ARM entre en bourse de New-York ce 14 septembre, pour une valorisation de près de 55 milliards de dollars.
Les discussions ont couru jusque tard, le 13 septembre. Certains médias ont rapporté une probable entrée en bourse de la référence des architectures de microprocesseurs ARM à 52 dollars la part, ce qui aurait porté la valorisation de la société à 55,5 milliards de dollars.
Finalement, le propriétaire d’ARM, Softbank Group, s’est arrêté sur un tarif de 51 dollars la part, pour une valorisation un milliard plus bas – ce qui reste néanmoins tout en haut de la fourchette de prix évoquée depuis quelques semaines.
L’opération attire les regards, dans la mesure où il s’agit de la plus grosse entrée en bourse depuis l’entrée du constructeur de véhicules électriques Rivian à Wall Street, en novembre 2021, pour une valorisation de 77 milliards de dollars. Avec 10 % du capital d’ARM mis en vente, elle doit permettre de lever 5 milliards de dollars.
Leader de l’architecture des SoC
Créée en 1990 par Acorn Computers, Apple et VSLI Technology, ARM s’est taillé un nom dans la fabrication d’architecture de microprocesseurs, dont elle vend la propriété intellectuelle sous forme de licences ou de royalties aux sociétés qui les construisent. Si les lettres A, R et M ont un temps signifié Acorn RISC Machines puis Advanced RISC Machines, son responsable des formations Chris Shore expliquait dès 2013 que le nom de l’entreprise n’avait plus de réelle signification.
Au bout de 26 ans d’existence, l’entité est rachetée en 2016 pour 32 milliards d’euros (l’équivalent d’un peu plus de 37 milliards d’euros en 2023) par le géant nippon SoftBank. Elle sortait à cette occasion du London Stock Exchange Sept ans plus tard, la voilà donc qui entre en bourse (de l’autre côté de l’Atlantique, au grand dam des britanniques), dans une opération largement anticipée, qui laissera tout de même 90,6 % de son capital aux mains de SoftBank – une part qui pourrait tomber à 89,9 % si la demande est forte et le nombre de titres côtés rehaussé.
- SoftBank finalise le rachat d'ARM pour 32 milliards de dollars (2016)
- SoftBank songerait à revendre ou introduire en bourse ARM (2020)
Les produits d’ARM offrent à l'entreprise une position solide : selon ses propres estimations, ses modèles de processeurs sont présents dans 99 % des smartphones. Côté ordinateurs portables, les CPU ARM représentaient 8,1 % du marché début 2023, selon DigiTimes Research, soit plus du triple de leur part en 2020.
Smartphones, supercalculateurs, Apple…
Les produits mis au point par ARM équipent aussi des tablettes et divers équipements domestiques ou industriels, jusque dans les transports, les data centers ou les supercalculateurs (notamment avec Fugaku qui a occupé la première place du Top500 en 2021 et 2022). La bascule d’Apple vers cette architecture a aussi marqué les esprits, surtout que les performances étaient au rendez-vous.
Moteur d’une telle progression : les accords passés avec Apple, Amazon ou Alibaba, mais aussi l’intérêt formulé par les plus gros fournisseurs de SoC que sont Qualcomm et Mediatek, notamment pour équiper des smartphones. Facteur de risque, en revanche : plusieurs géants se sont alliés pour développer l’architecture open source RISC-V, ce qui pourrait à terme réduire les parts de marché d’ARM, mais le chemin est encore long avant d’y arriver.
L’exposition de la société à la Chine nécessite par ailleurs d’être suivie de près : les opérations, qui sont gérées sur place par sa filiale ARM Chine, représentent un quart de son chiffre d’affaires. Or les tensions persistantes entre la Chine et les États-Unis pourraient peser sur ces activités.
Entrée en bourse attendue
Annoncé en 2020, le projet d’une fusion entre ARM et NVIDIA pour 40 milliards de dollars a finalement été abandonné au bout de deux ans, devant la réticence des régulateurs européens et américains. La plupart craignaient en effet que NVIDIA n’en retire une position trop importante dans le secteur.
À la suite de ce revirement, ARM a indiqué le licenciement de près de 15 % de ses effectifs, dans une période où la plupart des géants numériques opéraient des réductions de personnels. Selon l’Usine Nouvelle, ARM compte actuellement près de 6 000 salariés.
Si Softbank visait initialement une introduction en Bourse d’ici la fin mars, c'est finalement pour la fin de l’été que l’opération a été prévue. SoftBank et ARM ont par ailleurs passé divers accords avec les plus gros clients de l’entreprise. Apple, NVIDIA, Alphabet, AMD, Intel et Samsung, entre autres, ont ainsi chacun convenu d’investir entre 25 et 100 millions de dollars en l’échange de participations.
Quant à Apple, le dossier réglementaire déposé auprès de la SEC a dévoilé il y a quelques semaines l’existence d’un accord avec ARM courant jusqu’au-delà de 2040.
Commentaires (10)
#1
Pourtant, je serais nettement plus confiant dans la capacité de croissance et la pérennité d’ARM que de Rivian.
#1.1
Bah, Rivian c’est deja cassé la gueule actuellement il est a 23,84 USD.
C’est surtout pour souligner que les investisseurs boudent depuis 2 ans les valeurs hightech.
#1.2
Attention, c’est seulement 10% d’ARM qui est entré en bourse.
#1.3
J’ai compris que le groupe était rentré en bourse et que seuls 10% des actions avaient été mises en vente. Ce qui, toutes actions confondues, porte la valorisation à 55,5 milliards de dollars.
Le groupe entier est rentré en bourse. Mais on ne pouvait acheter que 10% des parts.
J’ai mal compris ?
#1.4
Ne pas confondre l’IPO d’arm et l’achat d’action https://www.cafedelabourse.com/analyse-action/action-arm
#2
Ils ont vendu 10% des actions, et donc « perdu » un milliard qu’ils auraient pu se faire en vendant à 65 dollars…
#3
Et comment ARM aurait vendu ses actions à 65$ ? je comprends pas
#4
C’est eux qui ont déterminé le prix des actions qu’ils ont mis en vente.
#5
On est d’accord, donc pourquoi ont-ils perdu 1M\( ? l'IPO a pour but de trouver le bon prix pour atteindre l'objectif fixé par Softbank. C'est pas parce que l'action est à 63\) aujourd’hui que Softbank aurait pu faire son IPO à ce prix là.
A moins que j’ai loupé un truc.
#5.1
En théorie néo libérale, si le prix augmente après l’introduction c’est que l’offre était inférieure à la demande. Donc ils n’ont pas empoché la différence et quelques traders on acheté à 51 ré revendre dans la journée à 65.
Si on veut pinailler, pas sûr que toutes les actions allaient trouver preneur à ce prix non plus.