Livre : un rapport parlementaire dresse un bilan mitigé de la loi anti-Amazon
Le livre délivré, libéré
Le 16 avril 2018 à 12h47
9 min
Droit
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Dans un rapport d’évaluation, les députés Yannick Kerlogot (LREM) et Michel Larive (FI) dressent un bilan mitigé de la loi du 8 juillet 2014 relative à la vente à distance des livres. Le marché reste en retrait par rapport à nos homologues étrangers. Quant aux ebooks, le point dur reste celui de l’interopérabilité.
En 2014, afin d’aider les libraires sur un marché où la concurrence fait rage avec les plateformes, le Parlement a adopté deux mesures phares. La loi précitée met fin à la pratique visant à cumuler la réduction de 5 % sur le prix fixé par l’éditeur et la gratuité des frais de port. Ce volet dit « anti-Amazon » compte des exceptions, en particulier au profit des ventes en ligne suivies d’un retrait dans un commerce au détail ou des abonnements.
On se souvient qu’Amazon, la FNAC ou Cdiscount avaient trouvé une parade en ponctionnant un centime de frais de port. Un tarif dérisoire qui ruinait l’efficacité de la loi, sauf pour la sénatrice Bariza Khiari pour qui, « même symbolique, la facturation de la livraison aura un effet psychologique sur le consommateur ».
Trois ans plus tard, comme prévu, deux députés ont dressé un bilan d’évaluation de cette loi. Leur rapport vient d’être mis en ligne sur le site de l’Assemblée nationale.
Les effets sur la vente à distance de livres
Premier constat, il est finalement délicat d’apprécier les effets de cette législation sur la vente à distance de livres, en raison « non seulement des réticences des grandes entreprises à fournir leurs chiffres de vente, mais aussi du grand éparpillement des points de vente de livres dans notre pays et de l’absence de collecte centralisée d’informations sur les ventes ».
Faute de mieux, les deux parlementaires se sont contentés d’une enquête Kantar Sofres réalisée à partir d’un panel de consommateurs. D’après cette étude, la part des achats de livres effectués en ligne s’établirait en 2017 à 20 %, avec un gain annuel moyen de 0,5 point depuis 2013.
Difficile de creuser plus en profondeur puisque la FNAC comme Amazon ont opposé le secret des affaires aux parlementaires. S’il y a eu des « progrès significatifs » des retraits en magasins suite à des achats réalisés sur Fnac.com, l’enseigne juge impossible « d’en attribuer la cause à la seule loi de 2014 ».
D’autant que d’autres facteurs ont pu jouer, telle la démultiplication des magasins pratiquant le retrait de livres commandés en ligne. « En revanche, [l’entreprise] déclare n’observer aucun effet quantifiable sur le chiffre d’affaires des ventes en ligne ou sur le nombre d’adhérents à la carte Fnac » ajoute encore le rapport.
Pour la FNAC, la loi n’a finalement pas atteint son objectif, qui était d’améliorer la concurrence face à l’ogre Amazon. Et pour cause, « les consommateurs n’ont pas pleinement conscience de l’existence de cette différence et continuent d’avoir le sentiment diffus que l’achat en ligne est toujours moins coûteux qu’en boutique ».
Une loi inéquitable selon Amazon France
Du côté d’Amazon France, le segment de marché du livre est plus en retrait, mais là encore difficile d’en attribuer la cause au texte du Parlement. Cette loi reste cependant « inéquitable » aux yeux de Frédéric Duval, PDG d'Amazon France, en ce qu’elle privilégie les enseignes disposant d’un magasin physique qui peuvent du coup pratiquer les 5 % de décote.
Du côté des librairies indépendantes, même prudence. « Les libraires ont tous estimé qu’il était très difficile, voire impossible pour eux de quantifier les effets de la loi sur leurs chiffres de vente. Certains ont jugé l’effet « résiduel », d’autres ont surtout souligné l’impact symbolique de la loi et l’émergence de comportements ouvertement militants de la part de certains clients ».
Mais un bilan non négligeable selon les rapporteurs
Pour les deux parlementaires, le bilan est loin d’être négligeable. Par exemple, il est désormais plus avantageux d’acheter un livre en librairies « ne serait-ce que d’un centime dans le cas où le détaillant ne pratique pas la décote de 5 % ».
Ils voient en outre dans la loi « une nouvelle occasion de rappeler l’existence de la loi sur le prix unique du livre, même si la question de la perception de cette loi par une majorité de consommateurs reste posée ».
Alors certes, pas de révolution, mais « un jalon supplémentaire dans la prise de conscience des consommateurs du différentiel qualitatif entre achat en ligne et achat en librairie. Preuve supplémentaire : aucune des personnes entendues par les rapporteurs, à part peut-être les représentants d’Amazon France, n’a préconisé un retour en arrière… »
Le Médiateur du livre et les marketplaces
Au fil de leur rapport, Yannick Kerlogot et Michel Larive reviennent aussi sur un sujet connexe, la concertation lancée par le Médiateur du livre suite à un différend entre éditeurs et « MarketPlaces ».
Comme déjà révélé par Next INpact, si plusieurs points d’entente ont été atteints, aucun accord n’a été trouvé sur l’affichage des mentions « neuf » et « occasion » sur les sites internet de vente en ligne.
Pour mémoire, Amazon voudrait limiter ces obligations à la version de son site accessible sur ordinateur, en excluant son application mobile. Mieux, la plateforme estime que l'obligation de mentionner « livre d’occasion », tout en distinguant le prix du neuf, est inapplicable dans les résultats des moteurs en raison de contraintes technologiques et financières. La FNAC estime que ces distinctions ne peuvent concerner les résultats des recherches de son application mobile.
Dans ce bras de fer, actuellement arbitré par le Médiateur du livre, les deux rapporteurs font la grimace. Ils considèrent que ce genre d’attitude « risque d’accréditer la thèse d’une politique délibérée visant à brouiller la perception du prix par l’internaute en entretenant un flou entre prix du livre neuf et prix du livre d’occasion et, in fine, à fragiliser la loi sur le prix unique du livre afin de donner l’impression –fausse – qu’acheter en ligne coûte moins cher à l’internaute ».
Une France en retrait sur le marché de l’ebook
Sur le marché du livre numérique, la France est bien en retrait par rapport à ses homologues étrangers. Alors que la part des ventes d’ouvrages grand public talonne les 12 % au Royaume-Uni, et est au-dessus des 10 % aux États-Unis, elle n’est que de 3,5 % en France.
En intégrant les ouvrages scientifiques, techniques et professionnels achetés par les bibliothèques et les entreprises, « la part de chiffre d’affaires réalisée par les éditeurs dans le livre numérique au plan global (c’est-à-dire comprenant les livres scolaires et les abonnements professionnels) représentait en 2016 plus de 8 % » en France, tempère le rapport, qui nous prive néanmoins de comparaison internationale sur ce vaste segment.
Quelles sont les pistes d’explication des faiblesses françaises ? La loi du 26 mai 2011 a transposé le régime du prix unique sur le livre numérique. Dans la concurrence entre livres numériques et livres papier, son objectif était d’éviter que les premiers puissent bénéficier de prix cassés au détriment de ces biens tangibles. Un livre numérique ne coûte que quelques euros de moins qu’un livre papier à sa sortie, et même plus qu’un livre au format poche.
De même, il y aurait un attachement des lecteurs à l’objet, bien plus qu’au fichier. Le rapport rappelle d’ailleurs que contrairement à un livre physique, on ne devient pas propriétaire d’un fichier, qui ne confère qu’un droit d’usage.
Que ce soit sur Amazon, Apple ou encore Kobo , tous « ont mis en place des systèmes dits « propriétaires » ou fermés : un livre numérique acheté sur une de ces plateformes ne peut être lu que sur les liseuses vendues par elle ». Une stratégie qui « permet d’enfermer le lecteur dans un écosystème dont il ne peut sortir, sous peine de perdre ses achats ».
La question de l'interopérabilité
Pour les deux députés, la question centrale est finalement celle de l’interopérabilité. « Sans remettre en cause les mesures techniques de protection (DRM) assurant la protection et le contrôle de l’usage des fichiers, l’interopérabilité doit permettre aux utilisateurs de changer d’environnement, de passer d’une tablette de lecture à une autre, en conservant les usages attachés à l’acquisition du fichier ».
En 2014, la députée Isabelle Attard avait justement déposé un amendement visant à ne réserver la TVA réduite qu’aux ebooks dépourvus de verrou numérique. En achetant un livre ainsi cadenassé, les clients « croient acheter des livres numériques, mais c’est faux : ils souscrivent en réalité une licence de lecture extrêmement limitée. S’ils changent de système de lecture, ils ne peuvent plus accéder aux livres qu’ils croient avoir achetés. »
Valérie Rabault, rapporteure générale du projet de loi de finances, s’était opposée à une telle discrimination considérant qu’elle viendrait fragiliser la position française dans les contentieux alors en cours devant la Cour de justice de l’Union européenne. « En effet, nous défendons l’éligibilité des textes dématérialisés au taux réduit au même titre que les livres papier en affirmant que leurs contenus sont de même nature ».
En mars 2015, patatras : la CJUE a jugé que la France ne pouvait appliquer le même taux réduit que les livres papier. Si celui-ci est considéré comme un bien physique éligible, l’ebook est analysé comme une prestation de service.
Alors que le Syndicat national de l’édition avait regretté cette décision, l’April, association de défense du libre, avait dénoncé au contraire la position du syndicat, position qui « occulte totalement le fait que les DRM (« menottes numériques ») réduisent grandement les droits des lecteurs et font que, justement, un livre électronique n'est pas équivalent à un livre imprimé ».
En décembre 2016, la Commission européenne a ouvert la voie d'une possible réforme en la matière. Bruxelles aimerait que l'UE puisse « autoriser les États membres à appliquer le même taux de TVA aux publications électroniques telles que les livres électroniques et les journaux en ligne qu'à leurs équivalents imprimés ».
Livre : un rapport parlementaire dresse un bilan mitigé de la loi anti-Amazon
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Une loi inéquitable selon Amazon France
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Mais un bilan non négligeable selon les rapporteurs
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Commentaires (52)
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Abonnez-vousLe 17/04/2018 à 08h26
Le 17/04/2018 à 08h27
Le niveau des arguments du mec " />
Le 17/04/2018 à 08h27
Le 17/04/2018 à 08h44
Le 17/04/2018 à 09h10
La valeur présentée est évidemment une moyenne, et en plus les chiffres ne sont pas neufs. Mais ne généralisons pas à partir d’un unique auteur ou maison d’édition qui forceraient à écraser la marge des revendeurs.
Le 17/04/2018 à 09h25
Ne pas oublier la TVA qui dans le lien est associée au Libraire (5,5%)
Le 17/04/2018 à 09h27
Plus précisément, en France, les marges sont entre 32 et 42 % (la FNAC qui a cette marge pharamineuse…). Cela dépend des éditeurs et des diffuseurs et des contrats. Effectivement une librairie avec un petit débit pour un éditeur ou un diffuseur aura des conditions peu attrayantes qu’elle ne peut négocier.
Cela dit, l’avantage dans le livre neuf c’est qu’on ne paie pas les bouquins immédiatement et qu’on peut les retourner à l’éditeur. L’inconvénient c’est que les éditeurs peuvent vous envoyer des bouquins d’office sans vous demander votre avis.
Après pour Amazon, sachant qu’il s’agit souvent de libraires ou d’éditeurs qui fournissent les livres (et le service) je ne sais pas trop comment ça se passe ni à l’international d’ailleurs. Là je parle du papier. Ce que je sais en revanche c’est que, lorsque les frais de port sont gratuits, c’est le libraire ou l’éditeur qui les paie, donc ça de marge en moins. Donc perte sèche pour le libraire souvent.
Pour l’occasion, les libraires peuvent pratiquer les prix qu’ils désirent par contre.
Le 17/04/2018 à 11h45
Des “marges” de 42 % !?!
Non, en général les librairies prennent 36% TVA incluse , les marges prennent en compte les m², le personnel, les frais de manutention parfois de réexpédition.
Les distributeurs imposent effectivement des livres non souhaités afin de favoriser la diversité de l’offre et de mettre en avant des livres qui sinon ne pourraient pas être vendus.
C’est pour ça que les distributeurs/diffuseurs prennent également 20% sur la vente d’un livre.
Qui peut découvrir un livre qui se trouve au fin fond d’un magasin derrière un pilier ? De même qui peut découvrir un livre qui se trouve distribué par un site web perdu en 3e page de google.
Les nouveautés mises en avant dans une librairie ne sont que très rarement le choix du libraire. Effet indésirable, surtout dans les grandes villes, les libraires proposent tous, plus ou moins, les mêmes livres (ventes assurées et choix des distributeurs).
Le 17/04/2018 à 12h04
Je parlais de la FNAC hein pas des autres librairies. Ils ont réussi à obtenir ça parce qu’ils sont gros. Ce doit être les seuls. Et la marge c’est la différence entre le prix de vente et le prix d’achat, ça n’est pas le bénéfice. Bref c’est un secteur que je connais plutôt bien.
Le 17/04/2018 à 12h41
Les marges d’une librairie sont de plus de 30%, c’est normal et nécessaire vu les coûts induits.
Donc entre la production/disribution numerique et physique, l’avantage du coût va au numerique.
Si une version numerique coute plus cher qu’une physique, la raison peut être variée:
On se souvient qu’Amazon, la FNAC ou Cdiscount avaient trouvé une parade en ponctionnant un centime de frais de port. Un tarif dérisoire qui ruinait l’efficacité de la loi, sauf pour la sénatrice Bariza Khiari pour qui, « même symbolique, la facturation de la livraison aura un effet psychologique sur le consommateur ».
Ca avait même été évoqué lors du vote de la loi, et accepté.
Pour l’histoire de la tva, la solution d’appliquer le taux réduit sur les vrais achats, et le taux plein sur les licenses me semble le mieux, mais est ce que ça ne mettrai pas en cause un abonnement tel que celui proposé par NXI ?
Pour bénéficier d’un taux réduit, celui ci devrait alors fournir à vie (même après résiliation) l’accès aux articles publiés pendant la période d’abonnement.
Bon certes les articles deviennent gratuits après, ce qui en limite la portée, je prennais juste ce cas pour l’exemple ;)
EDIT: wanou2, désolé pour la “réponse” qui part sur d’autres sujets, j’avais oublié que j’étais en mode réponse ^^
Le 17/04/2018 à 12h50
Le 17/04/2018 à 13h03
Patch a écrit :
La raison est simple : sortir de chez soi, marcher quelques centaines de mètres, rentrer dans la librairie. Gratuit.
Je suis d’accord avec toi, quand j’habitai sur Paname j’utilisais mes jambes et mon vélo.
Maintenant j’suis a la campagne et je dois prendre la bagnole, le Leclerc ou je peut acheter mes livres est a 11 bornes et de plus, faut rouler sur une nationale.
Donc la marche et le vélo c’est pas possible - malheureusement -, sans compter que j’ai plus 18 ans :) .
Le 17/04/2018 à 13h30
Les librairies ont tournés à une époque avec des taux de 40% et c’est ce qui est le plus souvent constaté dans les commerces de détails (un peu plus dans l’habillement, un peu moins dans l’alimentaire) mais ces dernières années les libraires on perdu très significativement des marges. On doit être sur une marge commerciale d’environ 30% avec des marges à plus de 40% chez les gros (amazon, fnac, cultura, …) mais plutôt aux alentours de 20⁄25% chez les petits et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils ferments les uns après les autres.
D’ailleurs pour les éditeurs c’est d’une stupidité sans nom car ils se vengent sur les petits (qui assurent tout de même 40% des ventes) de la pression que leur font subir les gros…
Le 17/04/2018 à 13h32
Le 17/04/2018 à 14h28
Ce ne serait pas sur les produits ayant une TVa à 19,6% comme les CD ou les JV ?
Quand on connait les faibles marges des autres acteurs du livre je ne vois pas comment ils peuvent prendre 10% de plus à moins qu’ils soient considérés également comme diffuseurs.
Le 17/04/2018 à 14h42
Tout le souci de fixer un prix obligatoire, mais uniquement en fin de chaine…
Le 16/04/2018 à 16h12
Le 16/04/2018 à 16h16
Le 16/04/2018 à 18h23
Le 16/04/2018 à 18h37
Les villes en France sans librairie sont très rares. Il y a toujours au moins une petite librairie, dans laquelle il est est souvent facile de commander des livres s’il n’est pas en stock. D’accord, ça ne résout pas le problème pour la campagne, mais ça concerne plus de monde que juste Paris.
Le 16/04/2018 à 18h41
Quel est l’intérêt de la librairie si le livre n’est pas dispo et qu’il faut y aller 2 fois : une pour aller commander le livre après l’avoir cherché en vain et la seconde fois pour aller le chercher alors que par Internet, le livre arrive dans ta boite à lettre postale sans que tu ne te déplaces ?
Le 16/04/2018 à 18h45
Personnellement, quand je vais en ville, je pense devant ma librairie, dans laquelle j’aime bien traîner. Les fois où je sais que je veux un livre particulier, je le commande en passant et je le récupère la fois suivante. Ou sinon, j’envoie un mail à mon libraire, et ma commande est en magasin trois à quatre jour plus tard.
Le 16/04/2018 à 20h05
Le 16/04/2018 à 20h43
Le 16/04/2018 à 21h23
C est toujours moins cher d acheter son livre online.
La raison est simple : prendre sa voiture, payer l essence, chercher 2 h une place, payer sa place, se rendre compte que le livre qu on veut n est pas en stock faut revenir la semaine suivante.
Amazon : 1 clic c est payé, livré le lendemain matin à domicile.
Le 17/04/2018 à 07h18
Oui. Et non.
Oui : “juste un serveur de fichiers”, ça a un coût récurrent qui est loin d’être négligeable.
Non : “juste un serveur de fichiers”, ça économise aussi sacrément sur d’autres postes : logistique, stockage, encre, imprimantes (qui ont un coût non négligeable aussi), manutention, transport, matières premières…
Bref, dire que le livre numérique impose un coût récurrent non négligeable est parfaitement vrai. Dire que ce coût est comparable à celui du livre papier me semble exagéré. Mais ça reste du feeling " />
Le 17/04/2018 à 07h35
On peut parler du transport de marchandises physiques presque de la même manière, c’est pas juste un camion.
Je pensais surtout à amazon, le système des ebooks est très lié à leur système de vente, ils ont déjà une infrastructure importante, le seul maillon en plus est la diffusion vers les kindle, qui implique certes un peu plus que juste des serveurs de fichier (c’est une question d’échelle qui fait qu’ils auront vraiment des masses de serveurs), mais le coût marginal pour eux doit être assez limité.
Le 17/04/2018 à 07h54
Je sais que toutes les plateformes prennent environ 30% pour la diffusion numérique, c’est le cas de steam, c’est le cas des app stores divers, c’est la pratique courante.
En cherchant un peu, je suis tombé sur un article, si les chiffres dont la source indiquée est le syndicat national des éditeurs, la marge des libraires serait 36% (ce qui parait réaliste pour la tenue d’un commerce).
https://medium.com/pour-lamour-du-lire/comparaison-entre-les-couts-de-la-chaine-…
Ne vous jetez pas sur les coûts indiqués pour le livre numérique, c’est un cas particulier qui est présenté pour le numérique. Je pense qu’amazon ne nous donnera pas sa répartition de coûts…
Je me rappelle toujours de ce que les devs de torchlight avaient balancé sur la vente de boites comparé à la vente par steam. Vendre une boite à 60\( et sur steam à 20\) leur assure le même revenu de 14$. La différence est peut-être moindre dans le livre, mais à mon avis, il n’y a pas de magie.
Le 17/04/2018 à 08h04
Le 17/04/2018 à 08h09
Le 17/04/2018 à 08h11
Le 17/04/2018 à 08h11
Tout d’abord je ne comprends pas pourquoi, lorsqu’on achète un livre matériel on ne peut pas disposer de la version numérique gratuite (utile lorsqu’on part en vacances avec une limite de poids pour les bagages).
Il est aujourd’hui tout à fait possible de créer un e-commerce de diffusion de livre quasiment gratuitement avec des extensions wordpress (wooshop entre autre). Reste quand même le référencement et la comptabilité qui ne sont pas à négliger.
Les livres gratuits dit “libres de droit” son bien souvent des recopies par des bénévoles ce qui implique bine souvent des fautes de frappe (il faut 2 ou 3 relecteurs pour ne rien laisser passer).
Enfin si je commande chez amazon, c’est pour son catalogue exhaustif qu’il n’est hélas pas possible de retrouver dans une librairie.
Petite synthèse illustrée du marché du livre en 2012 (bon là c’est de la BD mais la problématique est quand même très semblable)https://fr.slideshare.net/reiprich/auteur-bd-en-2013-chapitre-1-le-systeme-du-li…
Le 17/04/2018 à 16h14
Le 17/04/2018 à 16h51
Le 17/04/2018 à 17h27
Le 17/04/2018 à 17h30
Le 18/04/2018 à 07h27
Je ne sais pas. Je sais seulement que La FNAC a réussi a négocier de “grosses” remises en raison du volume de ventes. Bon ils ne vendent pas tout non plus.
Pour les CD/DVD il n’y a pas de prix unique c’est un marché différent.
Le 16/04/2018 à 12h55
Ah oui, le livre numérique plus cher que le papier " />. Ça ne doit pas aider les consommateurs…
J’ai une liseuse depuis quelques mois, je ne lis quasiment que du domaine public et des fanfictions, toutes ces histoires de DRM m’ont dégoûté.
Le 16/04/2018 à 13h20
Pour lire les livres du domaine public, c’est quand même bien sympa, c’est le seul moyen d’obtenir les oeuvres réellement gratuitement.
Pour le prix, c’est assez étrange, des fois, ils font une “réédition” de l’ebook après le poche pour aligner le prix…
Mais réellement, j’ai du mal à voir comment ça peut être au même prix que le papier.
De ce point de vue, sans les contraintes légales, steam ferait une bonne plateforme de vente d’ebooks, d’ailleurs, il y en a des fois dans les produits annexes qu’ils mettent en pack dans certains jeux (j’ai acheté un ebook dans le monde de stellaris, c’était pas de la mauvaise SF, j’ai assez aimé). Mais comme j’ai l’impression qu’ils n’ont pas d’équivalent physique, ils doivent échapper à la loi.
Les ebooks, ça ne perce pas, et ça n’est pas parce que l’on aime trimbaler du papier pour lire, c’est parce qu’avec des ebooks au même prix que le papier, on a des sensations inconfortables dans les positions assises (et pas que…).
Le 16/04/2018 à 13h22
On m’a dit la même chose pour les livres audio, qui seraient, eux aussi plus cher que dans d’autres pays. Je ne suis absolument pas le public visé par les livres audio, du coup je ne dis pas ça fermement.
Le 16/04/2018 à 13h23
Le 16/04/2018 à 13h38
Perso, j’achète un peu de numérique chez Amazon (quand disponible, ça reste réduit au niveau de l’offre) puis, je vire les DRM (il existe des logiciels payants pour ça) et les convertis au format epub (via un site web de conversion).
Comme ça, j’ai les avantages des epub (Edge est bien plus agréable pour lire que l’application Kindle !), ça fonctionne partout (Amazon fait des BD/manga sur Kindle mais son application mobile ne sait pas les lire !) et j’ai les prix d’Amazon !
Pour moi, une loi devrait déjà obliger les éditeurs à publier tout au format numérique en sus du papier, et aussi de rééditer en numérique toutes les œuvres abandonnées (après tout, ça ne coûte rien comparé à une réédition papier qu’on n’est pas sûr de vendre).
Le 16/04/2018 à 13h40
“Peut être parce que le prix du papier n’est que marginal dans le prix de vente d’un livre. ”
-> l’ebook n’a pas non plus besoin des mêmes frais de transport, ni de stockage, pas de problème de séries (quantités imprimées), ni du coup de réédition. Aucune “manutention” non plus.
Il faut arrêter les excuses à deux balles. Rien n’excuse non plus le prix scandaleux des livres papier à part se faire des rentes pour les quelques gros éditeurs. La preuve, les édition de poche nettement moins cher bien qu’avec quasi les même contrainte que les livres classiques… hormis un peu moins de papier.
Le 16/04/2018 à 14h09
Le 16/04/2018 à 14h26
Le 16/04/2018 à 14h30
Ah, peut-être, je ne sais pas.
Le 16/04/2018 à 14h34
J’ai du mal à supposer que la diffusion de biens numériques arrive à surpasser l’impression et le transport d’un livre papier.
Le livre, il faut bien l’imprimer, l’expédier, et le relivrer…
La version numérique, c’est le même travail de préparation, sans le papier, sans l’expédition dans les points de vente (enfin, ça peut être remplacé par un mail ou un formulaire d’upload sur les plateformes), et la livraison numérique, c’est juste un serveur de fichiers.
Alors, non, le même prix, ça, je n’arrive pas à le comprendre.
Le 16/04/2018 à 14h40
Le 16/04/2018 à 15h01
ici ou là par exemple :  Next INpact :  Next INpact
J’avais suivi cette affaire d’assez loin, pour être franc.
Le 16/04/2018 à 15h21
disons que j’ai lu des témoignages qui ne donnent pas envie sur internet…
Je me sers de la liseuse quasi toujours dans les transports en commun, je lis beaucoup en papier, aidé par une médiathèque/bibliothèque (jamais su la différence " /> ) assez bien fournie
Le 16/04/2018 à 15h27
Le 16/04/2018 à 15h29
Que ce soit sur Amazon, Apple ou encore Kobo , tous « ont mis en place des systèmes dits « propriétaires » ou fermés : un livre numérique acheté sur une de ces plateformes ne peut être lu que sur les liseuses vendues par elle ».
C’est pas tout à fait vrai pour Kobo : un livre acheté sur leur plateforme peut être téléchargé au format epub ‘normal’ (en opposition au kepub qui est le format plus ou moins propriétaire de Kobo) avec DRM qui est transférable sur à peu près n’importe quelle liseuse qui supporte Adobe Digital Editions (dont le GreenBook taïwanais de ma femme). Les liseuses Kobo supportent aussi les epubs avec ou sans DRM achetés sur d’autres sites (comme Numilog).