Streaming musical : l’UPFI plaide pour une répartition calculée par abonnement
Même gâteau, autre couteau
Le 02 juin 2017 à 14h00
4 min
Droit
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Le mode de répartition des revenus issus des plateformes de streaming ne satisfait pas vraiment l’UPFI. L’union des producteurs phonographiques français indépendants demande un changement de règle sur l’autel du pluralisme.
Dans un livre blanc de 22 pages, le groupement des producteurs indépendants publie un plaidoyer en faveur d’un changement de calcul de la répartition sur le streaming illimité. « Avec près de 4 millions de personnes abonnées en France à un service de streaming musical dont 2 millions d’abonnés payants, 28 milliards de titres écoutés en streaming et un taux de progression de 55 %, nous pouvons nous réjouir de voir la France commencer à rattraper en 2016 son retard par rapport aux principaux pays étrangers ».
Si ce mode de consommation a donc le vent en poupe, un point central cloche dans l’esprit des indés : les modèles de répartitions sur Spotify, Qobuz et les autres, calculés sur un système « per service ». En clair, la rémunération est déterminée selon le nombre d’écoutes d’un titre rapporté à l’ensemble des écoutes, par pays et par mois.
Les règles actuelles trop favorables au sommet de la pyramide
Or, aux yeux de ce groupement qui rassemble Because Music, Hamonia Mundi, Naïve, le Chant du Monde ou encore Tôt ou tard, une telle logique met en compétition les titres. Et dans ce combat, la part belle revient aux mastodontes, les miettes aux autres. « Cette règle tend à écraser la rémunération de la plupart des titres qui ne figurent pas dans le sommet de la pyramide [et] pourrait asphyxier à terme la production locale du fait de cette concentration ».
Avec la montée du streaming face aux ventes physique, l’UPFI revient donc à la charge pour réclamer un passage vers une rémunération « per user », selon donc une répartition des revenus déterminée par chaque abonnement. « Ce changement de paradigme ne pourra que renforcer la confiance que nous avons dans ce modèle d’exploitation qui constitue notre avenir et devrait constituer le modèle dominant à moyen terme. Nous le devons à nos artistes et nous le devons à toute la production musicale. »
La lettre de Deezer
Cette proposition suit un courrier de Deezer, adressé aux ayants droit de la musique au printemps dernier et révélé par Électron libre. « Selon Deezer, la consommation des albums ou des chansons de certains artistes sur ces services par les fans est si forte qu'elle aspire littéralement l'argent comme une sorte de trou noir ».
Seulement, un tel chantier qui pourrait revenir sur la scène du Midem imposerait la renégociation de l’ensemble des accords passés avec tous les représentants. Pas simple ! En attendant, pour protéger davantage encore les productions locales face aux titres internationaux forts de millions d’écoutes, l’Union des producteurs indépendants demande un autre coup de pouce de la part des plateformes concernant cette fois les playlists et les moteurs de recommandation. « Faute d’autorégulation, il faudra envisager de légiférer afin d’instaurer un système de quota permettant de garantir une exposition minimale de la production francophone au sein des playlists présentes sur les services de musique en ligne ».
Au fil de son livre blanc, elle soutient comme toutes les autres SPRD, l’article 13 du projet de réforme de la directive sur le droit d’auteur, tout en rejetant la création d’une exception au droit d’auteur pour les contenus générés par les utilisateurs. Une telle exception « remettrait en question la possibilité, certes imparfaite, mais existante, de « monétiser » ces contenus qui représentent actuellement 80 % des revenus des labels indépendants provenant de YouTube. »
Streaming musical : l’UPFI plaide pour une répartition calculée par abonnement
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Les règles actuelles trop favorables au sommet de la pyramide
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La lettre de Deezer
Commentaires (39)
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Abonnez-vousLe 02/06/2017 à 14h35
Le 02/06/2017 à 14h38
Le 02/06/2017 à 14h40
En gros prenons cet exemple où Spotify a 2 abonnés :
En considérant que les artistes touchent tout (ho ho), C touchera donc [300000 / (300000+2)] = 99,9993 % des 20 euros (soit plus de 19,99 €), et A et B chacun 0,033% des 20 € (soit moins d’un centime) ?
Le 02/06/2017 à 14h41
Le 02/06/2017 à 14h41
Oui mais le problème c’est que tu ne payes que 10 balles par mois, et si moi je paie 10 balles par mois ça me les brise que ceux que j’écoute souvent ne soient pas rémunérés
Le 02/06/2017 à 14h41
Le 02/06/2017 à 14h41
Le 02/06/2017 à 14h47
Effectivement, je comprends le problème exprimé ici.
Le 02/06/2017 à 14h48
les mecs s’il passaient le tiers du temps qu’ils passent à pleurer à faire des concerts, ils seraient tous milliardaires
Le 02/06/2017 à 14h50
" /> le meilleur du ‘dredi
Le 02/06/2017 à 14h52
anéfé " />
Le 02/06/2017 à 15h00
Oui la question porte sur la répartition d’une “cagnotte” fixe (somme de tous les abonnements payants et autres revenus) en fonction du nombre d’écoute. Pas des dépenses culturelles d’une personne.
Le 02/06/2017 à 15h04
Le 02/06/2017 à 15h05
Mais les artistes du label Tôt ou Tard, pour ne citer qu’eux, font de supers concerts ;)
Le 02/06/2017 à 15h10
Le 02/06/2017 à 15h14
Mais non c’est pas ça le truc.
Système actuel (“per service”) avec 99 abonnées qui écoute 100 fois Rihanna donc on a 9900 écoutes de Rihanna. Et un abonné qui écoute 10 fois Jean-Baptiste Durand donc 10 écoutes de Jean-Baptiste Durand. Donc 100 abonnées à 10€ ça nous fait 1000€ réparti sur les 9910 écoutes soit 998,99 pour Rihanna et 1,01€ pour Jean-Baptiste Durand.
Avec le système comme le veut l’UPFI (“per user”) Les 99 abonnées qui n’ont écouté que Rihanna verront l’intégralité de la somme reversé à Rihanna (soit 990€) alors que celui qui n’a écouté que Jean-Baptiste Durand verra l’intégralité de la somme reversé à Jean-Baptiste Durand doit 10€. Avec ce système on favorise les petits artistes avec des communautés de fan et moins les artistes qui ratissent très larges.
Le 02/06/2017 à 15h15
vivivi 23 commentaires plus tard j’ai compris ^^
Le 02/06/2017 à 15h18
Le 02/06/2017 à 15h27
Le 02/06/2017 à 15h30
Même principe que la VOD, tu payes le producteur autant de fois que tu souhaites visionner le film (4€ pour 48h de location). Ca serait illogique de rémunéré tous les films parce que tu as regardé le dernier Marvel.
Après faut se dire que c’est peut être le système du capitalisme qui va et non le système de streaming…
Le 02/06/2017 à 15h38
Le 02/06/2017 à 15h39
Donc il vaut mieux s’abonner à Deezer (per user) qu’à Spotify (per service) si on veut que nos sous aillent aux artistes qu’on écoute ?
Le 02/06/2017 à 16h46
Actuellement, chez Deezer comme ailleurs, la rémunération est “per service”, car négocié ainsi sous la “pression” des majors.
Cependant la volonté de Deezer est de faire une rémunération “per user”.
En ayant plus d’abonnés payant, Deezer aura une plus grande force de négociation pour essayer d’imposer ce type de rémunération :)
Le 02/06/2017 à 17h01
Bref, ils veulent remplacer une répartition injuste pour les uns par une répartition injuste pour les autres.
Brillant !
Le 02/06/2017 à 17h52
Il faut noter que pour une fois, ils ne demandent pas plus de pognon, juste que ce soit réparti différemment.
Et effectivement, la répartition “per user” semble plus juste pour le petits artistes mais les gros qui verraient leurs revenus chutés, ils risquent de tirer la tronche (et leur maison de production avec).
Le 03/06/2017 à 06h23
Le 03/06/2017 à 08h28
Le 03/06/2017 à 13h56
Le 03/06/2017 à 15h39
Dés lors que tu parles de répartition tu es déjà dans un système de rémunération qui n’est pas représentatif du travail fourni par l’artiste mais qui est représentatif de le popularité du service (=le site de streaming). La notion de “justice” devient alors totalement subjective…
Par exemple, comment répartir “de manière juste” les 10 euros d’abonnement de quelqu’un qui n’a pas du tout utilisé le service ce mois-ci ?
Le 03/06/2017 à 15h46
Abonnement 10 euros/mois, en mode “per-user”:
Le 03/06/2017 à 16h10
Le 04/06/2017 à 09h47
Le 02/06/2017 à 14h07
Je comprends difficilement la logique… si je vais acheter l’album de X à la Fnac, Y du rayon d’a coté devrais recevoir du blé lui aussi ?
Le 02/06/2017 à 14h15
22 pages de rapport alors qu’ils auraient très bien pu récapituler ça en 3 mots… “On veut tout”." />
Le 02/06/2017 à 14h17
mais c’est quoi le trip " />
si tout le monde écoute david guetta, l’argent va à david guetta (je n’ai pas encore émis de jugement sur la qualité).
Si personne n’écoute du Jean-Brandon vandenBaraki : la musique de mon garage oufti ! celui-ci ne recevra pas grand chose, où est le problème, c’est “normal”
Le 02/06/2017 à 14h22
Le 02/06/2017 à 14h24
tel que je le comprends, avec le système actuel (en supposant que Guetta soit écouté 1M de fois et vandenBaraki 200K), David reçoit tout et Jean-Brandon que dalle (pas simplement “beaucoup moins”)
Le 02/06/2017 à 14h25
ah…
oui, j’ai déjà entendu le fait que les superstars gagnent énormément plus que les artistes moyens.
Le 02/06/2017 à 14h30
C’est pas compliqué à comprendre, ce n’est pas parce que certains écoutent en boucle pendant des jours la même soupe encore et encore que ce chanteur de soupe doit avoir tout le pognon. C’est pour avoir une répartition plus proche des ventes physique, écouter en boucle la même chanson ça devrait pas compter plus que l’écouter une fois de temps en temps.
En gros avec un abonnement deezer/spotify/qobuz, même si vous n’écoutez jamais la soupe radiophonique une bonne partie de votre abonnement par dans la poche du producteur de soupe à cause des boulimiques.