Eric Leandri, cofondateur de Qwant, cité à comparaitre pour violation du secret des correspondances
Outlookgate
Le 01 juillet 2021 à 14h51
4 min
Droit
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Ambiance. Eric Leandri est cité devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est attaqué par Jean-Manuel Rozan, l'un des trois cofondateurs de Qwant, qui l’accuse de violation du secret des correspondances. Une audience est prévue le 13 octobre prochain. Le principal intéressé conteste ces allégations.
Selon nos informations, celui qui a été président de Qwant jusqu’au début de l’année 2020, est visé par une citation directe pour violation du secret des correspondances. Le document date du 19 février et est en notre possession depuis plusieurs semaines.
Cette citation a été déposée par Jean-Manuel Rozan, l'un de ceux avec qui il a créé le service qui se présente comme « le moteur de recherche qui respecte votre vie privée ».
C’est en janvier et février 2020 que Jean-Manuel Rozan apprend que sa boite mail a été compromise quelques semaines plus tôt, alors que Leandri présidait encore Qwant. Selon la citation que nous avons pu consulter, c'est Jean-Claude Ghinozzi, son remplaçant, qui l’a informé qu'elle avait été « visitée et contrôlée » en décembre 2019.
Il y est affirmé également que le responsable des infrastructures de Qwant avait lui-même reçu « un ordre d’accéder à sa boite mail, sans l’autorisation du principal intéressé ».
Contrôle à distance via TeamViewer
Techniquement, les faits auraient été menés depuis l’ordinateur de Marie Juyaux, directrice générale adjointe de Qwant jusqu’en mars 2020. Un accès rendu possible, détaille encore la citation directe, par un « contrôle à distance d’un poste professionnel à l’aide du logiciel TeamViewer » de télémaintenance à distance.
Pourquoi du coup cette procédure visant personnellement Leandri ? Selon le compte-rendu du comité exécutif de Qwant du 17 mars 2020, l’intéressé aurait indiqué avoir mandaté ce contrôle pour défendre l’entreprise et ses positions personnelles contre des attaques extérieures et faire face à d'autres circonstances difficiles, sans plus de détails. Le document, retraçant cette réunion avec toutes les huiles de Qwant, fait état d’un échange très tendu entre notamment Eric Leandri et Jean-Manuel Rozan.
L'explication est cependant différente dans la citation que nous avons pu consulter : l’ordre « donné directement par Monsieur Leandri d’accéder à [sa] correspondance privée » aurait été émis dans le but « de le nuire [sic] et le déstabiliser ». Les témoignages seraient « accablants », et les faits également signalés à la CNIL le 28 mai 2020.
Aucune violation, selon Eric Leandri
Contacté, le principal mis en cause nous indique, via l’assistance du cabinet DGM Conseil, que « tout d'abord, à la connaissance de M. Leandri, M. Rozan a déposé une plainte à son encontre, mais le parquet n'a pas donné de suite à cette plainte, estimant manifestement qu'aucune infraction ne pouvait lui être reprochée ».
Et toujours selon les explications que nous avons reçues par courrier, « c'est parce que cette plainte n'a pas abouti que M. Rozan a pris l'initiative d'une citation directe devant le tribunal ».
« Par ailleurs, affirme-t-il, aucune violation des correspondances n'a été effectuée à l’initiative de M. Leandri, bien au contraire, la charte informatique de la société Qwant et la réglementation ont été scrupuleusement respectées lorsque M. Leandri était à la tête de cette société ».
Contacté par nos soins, Me Arash Derambarsh, avocat de Jean-Manuel Rozan, se dit « surpris » d’être questionné pour ce dossier et n’a aucune déclaration à faire.
Alors qu'Eric Leandri reste couvert par la présomption d'innocence, Jean-Manuel Rozan considère dans sa procédure que « cet espionnage compromet ses affaires et ses investissements au sein de cette société dont il est un des co-fondateurs et dont il possède 40 % des parts sociales par le truchement de sa holding Quartz Participations ». Il réclame 100 000 euros de dommages-intérêts.
Depuis son départ de la direction générale de Qwant, Eric Leandri a fondé Altrnativ, une offre qui « entend apporter des solutions et des garanties de confiance pour tous dans l’environnement numérique ». D'après sa fiche LinkedIn, il ne serait plus président du Conseil scientifique et stratégique de Qwant depuis septembre 2020.
Eric Leandri, cofondateur de Qwant, cité à comparaitre pour violation du secret des correspondances
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Contrôle à distance via TeamViewer
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Aucune violation, selon Eric Leandri
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 01/07/2021 à 15h32
y a de l’ambiance …
Le 01/07/2021 à 17h06
Arash Derambarsh c’est pas le mec dont le doctorat (qui lui a permis d’obtenir son titre d’avocat) a été annulé après des accusations de plagiat et qui a été radié du barreau ?
Le 01/07/2021 à 17h17
Yep. Et c’est pas que des accusations. Plus de 67% de sa thèse vient indubitablement d’autres textes non cités (et ça pourrait monter à 92% de la thèse).
Bref, au début, j’avais un a-priori négatif sur Léandri, mais là, prendre Derambarsh comme avocat, ça discréditerait presque la plainte…
Le 01/07/2021 à 17h23
Et il a même été jusqu’à présenter des faux manuscrits de thèse devant la commission de discipline pour se défendre…
C’est clair que ça sent mauvais ^^
Le 01/07/2021 à 17h23
Ça a l’air particulier en effet comme ambiance… Il a l’air charmant, ce M. Leandri (même s’il est présumé innocent jusqu’à ce qu’il soit déclaré coupable, mais bon, c’est pas la première affaire avec lui)
… et ça ne colle pas vraiment avec l’image que Qwant (confidentialité notamment) veut donner…
Le 01/07/2021 à 17h23
Il n’est pas le plaignant.
Le 01/07/2021 à 17h24
Oui, justement. Léandri faisait un bon coupable, jusqu’à ce qu’on lise le nom de l’avocat du plaigant
Le 01/07/2021 à 17h26
Exactement ça.
Le 01/07/2021 à 20h22
bof, venant de qwant plus rien m’étonne. avec 20 millions d’euros de sub publiques et obligation d’installation dans l’administration, c’est plus la french tech c’est la french touch…rectal
Le 02/07/2021 à 14h14
Le 01/07/2021 à 21h19
Que fait cet article digne de la presse People sur NXi ?
Leandri a t’il encore un quelconque role dans Qwant ?
La réponse a cette question est importante vu que le nom de Qwant apparait dans le titre de la news.
Le 01/07/2021 à 22h32
KOAAAAhhh ? Mais t’es pas au courant pour Britney Spears ? Mais comment t’es décaléééé ! T’as pas d’shampoing ? T’es… VIEUX ?
Il est IMPOSSIBLE de vivre sans la presse people et les “indiscrétions” sur Insta !
Le 02/07/2021 à 03h39
Un indice : regarde la période du contrôle mentionné dans la citation
Le 02/07/2021 à 06h55
Le 50⁄50, c’est négociable ?
Concernant l’article, quand on connaît le passif de l’entreprise et son ambiance, on ne peut pas être étonné.
Par contre, je connaissais pas le passé de l’avocat du plaignant.
Reste à voir si cet article sera indexé
Le 02/07/2021 à 07h03
Article sur Le Monde
Que fait cet article digne de la presse People sur Le Monde ?
Azra Basic a t’elle encore un quelconque rôle en Croatie ?
La réponse a cette question est importante vu que la Bosnie apparait dans le titre de la news.
OK je force le trait mais tu vois l’idée non ?
Le 02/07/2021 à 09h30
Sans doute parce que ça concerne Qwant :
:)
Le 02/07/2021 à 08h32
mouais bon en même temps voilà le genre d’avocat (ou non) que prend le type:
“accusé d’avoir plagié sa thèse qui lui a permis d’accéder à ce titre d’avocat”
Le Monde
Le 07/07/2021 à 10h06
Le mieux, c’est que le Barreau de Paris a prononcé sa radiation en avril, et c’est uniquement parce qu’il a fait appel qu’il peut continuer à exercer.
Ça ne présage pas de la suite, mais ça n’aide pas quand ton Ordre te vire….
https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/radie-du-barreau-pour-des-accusations-de-plagiat-l-avocat-arash-derambarsh-fait-appel_4602751.html
Le 02/07/2021 à 08h41
Je sais que c’est une plaisanterie, mais ironiquement, on commence à peine à se rendre compte que ce qui est arrivé à Britney Spears méritait bien plus d’attention de la presse généraliste. Elle a témoigné récemment pour mettre fin à sa mise sous tutelle, et son témoignage était édifiant (en gros elle est emprisonnée par sa famille et n’a même pas accès à la fortune qu’elle a bâti seule, et ce depuis 10 ans).
Le 02/07/2021 à 09h33
Ca ne m’etonnerait pas de Léandri mais ça c’est le début du feuilleton de la saison 4; la pujilat s’annonce. Ce qi est intéréssant c’est de savoir qe ROZAN détient 40% des actions de Qwant, le Mr qi jurait encore “démentir formellement” l’sage de Bing dans les grands médias en 2015 et n’a amais été jugé por pratique commerciale mensongère et trompeuse.
Cette bande de bandits s’entredéchire depuis les débuts, Ghinozzi le fossoyeur du moteur Xaphir de Xilopix coulé et fermé par Qwant (8 années de recherche de 40 ingénieurs et chercheurs jeté a la poubelle) sera lui assi bientôt du club de cette guerrilla interne.
Le 02/07/2021 à 10h14
Je réitère ma question: en quoi cette querelle de bas étage a quoi que ce soit a faire avec Qwant actuellement ?
Quel est l’intérêt de la rendre publique maintenant (c’est à dire avant même que tout jugement ait été prononcé) en l’associant à Qwant ?
Est ce que cela impacte le travail actuel des dirigeants et des ingés ?
Il n’y a qu’à voir les réactions à chaud des commentateurs…
J’ai l’impression qu’on s’amuse à tirer sur l’ambulance.
Le 02/07/2021 à 12h53
Les gars sont cofondateurs de Qwant, les faits se sont déroulés chez Qwant. Comment veux-tu que le nom de Qwant n’apparaisse pas ?
Et qu’ont à voir les ingénieurs et actuels dirigeants à faire ici ? Ils ne sont pas mentionnés il me semble.
Je ne suis pas sûr que répéter la même question (qui amène les mêmes réponses) en boucle la rende plus pertinente en fait…
Le 02/07/2021 à 12h32
Il l’a fait…
On a la phrase Ambiance. comme début d’article.
Bientôt comme titre?
Le 02/07/2021 à 16h41
Le cabinet DGM :
DGM est le leader de la communication d’entreprise et de la communication de crise. Fondé en 1986, DGM a plus de 30 ans d’expérience dans la gestion des relations avec les médias : ses équipes…
https://www.bing.com/search?q=DGM+Conseil
Le 02/07/2021 à 16h44
Et d’où vient Alternativ.
N’est-ce pas une ancienne sous-division de qwant “léguée” par la CDC ?
Un ancien de qwant y travail, en tout cas.
Le 02/07/2021 à 22h38
Si les faits s’étaient déroulés chez Fleury Michon cela aurait changé quelque chose ?
Si Nxi se met à relater ce genre de problèmes en entreprise, ils feraient mieux d’embaucher…
Affaire non jugée, parole contre parole avec avocats véreux au milieu: un bon petit sujet pour faire du clic.
Une affaire pire chez Google a eu un traitement beaucoup plus neutre.
Mais bon faut pas trop taper sur Google, c’est moins porteur que le french bashing…
Le 08/07/2021 à 13h57
Le jour où Fleury Michon opèrera un cloud ou un service numérique, oui on pourra en parler ici il me semble.
On a eu beaucoup de news de ce genre.
Sur Google (il y en a plein)
Sur Facebook
Sur Orange, où les responsables n’étaient plus en poste
Je vais pas continuer, mais on peut en trouver d’autres.
Donc que tu sois d’accord ou pas, l’article ici est cohérent avec tout un tas d’autres articles sur les mêmes sujets de litiges en entreprises du numérique…
Le 02/07/2021 à 23h15
Je suis plutôt d’accord avec Carbier pour le coup. Au delà de la question de savoir si ça concerne ou non Qwant, est-ce vraiment pertinent de s’intéresser aux litiges internes d’une entreprise ?
Mr X serait un connard patenté ayant violé la vie privé de ses employés/collaborateur il y’a X mois dans son ancienne entreprise ? La belle affaire, si vous partez sur ce genre d’article, il y’a qu’a se pencher pour en récupérer des centaines tout les ans sur pratiquement n’importe quelle grosse boite française.
Je vois des news dans le brief autrement plus intéressantes qui se battent pour avoir le droit à plus de 3 lignes alors que cette non information à le droit à un article entier.
Ici l’information c’est quoi ? Que Leandri aurait lu les mails d’un de ses collaborateurs/associé/whatever ? Cette “information” apporte quoi à qui ? La conviction que Leandri est un sale type ? Je pense que tout le monde s’en moque, et que la majorité des ceux qui lisent NXI étaient déjà au courant.
Le 03/07/2021 à 08h19
Tu veux dire comme dans cette news ?
J’ai pris le parti de garder de cet article que c’est un rappel que le secret des correspondances concerne aussi les correspondances électroniques, les turpitudes de Qwant à tous les niveaux ne m’intéressent plus, même si j’attends avec impatience l’annonce de la fin des financements publics de ce “machin”.
Le 05/07/2021 à 07h43
Je suis d’accord avec tout le monde étrangement.
Cumbalero met en exergue l’intérêt implicite de l’article, pour autant je ne vois pas le besoin d’en parler outre mesure, je suis bien sûr que les journalistes pourraient trouver d’autres affaires liées au secret des correspondances plus intéressantes dans l’absolu.
Surtout que là comme appuie Carbier, on est sur le point de départ d’une querelle de chiffonniers, on a pas suffisamment d’éléments pour nous faire une opinion, ni donc de jugement pour disposer au moins d’une information factuelle.
Pour le coup, ça sent l’article “plaisir” de Marc comme David sur AMD : un parti pris plus ou moins biaisé (et pas toujours assumé). La différence étant qu’ici le parti pris est sur le fait même de traiter la news, mais au moins le style rédactionnel est à peu près neutre, donc c’est bien moins problématique. Juste, j’ai un peu l’impression “d’avoir lu pour rien”.
Tant qu’à faire, j’aurais apprécié une “mise en contexte juridique”, genre à défaut de donner son propre point de vue (peut-être pas possible d’ailleurs pour raisons juridiques ?) que Marc nous donne des sources sur le droit applicable théorique au moins en mode “ex de pratique contestable, faites vous votre analyse”.
Là ça fait juste caisse de résonance médiatique de foire d’empoigne privée. De mon point de vue, aucun intérêt (en contrepartie cela n’aura pas pris trop de temps à rédiger).
Le 05/07/2021 à 18h08
“C’est en janvier et février 2020 que Jean-Manuel Rozan apprend que sa boite mail a été compromise quelques semaines plus tôt, alors que Leandri présidait encore Qwant”