Amazon, AliExpress, eBay, Wish : six associations tirent à boulets rouges sur les places de marché
Allumer le feu !
Le 25 février 2020 à 17h00
6 min
Internet
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Sur 250 produits achetés sur des places de marché et testés par six associations de consommateurs européennes, 165 « semblent ne pas satisfaire aux règles de sécurité ». Leur bilan à la main, elles demandent à l’Europe « de rendre les places de marché responsables des produits dangereux vendus sur leurs sites ».
Dans le cadre de l’International Consumer Research and Testing (ICRT), dont le but est notamment de « compresser les frais élevés de grands tests », six associations de consommateurs du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) se sont regroupées afin de mener des vérifications sur des produits vendus sur les principales places de marché.
Test Achats/Test Aankoop (Belgique) a pris la direction des opérations, avec Altroconsumo (Italie), Consumentenbond (Pays-Bas), Forbrugerrådet Tænk (Danemark), Stiftung Warentest (Allemagne) et Which? (Royaume-Uni). Leur conclusion est sans appel : « les deux tiers des 250 produits achetés sur les places de marché en ligne échouent aux tests de sécurité ».
Les risques sont divers et variés : chocs électriques, incendies, asphyxies, irritation cutanée, etc. Pour Test Achats, « 165 produits (66 %) semblent ne pas satisfaire aux règles de sécurité européennes. Les principales raisons pour lesquelles les produits sont recalés sont une mauvaise qualité de fabrication ou la présence de substances chimiques indésirables ».
L’Europe dispose pour rappel d’un « réseau d’échange d’informations [RAPEX, ndlr] entre chaque pays membre qui permet de signaler rapidement un produit dangereux », dont les principales places de marché sont partenaires. Mais c’est visiblement insuffisant pour le BEUC, qui invite la Commission à se saisir de ce sujet
75 % des produits électroniques recalés…
Les références analysées se classent dans 18 catégories et certaines s’en sortent (un peu) mieux que d‘autres. Sur les 250 tests, 60 concernaient des produits électroniques, dont 43 ont échoué. Dans le lot, on retrouve sept alarmes de monoxyde de carbone (sur sept), quatre alarmes d’incendies (sur quatre), la quasi-totalité des chargeurs de voyage (onze sur douze), près de la moitié des batteries externes, etc.
Voici quelques exemples des problèmes rencontrés : « détecteur de fumée et de CO qui ne pouvaient pas détecter la fumée et le monoxyde de carbone », « guirlandes de Noël qui pouvaient entraîner un choc électrique », « chargeurs USB et de voyage pouvant provoquer un incendie » et enfin « une batterie externe qui a fondu pendant les essais ».
…et aussi 50 % des jouets
La situation est légèrement meilleure pour les jouets, mais loin d’être suffisante : sur 86 produits passés entre les mains des associations, 41 sont jugés dangereux, dont la moitié concerne des jouets pour les enfants.
43 sur 61 produits cosmétiques ont également été recalés, 14 vêtements sur 16, 16 jumelles sur 17, 5 bijoux sur 7 et enfin les 3 casques de vélo passés au crible. Ce ne sont pas les seuls griefs : « il s’est également avéré que les informations figurant sur l’emballage de nombreux produits étaient insuffisantes, erronées, illisibles ou uniquement disponibles en chinois », explique Test Achats. Score final : 165 produits sur les 250 achetés sont jugés dangereux par les six associations.
Lorsqu'elles ont contacté les plateformes concernées, les produits incriminés ont visiblement été rapidement retirés de la vente, « mais cela ne signifie pas qu’ils disparaissent complètement des places de marchés pour toujours ». Comme l’explique Monique Goyens, directrice générale du bureau européen des unions de consommateurs, des produits similaires ont malheureusement vite fait de revenir en ligne sur une plateforme ou une autre...
Le BEUC en appelle à l’Europe
Les associations reconnaissent que certaines places de marché font des efforts, mais affirment que « cela est insuffisant, car beaucoup trop de produits dangereux qui finissent par être mis en vente ». De son côté, le BEUC en appelle aux autorités de l’Union européenne : « il est temps de rendre les places de marché responsables des produits dangereux vendus sur leurs sites, et que les autorités les placent sous un examen plus approfondi ».
Rappelons qu’en Europe, il existe le système d’alerte RAPEX : « un réseau d’échange d’informations entre chaque pays membre de l’UE qui permet de signaler rapidement un produit dangereux et de prendre les mesures nécessaires dans toute l’Union européenne ».
Dans le cadre du programme « Safety Gate », les principales places de marché comme AliExpress, Amazon, Cdiscount (depuis le 30 janvier 2020), eBay et Rakuten France se sont engagées auprès de la Commission européenne « à prendre des mesures pour protéger les acheteurs en ligne contre les produits dangereux ». C’est « un engagement volontaire, allant au-delà des obligations légales en matière de sécurité des produits ».
En France, c’est la DGCCRF qui s’en occupe et on trouve des organismes référents dans chaque pays. Une fois les problèmes remontés, « la Commission européenne est par la suite chargée de communiquer toutes les informations provenant des contacts nationaux ». Des bilans sont publiés chaque semaine. Les particuliers, professionnels et associations peuvent contacter la DGCCRF, notamment pour l'alerter sur la sécurité des produits non-alimentaires.
Le cas du Leagoo S8 en France
Ce n’est pas la première fois que les places de marché sont ainsi pointées du doigt. Durant l’été 2019, le Wall Street Journal publiait une longue enquête sur celle d’Amazon que nos confrères accusaient de vendre des produits dangereux.
Plus récemment en France, le smartphone Leagoo S8 était toujours disponible chez des revendeurs alors que l’ANFR avait obtenu depuis quelques mois déjà un arrêté signé du ministre de l'Économie pour l’interdire à la vente et lancer une campagne de retrait à cause d’un DAS trop élevé.
Cette publication au JO n’avait pas immédiatement eu l’effet escompté : la suppression dans les boutiques. Suite à notre enquête, nous avions contacté plusieurs plateformes qui avaient alors rapidement procédé au retrait du smartphone… même s’il était parfois de retour de manière éphémère.
Pour rappel, après avoir obtenu l’interdiction et le retrait en France, l’ANFR nous avait expliqué avoir « averti la Commission, afin que l'interdiction soit effective sur l'ensemble de l'Union européenne ». Qu’en est-il aujourd’hui ? On retrouve encore le Leagoo S8 sur eBay, avec une mention précisant que « c’est le dernier ».
Bonne nouvelle, il n’y en a par contre plus de trace sur les marketplaces d’Amazon, Cdiscount et Rakuten.
Le 25 février 2020 à 17h00
Amazon, AliExpress, eBay, Wish : six associations tirent à boulets rouges sur les places de marché
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75 % des produits électroniques recalés…
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…et aussi 50 % des jouets
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Le BEUC en appelle à l’Europe
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Le cas du Leagoo S8 en France
Commentaires (44)
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Abonnez-vousLe 25/02/2020 à 17h23
#1
« chargeurs USB et de voyage pouvant provoquer un incendie »
C’est une nouvelle fonction contre le SARS-CoV-2. " />
Le 25/02/2020 à 17h47
#2
Personnellement je ne suis pas étonné et j’évite d’acheter sur les marketplaces des produits électroniques.
Le soucis viens simplement du fameux logo CE et plus généralement du standard européen qui n’est absolument pas contraignant. C’est une simple formalité à avoir et ouvre la porte à toutes ces chinoiseries ultra dangereuse.
Alors c’est sûr ça permet d’avoir des produits pas cher mais potentiellement dangereux. Avec un standard européen plus élevé, les produits serait un peu plus cher mais d’autant moins dangereux. C’est un choix politique d’avoir des produits bon marché avec peu de contrôle pour les produits grand public.
Dans le ferroviaire, médical ou l’automobile pour citer les industries que je connais les standards sont nettement plus élevé et cela fait 1an que je fais des essais et de la documentation pour mettre un produit sur le marché.
Le 25/02/2020 à 17h57
#3
Et ils ont pas encore du découvrir les disques durs externe qui sont en fait des clefs USB “emballées” :)
Le 25/02/2020 à 18h43
#4
Le 25/02/2020 à 18h46
#5
oui c’est exactement ça et c’est bien pour ça que je dis que ce n’est pas contraignant
Le 25/02/2020 à 18h49
#6
Ben quoi ? C’est China Export !
Le 25/02/2020 à 19h07
#7
Le 25/02/2020 à 19h08
#8
Dans ce style ?https://i.imgur.com/6Iwnv.jpg " />
Le 25/02/2020 à 19h47
#9
Le 25/02/2020 à 20h43
#10
Le 25/02/2020 à 20h57
#11
Dans le cas d’Amazon, il y a amazon-vendeur, amazon-gestionaire et amazon-plate-formepourautresvendeurs. Il y a un différence dans leurs tests?
Le 25/02/2020 à 22h06
#12
Encore des associations qui tirent sur les mauvaises personnes.
Oui a plus de controle sur les marchandises, sur les commerçant, les imports… Mais pas sur les plateformes.
Vous allez sur un marché communale et vous trouvez un produit de mauvaise qualité : c’est la faute du marché ?
C’est l’Europe qui fixe les regles mais il faut bien comprendre que l’Europe c’est “je fabrique en Chine et j’importe” pour le bien des concitoyens bien sûr.
Le 25/02/2020 à 22h34
#13
En fait, je crois qu’on a découvert une nouvelle méthode terroriste : tu remplaces un chargeur de téléphone par une contrefaçon toute pourrie et tu attends que ça déclenche un incendie. Pas fiable, pas prévisible, mais ô combien il serait difficile de prouver l’intention… " />
Le 25/02/2020 à 23h39
#14
Le 26/02/2020 à 06h33
#15
Il serait plus que temps de légiférer sur ces “markeplace”.
Déjà le “vendeur tiers” n’est pas vraiment mis en valeur, ce qui trompé le consommateur pensant acheter dans une enseigne habituelle. De plus en cas de problème l’enseigne en question se défausse complètement…
Et en plus effectivement c’est la porte ouverte à la vente d’une tonne de merde non conforme. Sachant que le consommateur lui pense acheter dans une enseigne connue (coucou la Fnac…).
Bref il est plus que temps de mettre de l’ordre dans ce merdier.
Le 26/02/2020 à 07h41
#16
Sur amazon, je privilégie « vendu et expédié par amazon », c’est plus facile en cas de problème. La marketplace c’est un vrai souk, et passer des heures pour trouver le moins cher de qqes euro, ce n’est pas rentable.
Le 26/02/2020 à 08h12
#17
+1 : dans mon entourage, la plupart des gens n’ont pas conscience qu’un achat chez amazon/rdc/darty/…, c’est parfois/souvent un achat PAS chez amazon/rdc/darty
perso, je trouve que c’est pour Darty que c’est le plus risqué, à long terme je pense que ça nuira à son image (à moins qu’ils ne sélectionnent leurs vendeurs)
Le changement de la loi par rapport à la TVA (les plateformes doivent s’assurer que la TVA est bien collectée, et l’an prochain c’est eux qui seront responsable) est déjà un début. Je pense qu’il faudra aller plus loin (comment, ça, je ne sais pas)
Le 26/02/2020 à 08h18
#18
Une faute : “de rende les places de marché”
Le 26/02/2020 à 08h48
#19
Le 26/02/2020 à 09h07
#20
Le 26/02/2020 à 09h11
#21
sinon y’a çahttps://reviewmeta.com/blog/extensions/
Le 26/02/2020 à 09h14
#22
Le 26/02/2020 à 09h23
#23
Il faudrait arrêter de propager cette fausse rumeur.
https://hoaxbuster.com/societe/2009/03/30/ce-china-export
Le 26/02/2020 à 09h34
#24
Malheureusement même acheter une marque connue et payer plein pot ne garantie pas la bon fonctionnement.
C’est une fichue jungle. On peut avoir des gros doutes sur un détecteur à 5 euros mais rien ne me dit non plus que leroy vend le même en se faisant un marche confortable.
Je peux te prendre en exemple les verres de lunettes qui sont achetés en gros a 1 ou 2 euros , retaillés et revendu a 200 part les opticiens.
Le 26/02/2020 à 10h52
#25
Sauf que ton opticien a pignon sur rue et en cas de problème engage sa responsabilité.
L’optic n’est pas le meilleur exemple. Mais Leroy Merlin est justiciable en cas de soucis avec leur produit. Du coup ils peuvent pas faire n’importe quoi.
Tout cela a un coup et reste une sécurité pour le client.
Quand je vois les gens extasier du prix d’un smartphone sur Aliexpress, je me dis qu’on est pas arrivé… Le prix ne fait pas tout. Quand mon aquarium s’est mis a fuire au bout de 6 mois, j’étais bien content de pouvoir le ramener a Jardiland et le voir remplacer gratuitement.
Pareil quand j’ai un soucis avec un appareil, j’apprécie un sav en direct avec un humain en face de moi. Ça change tout.
Le 26/02/2020 à 10h56
#26
Je suis d’accord avec toi que ce n’est pas parce que tu as payé un truc plein pot que tu es sûr qu’il fonctionne super bien malheureusement.
Après il faudrait faire le test mais je pense que tu as quand même beaucoup plus de chance d’avoir des merdes avec le détecteur à 5€ de AliExpress qu’avec celui à 25€ de Leroy. Même si comme tu le soulignes, y a toujours le risque que l’enseigne vende des merdes chinoise au prix d’un produit de qualité, même si comme dit dans d’autres commentaires ils ne peuvent pas non plus s’amuser à faire trop n’importe quoi.
Concernant les lunettes, c’est encore un autre problème pour moi. Le problème des marchés non-régulés mais remboursés par la sécu/mutuelle/assurances et où les entreprises se gavent.
Le 26/02/2020 à 11h00
#27
Le 26/02/2020 à 11h01
#28
À ce sujet :https://www.minimachines.net/actu/comment-vendre-en-ligne-86932
Le 26/02/2020 à 11h04
#29
La différence fondamentale est que LM respecte la loi, si son produit est merdique il assure la garantie légale de conformité de 2ans. Si le produit ne respecte pas la norme européenne il en est responsable en tant que vendeur.
Quant au vendeur en chine… Au mieux il te remboursera, plus probablement il s’en balec…
Le 26/02/2020 à 12h41
#30
Le 26/02/2020 à 13h07
#31
Généralement, quand c’est nettement en-dessous de la moyenne du marché, c’est qu’il y a un loup. Pas forcément un produit contrefait/défectueux/de mauvaise qualité, mais qui a de fortes chances d’avoir été conçu et fabriqué à l’économie, avec une durabilité réduite.
Après, y mettre le prix, ça permet plus facilement d’avoir une garantie et un SAV en cas de merde. Ce n’est pas systématique, mais c’est un poil plus plausible qu’avec un produit vendu à un prix plancher.
Le 26/02/2020 à 13h09
#32
Le 26/02/2020 à 13h12
#33
Le 26/02/2020 à 13h17
#34
Le 26/02/2020 à 13h21
#35
Le 26/02/2020 à 13h21
#36
Le 26/02/2020 à 13h22
#37
Je pense que la remarque était ironique. Mais ça souligne surtout que le logo CE est très souvent contrefait et que beaucoup de produits portant le logo ne sont en fait pas certifiés.
Le 26/02/2020 à 13h29
#38
Hmm… Dans le cas d’un détecteur de monoxyde de carbone, j’ai pas franchement envie de tester.
Le 26/02/2020 à 14h14
#39
Rah ces vieux et leurs vessies…
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Le 26/02/2020 à 18h41
#40
Le 27/02/2020 à 14h01
#41
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Le 28/02/2020 à 18h31
#42
c’est pourtant simple à tester …
non car le détecteur vendu par l’artisan du coin de “marque” recommandé machin chose à mon proprio , c’est de la merde en barre qui tient même pas 1 an ( alors que c’est marqué 10 ans ! ) bref .
Ou comme à Casto , un testeur de câble à 25 € ( de qualité médiocre ) 5€ le même sur Amazon/aliexpress
y a du fumage sur certains produits
Le 28/02/2020 à 19h59
#43
Le 02/03/2020 à 11h12
#44
Mon commentaire est en référence à la réponse de tazvld, il parle de détecteur de fumée, alors que fate1 parle de détecteur de monoxyde de carbone. Un détecteur de CO, ça ne devrait pas réagir à la fumée. Il faut quand même démarrer un feu dans un endroit mal ventilé et laisser tourner un certain temps pour que la combustion génère du monoxyde de carbone au lieu de dioxyde de carbone. Alors certes, on peut se lancer et couper le gaz dès que ça se déclenche ou dès qu’on commence à ressentir les symptômes d’une intoxication, mais c’est pas vraiment conseillé !