4G : vers un accord de mutualisation entre Orange et Free Mobile ?
Richard cherche économie
Le 10 septembre 2013 à 15h00
6 min
Société numérique
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Afin de contrer le futur accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom, leurs deux principaux concurrents vont-ils en faire de même ? Ce n'est pas encore fait, loin de là, néanmoins, l'idée fait son chemin. Stéphane Richard, le PDG d'Orange, l'a en tout cas plus que sous-entendu.
Vers un duel SFR/ByTel vs Orange/Free ?
La bataille à quatre va-t-elle se transformer en un simple duel ? Nous n'en sommes pas encore là, mais les signes en ce sens se multiplient. Après l'accord d'itinérance 2G et 3G entre Orange et Free Mobile qui a débuté en 2012, et donc le prochain partenariat entre SFR et Bouygues Telecom afin de mutualiser leurs réseaux 2G, 3G et surtout 4G dans les zones peu denses, passer à l'étape suivante est bien une possibilité.
Lors de l'annonce de la couverture intégrale de Paris, devançant ainsi tous ses concurrents, Orange, par la voix de son PDG Stéphane Richard, a abordé le cas de la mutualisation dans le marché mobile français selon La Tribune. « Si Bouygues Telecom et SFR vont au bout de leur accord [de mutualisation, ndlr], il est clair que cela ne nous laisse plus tellement de possibilités » a-t-il ainsi déclaré. Une possibilité qui ne peut concerner que Free Mobile.
Et afin de lever toute ambiguïté sur le sujet, le patron du premier opérateur télécom français a ajouté que « l'accord d'itinérance préfigurait un peu ces questions-là. (...) La mutualisation des réseaux s'inscrit dans une grande logique historique. Je ne ferme aucune porte. » Il est important de noter ici qu'il n'est pas question d'un éventuel accord d'itinérance pour la 4G entre les deux opérateurs (ce qui reste possible pour la bande 800 MHz), mais bien de mutualisation, c'est-à-dire d'investissements communs afin de réduire les coûts et déployer plus rapidement le réseau.
Une mutualisation limitée, encadrée
Cette mutualisation, qu'elle concerne SFR et Bouygues, ou Orange et Free, est de toute façon encadrée par l'ARCEP et l'Autorité de la concurrence. De nombreuses limites sont ainsi imposées afin que les entreprises en accord ne disposent pas d'un avantage concurrentiel trop important. L'Autorité de la concurrence a ainsi précisé en mars dernier qu'une telle mutualisation peut concerner sans problème les zones peu denses ou les zones de déploiement prioritaire.
Pour les zones denses, de « fortes réserves » ont par contre été émises, ne serait-ce que du fait de la problématique d'échanges d'informations qui implique un encadrement trop important. « Dans les zones les plus denses du territoire, là où les économies liées au partage sont les plus faibles, les effets restrictifs liés aux accords de RAN sharing paraissent, a priori, trop importants par rapport aux éventuels gains d’efficacité » résumait ainsi l'autorité à l'époque. Seule exception, les zones semi-denses, qui peuvent dans certains cas être avantageuses pour les opérateurs sans que cela ne crée de désavantage trop important pour la concurrence.
Si l'intérêt financier de la mutualisation est évident pour n'importe quel opérateur, du côté de la 4G, entre Orange et Free Mobile, nous disposons de deux opérateurs au profil très différent. L'un a déjà 2026 antennes en service, principalement sur la bande 2,6 GHz, même s'il compte bien aussi exploiter ses fréquences 800 MHz. A contrario, Free Mobile ne dispose que de la bande 2,6 GHz, il n'a toujours pas lancé d'offres LTE, et il se contente de quelques tests. Deux données doivent toutefois être à prendre en compte pour Free afin de mieux appréhender son futur dans la 4G.
4G : le cas Free Mobile
En premier lieu, du fait de son échec lors de la vente des fréquences 800 MHz, Free Mobile dispose d'un droit d'itinérance. SFR doit ainsi lui faire une proposition, que Free peut ou non accepter. Rien ne l'empêche en effet de signer un accord d'itinérance avec Orange ou Bouygues. Néanmoins, un tel accord ne pourra être signé que s'il couvre au moins 25 % de la population. Cette couverture est donc la première étape que doit atteindre l'opérateur s'il veut profiter de l'itinérance avec l'un de ses trois concurrents. Techniquement, couvrir quelques grandes villes, et en particulier Paris et sa banlieue, suffit néanmoins à se rapprocher du quart de la population française. Cela ne devrait donc pas être complexe pour Free Mobile.
L'autre donnée à prendre en compte concerne l'activation de ses antennes, et par conséquent le lancement de ses offres. Alors que certains dirigeants d'Iliad, la maison-mère de Free Mobile, avaient déclaré vouloir dévoiler des offres 4G en 2013, et plutôt en début d'année, nous sommes au mois de septembre et ne voyons toujours rien à l'horizon. Pourtant, Free a depuis longtemps demandé des accords à l'ANFR pour déployer des antennes. Des accords qui impliquent une mise en service avant dix-huit mois, sans quoi, ces derniers seront perdus. Or si en 2012, quasi aucun accord n'a été réalisé, dès le mois de mai 2013, une demande de 549 accords a été formulée à l'ANFR en sus des précédentes demandes. Cela signifie donc que Free devra exploiter ces supports avant novembre 2014. Dans le cas contraire, il ne disposera plus de l'autorisation d'exploiter ces supports.
Le mois de novembre 2014 étant une date particulièrement lointaine, il est peu crédible que Free Mobile attende si longtemps pour se lancer dans la 4G. Néanmoins, il s'agit d'une date butoir importante à prendre en compte quand on sait que l'opérateur souhaite couvrir au maximum le pays avant de lancer ses offres LTE. Un accord de mutualisation dans les zones de faible densité avec Orange lui permettrait assurément d'atteindre plus rapidement un pourcentage élevé de la population couverte, ceci en économisant quelques millions d'euros au passage.
Quant à Orange, cela lui permettra d'assoir un peu plus son avance sur la concurrence, même si Bouygues avec la bande 1800 MHz et SFR avec la bande 800 MHz comptent bien sortir du lot. Pour Bouygues, cela commencera d'ailleurs dès le mois prochain. Mais Stéphane Richard n'a pas caché que son concurrent ne l'inquiétait d'aucune manière. « Je vous donne rendez-vous au milieu de l'année prochaine, vous verrez, il n'y aura plus cet avantage. »
4G : vers un accord de mutualisation entre Orange et Free Mobile ?
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Vers un duel SFR/ByTel vs Orange/Free ?
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Une mutualisation limitée, encadrée
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4G : le cas Free Mobile
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 10/09/2013 à 15h09
La vache le sous-titre ! Mais c’est pas possible chez PCi vous avez un esclave qui travaille 24⁄24 pour la recherche ?! " />
Sinon pour en revenir à la news, je pense qu’Orange et Free ayant déjà un accord sur la 3G il semblerait logique qu’il perdure et continue sur la 4G.
Il serait extrêmement complexe de mettre en œuvre une itinérance avec Orange sur la 3G et une itinérance avec SFR (par exemple) sur la 4G.
Techniquement c’est compliqué, alors que s’ils continuent ensemble c’est largement moins problématique à mettre en place.
Et puis ce serait tout bénéfice pour Orange quand on voit déjà le coût faramineux de l’itinérance 3G qui ne cesse de croître.
Le 10/09/2013 à 15h18
Mais sérieusement, comment peut-on encore prétendre que free est un opérateur à part entière … ils sont à mi chemin entre le mvno et l’opérateur, incapable d’assumer un réseau et j’en passe.
Franchement c’est bien beau de vouloir faire le chevalier blanc et baisser les prix mais si c’est pour te retrouver avec un réseau bancal c’est pas la peine…
Le 11/09/2013 à 05h51
Le 11/09/2013 à 06h57
Le 11/09/2013 à 07h35
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Le 11/09/2013 à 07h57
Puisqu’on parle de majorité silencieuse…
Je suis chez FM depuis le début et franchement je ne m’en plains pas.
Des problèmes au tout début d’appels perdus mais ça a été rapidement réglé. Et la 3G fonctionne nickel ce qi n’avait rien d’évident: j’habite à la frontière franco-germano-luxembourgeoise, c’est un vrai bazar avec les antennes des opérateurs de chaque pays, ça doit bien faire une douzaine de réseaux mobiles…
Et pourtant FM fonctionne mieux ici qu’à Perpignan où là niveau 3G j’ai du me faire une raison cet été. A Paris, ça a été dur au début, mais la dernière fois que j’y étais ça a fonctionné correct.
Pour le fond de la news, s’il y a mutualisation des investissements pour déployer la 4G c’est pas plus mal ça ira p’tet plus vite. En même temps, là où j’habite, la 4G c’est comme la fibre: jamais… " />
Le 11/09/2013 à 08h56
Le 11/09/2013 à 09h00
Moi c’est simple, si Orange signe un accord de partage de réseau avec Free, je porte plainte contre Free pour non respect de ses obligations envers l’ARCEP. Et je perdrai peut être le procès mais ça me ferai plaisir d’emmerder X N.
Avec sa grande g…, XN n’arrête pas de dire que le réseau mobile ne coute rien, donc si ça coute rien il a qu’a un déployer un, un vrai réseau avec des vrais personnes pour réaliser la maintenance.
Et par la même occasion, il f…sa grande g…
Le 11/09/2013 à 11h40
Le 11/09/2013 à 18h45
C’était juste pour dire que je suis chez Orange pour la FTTH, Sosh pour le mobile et Barilla pour les penne rigate, et je suis content de mes choix…
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Pour en revenir à la niouze, Orange a forcément à gagner avec cette mutualisation avec Free, sinon, rien ne les obligeaient de signer.
Le 11/09/2013 à 21h00
Le 11/09/2013 à 21h17
Le 12/09/2013 à 07h52
Le 12/09/2013 à 08h29
Le 10/09/2013 à 15h18
4G : vers un accord de mutualisation entre Orange et Free Mobile ?
Huskie is dead.
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Bon, les hateboys Free, on vous attend au tournant…
…ou pas !
Edit : tiens, qu’est-ce que je disais…
Le 10/09/2013 à 15h21
Ca profitera plus à Orange qu’à Free AMHA.
Free va se faire gentiment tondre comme le coup de l’itinérance 2G…
Mais pour eux ce serait la “moins pire” des solutions : Orange seul a les reins assez solidespour supporter tranquillement une alliance SFR + BT, mais à Free ca ferait pas mal de soucis, les rendant encore “plus bons”derniers qu’ils ne sont aujourd’hui…
Donc Free n’a pas trop le choix, et c’est une bonne opération pour Orange..
Le 10/09/2013 à 15h24
Le 10/09/2013 à 15h27
Le 10/09/2013 à 15h28
De toute façon je n’ai jamais compris pourquoi ils ne mutualisaient pas déjà sur la 2G/3G, au moins pour les zones grises…
Le 10/09/2013 à 15h28
Le 10/09/2013 à 15h29
Le 10/09/2013 à 15h29
Le 10/09/2013 à 15h42
Je pense que Free va frapper un grand coup… mais quand… réponse début 2014… deux ans jour pour jour après le lancement de Free Mobile… peut-être…
Le 10/09/2013 à 15h44
Le 10/09/2013 à 15h45
Le 10/09/2013 à 15h46
Le 10/09/2013 à 15h49
Le 10/09/2013 à 15h52
Le 10/09/2013 à 15h55
Le 10/09/2013 à 15h55
Le 10/09/2013 à 15h56
Le 10/09/2013 à 15h57
Le 10/09/2013 à 15h59
Je pense que le chat Stéphane Richard joue surtout avec la petite souris Niel ! " />
Le 10/09/2013 à 16h01
Le 10/09/2013 à 16h13
Le 10/09/2013 à 16h16
Le 10/09/2013 à 16h17
Le 10/09/2013 à 16h23
Le 10/09/2013 à 16h39
Le 10/09/2013 à 16h53
Ah mais Free fait ce qu’il veut, Orange, SFR et BT aussi, dans le cadre réglementaire défini par l’arcep et l’autorité de la concurrence.
Alors quand j’entends S.R. Ou Niel ou Martin ou le PDG de SFR nous vanter la mutualisation en zone dense par exemple, je me " />" />" />
Cela se fera aux conditions définis par les régulateurs, et Free Mobile n’a rien, mais alors strictement rien à apporter à un partenaire en zone peu dense. Ce n’est pas sa priorité en terme de déploiement.
Qu’il finisse déjà son objectif de 2500 sites actifs ! Ce réseau en carton tout de même au bout de plus de 3 an et demi de détention de sa licence 3G ! " /> " />" />
Le 10/09/2013 à 17h53
Le 10/09/2013 à 17h56
Le 10/09/2013 à 18h10
Toute cette histoire nous rappelle bien évidemment “Le Lièvre et la Tortue”…
Bon, par contre dans cette histoire de 4G, je ne suis pas sûr que la Tortue ait ses chances pour la victoire. " />
" />
Le 10/09/2013 à 18h15
Le 10/09/2013 à 18h54
Le 11/09/2013 à 00h08