L’État définit les conditions du prêt participatif, et crée les « minibons »
Blockchain, minibons et Kamoulox
Le 03 novembre 2016 à 14h00
3 min
Droit
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Le gouvernement a publié un décret précisant les plafonds de financement participatif pour les entreprises, et inaugure les « minibons » pour les gérer. Avec un plafond maximal de 2,5 millions d'euros par projet, l'exécutif veut également encourager l'investissement participatif dans les sociétés.
Le texte était attendu, et est enfin là. Le 30 octobre, le gouvernement a publié au Journal officiel le décret définissant les plafonds pour le financement participatif. Dans le cadre d'un prêt avec intérêts, un souscripteur peut ainsi contribuer jusqu'à 2 000 euros ; un montant doublé par rapport à avant. Sans intérêts, le plafond grimpe à 5 000 euros. Pour chaque projet, la somme récoltable par ce biais doit, elle, être au mieux de 2,5 millions d'euros. Ce dernier chiffre était attendu, et tombe sans grande surprise.
Encourager le prêt et l'investissement participatif
Ce décret a aussi pour but d'étendre les possibilités de financement participatif, notamment via des titres participatifs. Avec un plafond maximal de 2,5 millions d'euros, la mesure vise également à encourager l'investissement dans les entreprises, via l'émission d'actions et de dette convertible. Seules les entreprises au capital entièrement libéré sont éligibles.
Ce décret inaugure surtout les « minibons », des bons de caisse spécifiques aux plateformes en ligne. En français, ce sont les bons qui sont fournis par une entreprise à son prêteur (via une plateforme), qui attestent qu'elle lui est redevable. Ils sont valables pour une durée maximale de cinq ans. L'émission de minibons est aussi limitée à 2,5 millions d'euros par an. Même si le gouvernement annonce que le décret crée les minibons, ceux-ci ont déjà été introduits dans une ordonnance datée d'avril dernier.
L'un des intérêts affichés est la protection des souscripteurs, avec une information complète sur les parties et un déroulement des prêts sous la houlette de l'Autorité des marchés financiers. Les plateformes qui gèrent ces minibons doivent ainsi être inscrites auprès de l'AMF.
Des précisions à venir sur les prêts et la blockchain
Tout ce cadre ne se construit pas sur de vagues hypothèses. L'un des principaux acteurs français du domaine, KissKissBankBank, nous a clairement affirmé sa volonté de déplacer son activité principale du financement participatif vers le prêt pour entreprises (crowdlending). Cela via son site Lendopolis, qui est l'un des nombreux acteurs à s'engouffrer dans la brèche. Alors qu'elle constate un ralentissement de la croissance du crowdfunding, la société voit son futur dans ce nouveau domaine.
Ce texte vient compléter une ordonnance de septembre 2014, qui fixait les bases légales du secteur (voir notre analyse). Il visait surtout à définir clairement les règles du domaine, sans vraiment toucher au cadre. Ce décret construit donc dessus, mais il ne sera bientôt plus le seul.
Comme nous l'expliquions il y a quelques mois, l'Etat s'intéresse de près à la blockchain et y voit notamment un avenir pour les « minibons » échangés lors d'un prêt ou d'un investissement participatif. L'objectif est surtout de profiter de la vérification de chaque opération par l'ensemble du réseau, ce qui doit garantir la véracité des opérations, et faciliter le contrôle des échanges. Dans son communiqué, le gouvernement annonce donc qu'un autre décret doit préciser par la suite les conditions d'usage des minibons via une blockchain, sans date précise pour le moment.
L’État définit les conditions du prêt participatif, et crée les « minibons »
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Encourager le prêt et l'investissement participatif
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Des précisions à venir sur les prêts et la blockchain
Commentaires (29)
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Abonnez-vousLe 03/11/2016 à 16h32
Merci bien!
Personnellement, je suis un petit investisseur (29 prêts à pas beaucoup, compte créé en 2014 ou 2015), mais je suis à un taux de 7,95%, et je n’ai eu aucun incident, à part un changement de RIB qui a occasionné un retard de 3 jours sur un seul remboursement. Mais je me note d’aller jeter un oeil chez Lendix.
Le 03/11/2016 à 16h34
Le 03/11/2016 à 17h34
Le 03/11/2016 à 17h35
Le 03/11/2016 à 17h37
Ok merci
Je note en tous cas que comme tout produit, il vaut mieux lire et se documenter sur le projet que de se fier à la note donner par la plateforme!
Le 03/11/2016 à 17h37
Le 03/11/2016 à 18h41
Le 04/11/2016 à 07h43
7.95% sans incident pour des prêts qui ont déjà une bonne maturité, c’est vraiment pas mal ! je te souhaite que cela continue comme ça jusqu’au terme :)
29 projets c’est déjà bien, sachant que si tu avais suivi les recommandations d’Unilend en termes de diversification (ils conseillent d’investir dans “au moins 60 projets” il me semble), tu aurais vu ton rendement moyen chuter fortement ! … cf les nombreux exemples dont il est question ici : défaillances Unilend
Le crowdlending, une fois pondéré par le risque, produit finalement un rendement assez faible, sans compter la fiscalité lourde qui l’accompagne (IR+CSG)=39.5%
Si jamais tu souhaites diversifier et te tourner vers des produits à meilleur rendement avec, pour l’instant, un très faible risque de défauts, je te conseille d’étudier peut être le crowdfunding immobilier en passant par exemple par Wiseed, les projets immobilier sont désormais accessibles dès 100€, le taux le plus fréquent est de 10% pour une fourchette de durées moyennes entre 18 et 24 mois.
Dans tous les cas, diversifier aussi par le choix de ses plateformes est une bonne idée, certaines plateformes présentant un certain de niveau de garantie par projet, d’autres présentant la possibilité de co-investir au côté de financiers plus gros, certaines même ayant encore un taux de défaut nul. Elles sont toutes détaillées ici :
les plateformes
Le 04/11/2016 à 07h44
Exactement ! Et s’informer c’est la meilleure façon de réduire le risque.
Le 04/11/2016 à 14h16
Le 04/11/2016 à 15h53
Le 04/11/2016 à 18h57
Le 04/11/2016 à 20h18
Effectivement :)
Comme application des minibons je verrais par exemple un village qui a envie de faire installer la fibre (j’y avais pas mal réfléchi ^^ ).
Les gens participent au financement et deviennent actionnaires. Je me demande pourquoi ça ne se fait pas plus, car à mon avis c’est le moyen le plus rapide de déployer la fibre en France…. Il y aura toujours quelques gens dans les villages qui auront envie d’investir et de placer leur argent dans un investissement sûr…
Si dans 4 ans il n’y a toujours rien dans mon village je pense que je m’y pencherai un peu plus sérieusement! Même si je n’y suis plus c’est pénible quand on y rentre " />
Le 03/11/2016 à 14h47
Quand on voit certains résultats du crowdfunding on comprend pourquoi KKBB déplace son activité vers Lendopolis.
Pour ma part entre Unilend (duquel je désinvestis activement), PretUp, Lendix, Credit.Fr et Wiseed … j’ai déjà assez à faire. Mais d’ici quelques temps, pourquoi pas, je pourrai éventuellement ajouter Lendopolis à mes plateformes …
Pour tous les curieux qui ne connaissent pas encore bien le crowdlending, je vous recommande chaudement l’excellent site de Mathieu George : crowdlending.fr qui constitue une source d’information indispensable pour investir dans de bonnes conditions, ainsi que l’aggrégateur de projets qu’il a développé.
A noter également, le Site d’information du financement participatif, produit des analyses très détaillées et contient pléthore de conseils.
Le 03/11/2016 à 14h52
Le lien vers l’analyse indiquée entre parenthèses tombe en 404 à cause d’un * à la fin de l’URL, pour info.
Le 03/11/2016 à 14h53
La muselière est bien en place, il n’y a plus qu’une corde fiscale à passer et le patient sera confortablement prêt pour la saignée. Pour son bien, il va sans dire.
L’État s’intéressant à la blockchain pour les bons, c’est un peu le Vatican s’intéressant au cunilingus pour augmenter les offrandes dominicales.
Le 03/11/2016 à 14h58
Le 03/11/2016 à 15h07
Oh wait : une boite qui collecte des fonds pour le prêter ça me fait penser à quelque chose mais je ne sais pas quoi " />
Après, ce sont essentiellement les boites les plus pourries qui vont aller sur ce secteur. Les boites qui vont bien se financent auprès des banques pour des tarifs défiants toutes concurrence.
Le 03/11/2016 à 15h09
Le 03/11/2016 à 15h09
Le 03/11/2016 à 15h10
Le 03/11/2016 à 15h11
Le 03/11/2016 à 15h16
Hum.. je suis pas sûr..
La coopérative de mon village veut agrandir le potager.
À ton avis, la banque va prêter combien?
Le 03/11/2016 à 15h19
Pourquoi désinvestir de Unilend? (question d’un novice qui n’a pas encore trop creusé)
Le 03/11/2016 à 15h25
Effectivement, nombreuses sont les plateformes de Crowdlending françaises, mais Lendix mène clairement la marche
Le 03/11/2016 à 16h01
Le 03/11/2016 à 16h14
Etant uniquement sur Unilend, ça m’intéresse de savoir le pourquoi de ton désinvestissement, d’avance merci cordialement bisous.
Le 03/11/2016 à 16h15
Parce qu’Unilend, en dehors d’avoir tendance à être sourd face à ses utilisateurs, souffre d’un gros complexe :
Ils ont pu se vanter pendant un temps d’avoir été la plateforme numéro 1, à l’époque ou ils proposaient déjà des prêts sous la forme de bons de caisse.
Le problème c’est que leur stratégie n’a pas été porteuse : se transformer en supermarché du prêt aux entreprises, au détriment de la qualité et de la relation avec les prêteurs, ils ont ainsi multiplié projets boiteux, évolutions boiteuses, et communication catastrophique.
En 2015 par exemple, il valait mieux éviter absolument tous les projets notés 3,5 étoiles par Unilend, si bien que par rapport à un projet 3 étoiles, la demi étoile en plus ressemblait plus à un argument pour pousser la complétion du projet qu’une réelle notation basée sur des critères objectifs.
La mise en place également de leur mécanisme d’Autolend, catastrophique surtout au début et qui amenait des projets dont le facteur risque était manifestement élevé à être financés en 1 seconde au taux plancher de 4% en raison d’un faible montant, cassant ainsi tout l’intérêt du mécanisme des enchères inversées et l’espoir d’obtenir une régulation “naturelle” du taux en fonction du risque. Plus tard d’ailleurs, ils ont du mettre en place des bornes min et max pour rééquilibrer un peu et empêcher des projets manifestement mauvais d’obtenir des taux trop bas complètement dé-corrélés du risque encouru par les prêteurs.
Et non contents d’avoir aboutit à ce genre d’absurdités, ce genre de financement de projet en 1 seconde est carrément devenu un chiffre sur lequel ils communiquent fièrement.
Question communication d’ailleurs, lorsque l’on évoque un sujet qui les gène il ne faut pas s’attendre à une réponse.
Bref, Unilend est passé de plateforme #1 (quasi la seule en fait) à une plateforme qui fait la part belle au marketing bullshit au détriment d’une réelle analyse des projets et d’une vraie qualité de conseil. D’autres alternatives sont petit à petit apparues, Lendix par exemple, qui est légèrement différent en ce sens que les projets sont en grande partie financés par des institutionnels et/ou prêteurs avertis plutôt que par le quidam moyen comme moi ;) …
A ce jour je crois que s’ils sont #1 en quelque chose c’est plutôt en taux d’incidents et de défauts qu’autre chose. Même si leur communication s’est grandement améliorée à ce sujet, un incident reste un incident et le risque de perte de capital reste une variable critique pour les prêteurs.
Tous ces soucis, ces stratégies bidons, sont probablement dus en partie au fait que l’organigramme chez Unilend est composé entre 70% et 80% de directeurs, chefs et responsables en tout genre …
Des décideurs, quoi ! et comme il faut bien décider de quelque chose … Bref. En 2014⁄2015 ça fleurait bon l’amateurisme.
Et puis bon, la personnalité du boss : Nicolas Lesur … ses réactions face aux critiques de l’Autolend (prêt automatique en fonction de quelques rares critères : durée, nombre d’étoiles) ont montré un personnage dédaigneux et hautain, qui aimerait bien que chacun lui confie aveuglément ses deniers pour pouvoir prêter à n’importe qui/n’importe quoi, sans faire sa propre analyse du dossier … Perso je l’aime pas lui. Bien moins sympathique qu’Olivier Goy.
Dernièrement il y a eu moins de couacs semble-t’il … Ils ont peut être redressé la barre depuis ? Ce que je sais c’est qu’en tout cas avec un TRI global annuel chez Unilend sous les 4% brut (Ah il est loin le rendement de “jusqu’à 10% annuel” " /> ), il sera probablement plus approprié pour un néophyte de prendre une assurance vie, ou de faire ses premières armes sur d’autres plateformes.
Le 03/11/2016 à 16h16
je viens de voir ta question … je te redirige vers mon message précédent, juste au dessus ;)