De Bitcoin à Zcash, notre anti-sèche de Noël sur les crypto-monnaies les plus populaires
Get rich or die minin'
Le 23 décembre 2017 à 09h00
20 min
Économie
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Si jadis, Bitcoin était la seule crypto-monnaie en circulation, ces dernières années leur nombre s'est multiplié. Certaines sont tombées rapidement dans l'oubli, d'autres affichent au contraire une robustesse inattendue. Cette fin d'année placée sous le signe de l'explosion suivie d'une brusque chute de leur valeur est tout indiquée pour faire le point.
Alors que les repas de fêtes de fin d'années approchent, vous devez vous préparer sur toutes les questions du moment. Outre ce qui concerne la gestion de l'hygiène numérique, il risque très fortement d'être question de crypto-monnaies, surtout avec la baisse surprise de ces derniers jours. Nous avons donc préparé un petit bilan vous permettant d'être à jour.
Selon Coinmarketcap, il y a aujourd'hui plus de 1 370 crypto-monnaies différentes en circulation. Un nombre inimaginable il y a quelques années, parmi lequel on retrouve des idées saugrenues comme le MacronCoin (oui, vraiment), ou l'Useless Ethereum Token. On y trouve aussi pas moins de 100 monnaies ou jetons dont la valorisation sur le marché gravite autour des 100 millions de dollars, et même une trentaine ayant atteint le milliard de dollars, des sommes considérables.
Il serait bien trop long d'en faire une liste complète, nous en avons donc sélectionné une douzaine parmi les plus populaires. L'idée derrière cet article n'est pas de conseiller telle ou telle crypto-monnaie dans le but d'y investir de l'argent, pas plus que de prédire leur cours, mais seulement de dresser un état des lieux des différentes blockchains, afin d'essayer de comprendre le paysage actuel.
Notez au passage que si vous décidez d'investir ou de « boursicoter » dans le domaine des crypto-monnaies, les règles usuelles s'appliquent, et la chute des cours de ces derniers jours est là pour nous le rappeler : préservez vos économies, n'investissez que ce que vous pouvez perdre et ne croyez pas trop facilement les promesses de richesse facile.
Bitcoin, la pionnière
Impossible de parler de crypto-monnaies sans évoquer Bitcoin (BTC), la plus ancienne d'entre-elles, mais surtout la plus connue. Son principe a été révélé en 2008 par une personne se présentant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, dont la véritable identité n'a jamais été découverte.
Plusieurs journaux se sont mis en quête de trouver qui il est réellement, mais leurs dernières tentatives ont permis de remonter jusqu'à un imposteur et à un Californien de 64 ans, roulant en Toyota Corolla qui n'avait aucune idée de ce qu'est « Bitcom ».
Bitcoin repose sur le principe de la blockchain, que nous avons largement décrit dans un précédent article. Il s'agit pour rappel d'un registre informatique décentralisé, ouvert, mais réputé infalsifiable. Toute modification dans ce registre réclame en effet un consensus provenant de ses utilisateurs, dont le poids du vote est déterminé en fonction de la preuve de travail, ou d'enjeu qu'ils fournissent.
Depuis 2009, la blockchain de Bitcoin fait son bonhomme de chemin. Elle enregistre depuis le début du mois de décembre une moyenne s'approchant de 400 000 transactions par jour, un nombre bien insuffisant pour espérer rivaliser avec des prestataires de paiement comme Visa, mais qui continue de croître régulièrement.
Plus que par son utilisation, c'est par sa valeur que Bitcoin fait parler. Mi-décembre, elle s'approchait des 20 000 dollars. Le 22 décembre, elle était d'environ 13 300 dollars, signifiant que l'ensemble des 16,74 millions de bitcoins en circulation a une valeur totale de près de 225 milliards de dollars. Soit un niveau comparable à celui de la trésorerie d'Apple.
Récemment, la blockchain de Bitcoin a dû faire face à un défi de taille : celui de l'augmentation de sa capacité. Limitée par la taille des blocs qui y circulent, elle ne peut gérer en théorie qu'environ 11 transactions par seconde, ce qui à l'échelle mondiale représente une part infime des échanges monétaires.
Pour comparaison, rien qu'aux États-Unis, les opérateurs de cartes de paiement (Mastercard, Visa...) ont géré 103,3 milliards de transactions en 2015, soit près de 3 300 par seconde. Et il ne s'agit là que d'un seul pays, sans compter les autres solutions existantes, comme les virements bancaires.
Bitcoin fait appel à l'algorithme SHA-256 pour le « minage », nécessitant de faire appel à du matériel spécialisé (des ASICS) pour que cette tâche soit réalisée efficacement. Les blocs sur la blockchain de Bitcoin sont émis en théorie toutes les 10 minutes, avec une taille maximale de 1 Mo.
Actuellement, Bitcoin doit faire face à l'engorgement de sa blockchain, qui se traduit par une augmentation notable des frais nécessaires à l'envoi rapide d'une transaction. De 0,26 dollar en moyenne début 2017, ils sont passés à plus de 20 dollars un an plus tard, avec une pointe à 55 dollars le 21 décembre.
Plusieurs solutions ont été avancées pour permettre cette évolution de la blockchain, dont SegWit et Lighting Network. Les débats au sein de la communauté furent houleux, et ont donné naissance à un « fork » de Bitcoin, baptisé Bitcoin Cash.
Bitcoin Cash, l'histoire d'un malentendu
La naissance de Bitcoin Cash (BCH) remonte au début du mois d'août, un moment où les débats autour de la méthode à choisir pour augmenter la capacité de la blockchain étaient complexes et passionnés.
Là où Bitcoin a opté pour la mise en place de SegWit, qui permet de détacher les signatures des transactions du bloc principal, permettant ainsi une augmentation de 70 % du nombre de transactions maximal dans un bloc, les adeptes de Bitcoin Cash ont tout simplement choisi d'augmenter la taille maximale des blocs à 8 Mo.
Cela a donné naissance à un fork de la blockchain de Bitcoin pendant l'été.
De quoi en théorie multiplier par 8 le nombre de transactions pouvant être gérées, le portant théoriquement à 56 opérations par seconde (contre 7/s pour Bitcoin pré-SegWit). En pratique, le maximum attendu se situe autour de 23 par seconde et 92 en poussant la taille maximale des blocs à 32 Mo. Un chiffre qui resterait insuffisant pour rivaliser avec des solutions de paiement classiques.
La différence entre la théorie et la pratique est ici due au type de transactions réellement effectuées sur la blockchain. Le maximum théorique est atteint quand l'ensemble des transactions a une adresse de départ et une d'arrivée. En pratique, la majorité des transactions ont un point de départ et plusieurs sorties et occupent donc davantage d'espace dans le bloc.
Pour le reste, Bitcoin Cash partage les mêmes caractéristiques que Bitcoin. Un nouveau bloc est émis environ toutes les 10 minutes sur le réseau, et c'est encore l'algorithme SHA-256 qui est employé pour le minage.
Il est à noter que d'intenses luttes d'influence prennent place entre les adeptes de Bitcoin et ceux de Bitcoin Cash. Ces derniers préfèrent d'ailleurs appeler leur propre blockchain « Bitcoin », et désignent la chaine principale sous le sobriquet de « Segwit Chain ».
La blockchain Bitcoin Cash reste toutefois bien moins populaire que celle de Bitcoin avec, hors pics ponctuels, environ 20 000 transactions enregistrées quotidiennement. Un pic à plus de 100 000 échanges a cependant été constaté le 20 décembre dernier. Aujourd'hui, l'ensemble des BCH en circulation est valorisé à 39 milliards de dollars.
Bitcoin Gold : « make Bitcoin decentralized again »
Bitcoin Gold (BTG) est une autre crypto-monnaie née d'un fork avec la blockchain de Bitcoin. Son objectif affiché était de changer l'algorithme utilisé pour la preuve de travail, en optant pour Equihash, celui utilisé par Zcash, plutôt que SHA-256.
Ainsi, ses créateurs espèrent décentraliser davantage le minage, qui est réalisé à l'aide de cartes graphiques grand public dans le cas d'Equihash, plutôt qu'avec des puces spécialisées (ASICs) dont le marché est détenu à 70 % par une seule entreprise : Bitmain.
Si la promesse est belle, l'adoption est très lente. Sur la première moitié du mois de décembre, on comptait ainsi une moyenne d'environ 5 000 transactions par jour réalisées en BTG. La puissance de calcul déployée sur le réseau est elle aussi relativement limitée (60 megahashs par seconde) et en baisse d'un tiers depuis le 1er décembre.
L'adoption du côté des plateformes d'échange tarde aussi à venir. En Europe, Kraken n'accepte toujours pas cette crypto-monnaie, pas plus que GDAX, mais quelques grandes plateformes comme Bitfinex ont ouvert leurs portes au BTG. Au moment où nous rédigeons cette actualité, la valeur totale des BTG en circulation dépasse les 4,7 milliards de dollars.
Litecoin : la première alternative historique à Bitcoin
Longtemps restée dans l'ombre de Bitcoin, Litecoin (LTC) fut sa première alternative crédible. Elle s'en distinguait par l'utilisation d'un algorithme différent pour la preuve de travail (Scrypt) et une attente entre chaque bloc réduite à 2,5 minutes, permettant des transactions plus rapides.
Litecoin fut également la première crypto-monnaie à mettre en place Segwit (en mai 2017) et à tester Lightning Network en conditions réelles. Ces derniers temps, Litecoin profite d'un net regain d'intérêt, notamment en raison des frais de transaction très élevés sur la blockchain Bitcoin.
On comptait ainsi au 15 décembre un peu plus de 140 000 transactions par jour en LTC, contre environ 30 000 un mois plus tôt. Les frais de transactions en Litecoin étaient en moyenne de 1,2 dollar fin décembre, contre parfois plus de 50 dollars pour Bitcoin. L'ensemble les LTC actuellement en circulation est valorisé à plus de 13 milliards de dollars.
Ethereum : smart contracts & chill
Ethereum (ETH) est à l'heure actuelle la deuxième blockchain la plus utilisée (derrière Ripple), avec plus d'un million de transactions effectuées par jour au 22 décembre, contre 490 000 au mieux pour Bitcoin. La monnaie qui s'y échange s'appelle l'Ether, et a vu son cours se multiplier par plus de 80 depuis le premier janvier 2017.
Actuellement, l'ensemble des ethers en circulation a une valeur estimée à plus de 61 milliards de dollars. Une frénésie en partie dûe à la conception même de la blockchain Ethereum. Celle-ci est utilisée dans le cadre de nombreuses levées de fonds en crypto-monnaie, appelées ICO.
Les ethers sont alors échangés contre des jetons pouvant s'apparenter à une crypto-monnaie dont le cours est dépendant des performances de l'entreprise émettrice. Une sorte d'action donnant droit à un dividende, mais pas nécessairement à un droit de vote.
Contrairement aux variantes de Bitcoin et de Litecoin, Ethereum repose sur une chaine où les blocs se suivent beaucoup plus rapidement : un toutes les 10 secondes environ. Avantage principal ? Permettre une validation beaucoup plus rapide des échanges. Le contrecoup se trouve dans la taille de la blockchain qui grandit alors très rapidement.
En deux ans et demi d'existence, elle pèse déjà 205 Go, contre 175 Go pour Bitcoin... depuis 2009.
Pour l'heure, Ethereum semble parvenir à gérer un flux toujours plus important de transactions, tout en gardant des frais relativement réduits (un peu plus d'un dollar mi-décembre en moyenne). Cependant, quelques hoquets ont pu avoir lieu lors du lancement d'une application (CryptoKitties) exploitant la blockchain pour sécuriser ses transactions.
Il est à noter qu'Ethereum s'appuie sur un algorithme de preuve de travail pour la validation des transactions, mais à moyen terme, le réseau doit passer à la preuve d'enjeu. Cette autre solution a pour principal avantage de ne pas nécessiter de maintenir un réseau de « mineurs » effectuant de lourds calculs cryptographiques pour valider les échanges.
Ethereum Classic : merci The DAO
Ethereum aussi a eu le droit à son fork suite à des dissensions au sein de sa communauté. L'histoire remonte au mois de mai 2016, lors du piratage de The DAO, une entreprise décentralisée qui était à l'origine de la toute première ICO sur la blockchain Ethereum. Profitant d'un bug dans un smart contract, un pirate était parvenu à dérober 3,6 millions d'ethers, pour une valeur à l'époque de plus de 50 millions de dollars.
Pour rendre leur argent aux personnes qui ont été victimes de ce vol, une grande partie de la communauté a décidé d'altérer les blocs dans lesquels les transactions liées au vol ont été inscrites. Une manœuvre inacceptable aux yeux d'autres utilisateurs, invoquant le principe d'immuabilité de la blockchain et le concept de « code is law ».
Ces voix dissidentes ont alors créé en juillet un fork d'Ethereum, baptisé Ethereum Classic (ETC), où aucune action n'a été prise pour empêcher ce vol. Une sorte de réalité paralèlle.
Ses caractéristiques techniques sont identiques à celles d'Ethereum, on retrouve donc une émission de blocs toutes les 10 secondes environ, et l'utilisation de l'algorithme Ethash. Cette chaîne est néanmoins bien moins populaire que celle dont elle est issue, puisqu'on y compte qu'environ 50 000 transactions par jour.
Sa valorisation est elle aussi moindre, avec un total de 2,7 milliards de dollars, contre plus de 60 milliards pour Ethereum.
Iota : une crypto-monnaie pour l'IoT, ou la blockchain sans blocs
Iota est une crypto-monnaie qui cible le monde de l'Internet des objets, et qui a pour particularité de ne reposer ni sur le minage, ni même sur le concept de blocs. Oubliez même le concept de blockchain, ici il est question de DAG (pour Direct Acyclic Graph) ou de « tangle », soit enchevêtrement en anglais.
Sans trop rentrer dans le détail pour l'instant (nous tâcherons d'y revenir dans un prochain article), l'idée est que lorsqu'une machine émet une transaction sur le réseau elle doit en contrepartie vérifier que deux autres transactions passées plus tôt sont bel et bien valides.
Représentation simplifiée d'un DAG. Les transactions les plus récentes sont à droite.
Ainsi, au lieu de regrouper des centaines d'opérations au sein d'un bloc qui sera traité par des fermes de « minage », chaque utilisateur du réseau y contribue modestement à chaque fois qu'il y fait appel. Il n'y a ainsi plus de blockchain à proprement parler, mais un enchevêtrement de validations mutuelles (par preuve de travail) qui a donné son nom à la technologie.
La puissance de calcul nécessaire pour valider les transactions est quant à elle suffisamment faible pour que les opérations soient réalisées par des appareils tels que des smartphones ou des objets connectés. Autre avantage de cette formule, étant donné qu'il n'est pas nécessaire de maintenir un réseau de mineurs en continu pour assurer la circulation des fonds, émettre une transaction ne réclame aucun frais.
Malheureusement, il est impossible de juger de sa popularité grâce au nombre de transactions, du fait de la difficulté de trouver des données fiables à ce sujet. Mi-novembre, IotaSearch évoquait une pointe à plus de 510 000 transactions sur la journée du 2 juin, mais une moyenne sous les 50 000 par jour sur les deux semaines précédentes.
Le prix du MegaIota a quant à lui explosé ces derniers mois, passant de 0,39 dollar le 1er novembre à 3,71 dollars le 22 décembre. L'ensemble des iotas en circulation vaut quant à lui plus de 10 milliards de dollars, ce qui en fait aujourd'hui la 7e crypto-monnaie en termes de valorisation.
Ripple : l'alliée des banques
Ripple (XRP) est un protocole de paiement capable de prendre en charge n'importe quelle unité de valeur, qu'il s'agisse de crypto-monnaies, de monnaie fiduciaire, de commodités... bref, tout ce qui peut être compté. Il se présente comme un outil neutre et open-source, à destination des institutions financières. Le protocole s'appuie sur une blockchain, sur laquelle circule sa propre-crypto-monnaie, le ripple ou XRP.
Point particulier, il n'est là aussi pas question de minage, puisque 100 milliards de XRP ont été générés simultanément lors de la genèse de la blockchain. 20 % de ce total a été distribué aux créateurs de Ripple Labs, et les 80 % restants à l'entreprise Ripple Labs elle-même, qui met en vente la crypto-monnaie afin d'en réguler le cours. Depuis mai 2017, sa dotation est mise sous séquestre et au maximum un milliard de XRP peut être injecté dans le marché chaque mois.
La quantité de XRP existants va quant à elle en diminuant. Depuis le lancement de Ripple, près de 7 millions de XRP ont disparu. Les frais de transaction dépensés pour chaque échange sont en effet systématiquement détruits. Le nombre de XRP en circulation s'établit quant à lui à 38,739 milliards. Au cours du 22 décembre, soit 1,17 dollar par ripple, l'ensemble est valorisé à plus de 45 milliards de dollars.
Les transactions de Ripple sont validées par des tiers de confiance. Parmi eux, on retrouve le MIT, des fournisseurs d'accès à internet, ainsi que des banques. Le registre des validateurs est accessible publiquement à cette adresse. En décembre 2017, des pics à près de 1,2 million de transactions par jour ont été enregistrés sur la blockchain Ripple.
Dash, la crypto-monnaie 2-en-1 (ou pas)
Lors de son lancement en 2014, Dash se présentait comme une alternative à Bitcoin, ce malgré les nombreuses différences qui existent entre ces deux crypto-monnaies. L'algorithme utilisé pour la preuve de travail n'est pas SHA-256 mais X11, un protocole qui consiste à enchaîner 11 algorithmes de hachage différents dans un certain ordre. Le temps entre chaque bloc est fixé à 2,5 minutes, contre 10 minutes pour Bitcoin, ce qui promet des transactions plus rapides.
Autre différence notable, la récompense fournie pour le minage varie à chaque bloc en fonction de la puissance de calcul totale déployée sur le réseau. Elle est automatiquement répartie entre trois postes : 45 % pour les mineurs, 45 % pour le nœud du réseau qui le valide (masternode), et 10 % pour le fonds de développement de Dash. La façon dont est dépensé ce fonds est décidée par vote auprès des opérateurs de masternodes.
Dans son protocole, Dash prévoit deux modes optionnels pour les transactions. Le premier, InstantSend permet des transactions quasi-instantanées, ce qui peut-être utile dans le cas de l'utilisation de Dash dans un point de vente physique. Le second, PrivateSend permet d'ajouter une couche de confidentialité aux transactions en demandant aux masternodes de mélanger plusieurs transactions afin d'en brouiller les entrées et sorties.
Comme de nombreuses autres crypto-monnaies, Dash connait un pic d'activité depuis quelques mois. Au début de l'année, on comptait en moyenne un millier de transactions par jour sur cette blockchain. Depuis début décembre, le nombre de transactions quotidiennes dépasse fréquemment les 12 000.
L'ensemble des dash en circulation est actuellement valorisé à 8,1 milliards de dollars.
Monero, la face cachée de Coinhive
Autre crypto-monnaie devenue récemment célèbre : Monero (XMR). Elle s'est notamment fait connaître au travers de l'utilisation de Coinhive, un script permettant aux éditeurs de sites web de se rémunérer en faisant travailler les processeurs de leurs visiteurs.
Si les éditeurs peuvent se le permettre, c'est parce que Monero exploite un algorithme de hachage qui sied autant aux processeurs d'ordinateurs qu'aux cartes graphiques.
Monero compte sur certaines de ses caractéristiques pour se démarquer, à commencer par son accent mis sur la vie privée. Par défaut, les transactions en Monero sont réputées intraçables. Aucune information n'est visible sur l'adresse réelle d'envoi et de réception des fonds, ni même sur la quantité d'argent qui transite.
Il est ainsi impossible de lier une adresse particulière à des transactions, ou à un utilisateur. L'une des contreparties de cet anonymat se trouve dans le fait qu'il est impossible de mettre des adresses en liste noire en cas de vol sur une plateforme d'échange par exemple.
En l'espace d'un an, le nombre quotidien de transactions via Monero a triplé, passant d'environ 2 000 en janvier à plus de 6 000 aujourd'hui. Une progression intéressante, mais qui est encore loin d'en faire une des crypto-monnaies les plus utilisées. Son cours a quant à lui été multiplié par 32 depuis le premier janvier, en faisant la onzième monnaie virtuelle en termes de valorisation, avec 4,8 milliards de dollars.
Zcash : anonyme et peu utilisée
Depuis son lancement en novembre dernier, Zcash (ZEC) poursuit timidement son chemin. Comme Monero, son principal intérêt réside dans le relatif anonymat dans lequel les transactions peuvent s'opérer sur sa blockchain, grâce au principe de la « zero knowledge proof ».
Celui-ci permet, dans les grandes lignes, de prouver à quelqu'un que vous avez effectué un calcul sans que cette personne n'ait besoin de refaire l'opération pour la vérifier. Concrètement, vous pouvez prouver que quelque chose est vrai, sans devoir dire publiquement autre chose que « ceci est vrai ».
Comme pour la plupart des crypto-monnaies, la validation des transactions s'effectue selon le principe de la preuve de travail, ici grâce à un algorithme maison nommé Equihash. Les performances en minage avec cet algorithme dépend fortement de la quantité de mémoire vive (700 Mo minimum sont requis pour chaque thread) dont dispose la machine cible, ce qui lui assure de ne pouvoir être miné, pour l'instant que via des CPU ou des GPU classiques.
Si le concept est séduisant, la mayonnaise n'a pas encore pris à grande échelle. Quelques pics au-dessus de 10 000 transactions par jour ont ainsi été enregistrés en décembre 2017, contre une moyenne quotidienne légèrement supérieure à 2 000 transactions.
L'utilisation du réseau a été multipliée par 5 cette année, tandis que le cours du ZEC a été multiplié par 10, passant d'environ 48 dollars à 480 dollars. L'ensemble des ZEC en circulation est valorisé à plus de 1,4 milliard de dollars.
Nxt : la preuve que la preuve d'enjeu fonctionne
Terminons ce tour d'horizon avec Nxt, qui fut la première blockchain à entièrement se reposer sur le principe de la preuve d'enjeu, plutôt que sur la preuve de travail pour valider ses transactions. Par conséquent, il n'est pas nécessaire de maintenir le moindre réseau de minage, ce qui se traduit par d'importantes économies d'énergie (voir notre analyse).
Cependant, cet argument n'est visiblement pas suffisant pour attirer du monde sur cette blockchain, qui gère en moyenne moins de 2 500 transactions par jour en décembre. Le cours lui a plus que bondi en l'espace d'un an, passant de 0,006 dollar au 1er janvier 2017 à 1,03 dollar aujourd'hui.
Une multiplication par 172, malgré une utilisation stable... qui a parlé de bulle ?
Le 23 décembre 2017 à 09h00
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Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 23/12/2017 à 10h48
#1
Super article merci!!
Vu tout ce qu’on entends en ce moment sur les crypto-monnaies ça fait du bien de lire un dossier complet.
Le 23/12/2017 à 10h53
#2
Et le DogeCoin alors?
Le 23/12/2017 à 10h58
#3
Les otages français sont souvent considérés comme des monnaies d’échange. Ca voudrait dire que le traffic d’êtres humains est devenu légal?
Que tu l’acceptes ou non, les crypto-monnaies peuvent servir de monnaies.
Et perso je préfère que l’on s’échange des octets que des humains
Le 23/12/2017 à 11h14
#4
Energie consommée : plein de coins sont en POS (Ethereum bientôt) donc ne consomment pas spécialement d’énergie.
Cours variable : ben oui, si le cours ne variait pas dans ces proportions, presque PERSONNE (surtout pas toi à mon humble avis) ne s’y serait intéressé, le Bitcoin vaudrait encore beaucoup moins d’1 euros et NXI (ainsi que toute la presse mondiale) ne s’y intéresserait pas du tout…
-les 100.000 commerçants qui dans le monde acceptent les Bitcoins se foutent certainement comme de l’an 40 du cours variable… ils passent (pour au moins 99% d’entre eux, j’imagine) par un processeur de paiement et donc échangent IMMEDIATEMENT et automatiquement les Bitcoins qu’ils reçoivent en paiement contre des dollars ou des euros…
-plusieurs coins (Tether, DAI, Nubits) sont indéxés sur les monnaies FIAT (dollars) et ne varient donc pas du tout.
Le 23/12/2017 à 11h19
#5
Le 23/12/2017 à 11h38
#6
Le 23/12/2017 à 11h45
#7
Le 23/12/2017 à 12h01
#8
Tout est fait par les banques centrales pour qu’un gros krach monétaire se produise un jour ou l’autre, signifiant la perte de confiance dans les monnaies d’usage courant. Leur cours serait alors bien plus instable que celle des cryptos, qui pourraient bien alors prendre le relais, car considérés comme actifs de confiance ayant les caractéristiques d’une monnaie (unité de compte, intermédiaire d’échange et réserve de valeur). La confiance dans les crypto est basée sur l’algorithme alors que pour les monnaies classiques la confiance est basée sur les sous-jacents macro économiques (qui ne sont pas brillants). Ce n’est pas pour rien que des placements (à risque) commencent à être joués sur les crypto par des établissements financiers ayant pignon sur rue et pas par des geek néo-mafieux comme on peut parfois l’entendre. Le seul défi sera le moment venu d’assurer la fluidité des transactions mais je pense que les établissements de paiement commencent à y penser.
Le 23/12/2017 à 12h06
#9
Le POS (proof of stake - preuve d’enjeu), c’est simple… tu dois prouver la possession d’une certaine quantité de crypto-monnaie pour pouvoir prétendre à une “récompense”.
En fait, réflexion faite, c’est pas du tout simple… c’est TRES compliqué… mais bon pour résumer, il n’y a plus de minage…
De plus en plus de coins (NEO, NXT, Lisk, PIVX , Stratis…) passent ou vont passer en POS.
https://blockonomi.com/proof-stake-cryptocurrencies/
Le 23/12/2017 à 12h08
#10
Malgré toute l’affection que j’ai pour le Dogecoin… il n’a plus le lustre d’antan " />
Le 23/12/2017 à 12h08
#11
De la richesse, des forks, des alliances, des attaques, …
Retrouvez les aventures des e-coins dans ce documentaire.
Le 23/12/2017 à 13h04
#12
C’est fou que mon premier commentaire ai été supprimé…
Le 23/12/2017 à 13h22
#13
Super article,
merci " />
Le 23/12/2017 à 13h34
#14
À quoi bon entamer un débat si les deux parties ont leurs idées et n’ont pas l’intention d’en changer?
Si c’est juste pour argumenter dans le vide, autant de pas débattre (troller)
Oui le cours du bitcoin fluctue (beaucoup). Faut-il pour autant lui retirer sa capacité à être échanger?
Mon avis est que non, et je ne suis pas le seul.
Tu es contre, on le sait, c’est pas la première news sur tu exposes ton point de vue.
Mais personne ne changera d’avis, on le sait
Le 23/12/2017 à 20h28
#15
Merci pour ce long dossier fort intéressant !
Le 23/12/2017 à 20h34
#16
Dossier au top. Merci.
Le 23/12/2017 à 21h06
#17
Il manque une monnaie qui commence à bien percer, le XVG (Vergecurrency)… Avec obfuscation, Tor, etc… Elle est passée de 0.0048\( à 0.24\) en même pas deux semaines d’ailleurs…
Une monnaie vouée à rendre toutes les transaction confidentielle SI on le souhaite ! :)
Le 23/12/2017 à 21h58
#18
A quand le NXI?
Le 24/12/2017 à 13h07
#19
Il manque beaucoup d’autres monnaies mais si chacun regrette que la monnaie dans laquelle on met de l’argent n’est pas décrite ici, on ne va pas s’en sortir :jap:
Le 27/12/2017 à 14h23
#20
Surtout que bien qu’ayant investi un peu moi-même dans le XVG je m’en méfie comme de la peste malgré tout car ça ressemble fortement à un scam cet alt. Reste à voir s’ils sont capables de sortir WP (le “wraith protocol”, ce qui fait la particularité de ce token) d’ici la fin de semaine comme annoncé (et déjà repoussé 2 fois).
Le 27/12/2017 à 17h39
#21
Le 28/12/2017 à 22h58
#22
Le 29/12/2017 à 10h07
#23
Je vois que tu étais motivé pour faire un pavé. " />
Je te remercie mais je n’en demandais pas tant.
Le krach monétaire en tant que tel n’existe pas vraiment, c’est un krach lié aux fondamentaux de l’économie d’une zone ; pour les monnaies asiatiques en 1997 c’était lié à la fin d’une sorte de bulle. La monnaie ne fait que refléter la confiance dans l’économie de la zone, je ne t’apprends rien j’imagine.
Qu’il y ait toujours une bulle immobilière en France, c’est certain, ça n’a pas dégonflé comme lors de la période 1991-1998, je ne comprends pas pourquoi ça ne se reproduit pas, en plus on a eu une supposée “crise” après 2008, qui a à peine affecté les grandes villes de ce point de vue-là.
Pour la masse de liquidité en circulation, j’entends aussi prédire de nouveaux troubles “à la 2008” depuis un an ou 2, mais je ne suis pas expert donc aucune idée de la validité.
Le 29/12/2017 à 10h42
#24
Un article bientôt sur le ponzi qu’est le bit connect ?