur sa comparaison avec le septième art : le monde du cloud est donc « très différent de l'industrie du cinéma : imaginez le ministre qui dit que Hollywood y'a rien de mieux… »
Nous sommes un pays « colonisé »
Il se demande alors pourquoi on en est là et apporte sa réponse : « On a tout d'un pays colonisé […] On reconnait [cette situation] quand l’élite d'un pays n'arrive plus à reconnaitre les talents de son pays […] La première bataille c’est de faire en sorte que notre élite reconnaisse notre talent ».
Stéphane Fermigier abonde : « ce qui va manquer, c'est un engagement politique ». Pour Smets, « le Cloud de confiance, c’est avoir chez Google et Microsoft les contrats qu'on voudrait avoir ». Il affirme que ce terme (confiance) serait « poussé par le Cigref pour continuer à utiliser du cloud américain […] C'est le mot qui permet de continuer comme avant. On assiste à la victoire du Cigref et des DSI qui ne veulent pas utiliser de technologie européenne ».
« Je suis complètement d'accord sur cette réponse », ajoute simplement Stéphane Fermigier. Lors d’une autre conférence, Bernard Benhamou, secrétaire général de l'Institut de la Souveraineté Numérique (ISN), utilisait aussi ce terme de colonisation : « Avant on disait que nous ne devenions pas [devenir une colonie], maintenant on dit pour que nous ne restions pas une colonie numérique de deux continents », américain et asiatique en l’occurrence.
Nous avons de « très très bons acteurs sectoriels », mais « nous n’avons pas de société européenne qui soit de taille équivalente » aux GAFAM, BATX et NATU… et « ce n’est pas un hasard : c’est une conséquence de choix effectués depuis une vingtaine d’années et qui ont été généralement calamiteux ».
Les choix historiques de l’Europe, sa position actuelle
Il développe : « Historiquement à chaque grande rupture, l’Union européenne et les États membres ont choisi les mauvais chevaux ou les mauvaises stratégies ». Au départ, c’était « s’opposer à Internet il y a 25 ans ». Il explique que, selon l’inventeur du minitel, Internet et son réseau décentralisé « c’était la dernière chose avant l’enfer ».
Lors d’un autre échange sur les communs, Henri Verdier, ambassadeur pour les affaires numériques, rappelle que l’Europe occupe une place particulière entre les Américains et les Chinois : le vieux continent est « probablement, mais devrait l’être de manière très assertive, le continent qui est le plus proche des valeurs initiales d’Internet ».
« Les Chinois et les Américains ont décidé que c’était la nouvelle guerre froide, ils ont décidé de désimbriquer totalement leurs stacks technologiques. Ils commencent à s’affronter notamment à l’Union Internationale des Télécomunications, y compris sur la norme TCP/IP. C’est grave ». Là encore, l’Europe se trouve entre les deux fronts.
Déséquilibre des forces
Jean Paul Smets nous livre une expérience qu’il a vécue lors d’une séance marketing chez Amazon, qui voulait vendre son système AWS à un DSI du CAC40 :
« Un des arguments c’était : le libre ça ne marche pas, regardez OpenStack […] Deux ans après, cette entreprise a décidé de passer chez les fournisseurs américains de cloud. Je suis allé les voir pour leur dire on a une solution dix fois moins chère qu’on a déjà déployé chez vous. Vous avez pu constater que ça marchait.
La réponse était : "quel que soit le prix, quel que soit vos avantages et quel que soient les preuves que vous avez faites chez nous sur le terrain, nous ne voulons pas autre chose désormais que AWS, Azure et Google" ».
Stéphane Fermigier enchaine sur la « puissance de frappe » des géants américains et parle de forces totalement déséquilibrées : « Nous on est principalement des PME, on est passionné […] nos concurrents, les GAFAM, on sait qu’ils dépensent chacun 5 millions d'euros rien qu'en lobbying officiel à Bruxelles, c’est dans les rapports officiels. En France probablement autant ».
Les sociétés françaises se retrouvent donc face à des équipes de « professionnels qui bossent 24 h/24 ; on les sort par la porte, ils reviennent par la fenêtre ». Ce travail aux forceps est payant auprès des politiques puisqu’on retrouve des solutions américaines dans des institutions (le fameux contrat open bar de Microsoft), le Health Data Hub et maintenant le cloud de confiance.
Pour Smets, les entreprises européennes doivent changer d’échelle si elles veulent essayer de se faire une place au soleil. La prochaine étape serait de trouver de très très gros investisseurs – il est question de plus d’un milliard d’euros – « simplement pour dire : regardez, on a autant de capital que les autres ». Il faudra aussi renforcer le lobbying auprès des politiques.
Stéphane Fermigier propose trois axes de développement. Tout d’abord, « lorsqu’il y a des lois ou des réglementations existantes, les mettre en œuvre et les appliquer, ce qui n’est pas le cas en France ». Ensuite, assurer la promotion des solutions : « faire comprendre qu'il y a un écosystème dynamique de logiciels libres, d’éditeurs et d’intégrateurs en Europe et qu'il faut s'appuyer dessus ». Et enfin, augmenter les investissements.
L’Europe en retard sur le design des applications ?
Jean Paul Smets partage cette question de financement et la relie à celle du manque d’ergonomie parfois mis en avant face aux outils des géants américains : « On a du cloud souverain européen avec un niveau d’ergonomie exceptionnel […] Le problème n’est pas dans l’ergonomie, il est dans l’absence de volonté de financement des acteurs existants et rien d’autre ».
Stéphane Fermigier est sur la même longueur d’onde : « L’Europe en design n’a rien à demander à personne ». Mais il reconnait aussi qu’il « est très très rare de voir un projet avec un focus sur le design », qui arrive souvent en bout de course alors que c’est pourtant un point capital pour les utilisateurs. Il souhaite encourager les financements de « projets qui ont un vrai souci de l’expérience utilisateur ».
Un tacle en bonne et due forme contre la DINUM
Jean Paul Smets reproche enfin à la Direction interministérielle du numérique (DINUM) de jouer « le rôle de concurrent des éditeurs européens ». Il s’explique : « Si une administration veut prendre Jamespot, elle est censée demander la permission à la DINUM qui, par ailleurs, est quasiment l’éditeur d’un produit concurrent qui ne nomme pas ses composants. On a au sein de l'état un machin qui est le concurrent des gens qui créent les logiciels et qui donc limite leurs capacités d’accéder au marché ».
De manière générale, une chose est sûre : les acteurs du libre et de l’open source présents à La Rochelle aimeraient avoir (beaucoup) plus de reconnaissance et de considération de la part des hommes politiques. L’annonce du cloud de confiance n’a toujours pas été digérée par certains.
Souveraineté numérique : « on a tout d’un pays colonisé »
-
En Europe, on a « toutes les technologies » pour le cloud
-
Cinéma vs cloud : deux approches politiques différentes
-
Effets « délétères » des politiques et de l’ANSSI
-
SecNumCloud impossible pour une PME ?
-
Nous sommes un pays « colonisé »
-
Les choix historiques de l’Europe, sa position actuelle
-
Déséquilibre des forces
-
L’Europe en retard sur le design des applications ?
-
Un tacle en bonne et due forme contre la DINUM
Commentaires (37)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 22/10/2021 à 14h46
Très bonne analyse.
La réunion devait être sympathique ….
Le 22/10/2021 à 14h57
Je pense que ces phrases résument bien le problème de base :
“« Nous on est principalement des PME, on est passionné […] nos concurrents, les GAFAM, on sait qu’ils dépensent chacun 5 millions d’euros rien qu’en lobbying officiel à Bruxelles, c’est dans les rapports officiels. En France probablement autant ».
Les sociétés françaises se retrouvent donc face à des équipes de « professionnels qui bossent 24⁄24 ; on les sort par la porte, ils reviennent par la fenêtre ». Ce travail aux forceps est payant auprès des politiques puisqu’on retrouve des solutions américaines dans des institutions (le fameux contrat open bar de Microsoft), le Health Data Hub et maintenant le cloud de confiance.”
il faut en effet être passionné et ne pas baisser les bras je pense ! Mais c’est pas gagné quand même.
Le 22/10/2021 à 16h09
Le dernier paragraphe est complètement faux. Je pense que Jamespot fait référence à la note Office365 aux ministères du mois de septembre, mais il n’y a pas de validation des applications achetés des administrations par la DINUM. Par contre, les solutions françaises ( dont fait partie Jamespot !) sont préférées et mises en avant.
Le 23/10/2021 à 07h55
Il fait peut-être référence à Tchap, un logiciel de communication développé en interne : République Française
Le 22/10/2021 à 17h39
le lobbying, comment rendre la corruption officiel et légal
Le 23/10/2021 à 15h06
j’te les supprimerais TOUS, même ceux des con.sommateurs !
(de toutes façon vu leurs………………….)
Le 22/10/2021 à 18h38
J’ai l’impression qu’il manque pas mal de mots dans l’article, ou alors j’ai vraiment pas les yeux en face des trous.
J’reviendrai le lire demain des fois qu’il y ait eu une relecture supplémentaire ou que mes yeux aient eu le temps de se mettre à jour ;)
Le 22/10/2021 à 19h23
Infos très intéressantes.
Je ne sais pas si c’est rassurant ou pas d’avoir pleins d’industriels du cloud en Europe. D’un coté, on peux se dire qu’on n’est pas complètement à la ramasse sur le cloud, mais d’un autre côté, voir que malgrés ça, les opérateurs locaux n’arrivent pas a avoir une masse critique pour se mettre en face des américains…
Le 22/10/2021 à 19h51
Je pense que quand les patrons du CAC40 disent :
La réponse était : “quel que soit le prix, quel que soit vos avantages et quel que soient les preuves que vous avez faites chez nous sur le terrain, nous ne voulons pas autre chose désormais que AWS, Azure et Google” ».
l’argument n’est pas du tout financier ou technique.
Les “lobbystes” ont dû leur expliquer que si ils voulaient continuer à commercer en dollars, continuer à avoir les USA comme partenaire ou clients, et si ils ne voulaient pas se voir remplacé rapidement ou se faire séquestrer à leur prochain voyage aux USA, ben ils “feraient mieux” de partir sur une solution made in USA pour ce qui est de leur informatique….
Ca implique pour les USA des possibilités infinies d’espionnage économique (et donc d’influence sur le reste du monde) bien plus que le coté simplement monétaire.
Ils ont montré à de nombreuses reprises leur volonté dans cette direction, avec airbus, alsthom,…
Mais bon, on le sais les meilleurs commerciaux des américains (GAFA , bancaire, …) c’est nos hauts-fonctionnaires et nos élus.
Je me demande aussi, à un autre niveau, si les européens (et les français plus particulièrement) n’attendent pas aussi des USA un “retour d’ascenseur” sous la forme de mise à dispositions d’informations de renseignement intérieur, mouvements sociaux ou contestataures, et autres éléments non public de ce type - ce qui expliquerais le numéro d’équilibriste de ces “élites”.
C’est ce renseignement que les GAFA leur vendent , avant tout.
Sur la volonté de ne pas compter sur les PME : Je pense à ce niveau aussi que l’état est avant tout Bercy. Du coup il se comporte comme tel, avec une gestion des risques (financiers), calculs de compensations financière lors de l’échec inéluctable, assurances, …
=> Les seuls capable de payer des pénalité ce sont bien les grands groupes avec les potes au conseil d’administration, et non la petite PME de l’arrière-pays ariégeois.
Bref, pour moi tout ça c’est aussi la “politique” nationale, plus qu’une volonté explicite de sabrer l’opensource ou l’ingénierie française.
Nos politiques ont peur. Peur de l’avenir, de la chine comme des USA, des terroristes et des écologistes, de leur population… de tout. Du coup ils disent ce qu’ils pensent que les gens veulent entendre, et font ce qu’ils pense être le moins disruptif. Et on fini dans une impasse.
Le 22/10/2021 à 19h57
Je suis moins fan de leur réaction face à OpenStack & Kubernete :
Ce sont des technologies opensource, libre à chacun d’en tirer parti.
Dans ce cas, autant renoncer à Linux, vu que la Linux Foundation et les principaux contributeurs sont américains.
On a pas forcément grand chose à mettre en face de ces deux technologies - et d’ailleurs, même si l’on en parle souvent, c’est pas forcément le meilleur choix en toute circonstances.
Nous on a le CERN, qui manipule quotidiennement des Petaoctets de données sur des clusters CEPH et plein de techno du monde entier. C’est plutôt , à mon sens , vers ce type de coopération qu’il faut se diriger plutôt que des querelles de clocher sur l’origine des techno opensrouce.
Le 23/10/2021 à 05h55
Jean-Paul Smets tombe dans la caricature (ou alors c’est la retranscription dans l’article).
Il devrait se renseigner auprès de ceux qui travaillent vraiment sur ces sujets, en particulier la DINUM qui promeut tout particulièrement les logiciels français. Voir par exemple le catalogue gouvtech (dont fait partie Jamespot, et des centaines d’autres).
Le 23/10/2021 à 09h51
Ils pourraient laisser l’accès libre à leur eBook plutôt que demander impérativement nos données personnels pour l’obtenir
L’évangélisation commence par l’accès libre à l’information ou la documentation.
Le 23/10/2021 à 10h07
Que la DINUM les promeuve, c’est une chose que les différentes directions des Ministères les mettent en œuvre en est une autre…
Depuis que les DSI sont devenues un centre de coûts dans les Ministère, ce sont les directions (qui paient) qui décident des outils qu’ils souhaitent mettre en œuvre et non les DSI qui sont aux ordres des Ministres.
Donc même si les personnels informatique des Ministères sont plutôt favorable à ces solutions et qu’elles sont efficaces, ce sont celles qui sont le plus connues ou les plus prestigieuses sur le marché qui généralement remporte la bataille.
Le 23/10/2021 à 10h15
“ce qui va manquer, c’est un engagement politique”
Ce que je dis depuis 2007… Sauf qu’à l’époque, je n’avais pas compris pourquoi nos politiques trahissaient leur pays.
Quant on connaît mieux le fonctionnement de l’UE, ses origines nazies puis américaines, son totalitarisme devenu évident avec le Traité de Lisbonne de 2008, crachant sur notre référendum de 2005, et les décisions toujours plus débiles qu’on observe, on comprend beaucoup mieux pourquoi nos amis britanniques ont repris leur pays en main !
Et c’est vrai qu’en la matière, les vidéos d’Asselineau sur la construction européenne, l’euro et l’OTAN sont particulièrement intéressantes, n’en déplaise à mes trolls favoris !
“à chaque grande (technologie?) de rupture, l’Union européenne et les États membres ont choisi les mauvais chevaux ou les mauvaises stratégies”
Dont les grandes régions qui sont un cadeau de plus aux GAFAM, nos EDN étant trop petites pour répondre à des appels d’offre géants. Et c’est encore une fois l’œuvre de l’UE, qui nous promeut une concurrence libre et éclairée, mais qui fait exactement le contraire : elle tue nos entreprises et notre savoir-faire pour aller ensuite nous faire acheter du GAFAM sur étagère !
Et j’observe que nos dirigeants sont de plus en plus formatés “windows” et “mac” only. Alors que GNU/Linux est grand public, gratuit, et pourrait déjà occupé à minima 50% des postes clients…
“nos concurrents, les GAFAM, on sait qu’ils dépensent chacun 5 millions d’euros rien qu’en lobbying officiel à Bruxelles”
Mais non voyons : nous sommes complotistes et conspirationnistes ! Les trolls de ce forum nous l’ont assez dit !
Il serait peut-être de comprendre que le Frexit n’est pas une fin en soi : c’est juste la condition de base pour pouvoir ensuite appliquer une politique réaliste et réalisable, en rendant aux français leur pouvoir législatif. Je ne dis pas que ça améliorera tout de suite la situation délirante du sous-emploi des logiciels libres dans ce pays. Mais une chose est certaine : plus longtemps on restera dans l’UE, et plus les GAFAM gagneront de terrain ! Et là dessus, il n’y a pas le moindre doute sur la question !
Le 23/10/2021 à 15h54
Prenez une valda et ça ira mieux. Votre tension va augmenter et l’hypertension est un facteur de risque du covid19
Le 25/10/2021 à 07h41
Les dirigeants français refusant les solutions européennes au profit des solutions américaines, il est urgent pour la France de quitter l’Europe pour mettre fin à cette situation.
Heureusement qu’on a l’extrême droite pour rigoler.
Le 25/10/2021 à 16h08
hansi: “Les dirigeants français refusant les solutions européennes au profit des solutions américaines, il est urgent pour la France de quitter l’Europe pour mettre fin à cette situation.”
“Heureusement qu’on a l’extrême droite pour rigoler.”
Donc quand quelqu’un ne pense pas comme toi, il est d’extreme droite ?
C’est pratique, ça permet de ne pas réflechir, ni argumenter,… même si ce n’est pas très démocrate.
Le 25/10/2021 à 18h39
C’est malheureusement la nouvelle tendance, dès que tu as un avis différents, tu es taxé de ça ou d’autre chose :/
Le 26/10/2021 à 07h16
Quand un type ne fait que répéter en boucle la propagande de l’UPR, oui, il est d’extrême-droite.
Il ferait la même chose avec celle de LO, je dirais qu’il est d’extrême-gauche.
C’est aussi simple que ça: quand tu appartiens à un parti politique, tu as sa couleur.
Le 26/10/2021 à 07h36
Il semblerait que l’UPR ne soit pas si à droite que ça:
https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/france-5-epinglee-par-le-csa-pour-avoir-presente-l-upr-comme-un-parti-d-extreme-droite-30-10-2018-7931646.php
Et même s’il était à l’extreme droite… on a passé l’âge de coller des étiquettes (comme les images qu’on donne aux enfants). Il serait intéressant d’entendre les contre-arguments.
Discuter avec des gens qui partagent les mêmes idées… c’est consensuel / vide.
Débattre avec des gens qui ne pensent pas la mêmes idées… permet de progresser.
Ce qui donne une certaine “gauche bien pensante”… qui possède la vérité vraie… pas besoin de débattre… en classant “les autres” dans l’extreme droite / gauche.
Le 26/10/2021 à 08h06
Bla bla bla… même les dirigeants du FN disent qu’ils ne sont pas d’extrême-droite.
Il s’agit simplement de positionner un discours sur “l’échiquier politique”. Et l’UPR est clairement un parti d’extrême-droite dans le peu de programme qu’ils ont.
Le 23/10/2021 à 11h45
Les plus chères pour le concours de quéquette à celui qui dépense le plus.
Le 23/10/2021 à 14h42
C’est moi ou cette phrase dans d’autres contextes pue un peu l’État mafieux ou le complotisme ?
« le pétrole c’est une affaire qui marche …»
« les illuminatis c’est une affaire qui marche… »
Tout le monde le sait et M. Smets ne fait que le constater, hein, mais le lobby de la culture n’a rien à envier à celui des armes de l’autre côté de l’Atlantique.
Le 23/10/2021 à 16h12
Hemel, c’est vraiment la ploutocratie ce système : des entreprises ont des produits qui fonctionnent, mais on ne les utilise pas au profit des grosses boîtes proches du pouvoir, et ça échoue.
Bon, aucune surprise en même temps ^^
Le 23/10/2021 à 16h24
Quoi ???
Tu as lu l’article ? C’est les politiques français maqués avec les grosses boîtes françaises qui crament du pognon dans des projets qui ne fonctionnent pas (CloudWatt, Numergy).
Et ensuite ce sont des hauts décideurs français qui décident d’acheter GAFAM
Tu crois vraiment que l’Europe y est pour quelque chose ?
Et pourtant il ne le fait pas. J’ai un PC sous une distro Linux, il n’y a pas grand’monde de prêt à passer le pas.
Tu sais que la gendarmerie est passée sous Gendbuntu ? J’ai une source dans le milieu qui m’a révélé que tout le monde n’avait aucun problème avec gendbuntu sauf… les plus haut gradés et les politiques qui gardaient leurs outils GAFAM. Alors, encore l’union européenne ?
Tu peux tout à fait avoir une politique pro-logiciel libre en restant dans l’UE. La gendarmerie en est un exemple. Si jamais tous les ministères et les organisations parapublics passaient sous GNU/Linux tu crois que ça ferait broncher Bruxelles ?
Déjà que l’État est incapable de développer ses propres logiciels et sous-traite à des boîtes (françaises) sans savoir tenir un cahier des charges correctement (Louvois, solde des fonctionnaires…) c’est peut-être plus inquiétant que savoir si les lobbys sont meilleurs à Bruxelles ou à Paris
Le 23/10/2021 à 18h53
C’est hansi hein. Donc non, il ne l’a pas lu.
Le 23/10/2021 à 21h01
Les commentaires d’hansi ne sont même pas amusants, il pond des pavés pour rien et ça devient usant.
Le 24/10/2021 à 11h24
La fonction “ignorer” est ton amie.
C’est idiot pour la diversité des avis, mais ça permet de garder un fil ou les opinions tranchées sont lisibles.
Tant qu’on en abuse pas.
Le 24/10/2021 à 10h07
Pas l’idée du siècle de faire référence à la colonisation quand on parle de l’un des principaux acteurs du domaine par le passé; et surtout quand les conséquences pour le pays et ses habitants n’ont absolument rien à voir avec ce qu’il s’est passé et se passe encore dans certains endroits du monde.
Le 24/10/2021 à 17h45
Je me suis demandé s’il était toujours à ce poste ? C’est dingue comme ce type n’a servi à rien.
Le 25/10/2021 à 07h55
Pendant mes TDs, je parle d’UX à mes étudiants, malheureusement je vois bien qu’ils s’en tamponnent tous ce qui les intéresses c’est de ne pas avoir une note en dessous de 10
Ce sont pourtant des BAC+5 section DI !
Le 25/10/2021 à 09h23
Et même pas de “caution” comme les ministres de l’environnement.
Le 25/10/2021 à 09h40
Note les en partie sur l’UX, ça les poussera à y penser un peu plus.
Le 25/10/2021 à 10h33
J’ai essayé mais la direction a dit niet il faut être gentil avec ces petites têtes blondes
Le 25/10/2021 à 12h57
« Le cinéma c’est une affaire qui marche et personne ne peut se présenter à une élection présidentielle sans le soutien de cette industrie.
Plus exactement, [un politique ou un fonctionnaire] qui dirait que les films américains sont les meilleurs, qu’on est en retard, qu’il vaut mieux commencer par distribuer les films américains le temps d’apprendre à faire des films nous-même et d’avoir de bons acteurs, […] aurait beaucoup de mal à poursuivre sa carrière »
le monde du cloud est donc « très différent de l’industrie du cinéma »
Ok, donc il casse sa propre argumentation (bancale, car en effet la comparaison est absurde).
Le 26/10/2021 à 13h34
Non
Le 27/10/2021 à 22h56
L’histoire ne dit pas si en plus du pull Colbert le parapluie Vauban protège ou non des gouttes étrangères.
Mais, comme l’essor va manifestement finir en essorage va-t-on appeler Bercy pour du silicium pour un futur palais des glaces radioactif ?
Ça va finir en patins à glace taille S, AMHA.