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Pourquoi Free a subi un redressement de TVA

Rescrit prescrit

Pourquoi Free a subi un redressement de TVA

Le 14 avril 2017 à 08h48

Le Conseil d'État a mis fin a une longue affaire opposant Free au Trésor Public concernant le calcul de la TVA. L'opérateur est sanctionné pour ne pas avoir calculé correctement cette taxe en 2008, ce qui lui a valu depuis un redressement fiscal de 3,53 millions d'euros.

C’est la Lettre de l’Expansion qui l’a révélé : Free a été redressé de plus de 3,5 millions d’euros pour un différend de taxe sur la valeur ajoutée. L’affaire n’avait pas été ébruitée mais selon nos informations, elle s’est terminée le 30 janvier lorsque le Conseil d’État a repoussé un pourvoi initié par le fournisseur d'accès suite à un arrêt de la Cour d’appel de Versailles.

Les faits ne sont pas d’une première fraicheur, mais remontent à 2008. Pour les comprendre, il faut revenir à un arrêt du 9 juin 2016 de la Cour administrative de Versailles qui a conforté un jugement du tribunal administratif de Montreuil du 3 mars 2014. Nous diffusons ci-dessous le document. 

Le bras de fer concernait spécialement la TVA sur les flux triple play de Free. Des flux composés d’une part télévision, et d’une part télécommunication. Le Code général des impôts autorise deux taux : un taux réduit de TVA sur la partie TV, le taux normal sur l’autre. Seulement, où placer la ligne de démarcation ? Et quelle est la base imposable ?

La TVA sur la part TV dans les offres triple play

Dans la logique de Free, la taxe au taux réduit fourni dans le cadre de l’abonnement « Freebox » devait s’appliquer aux recettes correspondant à très exactement 56 % du prix de l’abonnement toutes taxes comprises (taxes parafiscales, etc.). L’opérateur s’était appuyé sur la part des composants liés à la réception de ces services dans sa box et sur un rescrit de l’administration fiscale remontant à 2004 qui avait adoubé préventivement sa méthode de calcul TTC.  

C’est pourtant cette méthode que Bercy a contestée, non sans rappeler au FAI que le rescrit fiscal derrière lequel il s’abritait s’était éteint en 2008. Dans leur nouvelle doctrine, les services fiscaux ont donc dénoncé le choix de Free de calculer la base d’assujettissement en retenant un tarif TTC : « la ventilation du chiffre d’affaires TTC majore (…) artificiellement la base taxable à 5,50 % au détriment de la base taxable à 19,60 %, sans tenir compte de la réalité économique des opérations » expliquent-ils. En clair, Free a gonflé la part fiscale soumise à ce taux réduit sans justifier solidement sa méthode d’analyse.

Dans son arrêt, la Cour administrative d’appel a validé les positions des services fiscaux : « il n’est pas établi que la part des services de télévision dans les coûts effectifs globaux supportés par la société requérante serait proportionnelle à la part des composants liés à la réception des services de télévision dans le prix de revient du modem » juge-t-elle, reprochant en outre à Free de ne fournir « aucune précision sur la valeur de marché des services litigieux ».

Une segmentation non justifiée 

Bref, les éléments produits par Free ne lui ont pas permis « d’appréhender la réalité économique des services de télévision litigieux pour l’application de la taxe sur la valeur ajoutée au taux réduit au titre de l’année 2008 ».

Sans pouvoir apporter ces justifications solides (pourquoi utiliser une base TTC et non HT ?, pourquoi ces 56 % ? etc.), il a donc été reproché à Free d’avoir appliqué une TVA à taux réduit « sur une part de ses recettes excédant le poids économique des services de télévision dans son offre globale ». La Cour d’appel a finalement rejeté sa demande le 9 juin 2016. Free avait fait un pourvoi contre cet arrêt, mais son pourvoi a été repoussé par le Conseil d’État le 30 janvier dernier.

Commentaires (29)

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Je n’ai pas eu le courage de lire attentivement l’arrêt de la cour.

Les services fiscaux sont taquins.

Ils veulent démontrer que Free fraude sans justifier le calcul du redressement (ou bien j’ai mal lu).

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Donc free joue avec les mots pour pas payer et les autres jouent avec leur magouille du copain des autres fai …oh wait !

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9 ans, c’est long <img data-src=" />.

Espérons que la formule magique de calcul de tva de sfr ne mettent pas autant de temps.<img data-src=" />

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Attention, la fraude fiscale est une infraction pénale. On n’y est pas ici…

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Je ne veux pas me faire l’avocat du diablotin, mais Free s’est appuyé sur un rescrit, depuis caduque. Il ne jouait pas sur les mots, mais s’inspirait d’une doctrine fiscale qui n’avait plus lieu d’être.&nbsp;

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Oui… les contentieux sont souvent très longs en procédure fiscale.&nbsp;

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D’accord, j’utilise le terme&nbsp; fraude peut-être à tort.

Il n’empêche que le redressement est réel, il doit bien y avoir une méthode de calcul de la part des services fiscaux.

Je ne l’ai pas vu dans le document joint à l’article.

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Dans une boîte de la taille de Free, je doute très fortement que la comptabilité n’était pas au courant de la fin du rescrit.

Après à mon avis ils se sont dits que çà se tentait.

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Certes mais rescrit était à ce moment là …donc qqun l’a fait changer pour ça ,non ?



Après, je le conçois, free a joué et a perdu.



Mais quid de qui va me rembourser cette tva qui n’a pas lieu d’être pour moi vu que je ne regarde pas la tv …. (et je ne parle pas de la redevance tv aussi,hein).

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Une des solutions pour augmenter la part liée aux services de télévision est d’accepter l’augmentation demandée par TF1 <img data-src=" /> !

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si ils l’étaient. Mais ils ont mal justifié leurs calculs en n+1. Le problème est surtout lié à la justification de la méthode choisie. Ils ont tenté, et se sont pris une dalle tombée de Bercy ;)&nbsp;

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petite coquile en haut de l’article:

arrêt du 9 juin 2017

prémonition ? :)

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D’un côté, on se retrouve avec une problématique liée à l’inconstance de la position de l’administration fiscale (rescrit ok, puis nok sans que les paramètres aient changé entre temps), donc j’aurais tendance à dire que Free n’est pas vraiment à l’origine du problème.



D’un autre côté, la règle dans son esprit initial était à la fois limpide et constante: la TVA doit être proportionnel aux coûts réels de la fourniture du service TV.



Et là, clairement, 56% du prix de l’abonnement lié aux coûts induits par la fourniture du service TV, c’est une bonne grosse blague. Donc c’est pas totalement illogique qu’ils se fassent plomber.



Bref, chèvre, choux, (agneau ?) etc…

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La folle époque des offres triplay dans lesquelles la part de la TV à TVA réduite comptait pour moitié.

&nbsp;

Heureusement, cette hérésie fiscale a maintenant disparu (il en reste d’autres à éradiquer).

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Ils ont joués … ils ont perdu ! <img data-src=" />





Pas de bol …&nbsp;<img data-src=" />

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Un arrêt du 9 juin 2017 🙃?

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fry a écrit :



petite coquile en haut de l’article:

arrêt du 9 juin 2017

prémonition ? :)









Antwan a écrit :



Un arrêt du 9 juin 2017 🙃?





je l’ai aussi signalé ce matin par le formulaire, mais Marc n’a peut être pas vu encore <img data-src=" />

Edi ah si Vincent m’a répondu.. <img data-src=" />



Le lien à la fin a la bonne année en tout cas.


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<img data-src=" />

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Les règles fiscales sont tellement limpides qu’il faut 3 ans et deux autorités compétentes pour décider si, au final, le calcul est juste ou faux.

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Jusqu’en 2008, ils ont gagné. C’est déjà beaucoup.



Le fisc n’aurait jamais dû accepter de ventiler la TVA sur le coût de construction de la box, car Free n’est pas un vendeur de box (mais de service). Bercy a été un peu léger sur ce coup là.

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C’est surtout que l’opérateur en question aime bien utiliser l’ensemble des recours judiciaires à sa portée pour faire parler de lui ou pour profiter d’un éventuel malentendu (je ne sais pas quelle est réellement la raison de cette persévérance dans les procédures judiciaires quand l’affaire est visiblement perdue d’avance).

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Peut-être pour rendre la monnaie de la pièce lorsque l’état, lui même, imposait de bosser sans s’occuper de la rémunération (hadopi). Tu te rebiffe pas toi quand on te fait chier, même si le combat est déséquilibré? <img data-src=" />

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Tu appelles ça se rebiffer ? C’est peut-être vrai finalement : si tous les abonnés télécom faisaient un procès à leur FAI et à Intrum Justicia chaque fois qu’ils les accusent de ne pas avoir rendu la box, peut-être qu’on se ferait moins harceler quand on résilie son abonnement.

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Effectivement, il n’y a pas de calcul. D’ailleurs en 2008, Free comptait environ 3 000 000 d’abonnés (source). Donc le redressement de TVA correspondrait à environ 1€ par abonné pour l’année 2008… Euh, c’est moi qui buggue ou bien c’est ridicule pour un passage de 5,5% à 19,6% de TVA sur la partie TV? <img data-src=" />

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Si j’ai bien compris, l’erreur n’est pas sur le taux de TVA mais sur l’assiette.

En gros, Free estimait que 53% de l’abonnement correspondait au service TV tandis que le Fisc estime que la part de la TV dans l’offre triple-play est surement moindre.

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Oui il ne s’agit pas de 56% mais d’un pourcentage plus petit pour la TV. Mais le montant du redressement de seulement 3,5 millions € pour environ 3 000 000 d’abonnés est très faible… Après calculs pour 3 000 000 d’abonnés, je trouve un taux de 54,33% pour la part TV… En effet,il suffit d’étudier la différence avec des taux inférieurs et d’appliquer un taux de TVA à 19,6%.

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Euh non, plutôt de 53,68% pour la TV car il faut appliquer un taux de TVA de 14,1% (puisque Free a déjà payé 5,5%).

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JD a écrit :



Euh non, plutôt de 53,68% pour la TV car il faut appliquer un taux de TVA de 14,1% (puisque Free a déjà payé 5,5%).





euh 19.6% c’est pas du tout égal à 14.1% + 5.5% &nbsp;Additionner les “points” OK mais les % non.


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Dans le calcul en question, si vous (ou FREE) payez 5,5% de TVA sur 5000€ soit 275€ mais qu’en fait vous deviez payer 19,6% de TVA alors il faudra appliquer un taux supplémentaire de 14,1% sur ces 5000€ soit 705€ puisque vous avez déjà payé 5,5%. En fait 19,6% x 5000€ = 980€ qui est bien égal à 275+705.



Par ailleurs, 19,6% est bien égal à 5,5% + 14,1% !



En fait, vous confondez avec des augmentations successives. Dans ce cas, une augmentation de 19,6% n’est pas identfique à une augmentation de 5,5% puis une autre de 14,1%.

Pourquoi Free a subi un redressement de TVA

  • La TVA sur la part TV dans les offres triple play

  • Une segmentation non justifiée 

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