Selon le CNC, les revenus de la vidéo à la demande par abonnement ont doublé en 2017
Merci Netflix ?
Le 04 janvier 2018 à 09h47
6 min
Société numérique
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Le CNC a rendu son rapport annuel sur le marché de la vidéo à la demande en France. 2017 aura été le théâtre d'un tournant important, puisque pour la première fois, les revenus issus des offres par abonnement (Canalplay, Netflix...) excèdent celles de la location.
Le marché français de la vidéo à la demande payante est florissant, si l'on se fie à la dernière étude du CNC en la matière. Comme chaque année, l'organisme a pris le pouls de ce mode de consommation des contenus vidéo et 2017 fut un cru plus qu'honorable pour les acteurs du secteur.
Davantage de films disponibles à la location
Dans son ensemble, la variété des contenus proposés via la VàD locative est en léger recul par rapport à l'an dernier. Le CNC a dénombré 36 309 programmes différents entre janvier et septembre 2017, soit 2,7 % de moins que l'an dernier à la même période. En moyenne, chaque mois, 24 000 vidéos en tous genres étaient disponibles au travers de la VàD.
Parmi eux, on retrouve une assez large majorité de films pour adultes, puisqu'ils représentent 47,9 % de l'offre. Le reste de la production cinématographique compte pour 38,2 % des contenus mis à disposition, et les programmes audiovisuels (documentaires, séries, spectacles...) pour 13,9 %. Il est à noter que dans le cas des séries, toute une saison n'est comptée que comme un seul titre.
La part des films est en nette augmentation. 10 630 titres étaient ainsi accessibles à la location en septembre dernier, contre seulement 10 252 l'an dernier ou 9 113 en septembre 2014. Parmi eux, on compte 3 270 œuvres françaises (+ 3,4 % sur un an) et 4 768 films américains (- 4,4 % sur un an). La production européenne, hors France, compte quant à elle pour 16,3 % du total, contre 16 % un an plus tôt.
VàDA ne rime pas avec cinéma
Du côté de la vidéo à la demande par abonnement (VàDA), le CNC a limité son étude aux contenus aux films précédemment sortis au cinéma, ou en « direct vidéo ». Leur nombre apparait en nette baisse. De 2 042 œuvres disponibles en septembre 2016, on passe ainsi à seulement 1 906 programmes en septembre 2017, soit un recul de 6,7 %.
Sur la période s'étalant de janvier à septembre 2017, 2 651 films sortis préalablement au cinéma ont fait une apparition sur au moins un catalogue de VàDA, soit 13,9 % de moins que sur la même période en 2017. Les œuvres françaises sont particulièrement touchées par cette chute, puisqu'avec 590 titres disponibles en septembre dernier, leur nombre s'est réduit de 15,5 % par rapport à janvier.
Toutes les plateformes ne connaissent pas les mêmes fortunes. Le CNC a compté le nombre de titres (cinéma et direct vidéo) disponibles sur les cinq principales : Amazon Prime Video, Canalplay, FilmoTV, Netflix et SFR Play. Toutes ont vu leur nombre d'œuvres à leur catalogue grimper, parfois spectaculairement (SFR Play l'a doublé entre septembre 2016 et 2017), à l'exception notable de Canalplay.
Le catalogue universel n'existe pas
Autre donnée intéressante mise en avant par l'organisme : le très faible chevauchement des catalogues des différentes offres, aussi bien en VàD locative, que par abonnement. Sur l'offre par location, 40 % des films (4 256 précisément) ne sont ainsi proposés que par un seul fournisseur de service. 21,9 % du catalogue global, soit 2 343 films, est présent sur au moins quatre plateformes. Seuls 327 programmes sont accessibles au travers de six offres.
Du côté de l'abonnement, la dispersion est encore plus marquée. Sur les 1 906 films disponibles en septembre 2017 via une offre de VàDA, seulement deux sont proposés sur six offres simultanément. 461 programmes peuvent être visionnés sur deux plateformes, mais pour 61,9 % d'entre eux leur présence n'est assurée que sur une seule offre. Dans ces conditions, les consommateurs sont donc souvent contraints de cumuler plusieurs bouquets pour accéder à un catalogue pouvant répondre à leurs besoins.
Un marché à près de 500 millions d'euros
Du côté des bonnes nouvelles, on retiendra que le marché français est florissant. Les estimations pour 2017 s'établissent à 492 millions d'euros, contre 366 millions en 2016, soit une croissance annuelle de 36,7 %.
Si l'ensemble des compartiments du marché profitent de cette embellie, avec + 2,8 % pour la location, à 123 millions d'euros, ou + 10,4 % pour l'achat, à 54 millions d'euros, ce sont surtout les revenus issus des offres par abonnement qui explosent. En 2016, ce segment pesait 131 millions d'euros, en 2017 ce sont 250 millions d'euros qui sont attendus (+ 98,3 % sur un an).
Cette folle ascension fait qu'aujourd'hui, la VàDA représente en valeur 49,4 % du marché français, contre 15,4 % pour l'achat à la demande ou 35,3 % pour la location à la demande. En 2016, la part de la VàDA n'était que de 34 %, et même de 11,5 % en 2014, avant que Netflix ne débarque en France.
La location n'est pas friande de haute définition
Concernant la location de programmes, 85,8 % des actes concernent des vidéos en définition standard, et seulement 14,2 % pour la haute définition. En valeur, la SD représente 94,55 millions d'euros sur la période janvier-septembre 2017, soit 1,4 % de moins que l'an passé. La HD elle, pèse 15,67 millions d'euros, soit près de 40 % de plus que l'an passé. Une croissance suffisante pour maintenir le chiffre d'affaires de la filière.
Les revenus proviennent en très grande majorité de la location de films, pour 88,44 millions d'euros (+ 6,7 % sur un an). Les programmes pour adulte représentent un chiffre d'affaires de 15,6 millions d'euros (- 6,6 % sur un an) et le reste 6,18 millions d'euros (- 18,3 %).
Ce reste est en très grande partie constitué de séries télévisées (4,59 millions d'euros,- 13,4 % sur un an), et de programmes humoristiques (552 000 euros,- 48,9 % sur un an). Les rediffusions de concerts ne font quant à elles pas vraiment recette, avec seulement 67 800 suros de revenus.
Netflix caracole en tête
Dernier détail notable, le CNC a établi un classement des plateformes de vidéo à la demande par popularité, en interrogeant des internautes qui ont au moins visionné un programme en VàD payante lors des 30 derniers jours. En septembre 2017, 37,3 % des sondés disaient avoir accédé à une émission sur Netflix, en faisant d'assez loin la plateforme la plus populaire. Le podium est complété par Orange (32,4 %) et MyTF1VOD (22,3 %).
Canal n'apparait qu'en quatrième place, et seulement en cumulant les scores de Canal VOD et Canalplay, pour un total de 18,5 %. Les géants américains Google Play, iTunes et Amazon Prime apparaissent respectivement en 7e, 8e, et 11e position, avec moins de 12 % des suffrages.
Ce classement reste toutefois à prendre avec des pincettes. Il repose seulement sur les déclarations d'utilisateurs pouvant potentiellement confondre les noms des services (entre MyTF1 et MyTF1 VOD par exemple), où l'offre de leur FAI avec celle d'un tiers présent sur leur box, ce qui peut être source d'erreurs.
Selon le CNC, les revenus de la vidéo à la demande par abonnement ont doublé en 2017
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Davantage de films disponibles à la location
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VàDA ne rime pas avec cinéma
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Le catalogue universel n'existe pas
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Un marché à près de 500 millions d'euros
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La location n'est pas friande de haute définition
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Netflix caracole en tête
Commentaires (34)
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Abonnez-vousLe 04/01/2018 à 11h30
Non, le grand public s’en fout probablement, tout simplement. Il suit l’évolution technologique de manière “passive” parce-que c’est ce qu’on lui vend en magasin. Prends 100 personnes au hasard dans la rue et demande leur la résolution de leur TV: la plupart vont te répondre qu’ils ont “un écran plat”.
C’est exactement pareil sur le marché physique, le Blu-Ray n’a jamais vraiment remplacé le DVD, et le Blu-Ray UltraHD reste une niche.
Le 04/01/2018 à 11h33
Moi ce que je trouve assez lamentable avec les services de svod c’est la promesse complètement fausse d’une profondeur de catalogue. C’est quand même dingue, ça dépasse rarement quelques centaines de films.
Je pense qu’un Disney peut faire vraiment très mal aux acteurs existant en proposant un fond de catalogue très large rien que le siens plus celui de la fox acquis très récemment . C’est plusieurs milliers de films sans compter les milliers d’épisodes de séries et les milliers de téléfilms/vidéosfilms qui pourront servir de colonne vertébrale à un service qui commencera à être réellement satisfaisant.
Le 04/01/2018 à 12h06
Tout à fait d’accord
Le 04/01/2018 à 12h10
Le 04/01/2018 à 12h24
Le 04/01/2018 à 12h24
C’est pas le même prix non plus…
Surtout à la location, 2€ (environ 25% de la location) d’écart alors que l’image est pas énormément différente (720 vs 1080).
Le 04/01/2018 à 12h44
Ce rapport est, à mon avis, un bon gros foutage de gueule de la part du CNC.
A notre époque, il faudrait se demander comment le marché de la VàD et de la VàDA ne soit pas bien plus gros en valeur.
On va faire dans l’ordre :
1- La profondeur des catalogues => quelque chose fait que les plateformes ne voient pas la quantité de films dans leurs catalogues augmenter dans le temps alors que du nouveau contenu sort chaque année. Je ne sais pas où est le problème mais, par réflexe, je regarderais en direction des AD.
2- Les exclusivités => Le CNC se félicite qu’une très faible minorité de contenu soit commun à plusieurs catalogues en s’imaginant que la majorité des gens va prendre plusieurs abonnements. Ils rêvent ! Les gens prennent un abonnement et piratent le reste.
3- Le prix => Comment se fait-il que le prix d’une location en VàD soit de 4,99€ (en SD) sur un très grand nombre de plateformes ? Je trouve ça bizarre. Et ne pas oublier que 5€ c’est 5 fois plus que le tarif auquel on était souvent habitué pour la location d’un DVD. De plus, le CNC semble regretter que la très grande majorité des locations se fassent en SD. Sérieusement ?!? Oser nous faire payer 1€ de plus pour avoir la HD c’est se moquer du monde. Lors d’une location, le seul facteur déterminant entre SD et HD devrait être la connexion du client.
4- Les films non sortis au cinéma => Ils continuent leur guerre contre Netflix en refusant de prendre en compte dans leur statistiques les films sortis directement en VàDA. Le problème, c’est que Netflix ne fait qu’ouvrir une brèche qui va très certainement s’agrandir avec le temps. Amazon produit déjà son propre contenu. Et une fois sa plateforme en place, combien de temps va mettre Disney avant de produire des films qui lui seront exclusifs ? Et si un jour la majorité des financements de films viennent de ces plateformes, c’est les salles de cinéma mêmes qui seront en danger.
Et je ne parle même pas de la chronologie des médias qui vient encore plus noircir le tableau.
Parsonnellement, la location en VàD est mon plus grand regret dans ce domaine ces dernières années.
A 5€ le film en SD, je réfléchis 10 fois avant d’oser louer un film. Résultat ? J’en loue moins de 5 par an.
Si le prix était de 1 ou 2€, je suis persuadé que j’en louerais 5 par mois, souvent sur un coup de tête. Et vous ?
Le 04/01/2018 à 12h48
Ah, je rajoute une précision pour le point 1 :
Si Netflix produit son propre contenu, c’est aussi parce qu’ils veulent que le contenu soit dans leur catalogue en permanence. Ils sont contre les catalogues qui se renouvellent et pour les catalogues qui s’enrichissent dans le temps.
Le 04/01/2018 à 14h00
1980: le modèle de Pay-TV à l’américaine, c’est d’la merde.
2020: le modèle de Pay-TV à l’américaine, c’est génial.
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Le 04/01/2018 à 14h09
Le 04/01/2018 à 14h11
Le 04/01/2018 à 14h21
Heu, le grand public de la génération DVD (notamment), il a peut-être simplement « moyennement » envie de racheter toute sa filmothèque à chaque changement de « standard de définition d’écran », alors qu’il l’avait sans doute déjà fait au passage de la VHS au DVD. J’avais fait un rapide calcul personnel, à la sortie du Bluray : ~7.000 boules, me concernant.
Alors merci, mais non merci. En « bonus pater familias », je me passe de ces charges financières superfétatoires…
Le 04/01/2018 à 14h25
Le 04/01/2018 à 15h05
J’auto réponds à ma question dans le point 3 :
http://www.zdnet.fr/blogs/digital-home-revolution/499-pour-un-film-en-vod-c-est-…
Et c’est bien ce dont je me doutais, l’appétit sans limite des AD est encore une fois en cause.
Le 04/01/2018 à 15h57
Cela joue effectivement. Je suis dans le même cas.
Reste que sur les 9 premiers mois de 2017, la répartition DVD Vs Blu-Ray est de 72,9% contre 27,1% respectivement. Même si je n’ai pas la ventilation exacte entres nouveautés et back catalogue pour chaque support, on peut supposer que, même pour l’achat de nouveaux titres, l’achat se fait encore majoritairement en DVD, même en 2017.
Le 04/01/2018 à 16h31
le système de TV par câble (ou par satellite maintenant il paraît) à prix prohibitif reste un sale truc aux USA. Netflix et les autres acteurs de la vidéo par internet s’inscrivent en grande partie en concurrence de ces chaînes de TV.
Le 04/01/2018 à 16h56
En concurrence oui… en alternative (avec un nouveau modèle), c’est moins sur.
Le 04/01/2018 à 17h22
heu … matter un film en qualité “DivX de 2002” sur une tv 48”, avec les pixels qui font la taille d’une pièce de monnaie, ils s’étonnent que ça cartonne pas, à 5 balles la loc ?
Le 04/01/2018 à 18h02
Le 04/01/2018 à 18h27
Le 04/01/2018 à 21h21
Le 05/01/2018 à 00h22
Le 05/01/2018 à 08h46
Le 05/01/2018 à 09h17
Le 05/01/2018 à 10h34
Il y a chaque année une multitude de films ou séries qu’on voudrait voir, en VOD, c’est pas possible. il y a des trucs sortis il y a des années ( d’années en années la pile des films/séries augmentent) , jamais vu et accessible par abonnement. La VOD ou la TV-direct payante deviennent du luxe.
Des gens ne sont pas tous attirés par la TV (soit il vont une fois de temps en temps au cinéma, ou ils font d’autres activités. Il y en a qui s’endorme en regardant le film le soir parce qu’ils ont eu une journée harassante, le film qu’il regarde n’est pas une priorité pour eux)
La médiathèque (film, musique, livres) gonfle tellement qu’on ne peut tout voir (il plein de séries restées en VO jamais vues et jamais doublées).
Tu as 20 €, tu es dans un magasin tu vois un nouveau film à 19,90 € ou deux films d’il y a un an ou deux à 9,90 (il faut vraiment qu’il te plaise), tu te dis chouette pour les deux films ou alors tu prends un film et tu te dis, il me reste 10,10 € pour autre chose (la prochaine fois)" /> (à moins qu’on te dise 15€ pour les deux, il te reste 5€) " />
Le 05/01/2018 à 17h01
Le 04/01/2018 à 09h54
Ca correspond à quoi “Orange” ?
Le 04/01/2018 à 10h06
Le 04/01/2018 à 10h27
Le catalogue universelle c’est bien ce qu’il manque. Les gens ne vont pas s’abonner à 6 plateforme.
Pour la musique qu’on soit abonné à Deezer Spotify ou Google musique c’est du pareil au même. Pourquoi pas pour les films.
Le 04/01/2018 à 10h35
Netflix a un très gros catalogue de séries mais il manque beaucoup de choses niveau films récents.
De plus, Disney sortant bientôt sa propre plateforme, ça risque de leur faire mal.
Je trouve ça scandaleux de proposer encore une majorité de films en SD quand la plupart d’entre eux sont achetables en Blu-ray. Surtout à 4€ le film pour 24h. J’appelle ça de l’arnaque.
Et en effet, un catalogue universel ne ferait pas de mal. Disney rachètera bientôt la Warner, ne vous inquiétez pas " />
Le 04/01/2018 à 11h09
Je crois que l’un des vrais problèmes à l’expansion des abonnements est bien identifié ici : les catalogues.
En musique les catalogues sont immenses et assez similaires alors quand vidéo c’est une vraie catastrophe.
Avec en plus la chronologie des médias en gros boulet, ils ne sont pas prêts d’avoir autant de clients que les services de musique. Et donc de faire diminuer le piratage.
Le 04/01/2018 à 11h10
” 85,8 % des actes concernent des vidéos en définition standard, et seulement 14,2 % pour la haute définition”
" /> mais…les gens ont des écrans cathodiques ou comment ça se passe ? " />
Le 04/01/2018 à 11h13
Le 04/01/2018 à 11h16
Service qu’on peut utiliser directement depuis le décodeur Orange (et ajouté à la facture du forfait) et c’est plutôt pratique :)
J’imagine que SFR Play c’est pareil mais on voit pas Bouygues et Free dans le graphique tiens donc " />