Le FBI se heurte également à WhatsApp sur le chiffrement des données
Une affaire à la fois
Le 16 mars 2016 à 14h30
3 min
Internet
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L’actuel combat du FBI contre Apple n’est pas le seul concernant le chiffrement. Selon le New York Times, l’agence fédérale est ennuyée par le chiffrement présent dans WhatsApp et pourrait chercher, là encore, à contourner ces difficultés.
WhatsApp a mis l’accent sur le chiffrement des communications à partir de fin 2014. Dans un premier temps, les échanges entre versions Android de l’application de messagerie ont commencé à être chiffrés de bout en bout. Un changement important pour la sécurité puisque les messages sont alors chiffrés sur l’appareil puis relayés aux destinataires, le serveur n’assurant qu’un rôle de relai. Cette fonctionnalité a été ensuite répercutée sur la version iOS durant l’été dernier.
Des écoutes rendues complexes par le chiffrement
Le chiffrement de bout en bout représente un problème de taille pour les forces de l’ordre. Dans le cas où les données sont stockées sur des serveurs, les éditeurs ne sont pas en mesure de pouvoir les lire, puisqu’ils ne possèdent pas la clé. Selon un article du New York Times, c’est précisément ce qui ennuie le FBI actuellement.
Le journal cite des sources qui ont tenu à rester anonymes. Des procureurs auraient ainsi approché WhatsApp la semaine dernière pour aborder le sujet des messages chiffrés. Au cœur du problème, une écoute autorisée par un juge sur des communications, ainsi que le blocage d’un tel mécanisme à cause des protections mises en place. Le New York Times indique que le dossier est scellé mais que l’enquête ne concerne a priori pas le terrorisme.
Ars Technica, qui s’est fait l’écho du New York Times, indique pour sa part avoir demandé un complément d’information au département de la Justice, ainsi qu’à Facebook, propriétaire de WhatsApp. L’un comme l’autre ont refusé de répondre.
Même combat, mais autre partenaire
La question qui se pose bien sûr est de savoir si le FBI va tenter la même approche qu’avec Apple. L’agence s’est servie de la loi All Writs Act pour demander de l’aide à un tiers, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale. Cependant, ce texte ne peut pas être appliqué quand les actions demandées représentent une charge excessive pour ledit tiers. Dans le cas d’Apple, les avocats tentent donc actuellement de prouver que tel serait le cas, percer ses propres défenses revenant à briser la confiance des utilisateurs.
Dans le cas de WhatsApp, l’éditeur pourrait présenter les mêmes arguments. La position de Facebook ne fait aucun doute en la matière, l’entreprise ayant déjà appuyé la position d’Apple en se joignant à d’autres pour rédiger un amicus curiae au tribunal de Riverside, un document expliquant l’avis de son auteur sur l’affaire en cours.
Dans l'attente d'une jurisprudence ?
Le FBI préfère en outre sûrement jeter toutes ses forces dans le combat contre Apple, puisqu’une victoire aurait une forte influence sur les affaires du même acabit, de l’aveu même de son directeur, James Comey. C’est d’ailleurs l’avis de Peter Eckersley, l’un des responsables de l’Electronic Frontier Foundation : « Ils [le FBI, ndlr] attendent que l’affaire fasse paraître la demande comme raisonnable ».
Le FBI se heurte également à WhatsApp sur le chiffrement des données
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Des écoutes rendues complexes par le chiffrement
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Même combat, mais autre partenaire
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Dans l'attente d'une jurisprudence ?
Commentaires (58)
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Abonnez-vousLe 16/03/2016 à 14h34
Toute la Silicon Valley va y passer (les plus grands noms). Et Microsoft, Amazon seront épargnées par le FBI.
Le 16/03/2016 à 14h35
Lol. Très bien, et il vont tous les faire du coup ? " />
“AU SUIVANT, PAR ICI SVP ==> “ " />
Le 16/03/2016 à 14h40
il FAUT que “Apple” tienne bon !!!
si……jamais “la digue Apple” lâche ….on sera TOUS foutu !!!" />
Le 16/03/2016 à 14h41
Pitoyable! " /> Tout le monde a le droit à la sécurité de la communication. Et pas seulement ces politiciens véreux " />
Le FBI n’a toujours pas compris que s’il y a une vulnérabilité, ce sera tout le monde qui sera concerné car ça fuite toujours à un moment?
Le 16/03/2016 à 14h41
Que se passe-t-il si le service est a l’etrengé ? Par exemple telegram et ses conversations privées.
Le 16/03/2016 à 14h42
Pourtant là c’est relativement simple. Comme les écoutes classiques -> il n’y a pas d’historique.
Il suffirait de débrayer le chiffrement temporairement pour le compte visé par la procédure d’écoute.
Le 16/03/2016 à 14h43
Ils seront pas “épargnés” mais puisqu’ils fournissent déjà ce que le FBI reclame… spa compliqué…
Le 16/03/2016 à 22h07
Le 17/03/2016 à 07h56
Une mise en scène pour éviter que l’on revienne là dessus plus tard ?
“Bah on avait le droit…”
Je suis mitigé entre la barrière technique, et ça…Quand on sait ce qu’ils en ont à faire du droit " />
Le 17/03/2016 à 11h03
Je pensais surtout au fait que la campagne du candidat républicain à la présidence des Etats-unis a de fortes chances d’être financée, entre autres entreprises, par Microsoft et Amazon (alors que Apple et Google supportent plutôt le (la) candidat(e) démocrate).
Et ça ne date pas d’hier, Barack Obama en son temps, avait potentiellement été financé par Google… et aussi par Microsoft https://www.slate.fr/monde/61173/obama-finance-microsoft-google-romney-wall-stre… ).
Le 16/03/2016 à 14h43
La question se pose, mais en pratique personne aux US n’utilise de service étranger.
Mais c’est ce qui va finir par se passer, une messagerie à l’étranger qui sera aussi bonne et qui fera attention au respect de la définition de chiffrement :)
Le 16/03/2016 à 14h44
Le 16/03/2016 à 14h44
> Le FBI n’a toujours pas compris que s’il y a une vulnérabilité, ce sera tout le monde qui sera concerné car ça fuite toujours à un moment?
Ils ont parfaitement compris, ils sont pas cons non plus…
C’est juste qu’ils n’en ont absolument rien à foutre.
Le 16/03/2016 à 14h45
Le 16/03/2016 à 14h45
Le FBI et plus généralement les enquêteurs sont coincés dans leur affaires, ont probablement essayé toutes les alternatives possible et sont exaspérés que juste “débloquez nous ce tel pour qu’on avance quoi” implique de la philo et de l’idéologie.
T’est juste à ça de pouvoir avancer dans ton enquête, mais non, faire un exception, c’est ouvrir le débat sur la sécurité et la confidentialité de Mr tout le monde. Ils peuvent même pas le faire débloquer par un hacker, ça serait pas recevable en justice.
(Bon ceci dis, j’ai pas tellement envie que ma confidentialité soient ouverte de cette façon non plus hein.)
Le 16/03/2016 à 14h46
C’est Whatsapp, suffit d’attendre la prochaine faille " />
Le 16/03/2016 à 14h49
Le FBI nous prend pour des billes : dans le cas de whatsapp ils ne sont pas limités par le nombre de tentatives pour casser une clé.
Donc ils ne veulent pas faire le boulot, c’est tout.
Ah on est bien protégé avec une telle police de feignasses.
Les terroristes quand ils bossent, eux au moins ils y mettent leurs tripes, ils les mettent même partout autour.
Le 16/03/2016 à 14h53
Whatsapp c’est pas du chiffrement end to end, ils ont accès au contenu des messages.
Le 16/03/2016 à 14h53
CryoGen a écrit :
Pourtant là c’est relativement simple. Comme les écoutes classiques -> il n’y a pas d’historique.
Il suffirait de débrayer le chiffrement temporairement pour le compte visé par la procédure d’écoute.
Si c’est du chiffrement bout-en-bout, débrayer le chiffrement pour un compte donné va être difficile sans implémenter un vrai backdoor sur le client… un peu comme faire de l’interception sur des courriels entre deux personnes utilisant GnuPG…
Le 16/03/2016 à 14h53
Comme ça doit faire ch… tous les AntiApple de devoir les soutenir ….
mdr
Le 16/03/2016 à 14h54
C’est bien beau de s’attaquer aux grands fournisseurs de messageries, mais qu’est-ce qui empêchera des organisation malhonnêtes d’utiliser des outils plus “confidentiels” et tout aussi sécurisés?
Si je devais échanger des messages “sensibles”, ça ne serait pas via ce genre d’applications, mais avec des conteneurs chiffrés.
Le 16/03/2016 à 14h58
Le 16/03/2016 à 14h59
Le 16/03/2016 à 15h08
Le 16/03/2016 à 15h12
Et c’est ce qui finira par arriver, aux US puis ca fera tache d’huile chez nous.
Apres tu ne peux pas obliger une boite étrangere ( hors US ) à faire ca, soit ! l’appli sera interdite d’utilisation sur le territoire, le simple fait de l’avoir sur un appareil te rendra suspect
Le 16/03/2016 à 15h13
Le 16/03/2016 à 15h14
Qui te dit qu’ils ne l’ont pas déjà et attendent juste un prétexte pour “officialiser” les contenus ?
Et puis, moi j’ai absolument pas confiance en Facebook, s’il font bien une chose c’est ce foutre de leurs pigeon utilisateurs. Rien à foutre de la “confidentialité”…Les dessous tables existent…
Le 16/03/2016 à 15h25
Je sais pas ce que l’information vaut mais il est bien possible qu’ils utilisent déjà des outils perso depuis un moment :http://fortune.com/2016/01/13/isis-has-its-own-secure-messaging-app/
Le 16/03/2016 à 15h25
Quand est ce qu’il vont demandé a Telegram de leur fournir les sources de la partie non open et/ou une backdor ? qu’on rigoles 5 min.
Le 16/03/2016 à 15h44
Là où on va rigoler c’est quand le grand public ira télécharger des apps initialement développées par et pour des terroristes afin de s’assurer du respect de leur propre vie privée :)
“Ah c’est cool ton app, on la trouve où ?”
“Heu sur da-e-sh.com”
“…”
Le 16/03/2016 à 15h50
C’est beau ce que tu dis, à croire que les services de sécurité ont des moyens infinis et des ressources en effectif infinies également..
Le 16/03/2016 à 15h55
toute facon la technologie ne remplacera pas le travail de terrain, enquêtes / filatures / renseignements / infiltrations …
croire qu’on peux déjouer les criminels tranquillou au bureau comme à l ‘époque de THE WIRE , c’est fini ca.
Le 16/03/2016 à 15h58
je ne veux pas être dans la théorie du complot mais ….. je ne peux m’empêcher d’imaginer qu’il est possible (pas forcement crédible ) qu’il s’agit de mise en scène , (n’a ton pas dis que lors des affaires avec la NSA Il avaient ‘ordres de tout nier’ )
Le 16/03/2016 à 16h05
Le 16/03/2016 à 16h15
mais ca voudrait dire que les backdoors existent deja , donc pourquoi tout ce cinema ?
( la NSA qui cracke des clés de 256 bits j’y crois pas , perso )
Le 16/03/2016 à 16h22
Le 16/03/2016 à 16h25
Le 16/03/2016 à 16h26
Le probleme est que meme si l’algo est béton, on est jamais a l’abri que l’implementation possede des vulnerabilités.
Et même coté algo, les documents de Snowden ont montré que la NSA a essayé de refourguer des algos “top-moumoute-secure” mais avec des faiblesses conceptuelles.
Ils ont aussi reussi a pousser la firme RSA a affaiblir volontairement ses propres produits censés etre des references absolues sur tout ce qui touche aux technos RSA.
Le 16/03/2016 à 16h28
Snowden a dit que c’était de la mise en scène effectivement mais pas tellement parce que la “backdoor” existe déjà mais surtout parce qu’ils ont déjà toutes les infos dont ils ont besoin.
Après, je me demande comment le mec arrive bien a être aussi informé depuis sa résidence sur écoute en Russie…
Le 16/03/2016 à 16h37
Sauf que dans le cas des EU la NSA pourrait demander l’accès permanent à toutes les conversations, ce qu’elle a déjà fait non ?
Le 16/03/2016 à 16h41
ben là le protocole c’est axolotl, donc c’est béton, whatsapp a bossé avec openwhisper pour implémenter ça chez eux.
Le 16/03/2016 à 16h49
Le 16/03/2016 à 16h57
Le 16/03/2016 à 16h59
Le 16/03/2016 à 17h12
… c’est que de la comm. !
Il savent péter les algo de chiffrement … et surtout par la patriot act ont les clefs de cryptage à dispo !
Ils nous prennent vraiment pour des bœufs !
Le 16/03/2016 à 17h14
Inaperçu ? Si tout d’un coup les serveurs d’authentification (c’est un exemple) de whatsapp se mettent à demander des sessions non chiffrées pour 500 millions d’utilisateurs, ca risquent de se voir " />
Et puis toutes les révélations de Snowden confirment ce que beaucoup pensait ou croyait déjà. On juste passé de la théorie du complot à la vérité.
Et puis, on est assez d’accord, je pense, pour dire qu’il y a des alternatives aux solutions sous domination américaine.
Le 16/03/2016 à 17h34
ah ben oui niveau solutions y’en a plein, ils sont juste très forts pour vendre leurs merdes. " />
Le 16/03/2016 à 18h00
et ça en est où les négos sur le “Safe Harbor” ??
Le 16/03/2016 à 18h02
Le 16/03/2016 à 19h25
edit: slperie de quote qui bugge " />
Le 16/03/2016 à 19h47
le moyen sure ?
d’homme à homme pour délivrer un message, une info capital.
C’est pour cela qu’à l’Élisée … les ordi. et smartphone (etc) … pas trop leur truc …
Ah tiens vous n’aviez pas encore remarqué ?
bah faut un peu réfléchir des fois … hein !
Le 16/03/2016 à 19h49
En lisant Misc et en allant sur les .ognion ont lis ce genre de truc …" />
Et puis bon … l’expérience dans ce domaine … ça compte un peu quand même ." />
Le 16/03/2016 à 19h51
Le 16/03/2016 à 19h52
.. quand je chiffre et signe en PGP 4096bits … j’ai une petite chance … mais c’est comme avoir une kalach : c’est considéré comme une arme de guerre.
Et puis le générateur alétoire pour ma clef basé sur un cpu intel (etc) … pas si aléatoire que ça … alors on vivote quoi …
Gemalto avec son générateur de clef à base de techno quantique : pourquoi pas …fraudait tester …
Le 16/03/2016 à 19h53
“Le chiffrement de bout en bout représente un problème de taille pour les forces de l’ordre. Dans le cas où les données sont stockées sur des serveurs, les éditeurs ne sont pas en mesure de pouvoir les lire, puisqu’ils ne possèdent pas la clé. ”
Ca j’adore , car en thérorie c’est beau … propre et safe pour “l’espionné”
Le 16/03/2016 à 19h54
Bon sinon, il l’a bouffé sa chaussure l’autre grande gueule de mc Afee ?
Le 16/03/2016 à 19h57
“Dans le cas d’Apple, les avocats tentent donc actuellement de prouver que tel serait le cas, percer ses propres défenses revenant à briser la confiance des utilisateurs.”
Quelle pièce de théatre, c’est beau …
Tout le monde y gagne :
Le 16/03/2016 à 20h00