Bloqueur de publicités de Chrome : EasyList utilisé pour le blocage, de nouveaux détails
Vers l'émergence d'une solution globale ?
Le 15 février 2018 à 08h41
5 min
Logiciel
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Jusqu'alors assez discret sur le dispositif technique de blocage mis en place aujourd'hui dans son navigateur, Google a décidé d'en dire un peu plus. On apprend notamment que les listes d'EasyList sont utilisées en cas d'abus publicitaire détecté.
C'est le grand jour pour le bloqueur de publicité intégré à Chrome, comme nous l'évoquions hier. Annoncé en juin, il a déjà fait l'objet de nombreux points par Google, qui a préparé le terrain afin d'alerter les éditeurs de sites sur ce qui les attend.
Pour ce dispositif, la société s'est calée sur les recommandations de la Coalition for Better Ads, les Better Ads Standards. Une liste des formats publicitaires à éviter sur mobile et sur ordinateur a ainsi été établie. Les sites concernés ont trente jours pour réagir. S'ils ne le font pas, l'ensemble de leurs publicités sera désormais bloqué et l'utilisateur notifié.
Google s'est enfin décidé à détailler le fonctionnement technique de son bloqueur de publicités. Voici ce qu'il faut en retenir.
EasyList est bien utilisé, les services de Google concernés
Tout a été dit ou presque sur ce dispositif, qui n'était pourtant pas encore testable de manière simple. Google confirme que lorsqu'un site a été détecté comme exploitant des formats publicitaires abusifs, et sans réaction de sa part dans le délai imparti, un blocage total est mis en place. Il se repose sur les listes EasyList.
Pour rappel, un bloqueur de publicité n'est qu'un outil « vide ». Il est simplement capable de bloquer des éléments selon des règles qui lui sont fournies. Celles-ci sont établies dans des listes, le plus souvent communautaires, comme celles d'EasyList qui sont les plus populaires et se gèrent à travers un forum. La version française se trouve par ici.
Comme l'indique Google et comme on peut le voir, ces listes contiennent des services du géant américain, qui seront donc bloqués comme n'importe quelle autre régie. À la différence d'Adblock Plus (ABP) par exemple, il n'y a pas de liste d'éléments non bloqués car considérés (parfois de manière payante), comme des publicités « acceptables ».
Face aux bloqueurs classiques, une approche différente
Assez ironiquement, avec ABP, il peut arriver à l'utilisateur de voir certaines publicités du réseau de Google faisant partie de la liste d'exceptions, ce qui ne sera pas le cas quand le bloqueur de Chrome sera actif.
Néanmoins, les deux outils ont un autre élément différenciant fort : Google fait le choix de ne pénaliser que les sites abusant les règles de la coalition, là où ABP, comme les bloqueurs classiques, pénalise tous les sites sans distinction. Seule possibilité de passer entre les mailles du filet : la liste des publicités acceptables, qui peut être désactivée par l'utilisateur. Mais elle n'est de toute façon pas exploitée par d'autres outils, comme uBlock Origin.
Des différences importantes, notamment quand il s'agit de trouver un mode de financement pour les sites proposant un accès libre à tous leurs contenus, qui passe alors par de la publicité. Mais les critères de la coalition – et donc le bloqueur de Google – sont assez peu restrictifs, notamment sur la question du traçage publicitaire, là où les bloqueurs classiques le sont parfois trop.
Ainsi, l'utilisateur ne trouvera pas son compte dans un cas, les éditeurs dans l'autre... Il faudra sans doute attendre encore un peu pour que ces deux mondes finissent par se rencontrer et que l'on arrive enfin à une solution pérenne pour tous. La mise en place de législations comme le RGPD et ePrivacy va d'ailleurs sans doute accélérer les choses.
Quels effets dans la pratique ?
Le blocage de Chrome est effectué au niveau des requêtes. Il y a donc fort à parier que son action sera prioritaire sur celle des extensions de blocage, évitant tout conflit potentiel. Nous attendrons cependant de le constater pour en avoir le coeur net.
Dès qu'une requête est bloquée, un message s'affiche auprès de l'utilisateur. Pour la version desktop, la notification prendra la même forme que le bloqueur de pop-up. Relativement compacte sous Android, elle invite à plus de détails d'un clic, permettant d'indiquer directement que l'on veut continuer à voir des publicités sur le site si nécessaire :
Cette liste sera accessible dans les paramètres de contenus, mais il semble pour le moment impossible d'activer le blocage pour un site sur demande. L'équipe précise qu'au 12 février, 42 % des sites concernés ont corrigé le tir et ne seront donc pas concernés par le blocage.
Reste maintenant à voir ce qu'il en sera pour les 58 % restant, et comment vont évoluer les règles de la coalition, qui autorisent encore de nombreux formats que certains utilisateurs peuvent considérer comme gênants.
Bloqueur de publicités de Chrome : EasyList utilisé pour le blocage, de nouveaux détails
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EasyList est bien utilisé, les services de Google concernés
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Face aux bloqueurs classiques, une approche différente
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Quels effets dans la pratique ?
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 15/02/2018 à 08h49
Google a créé un monstre de la publicité, a gagner des centaines de milliards de dollars, ils vont maintenant tuer la publicité. La technique de la terre brulée après son passage.
Ils sont forts ces américains.
Le 15/02/2018 à 08h52
Le 15/02/2018 à 09h04
A quel moment Youtube n’a pas été déficitaire exactement ? Ce problème a existé bien avant que les bloqueurs de pub deviennent populaires.
Perso je trouve ça bien qu’une entreprise de la taille de Google fasse quelque chose contre les publicités abusives après il y a les questions de conflit d’intérêt et de position dominante. Mais si l’industrie publicitaire s’était occupée de ce problème elle-même plus tôt, elle ne serait pas dans cette situation.
Donc qu’ils ne viennent pas pleurer maintenant !
Le 15/02/2018 à 09h04
J’ai eu du mal à me faire à l’usage de uBlock Origin mais au final il est très bien fonctionnellement.
Il demande un peu de temps pour la prise en main.
Le 15/02/2018 à 09h09
Si ça peut contribuer à tuer les pub vidéos/audio lancées automatiquement, ça sera toujours ça de pris.
Le 15/02/2018 à 09h23
En tuant tout un pan du marché de l’affichage publictaire web, Google s’attaque légèrement lui-même, mais attaque surtout ses concurrents moins prévenants. En réduisant l’offre d’affichage, il augmente la valeur du marché restant, en particulier le contenu “premium” tel que la pub vidéo.
En gros il y aura moins de pub, mais elle sera vendue plus chère.
Le 15/02/2018 à 09h26
Le 15/02/2018 à 09h31
Je sais que les poncifs sont la règle sur ce genre d’article, mais c’est assez faux sur le fond.
Google (entre autres) est apparemment un peu plus conscient que d’autres acteurs du secteur que la situation actuelle est en train de scier la branche sr laquelle ils sont. Ils essaient de limiter la casse en établissant avec d’autres des règles et en cherchant à bloquer toute tentative d’abus qui irait clairement à l’encontre de l’utilisateur (comme les pop-up à une époque).
Le souci c’est que la réaction vient tardivement, et elle est encore trop timide sur certains formats et autres pratiques, du coup ça ne va sans doute pas enrayer l’usage des bloqueurs “classiques” qui pose un souci aux éditeurs (même ceux qui veulent faire les choses de manière correcte) en l’état actuel des choses.
Comme dit, il faudra sans doute trouver un juste milieu, Google tente une approche, d’autres ont la leur, on verra ce qu’il en ressort d’ici quelques années.
Le 15/02/2018 à 09h51
Le 15/02/2018 à 09h55
Ah bon ? C’est Google qui a créé les popups intrusives ? Les habillages de sites ? Les vidéos en autoplay ? Les “cliquer ici pour installer l’appli du site” ? Les “envoyez FUCK au 33812 pour lire l’article en entier” ?
Le 15/02/2018 à 10h01
Le 15/02/2018 à 10h02
Le 15/02/2018 à 10h30
Le 15/02/2018 à 10h46
Le 15/02/2018 à 10h55
En gros il y aura moins de pub, mais elle sera vendue plus chère….
c’est exactement ça !
maintenant, que la Pub. a hissée Google au sommet…..hop, plus besoin d’elle !!! " />
Le 15/02/2018 à 11h08
Si maintenant google si met, peut-être que les mastodontes de la pub vont enfin comprendre qu’ils font chier le monde et qu’ils doivent updater leurs pratiques.
Le 15/02/2018 à 11h26
Le 15/02/2018 à 12h03
Je vois plus de condescendance dans le fait de réduire un papier à une vision trollesque histoire de faire un bon mot en premier commentaire, que dans ma réponse.
Pour le reste :
Le 15/02/2018 à 12h04
Je vois déjà le plan en 3 étapes: " />
C’est pas ce que Google essaie de faire avec Firefox aussi? " />
Le 15/02/2018 à 12h30
Le 15/02/2018 à 12h31
Suis pas sur, mais le problème est il de ne pas la voir ou de ne pas cliquer dessus?
Ah ma connaissance c’est au clic que la rémunération de la pub se calcule (mais je peux me tromper).
Du coup avant les bloqueurs de pub :
Le 15/02/2018 à 12h35
Le 15/02/2018 à 13h29
excusez mon ignorance, mais pourquoi ce serait la responsabilité de Google de s’attaquer au tracking ?
Le 15/02/2018 à 13h33
Le 15/02/2018 à 14h14
[Mode Troll ON]
Mais alors Clubic ne sera plus qu’une page blanche sous Chrome ?
[Mode Troll OFF]
C’est une excellente nouvelle je trouve, ça tapera sur ceux qui abusent de la pub et aidera ceux qui sont réglos avec potentiellement moins de bloqueurs installés par dégoût.
Le 15/02/2018 à 14h15
Il change de proprio bientot
Le 15/02/2018 à 14h36
Le problème est qu’ils n’ont pas de position, en tout cas publiquement.
Pour une coalition sensée gérer l’industrie publicitaire, c’est quand même un comble de ne pas parler du tracking.
Quand il s’agit de balayer des choses gênantes sous le tapis, cette industrie a des leçons à donner (popups, tracking, malvertising etc)
Le 15/02/2018 à 14h47
Je doute qu’on puisse me reprocher de manque de lucidité sur Google et ses pratiques ;)
Le 15/02/2018 à 18h08
Google ne le fait pas par gentillesse mais pour éviter que les bloqueurs de pub ne se développent encore plus
Le 15/02/2018 à 18h41
Vous aimiez votre parapluie ? Vous adorerez notre passoire.
#métaphore
Le 19/02/2018 à 07h35
Les PUBs à clique sont effectivement celle qui coût (et rapportent, dépendant de quel côté tu es), mais ce ne somme pas les seuls, il existe beaucoup de pub tarifé à l’affichage. Donc que tu ne cliquais pas avant mais que ça s’afficher, ça rapporter quand même au site.
Donc si, même en ne cliquant pas, ça a déjà rapporter à plusieurs sites.
Le 19/02/2018 à 07h38
Moi c’est à uMatrix que j’ai eu du mal à me faire, gros partisans de NoScript et plusieurs extensions, mais depuis la dernière mise à jour de NoScript, j’ai une gêne au niveau de l’utilisation.
Mais après quelques temps de prise en main, uMatrix est plutôt bien efficace, j’ai réussi à réduire un peu mon nombre d’extension vu qu’il fait le boulot que faisait plusieurs extension que j’utilisais.
Le 19/02/2018 à 07h40
Oui j’allais dire, me semble que Google doit être l’un des seuls à avoir gardé des pub “acceptables” sur le web. Après une pub vidéo de quelques secondes sur une plateforme vidéo, je trouve ce genre de pub logique (pour citer Youtube), mais sur le web, les pubs de Google ne sont pas intrusive (intrusive au niveau navigation hein, pas récolte de données).