Steam oblige les éditeurs à mentionner la présence de solutions anti-triche
Pour votre bien
Les logiciels anti-triche font souvent polémique. Pour que l’information soit un peu plus transparente, Valve va forcer les éditeurs à communiquer sur la présence de ces mécanismes sur les fiches des jeux dans Steam. Ce dernier comporte également une mention obligatoire sur l’impossibilité de revendre les jeux en occasions.
Le 04 novembre à 09h38
5 min
Société numérique
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Les solutions anti-triche, tout comme les DRM, où qu’ils passent, acquièrent rapidement une mauvaise réputation. Une partie des joueurs affirme que ces composants font baisser les performances, d’autres qu’ils entrainent des plantages de leur PC. D’autres encore pestent que leur jeu ne fonctionne plus.
Dans le cas des jeux vidéo, et à l'instar des DRM, il s'agit le plus souvent d'un code en espace noyau. L’objectif, pour le développeur, est d'empêcher les tricheurs de modifier en temps réel les valeurs résidant en mémoire et d’autres aspects d’un jeu, afin d’en tirer un bénéfice lors de matchs, voire de compétitions. Des noms comme Easy Cheat, Denuvo ou encore Enigma sont courants. Souvent, les mécanismes s'occupent à la fois de la protection contre la copie (DRM) et de celle contre la triche, comme Enigma de Capcom.
Les exemples sont nombreux. Sur la seule année 2024, on pourrait citer le choix de Capcom de répercuter Enigma sur l’intégralité de son catalogue présent sur Steam. Début septembre, la sortie du très attendu Warhammer 40K Space Marine 2 s’est faite avec une annonce importante de son éditeur, Saber Interactive : non seulement le jeu n’intègre pas Denuvo, mais l’éditeur a bien pris soin de l’indiquer dans sa FAQ. Plus récemment encore, on apprenait qu’EA avait répercuté son DRM sur Battlefield 1, rendant le jeu inexploitable sur Linux, comme les autres titres du catalogue.
La présence de solutions anti-triche doit être affichée sur Steam
Dans un billet publié la semaine dernière, Valve veut éclaircir la situation : « Ces derniers temps, de plus en plus de développeurs nous ont dit qu'ils cherchaient la bonne façon de partager avec les joueurs les informations relatives à l'anti-triche de leur jeu. Dans le même temps, les joueurs ont demandé plus de transparence sur les services anti-triche utilisés dans les jeux, ainsi que sur l'existence de tout logiciel supplémentaire qui sera installé dans le jeu ».
En conséquence, toutes les fiches vont être équipées d’un nouvel encart devant indiquer, sur un fond en dégradé de beige, si le titre contient un tel mécanisme.
Dans un premier temps, la mesure va concerner les nouveaux jeux. Valve indique dans son billet ce que les éditeurs trouveront désormais dans le paramétrage de la fiche de leur titre. Mais la société précise aussi qu’elle communique actuellement avec les sociétés et développeurs indépendants derrière les titres actuellement présents pour qu’ils remplissent aussi la fiche.
Notez que si Valve fait explicitement comprendre le caractère obligatoire de la démarche, elle ne donne aucune date limite.
Des informations à préciser
Tout aussi intéressant, Valve rend également obligatoire certaines informations. Les éditeurs devront ainsi indiquer si le mécanisme s’installe en espace noyau sur le système d’exploitation. Dans le sillage de l’énorme panne CrowdStrike, une partie du public est devenue plus sensible sur ces questions. Steam proposant une liste des solutions anti-triche les plus courantes, la case sera automatiquement cochée le cas échéant.
En outre, des informations devront être données sur la manière de désinstaller le logiciel anti-triche: « Votre script de désinstallation devrait déjà nettoyer tous les fichiers créés ou modifiés par votre processus d'installation. Cependant, nous savons que certains jeux plus anciens ne suppriment pas complètement les fichiers lors de la désinstallation et qu'il n'est plus possible de mettre à jour le jeu. Les joueurs doivent savoir si les utilitaires anti-triche ont laissé des fichiers derrière eux, en particulier ceux qui modifient les fichiers du noyau du système d'exploitation », explique Valve.
Valve ajoute que les jeux en cours d’examen pour publication sur Steam doivent posséder ces informations. Si elles n’y sont pas, l’examen n’aboutira pas et il sera demandé des renseignements supplémentaires. Et ce, même si ces derniers étaient intégrés dans le descriptif général. Valve tient à ce que l’information soit présente dans l’encart prévu.
On « n’achète pas » un jeu
Puisque l’on évoque la question des informations affichées par Steam, la boutique a été contrainte il y a quelques semaines d’en ajouter une autre : que l’on n’achète pas vraiment un jeu et que le paiement ne donne droit qu’à une licence d’utilisation. Plus précisément : « L'achat d'un produit numérique accorde une licence pour le produit sur Steam ».
Bien que Steam affiche désormais cette mention partout dans le monde, c’est la conséquence d’une loi californienne à venir. Signée le 26 septembre par le gouverneur, elle est estampillée AB 2426 et s’attaque notamment à la publicité mensongère sur les biens numériques.
Steam oblige les éditeurs à mentionner la présence de solutions anti-triche
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La présence de solutions anti-triche doit être affichée sur Steam
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Des informations à préciser
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On « n’achète pas » un jeu
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 04/11/2024 à 10h27
Ça me rappelle Apex Legends dont l'anti cheat avait était utilisé pour faire des RCE (exécutions de code à distance) pour installer des aimbots à l'insu des pro-gamers en plein tournois officiel 😓
Le 04/11/2024 à 10h36
Steam dit : De ce que je lis, les DRM devaient déjà être signalés et la nouveauté est que les dispositifs anti-triche doivent maintenant l'être de la même façon.
En plus, si le dispositif tourne dans le noyau, il faut aussi le signaler.
Le 04/11/2024 à 10h52
Modifié le 04/11/2024 à 11h10
J'avais raté le point sur le noyau mais il me semble qu'en début d'article que tu disais que c'était du code en espace noyau ; j'ai peut-être une mauvaise mémoire et il est possible que je me trompe... C'est pour cela que j'avais ajouté la dernière ligne.
Remarque ; si ce code est en espace noyau, c'est assez logique qu'il intègre les 2 fonctions : DRM et anti-triche.
Le 04/11/2024 à 11h16
Le 04/11/2024 à 10h39
Le 04/11/2024 à 11h22
Le 04/11/2024 à 15h17
Le 04/11/2024 à 10h46
Le 04/11/2024 à 15h12
Je préfère perdre un peu en performance et jouer sans tricheurs que l'inverse. Il y a quand même beaucoup moins de triche en jeu ces derniers années.
Le 04/11/2024 à 23h28
Le 05/11/2024 à 08h53
Le 05/11/2024 à 13h22
Mais comme c'est exécuté du côté de la machine hôte, la VM sur laquelle est exécuté le jeu ne voit rien. Le système anti-cheat est totalement aveugle.
Le 04/11/2024 à 15h57
Modifié le 04/11/2024 à 23h26
Et que Idéalement les gens vont se tourner vers le drmfree côté GOG et Itch. (un doux reve ^^)
Le 05/11/2024 à 06h28
Le 05/11/2024 à 11h40
Le 05/11/2024 à 13h55
Ce n'est donc pas une faute commerciale trompeuse d'EA.
Je tourne sous Linux en continue et exclusivement depuis 2017/2018 (partiellement avant), ça me fait chier aussi.
Le 05/11/2024 à 18h34
Avec ou sans, des joueurs trichent.
Et beaucoup trop mettent sur le dos de la triches des évènements improbable en jeu (combien de fois j'ai été traite de tricheurs pour une actions exceptionnel le...). Sa donne champs libre a ces systèmes :(
Je vois que BF1 a été cité. J'ai souvenir d'une partie de BF2 sur serveur officielle ou des centaines de jeep ont été parachutée en même temps sur la mal....
Ou d'un world boss dans wot attaquant la capitale des nains, des moments mémorables