Connexion
Abonnez-vous

Droit à la réparation : vifs débats en perspective autour de la garantie

On tourne en rond

Droit à la réparation : vifs débats en perspective autour de la garantie

Le 15 mars 2022 à 07h00

Un appareil sous garantie qui tombe en panne ? Obtenir l’échange contre un neuf pourrait bientôt être plus compliqué. La Commission européenne envisage de privilégier la réparation. L’éventualité suscite la franche opposition de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.

Une avancée pour l’environnement peut-elle nécessiter un recul des droits des consommateurs ? Certes caricaturale, la question résume un débat qui s’amorce autour d’un aspect du projet de Bruxelles sur le droit à la réparation.

Pour allonger la durée de vie des produits, la Commission européenne envisage de limiter les possibilités offertes au consommateur en cas de panne pendant la durée de la garantie légale. La réparation serait privilégiée au détriment du remplacement des produits. Un changement qui bousculerait le droit… et les habitudes des consommateurs !

La réflexion s’inscrit dans l’initiative législative pour le droit à la réparation, annoncée par la Commission. Prévue pour être adoptée au troisième trimestre 2022, elle fait actuellement l’objet d’une consultation publique, ouverte aux citoyens comme aux associations de consommateurs et aux professionnels, jusqu’au 5 avril.

Objectif : faire durer les produits

Les objectifs généraux sont difficilement contestables : « Pour atteindre nos objectifs de transition écologique, nous devons veiller à ce que les ressources soient utilisées de manière durable », a déclaré le commissaire à la justice, Didier Reynders. En d’autres termes, il s’agit de « promouvoir l’économie circulaire et la consommation durable », et pour cela, de prolonger la durée de vie des appareils.

La traduction concrète de ces buts risque, elle, de prêter davantage à discussion. Entre autres éléments, le projet prévoit donc de modifier les conditions de mise en œuvre de la garantie de conformité. Valable pendant les deux ans suivants l’achat d’un produit, elle est la principale garantie légale protégeant les consommateurs.

La garantie de conformité peut être invoquée en cas de panne, mais aussi plus généralement en cas de « défaut de conformité », c’est-à-dire si l’appareil ne correspond pas à la description faite par la vendeur (par exemple, un smartphone annoncé comme compatible 5G et qui ne le serait pas), ou à l’usage « habituellement attendu d’un bien du même type » (article L.217 - 5 du code de la consommation).

Réparer ou remplacer, le consommateur n’aura plus le choix

Actuellement, dans cette situation, le consommateur peut demander la réparation ou le remplacement du produit. À lui de choisir entre l’une et l’autre option !

Le vendeur ne peut s’opposer à son choix que dans un cas bien précis : si cela engendre pour lui « un coût manifestement disproportionné, compte tenu de la valeur du bien ou de l’importance du défaut », indique la Répression des fraudes sur son site.

C’est cette possibilité, quasi-systématique, d’arbitrer entre remplacement et réparation qui est sur la sellette. « La directive [UE 2019/771 relative à certains aspects concernant les contrats de vente de biens. C’est ce texte qui fixe, au niveau européen le cadre juridique de la garantie légale de conformité, ndlr] pourrait être modifiée de manière à ce que la réparation soit le premier recours et que les consommateurs ne puissent remplacer le produit défectueux que si la réparation n’est pas possible », indique la consultation publique.

Ainsi le consommateur perdrait la possibilité d’exiger le remplacement d’un appareil en panne dans les deux ans après l’achat. Une situation forcément moins confortable. L’envoi en réparation de l’appareil peut nécessiter de s’en priver pendant quelques temps.

Se passer trois semaines d’un téléviseur envoyé en atelier, passe encore. Pour un lave-linge ou un aspirateur, c’est plus compliqué. Même si un appareil de substitution est prêté dans l’intervalle, ce n’est pas toujours simple, quand il s’agit d’un smartphone par exemple…

Autant de raisons pour lesquelles les consommateurs privilégient souvent le remplacement immédiat de l’appareil en panne – même si ce n’est pas le choix le plus écologique.

L’UFC-Que Choisir y voit une régression…

Cette perspective de réforme ne plaît pas à l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. « Si promouvoir la réparation est indispensable, l’imposer manu militari serait une régression inadmissible des droits des consommateurs », s’est élevé son président Alain Bazot, lors du Forum européen des consommateurs, qui s’est tenu à Strasbourg le 10 février dernier.

« Le cadre réglementaire d’une consommation responsable doit se faire avec des consommateurs responsables, pas contre eux ! »

En d’autres termes, il craint que le « droit » à la réparation ne se transforme parfois en devoir. « On connaît les pratiques commerciales trompeuses : il ne faudrait pas qu’on instaure une réglementation contractuelle trompeuse, laissant croire qu’il y a un droit, alors qu’en réalité, le consommateur en passerait par des obligations ! »

… et préfère les incitations aux obligations

Si l’UFC-Que Choisir est opposée à ce que la réparation soit imposée au consommateur, elle soutient des mesures incitatives. La réparation doit pouvoir « conquérir le cœur et les habitudes des consommateurs », a avancé Alain Bazot.

Il a évoqué le soutien financier à la réparation pour en réduire le coût – une question qui a récemment fait l’objet de débats en France. Alain Bazot a aussi mentionné la nécessité d’améliorer encore l’information sur la réparabilité des produits au moment de leur achat. En décembre dernier, l’association avait publié un rapport très critique sur l’indice de réparabilité français, pas suffisamment bien affiché par les revendeurs et aux grilles de notation jugées trop favorables.

Une garantie allongée en échange du choix de réparer ?

Un point à noter sur la réforme envisagée : elle concerne la garantie de conformité, socle légal obligatoire. Rien n’empêchera a priori un fabricant ou un revendeur de continuer à proposer sa propre garantie, appelée alors garantie commerciale, aux conditions qu’il choisit. Celle-ci pourrait toujours prévoir un remplacement systématique en cas de panne.

Par ailleurs, cette initiative de la Commission européenne est encore à l’état de projet. La consultation publique prend bien soin d’indiquer qu’il s’agit d’« éventuelles mesures ». Dans le détail, il s’agirait de faire de la réparation la seule possibilité « lorsque son coût est inférieur ou égal au coût de remplacement ».

Mais en plus du bâton, le projet prévoit aussi une carotte, sous la forme d’un allongement de la garantie. Après la réparation, la garantie légale serait « réactivée » pour « au moins deux ans ». Ainsi un appareil tombé en panne, puis réparé un an après son achat, serait garanti jusqu’à son troisième anniversaire, au lieu du deuxième en l’absence de panne.

La consultation publique invite les contributeurs à se prononcer sur l’intérêt de ces différents points. Elle les sonde aussi sur l’intérêt « d’offrir des incitations visant à réparer les produits au lieu de les remplacer » pendant et après la période de garantie. Une question bien vague, en l’absence de de précisions sur ce que pourraient être ces incitations.

Enfin, la consultation publique évoque, là aussi de façon très rapide, l’hypothèse d’un allongement de la durée de garantie, au-delà des deux ans s’appliquant actuellement. Et la possibilité d’imposer une réparation gratuite même lorsqu’une panne est due à une mauvaise manipulation du produit.

Commentaires (41)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar

Je ne savais pas qu’on pouvait exiger le remplacement à neuf du produit ! Il y a des conditions particulière à respecter j’imagine ?

votre avatar

Pour la majorité des demandes de garanties que j’ai eu à faire (principalement du matériel informatique), c’est un remplacement à neuf ou un remboursement qui a été fait, sans aucune condition particulière et sans que j’ai à l’exiger moi même.



Comme le dit l’article, pour beaucoup de ces garanties j’aurais de toute façon choisis le remplacement, mais pour certains cas facilement réparable comme un joystick ayant un problème connu avec le potentiomètre de l’axe Z, j’ai été étonné qu’on me le remplace plutôt qu’une réparation.

votre avatar

le pb du sav c’est l’humain qu’il faut payer, 30k€/an comme il faut être 2 à cause des vacance/maladie si il font 10 dépannage par jour ca en fait 2000 réparation par an, soit … 30€ par réparation juste en main d’oeuvre, plus la logisitique à 15€ tu arrive dans le meilleur des cas à 45€/réparation



ce que plus personne ne veut payer pour des produit chinois à 5 € à l’achat. Les produits chère à l’achat ont un bon sav, voir très bon. Miele, Dyson etc … mais il y a un prix a cela, le prix d’achat.

votre avatar

Et encore, 10 dépannage par jour c’est super optimiste. Il faut se déplacer entre chaque client, et à moins d’être en zone super dense ça prend énormément de temps

votre avatar

Se passer trois semaines d’un téléviseur envoyé en atelier, passe encore.


Il y’a un truc qui s’appelle l’échange standard, Ton produit part en réparation, et on te file en échange un modèle réparé. (pas forcément le tiens)
Je ne vois rien qui empêcherait de faire ça. C’est ce qui se faisait quand les SAV existaient encore: chaque magasin avait son technicien, qui faisait les réparations directement à l’arrière du magasin, une fois les appareils réparés ils servaient de base d’échange standard ou de prêt pendant les plus longues réparations.



Maintenant les SAVs sont un simple point relais sans aucune valeur ajoutée. Amazon a carrément supprimé le concept et tout le monde trouve ça bien d’être remboursé et qu’on brule des produits parfois même pas déballés !

votre avatar

C’est exactement ce que j’allais dire, je ne vois pas en quoi le remplacement par un modèle équivalent n’est pas écologique.
Et même s’il est plus onéreux de le réparer que d’en fournir un neuf, rien n’empêche de recycler le produit défectueux.

votre avatar

Le remplacement par un modèle identique ou équivalent qui vient d’être réparé ca peu faire rager aussi. Ta TV neuve tombe en panne, on t’en donne une autre reconditionnée dans le même état, OK.



Mais quand il y a de l’usure ? Personnellement, je préfère attendre et récupérer ma TV. Je sais qu’elle est propre, pas de rayure ou trace d’usure, sur un circuit électrique aux normes. Récupérer la TV d’un inconnu qui a peut être plus d’une année d’utilisation dans des conditions que tu ne connais pas, même si elle fonctionne quand elle arrive chez toi : non merci.



Alors après vient la question du délais ! On vient te récupérer ta TV par livreur spécialisé, elle part pour 10-15 jours OK, pourquoi pas. Tu dois l’envoyer par toi même c’est déjà un périple, elle part à l’étranger elle va se faire mal traiter dans le voyage, tu attends 4-6 semaines, elle revient avec le problème, ou on te dis à l’analyse que c’est dû a une mauvaise utilisation, la c’est rageant.



Je me souviens, chez Philipps avant, tu avais un problème, il t’envoyait une personne sur place pour faire le diag et changer la pièce ensuite. Il pouvait pas réparer il remplaçait et l’ancien partait en atelier puis repartait dans le circuit. Je ne sais pas si c’est toujours le cas, mais c’était top.
Un peu comme une machine à lavé, on ne te la change pas dès la moindre panne :)

votre avatar

L’échange standard, c’est ce que pratique Seagate. Quand ton disque part en garantie, tu en récupères un autre, pas neuf, en échange. À chaque fois que j’ai eu à l’utiliser, le disque reçu en remplacement a claqué au bout de moins d’un an… On ne peut pas dire que je sois satisfait avec cette façon de faire.

votre avatar

J’étais venu pour dire exactement ça. Je ne vois pas en quoi l’un et l’autre seraient incompatibles.



Il suffit de permettre l’échange non plus “à neuf” mais “avec un appareil en bon état de fonctionnement, pour lequel un nouveau délai de garantie commence à courir” et basta.



-> Transparent pour le consommateur (en théorie, dépendant du niveau de professionalisme du fournisseur) qui aura toujours une indispo de matériel limitée à 2-3 jours (le temps de la procédure et de la livraison le cas échéant).
-> Incitatif pour le constructeur (si je fournis du neuf, ça me pourrit mon stock. Si je fournis du repris pourri, je fais que reculer l’échéance. Si je passe mon temps à réparer mes produits pour les redonner, je vais perdre masse thunes => Il devient plus économique de prendre le temps d’une bonne conception sans obsolescence programmée ni raccourcis sur la qualité.




sanscrit a dit:


le pb du sav c’est l’humain qu’il faut payer, 30k€/an comme il faut être 2 à cause des vacance/maladie si il font 10 dépannage par jour ca en fait 2000 réparation par an, soit … 30€ par réparation juste en main d’oeuvre, plus la logisitique à 15€ tu arrive dans le meilleur des cas à 45€/réparation



ce que plus personne ne veut payer pour des produit chinois à 5 € à l’achat. Les produits chère à l’achat ont un bon sav, voir très bon. Miele, Dyson etc … mais il y a un prix a cela, le prix d’achat.


Ce qui revient à dire que forcer la (re)mise en place de tels systèmes va rendre économiquement non-viables tous les produits “jetables” ou à durée de vie en usage normal limitée à quelques mois.



Je vois ça comme une EXCELLENTE nouvelle pour ma part. :)

votre avatar

Je pense que les gammes actuelles ont trop de références et d’options différentes pour que ça marche.

votre avatar

ça n’a aucun rapport: Un échange std est avec un appareil de gamme similaire.



Les commerçants ont leurs propres références “unique” pour éviter de se faire de la concurrence directe notamment à l’époque des comparateurs. C’est flagrant sur l’électroménager : le même lave-linge aura une marque ou modèle différent selon qu’il soit vendu par Darty, boulanger, cdiscount… Pourtant le lave-linge est identique à l’exception de l’étiquette près (et de l’éventuel logo / nom de marque).
Si tu ouvres un comparateur sur une référence trouvée à Darty, tu trouveras un modèle à la Fnac ou sur les plateformes d’occasion. Cette réf est unique au groupe.



Tout ça pour dire que il n’y a pas tant de modèles, c’est une segmentation artificielle. Et pour le SAV c’est un faux pb car Darty n’aura que des ref Darty réparée en stock :)

votre avatar

Alors j’ai la chance d’avoir très peu affaire aux SAV donc je connais mal pour ce qui était en place avant Amazon.
Par contre je m’y connais assez pour voir que pour beaucoup d’appareils modernes, même en électroménager la notion de “gamme similaire” est assez complexe à définir je suis désolé.



Si j’achète un tel pour son module photo je suis insatisfait d’un échange standard avec un tel de même prix mais qui excelle en jeu ou en durée de batterie.
Idem (en moins net peut être) pour de l’électroménager qui regorge d’options aujourd’hui (silencieux, lavages à bulles, programmations diverses, distributeurs de trucs machins dans les frigos…). Et plus on ira vers de la domotique connectée et intégrée et plus ce sera compliqué les marques n’étant pas interopérables très souvent.



Je suis par contre d’accord sur le fond du commentaire qui déplore le gâchis du mode de fonctionnement actuel :chinois:

votre avatar

En débutant l’article completement contre le principe : même peu ou pas utilisé, beaucoup de jouets de mes gamins ne marche plus dans les 6 mois après l’achat. Directement lié a la qualité de ceux-ci. Du coup on se les fait échanger par du neuf.



En y réfléchissant, le problème et majoritairement la qualité et conception. Si il y a une obligation de réparation ils devraient a priori améliorer leur qualité de produit et surtout leur réparabilité.
Les premières années seraient difficile (avec des trucs revenant de réparation dans le même état qu’initialement*) mais sur un moyen long terme sa irait dans mon sens : des truc de meilleur qualité et une conception permettant la réparation (et qui pourrait donc me permettre de prolonger moi-même la durée de vie de certains truc au delas des périodes de garantie)




  • Un vendeur m’a obligé a envoyer en réparation un nettoyeur vapeur… Il est revenu avec une belle fiche de réparation indiquant les trucs remplacés : il n’avait rien a voir avec mon problème… Se fut ma seule expérience de réparation…

votre avatar

janvi a dit:




  • Un vendeur m’a obligé a envoyer en réparation un nettoyeur vapeur… Il est revenu avec une belle fiche de réparation indiquant les trucs remplacés : il n’avait rien a voir avec mon problème… Se fut ma seule expérience de réparation…


Ça m’est arrivé une fois sur un ordinateur portable qui avait des problèmes de scintillement de l’écran lorsque celui bougeait (vibration, ajustement de la position…). Parti en réparation, j’avais insisté sur le fait qu’il fallait probablement changer le câble qui connecte l’écran à la CM. Mais il est revenu avec une carte mère toute neuve, un OS fraîchement réinstallé et … le câble d’origine. Et toujours le même problème.



Il y est reparti une seconde fois et cette fois, le câble a bien été changé (ce qui a résolu le problème). Mais bonjour la perte de temps et d’argent (deux transports, le changement de carte mère pour rien…)

votre avatar

(quote:2061060:dvr-x)
Le remplacement par un modèle identique ou équivalent qui vient d’être réparé ca peu faire rager aussi. Ta TV neuve tombe en panne, on t’en donne une autre reconditionnée dans le même état, OK.



Mais quand il y a de l’usure ? Personnellement, je préfère attendre et récupérer ma TV. Je sais qu’elle est propre, pas de rayure ou trace d’usure, sur un circuit électrique aux normes. Récupérer la TV d’un inconnu qui a peut être plus d’une année d’utilisation dans des conditions que tu ne connais pas, même si elle fonctionne quand elle arrive chez toi : non merci.


Questionnement, doute et réticences légitimes. Il est indéniable que le degré de soin à l’usage et d’entretien du matériel, informatique ou non, est extrêmement variable d’une personne à l’autre, et se récupérer un matériel clairement maltraité quand soi-même on est rigoureux ça fait chier.



Cela dit, projette toi dans un plan plus global à 5-10 ans. Si ce nouveau système permet d’obtenir l’effet escompté, les fabricants auront été obligés de repenser leur matos pour le rendre plus robuste et facilement réparable, ce qui implique que dans beaucoup de cas le “pire” que tu pourras avoir est un matos à l’esthétique marquée (genre rayures sur le plastique) mais tu auras beaucoup moins de risques qu’on te file un truc reconditionné / réparé qui en fait fonctionne mal.



D’ailleurs je me permets de rappeler qu’aujourd’hui nombre de vendeurs de market place vendent des objets “neufs” qui sont clairement reconditionnés quand on prête un minimum d’attention (plastiques d’emballage juste scotchés et non pas scellés, carton “interne” abîmé, câbles pas enroulés nickel, etc)… Ce serait bien d’y mettre de l’ordre là aussi.

votre avatar

Je suis d’accord, mais ça ne change rien au fait que si tu récupère une TV avec des rayures ou micro-rayures que tu n’avais pas avant ta panne, ce sera toujours pas possible pour moi.



S’ils veulent faire durer les équipements, il y a une chose simple à faire : augmenter la durée de garantie. L’Espagne est passée à trois ans cette année, pourquoi pas 4 chez nous ? Sur un équipement vendu, le constructeur intègre dans le prix de vente le coût de SAV global. Mais dans tous les cas, plus le taux de panne est faible, plus il gagne d’argent. Tu doubles la durée de garantie, ca va les faire réfléchir un peu… Parce que les objets qui tombent en rade à 2 ans et quelques mois c’est encore très fréquent.



Et puis il faudra faire évoluer les esprits, c’est pas gagné. Parce qu’on est dans une société de consommation. Va expliquer à quelqu’un qu’il ne doit pas consommer. Si tu es obligé de faire réparer, mais que tu ne peux pas faire intervenir une personne chez toi, ca va finir en remplacement… on ne parle pas juste de TV… Les gens veulent tout rapidement et à faible prix, sans perdre de temp, forcément… C’est bien pour ca que certaines plateforme performent !
Le nombre de fois où j’ai entendu « je préfère Amazon parce que leur SAV il est top » alors qu’Amazon est l’exemple même de surconsommation, gaspillage, pollution, ça en dit long sur l’était d’esprit et les préoccupation des gens…



Ca dépend surtout du prix de l’appareil. Tout le monde n’a pas les moyens d’acheter du Dyson, Focal ou iRobot. Quand tu prends dans la marque qui est à ta portée, le SAV est plus compliqué. Si tu prends un aspirateur pour budget plus serrez sur le net, c’est pas forcément la même que Dyson..

votre avatar

La réparation pourquoi pas, mais les gens veulent du “moins cher” …; et achètent a des inconnus sur des “marketplace”, ils ont ce pour quoi ils ont payé..c.a.d rien ! et bon courage pour les réparations



Jai ’achèté ma TV directement a une enseigne réputée pour son SAV (contrat de confiance :) ), ma tv est tombée en panne , j’ai eu une réparation, 2 semaines d’atelier changement de dalle, prêts d’un TV en attendant. Et franchement le SAV au top; les tech t’appellent ,ils te laissent leur numéros de mobile si tu as des infos a leurs communiquer..bref truc efficace
Voila pourquoi j’ai certainement payé ma TV un peu plus cher.

votre avatar

T’as eu du pot, moi pour le lave linge, ils ont pas proposé de prêt matériel juste 3 semaines en atelier… 3 semaines sans lave linge mais bien sur.



Donc on l’a changé (carte de commande électronique HS).

votre avatar

fofo9012 a dit:


Il y’a un truc qui s’appelle l’échange standard, Ton produit part en réparation, et on te file en échange un modèle réparé. (pas forcément le tiens)


C’est ce que fait Dyson: ils prêtent un aspirateur pendant la réparation.

votre avatar

Anachron a dit:


Pour la majorité des demandes de garanties que j’ai eu à faire (principalement du matériel informatique), c’est un remplacement à neuf ou un remboursement qui a été fait, sans aucune condition particulière et sans que j’ai à l’exiger moi même.


Pour la majorité des demandes SAV que j’ai fait en électroménager, hifi, … toutes les grandes marques ont un très bon SAV (Focal, Dyson, iRobot, Siemens, SEB).



Les petites marques dépendent du SAV du distributeur (électrodépôt) et de même le SAV est bon (intervention sous 3j pour un lave-linge).



Alors oui, la TV, l’informatique ultra-intégré c’est pas facile en SAV. Pour tout ce qui est de la maison, 0 soucis.

votre avatar

Cette perspective de réforme ne plaît pas à l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. « Si promouvoir la réparation est indispensable, l’imposer manu militari serait une régression inadmissible des droits des consommateurs », s’est élevé son président Alain Bazot, lors du Forum européen des consommateurs, qui s’est tenu à Strasbourg le 10 février dernier.


Je pense que quand on aura bien épuisé les ressources qui permettent de produire à tours de bras et que les gens ne pourront juste plus avoir les produits qu’ils veulent du tout (ou alors pour 2 à 4 fois le prix, hein les cartes vidéo depuis 2 ans ?), ça pourrait être vu comme une régression des droits des consommateurs aussi. Ou un droit supplémentaire : le droit de ne plus pouvoir consommer du tout, parce qu’il n’y aura plus rien à consommer.



Espérer que les gens seront naturellement vertueux de leur propre initiative, c’est se bercer d’illusions. Traitez-moi de misanthrope si vous voulez, je vous répondrais que mais oui, tout à fait, et ce que j’ai vu pendant les 2 ans de covideries ne va clairement pas contribuer à me faire changer d’avis, au contraire.

votre avatar

Citan666 a dit:


Ce qui revient à dire que forcer la (re)mise en place de tels systèmes va rendre économiquement non-viables tous les produits “jetables” ou à durée de vie en usage normal limitée à quelques mois.



Je vois ça comme une EXCELLENTE nouvelle pour ma part. :)


+10

votre avatar

(quote:2061060:dvr-x)



Mais quand il y a de l’usure ? (…)


Si le numéro de série est différent ce n’est pas une réparation mais un échange.




(…) elle revient avec le problème, ou on te dis à l’analyse que c’est dû a une mauvaise utilisation, la c’est rageant.


Oui. Il manque des critères précis dans la loi pour protéger le consommateur de bonne foi ou l’entreprise de retours négatifs (reconditionnement aléatoire et flou).




Je me souviens, chez Philipps avant, tu avais un problème, il t’envoyait une personne sur place pour faire le diag et changer la pièce ensuite. Il pouvait pas réparer il remplaçait et l’ancien partait en atelier puis repartait dans le circuit. (…)


De la qualité de service s’est perdue, c’est indéniable.
Mais là encore ce n’est pas exactement une réparation de panne, c’est un échange complet finalement comparable à du neuf donc.

votre avatar

Plus généralement, je pense qu’une partie de la solution vient des écoles. Évidemment déjà inculquer les notions de ressource limitées, ne pas gâcher, etc. aux enfants très tôt.
Mais aussi et surtout prévoir quelques cours de bricolage elementaire pour réparer des choses. Une sorte de cours de techno pratique, quoi : electricité / electronique de base, apprendre à se servir d’un tournevis, etc.
Moi qui fait un peu de bénévolat dans un Repair Café, je suis sidéré à chaque fois de ce que le 14 de ce que je répare là, je pouvais déjà le faire à 10 ans.



Bon, quand on parle d’informatique même basique ou d’une petite soudure de base je peux comprendre que la Michu ne va pas s’en sortir sans un petit coup de main. Mais franchement pour certains trucs : j’ai vu des gens jeter des blender à 150 balles parce qu’ils n’avaient juste pas le réflexe de réarmer le fusible de protection thermique. Faut les comprendre aussi : le bouton de rearm est situé en dessous de la machine… Et je l’ai vu plusieurs fois. J’imagine même pas combien de ces blender sont renvoyés aux Amazon et autres dans la période des 2 ans…
Ou bien des gens qui balancent du mobilier qu’on peut réparer avec 2 vis, la bite et le couteau.



Bref, en complément de la loi comme toujours : de l’éducation de base.
Je dirais même mieux : desfois des trucs qu’on répare sont plus robustes après la réparation qu’avant !

votre avatar

Je suis dans le même cas, quand je passe chez quelqu’un, on me compte le nombre de choses que je répare. Alors que dans la plupart ces cas, c’est relativement simple.

votre avatar

Etant responsable d’un Repair Café et bénévole dans un deuxième, je ne peux que méga-plussoyer. Vive l’éducation permanente :smack:

votre avatar

(reply:2061149:Idiogène)
Si tu reprends le fil, on parlait d’échange par du matériel déjà utilisé et donc reconditionné, pas par du neuf.
Donc c’est normal que je parle d’échange :)


votre avatar

(reply:2061152:dvr-x)


Je le sais bien : j’ai eu le même problème de sens avec certains vendeurs me parlant de réparation alors que s’en était pas. Ça a fini à la benne !



Les risques qu’évoque l’UFC sont fondés : il faudrait clarifier les objectifs sans quoi l’écologie punitive ne va pas faire mieux que l’attitude parfois arbitraire des vendeurs. :windu:



Dans tous les cas possibles, le fond du problème vient des fabricants dont certains se démerdent bien seuls. Pour un aspirateur Bosh très usé j’ai tout retrouvé chez eux sans passer par du SAV.
Il n’y pas lieu de se plaindre d’autre chose que de l’absence de cannibales ayant pignon sur rue je crois. :D

votre avatar

Citan666 a dit:


…D’ailleurs je me permets de rappeler qu’aujourd’hui nombre de vendeurs de market place vendent des objets “neufs” qui sont clairement reconditionnés quand on prête un minimum d’attention (plastiques d’emballage juste scotchés et non pas scellés, carton “interne” abîmé, câbles pas enroulés nickel, etc)… Ce serait bien d’y mettre de l’ordre là aussi.


Là est le problème à mon avis.
Il vaut mieux fuir les market place parce qu’on a plus à y perdre qu’à y gagner.

votre avatar

Je suis partagé … d’un coté ça remettrait clairement la réparation au centre, ainsi que la réparabilité, la durabilité, les pièces détachées, etc., et ça limiterait le fait de détruire les produits retournés.



Mais de l’autre, y’a pas tout simplement autre chose à faire avec les produits retournés ? Les obliger à la réparation puis à la remise en vente ? En reconditionné ? Avec la perte de valeur, ça inciterait les constructeurs à construire du solide.
Ou tout simplement commencer par l’interdiction de détruire les invendus ? Dons (notamment aux assos), recyclage, entreposage, reconditionnement, démontage pour les pièces détachées, etc.

votre avatar

D’un point de vu consommateur, l’UFC que choisir à raison.
Le problème c’est que ce n’est pas soutenable pour notre planète.
Le recyclable à 100% est une utopie pour la plupart des matériaux (la qualité, la pureté du matériau se dégrade ) et encore plus les biens électroniques (de trop petites quantités mélangées entre elles).
Bref, que ça nous plaise ou non, il faut changer. L’idée de proposer un échange standard avec un équivalent immédiatement ou d’attendre sans rien le temps de la réparation pourrait être une solution ?

votre avatar

+1000 avec l’Europe c’est juste normal qu’un produit doivent être réparé et non remplacé à neuf sachant que cela forcera du coup d’avoir des produits réparable plus facilement et plus durable donc tout à y gagner




(reply:2061224:Watom!)


on ne parle pas de recyclage ici mais de réparation donc non l’UFC à tord ici, il faut pousser la réparation car justement cela évite de devoir le recycler…

votre avatar

Je faisais références à certains commentaires qui parles de recyclage du produit abîmé pour continuer à avoir du neuf en remplacement. Ce qui est impossible.
Il faut par contre résoudre la question de savoir comment on fait sans le produit pendant sa réparation. La solution devrait aussi faire partie de la loi.

votre avatar

Certes, mais si on se préoccupe d’environnement, il faudrait également envisager une garantie légale bien plus longue, pour pousser les fabricants à une production plus solide…

votre avatar

Drepanocytose a dit:


Plus généralement, je pense qu’une partie de la solution vient des écoles. Évidemment déjà inculquer les notions de ressource limitées, ne pas gâcher, etc. aux enfants très tôt. Mais aussi et surtout prévoir quelques cours de bricolage elementaire pour réparer des choses. Une sorte de cours de techno pratique, quoi : electricité / electronique de base, apprendre à se servir d’un tournevis, etc. Moi qui fait un peu de bénévolat dans un Repair Café, je suis sidéré à chaque fois de ce que le 14 de ce que je répare là, je pouvais déjà le faire à 10 ans.



Bon, quand on parle d’informatique même basique ou d’une petite soudure de base je peux comprendre que la Michu ne va pas s’en sortir sans un petit coup de main. Mais franchement pour certains trucs : j’ai vu des gens jeter des blender à 150 balles parce qu’ils n’avaient juste pas le réflexe de réarmer le fusible de protection thermique. Faut les comprendre aussi : le bouton de rearm est situé en dessous de la machine… Et je l’ai vu plusieurs fois. J’imagine même pas combien de ces blender sont renvoyés aux Amazon et autres dans la période des 2 ans… Ou bien des gens qui balancent du mobilier qu’on peut réparer avec 2 vis, la bite et le couteau.



Bref, en complément de la loi comme toujours : de l’éducation de base. Je dirais même mieux : desfois des trucs qu’on répare sont plus robustes après la réparation qu’avant !


+1

votre avatar

Arkeen a dit:


Mais de l’autre, y’a pas tout simplement autre chose à faire avec les produits retournés ? Les obliger à la réparation puis à la remise en vente ? En reconditionné ? Avec la perte de valeur, ça inciterait les constructeurs à construire du solide. Ou tout simplement commencer par l’interdiction de détruire les invendus ? Dons (notamment aux assos), recyclage, entreposage, reconditionnement, démontage pour les pièces détachées, etc.


C’est déjà plus ou moins le cas (écotaxe): résultat des montages bidons, où les PC sont envoyés à des “associations humanitaires” qui sont en faites des décharges en Afrique où les CM sont brulées dans un bidon ville pour récupérer les métaux précieux.
Avant ce truc “bienveillant”, les vieux PC étaient filés ou vendus à bas coût aux employés ce qui créait une vraie seconde vie.
Le pb est qu’on ne peut pas compter sur une société privée multinationale pour être bienveillant avec la planète : C’est moins cher de bruler du matos neuf que de payer quelqu’un pour trier le neuf et réparer l’usé donc Amazon brule les retours. Si l’Europe interdit cette pratique, Amazon va créer une société dans un pays où c’est autorisé et le bilan sera négatif : les biens seront toujours brûlés, mais en plus ils consommeront plus de gazole pour sortir d’Europe. (ce qui restera probablement moins cher que de payer des humains)

votre avatar

Même si un appareil de substitution est prêté dans l’intervalle, ce n’est pas toujours simple, quand il s’agit d’un smartphone par exemple…


C’est même quasi impossible avec la protection de Google FRP, il faut que le dernier client a qui ont a prêté le smartphone n’oublie pas de “dé lier” son compte google du smartphone. Sinon impossible qu’un autre client l’utilise

votre avatar

(reply:2061060:dvr-x)
Top ce genre de SAV mais ça se paye dans le prix d’achat de l’appareil.


J’ai un problème sur ma machine à laver (poignée en plastique d’ouverture du hublot cassée).
J’ai contacté le SAV du magasin où je l’avais acheté mais la garantie était dépassée depuis quelques mois. Diagnostic par téléphone, appareil foutu mais on me fait une réduction pour l’achat d’un nouveau modèle…
J’ai appelé mon père bricoleur qui m’a guidé par téléphone pour ouvrir la porte avec de la ficelle. J’ai racheté la pièce de rechange (10-15€ et une semaine de délai pour l’avoir) et l’ai remplacé comme un grand.
la casse de cette poignée est inévitable au vu de sa conception et je suis sûr que pas mal de personnes ont simplement racheté un nouvel appareil.

votre avatar

Perso je fais appel au SAV DARTY (qu’on ait acheté ou pas son matériel chez eux) et ça s’est toujours bien passé, on sait à l’avance le prix à payer en fonction d’un diagnostique téléphonique.

votre avatar

Drepanocytose a dit:


Moi qui fait un peu de bénévolat dans un Repair Café, je suis sidéré à chaque fois de ce que le 14 de ce que je répare là, je pouvais déjà le faire à 10 ans.



Bref, en complément de la loi comme toujours : de l’éducation de base. Je dirais même mieux : desfois des trucs qu’on répare sont plus robustes après la réparation qu’avant !


Bravo pour le repair café, mon père avait pris l’habitude d’aller aider les autres une matinée par semaine et c’est fou tout ce qu’il y a vu.




  • 1000 pour l’éducation, beaucoup de choses avec une meilleure éducation.

votre avatar

(quote:2061149:Idiogène)
Oui. Il manque des critères précis dans la loi pour protéger le consommateur de bonne foi ou l’entreprise de retours négatifs (reconditionnement aléatoire et flou).


Oui clairement, et dans les deux sens

Droit à la réparation : vifs débats en perspective autour de la garantie

  • Objectif : faire durer les produits

  • Réparer ou remplacer, le consommateur n’aura plus le choix

  • L’UFC-Que Choisir y voit une régression…

  • … et préfère les incitations aux obligations

  • Une garantie allongée en échange du choix de réparer ?

Fermer