Couverture : les élus réclament un plan France Mobile plus ambitieux
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Le 26 juin 2017 à 12h00
4 min
Société numérique
Société
Six organisations d'élus demandent à être associées aux décisions en matière d'aménagement numérique. En parallèle, elles veulent renforcer les obligations des opérateurs, que ce soit en qualité de service ou de technologies proposées.
Six associations de collectivités demandent de revoir les plans de l'État en matière de couverture mobile rurale. L'Association des maires de France (AMF), celle des maires ruraux (AMRF), des élus de montagnes (Anem), l'Assemblée des départements (ADF), Régions de France et l'Avicca se liguent afin de troquer les licences mobiles coûteuses aux opérateurs pour de prochaines licences contraignantes en termes de déploiement.
« Les besoins d’investissements en matière d’aménagement du territoire ont été jusqu’alors obérés par les coûts d’acquisition des licences imposés aux opérateurs par l’État » se désolent les élus, qui demandent des efforts concrets, notamment dans les zones blanches, où la couverture affiche un retard de plusieurs mois sur les promesses gouvernementales (voir notre analyse).
Impliquer les élus, redéfinir les zones blanches
La principale demande des élus est d'avoir un dialogue à trois : État, opérateurs et collectivités. Ces derniers s'estiment exclus des décisions importantes en matière d'aménagement numérique du territoire, alors que des événements comme ceux organisés par l'Avicca sont suivis par tout le secteur. Il faut tout de même reconnaître que l'accord actuel de couverture des zones blanches avait été signé en mai 2015 entre Bercy et les opérateurs uniquement, après une forte insistance d'élus .
L'une des batailles habituelles des collectivités est la redéfinition de la couverture, alors qu'elle est actuellement minimale. En zones blanches par exemple, un centre-bourg est « couvert » s'il est possible de téléphoner en extérieur, sans obligation sur la totalité de la commune ou dans les bâtiments. Ce qui ne convient pas vraiment aux associations.
« Il faut a minima faire correspondre la définition de zone couverte à celle des zones de « bonne couverture » ou de « très bonne couverture » de l’Arcep, à commencer par la 4G » lancent les collectivités dans leur communiqué commun. Le gendarme des télécoms prépare pour septembre des cartes détaillées, où les opérateurs doivent donner une meilleure idée des capacités de leur réseau, les bonne et très bonne couvertures correspondant aux appels en intérieur. Les travaux concernant l'Internet mobile en sont à leurs balbutiements, malgré le besoin de plus en plus important.
La 5G partout en cinq ans
La couverture rurale est encore un problème, malgré les accords. Les zones blanches sont censées être couvertes depuis 2003, les plans se multipliant depuis sans succès. La dernière vague, initiée en 2015, a grandement aidé sur le dernier pourcent de centres-bourgs non-traités. L'État fournit des pylônes (à ses frais et à ceux des collectivités), sur lesquels les opérateurs posent des antennes mutualisées. Objectifs : 100 % de couverture 2G fin 2016 et de 3G à la mi-2017.
Problème : si les opérateurs posent bien leurs antennes, il manque encore près de 300 pylônes, avec d'importantes difficultés pour trouver des terrains et les construire, nous affirmait Bercy. L'attente est donc encore longue. Dans le même temps, la couverture de la population en zones rurales avance, trois opérateurs ayant respecté leur jalon de 40 % en janvier pour la 4G en 800 MHz.
C'est sur cette base que les collectivités veulent construire. Elles réclament de troquer une partie des milliards d'euros demandés pour utiliser les fréquences mobiles contre des obligations de couverture plus fortes, dans le cadre des prochaines attributions, ce à quoi l'État et le régulateur semblent déjà répondre favorablement. Les élus veulent aussi doubler en urgence le nombre de sites mobiles en zone de montagne, notamment via des petites cellules (small cells). Une autre application serait la 5G.
Dans leur communiqué, les six organisations demandent une couverture complète en 5G dans les cinq ans. L'ouverture commerciale devant débuter en 2020, ces organisations en voudraient donc partout d'ici 2025. Sachant qu'Emmanuel Macron promet la 4G partout sous deux ans, avec une emphase renouvelée sur la 4G fixe (TD-LTE actuellement), la pression augmente bien pour accélérer le rythme.
L'ensemble devrait passer par un plan France Mobile renforcé, pensent les élus. Pour le moment, celui-ci aide surtout aux remontées de problèmes sur les réseaux ruraux. Le rythme de croisière est encore à prendre, nous confiait récemment Bercy.
Couverture : les élus réclament un plan France Mobile plus ambitieux
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Impliquer les élus, redéfinir les zones blanches
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La 5G partout en cinq ans
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 27/06/2017 à 07h52
Le 27/06/2017 à 08h10
Le 27/06/2017 à 08h22
Sur un téléphone 3G, la 3G fait la voix et les appels. Voir ce lien pour des détails.
Si la 3G est partout, la voix est partout.
Le 27/06/2017 à 08h24
Le 27/06/2017 à 08h58
On s’en br*, c’était juste pour faire un // entre la mort des villages due à la désertification et le refus d’installer des pylones (souvent sous le prétexte de pseudo santé publique).
Le 27/06/2017 à 09h51
Le 27/06/2017 à 10h12
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La 2G s’éteindra progressivement au rythme de la disparition des terminaux uniquement 2G et de la reconversion des fréquences 2G en 4G (moins de terminaux demandent moins de ressources de fréquences). De toute manière, la 2G sera plus ou moins abandonnée dans les années 2020.
Couverture des services mobiles - arcep.fr - 21/06/2017
Coupée par AT&T aux États-Unis, la 2G a encore de l’avenir en France - Next Inpact - 19/01/2017
Revue stratégique - Synthèse de consultation publique - arcep.fr - mars 2015 - page 5 du pdf - question n° 3
Le 27/06/2017 à 10h27
Donc en résumant grossièrement :
#1. l’État se fait du fric avec la cession des licences d’exploitation des réseaux hertziens
#1bis. L’État ne redistribue pas cette manne aux Collectivités pour l’aménagement du territoire
#2. L’État, par le biais d’organismes publics, définit a minima ce qu’est une couverture réseau mobile acceptable
#2bis. Les territoires se retrouvent avec une qualité miteuse et, par voie de conséquence, affichent une mine piteuse… :P
Résultat : à Paname, on se pignole sur la 5G pendant que “dans la Creuse”, on sort dans le jardin et on tend le bras bien haut pour passer une transmission voix 1⁄1 (faible et brouillée, par opposition au fort et clair).
Ça me parait vaguement conforme à ce que j’expérimente sur le terrain.
Au final tout le monde paie pour fournir un service acceptable dans (grosso-modo) une cinquantaine de villes en France (schématiquement : >100khab). L’aménagement du territoire, c’est bon mangez-en !
Le 27/06/2017 à 13h17
C’est ce que je disais dans mon commentaire juste au dessus approximativement. Ca va disparaitre c’est sûr, mais pas tout de suite en France. Et ca n’empêche pas que déployer un équipement pour la 2G n’est pas sans intérêt , c’est sera un équipement de déployé qui pourra de toute façon servir pour d’autres bandes, ou les mêmes bande en 4G.
Après, tu ne m’en voudras pas, mais je n’ouvre pas tes annexes :) Je te fais confiance " />
Le 27/06/2017 à 17h53
Le 27/06/2017 à 21h24
Ce ne sont pas les mêmes équipements.
Il ne s’agit pas d’un curseur que l’on pousse pour passer de 2G à 3G.
Tu payes très cher pour de la 2G sans l’utiliser. C’est de l’argent, ton argent, jeté par les fenêtres.
Le 28/06/2017 à 05h26
C’est ça “jeté par les fenêtres”. Moi, je vois déjà le support d’antennes, la liaison qui connecte l’antenne (si ce n’est de la fibre, au moins y a-t-il le fourreau), le maillage d’antennes est donc déjà prévu, et j’en oublie.
Le 28/06/2017 à 07h35
joma74fr a bien résumé une partie.
Mais je t’invite à un peu de lecture, sur ce qu’Ericsson propose par exemple :
 https://www.ericsson.com/en/news/2016/2/latest-ericsson-wcdma-launches-to-accele…
Le 28/06/2017 à 10h41
Merci pour l’article, c’est INtéressant " />
A moins que tout le territoire français passe en Ericson, la situation est la suivante:
“Currently, hundreds of thousands of legacy 2G/GSM sites can only be upgraded to 3G/WCDMA by adding a complete WCDMA RBS or by completely replacing the GSM site with a GSM and WCDMA site.”
Le 28/06/2017 à 13h24
Je sais que BT déploie ce type de matériel. Donc ce qu’ils déploient en 2G aujourd’hui, pourra plus facilement basculer le moment venu.
Pour les autres, je ne sais pas. Mais je ne doute pas que Alcatel, Huawei ou autres aient des produits similaires.
Le 28/06/2017 à 15h29
Tellement ! Au final on aurait meilleur compte de dire : on baisse le prix de vente des fréquences, mais le taux de couverture doit dépoter.
Et s’y prendre dès aujourd’hui pour anticiper les problèmes de sites d’implantation de la 5G (en s’occupant de ceux de la 4G).
Le 26/06/2017 à 12h26
Qui paye ?
Le 26/06/2017 à 12h30
Si l’État se gavait moins sur la vente des licences (plusieurs centaines de millions d’euros par bloc de 5MHz), peut-être que les opérateurs pourraient investir plus dans le déploiement ? (ou que les actionnaires se plaindraient moins, selon l’opérateur " />)
Le 26/06/2017 à 12h30
Qui paie?
La collectivité.
Mais le collectivité rurale ne contribue pas au surcoût de l’immobilier en zone dense.
Le 26/06/2017 à 12h34
Le 26/06/2017 à 12h34
Le 26/06/2017 à 12h45
l’attribution de ces licences est un impôt/taxe (jamais su la différence, perso) déguisé : le prix payé par la société (orange, free, sfr, bouygues…) est répercuté sur les clients.
Et pendant des années les principaux opérateurs se faisaient des « bénéfices indécents » comme tu les appelles sur le dos des clients, en utilisant des fréquences qui rapportaient également jackpot à l’état.
Maintenant les prix ont baissé donc c’est moins la joie pour eux, mais ça rapporte toujours énormément.
et je te rassure, des privés qui se gavent sur un bien public, il y en a d’autres : eau, autoroutes, taxe copie privée…" />
Le 26/06/2017 à 12h47
Le 26/06/2017 à 13h03
Après, y’a le problème dans certaines communes où les locaux (élus ou non) s’opposent à l’installation de pilônes…
Le 26/06/2017 à 13h23
Le 26/06/2017 à 13h40
De toute façon, qui va payer, directement ou indirectement, ce sera nous.
Personnellement, je trouve cela positif d’accentuer la pression pour que le déploiement avance sur tout le territoire. Et il faut avouer que la définition de “couverture” telle qu’elle est actuellement est un peu simpliste…
Après, commencer à parler objectifs sur la 5G, c’est bien pour se projeter… Si ils peuvent déjà essayer de tenir les délais pour la 4G ce serait déjà beau.
Le 26/06/2017 à 14h29
Ah bah faut choisir :
Dans les deux cas, y a mort des petits villages.
Le 26/06/2017 à 14h36
Le 26/06/2017 à 14h39
Une couverture partout en 5G en 5 ans. Mais bien sûr. Avec des fréquences en 28 GHz ils n’ont pas intérêt à mettre en avant la couverture à l’intérieur des bâtiments.
Le 26/06/2017 à 14h40
Le 26/06/2017 à 14h50
Pas que des pesticides ! Y a tout un tas de produits phytosanitaires au potentiel mutagène très intéressant, dans la plaine.
Le 26/06/2017 à 22h04
si on pouvait commencer par laisser tomber la 2G.
Le 26/06/2017 à 12h09
De belles paroles, mais ça sent l’enfumage, comme à chaque fois " />
(et je parle même pas de la 5G)