En 2022, l’ANFR a autorisé les premiers sites 2G de Free Mobile
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Le 07 février 2022 à 13h15
7 min
Société numérique
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Alors que Free Mobile est présent depuis plus de 10 ans en France, il se prépare à déployer de la 2G sur le territoire. Il dispose de ses premières (centaines) d’autorisations et peut désormais passer à la mise en service des sites. Free Mobile dispose pour rappel d’un contrat d’itinérance sur le réseau 2G et 3G d’Orange, jusque fin 2022.
L’Agence nationale des fréquences a publié son observatoire du déploiement des réseaux mobiles pour le mois de janvier. C’est un rendez-vous mensuel, avec une nouveauté de taille durant ce mois de janvier.
5G, 4G et 3G continuent de suivre leur chemin
Il y est bien évidemment question de 5G, pour ce qui est des autorisations et des sites techniquement opérationnels. Depuis le lancement de cette nouvelle technologie, l’Arcep a pour rappel décidé de prendre la main pour ce qui est des sites ouverts commercialement.
Les opérateurs se divisent toujours en deux catégories : d’un côté Free Mobile qui mise sur les 700 MHz en plus de la bande cœur de 3,5 GHz pour arriver à une large couverture des populations, de l’autre Bouygues Telecom, Orange et SFR qui préfèrent les 2 100 MHz. Depuis le lancement de la 5G, aucune autorisation n’a été délivrée sur les 1 800 MHz, tous opérateurs confondus.
Sur les 3 500 MHz, les opérateurs sont assez proches les uns des autres : entre 4 084 (Free Mobile) et 5 412 (Orange) autorisations, pour 2 691 (Free Mobile) à 2 937 (Orange) sites actifs techniquement. Pour ce qui est des sites commercialement ouverts, les chiffres de l’Arcep commencent à dater puisque les derniers sont de fin septembre 2021. Nous avons demandé au régulateur quand arrivera la prochaine mise à jour.
Sur la 4G, pas grand-chose à signaler non plus : les opérateurs continuent d’obtenir des autorisations et d’activer des sites sur l’ensemble des fréquences dont ils disposent, sauf les 800 MHz pour Free Mobile puisque l’opérateur n’a pas remporté d’enchères sur cette bande de fréquence.
On descend encore d’un cran avec la 3G où les quatre opérateurs continuent de déployer leurs réseaux sur les bandes 900 et 2 100 MHz. Orange est toujours en tête avec plus de 27 000 sites en service, suivi par Bouygues Telecom et SFR avec un peu plus de 23 000 et enfin Free Mobile, qui ferme la marche avec un peu moins de 22 000.
L’ANFR délivre 360 autorisations 2G à Free Mobile
La principale nouveauté se trouve dans le tableau de la 2G. Hé oui, cette technologie est encore utilisée en France, même si elle tend à disparaitre doucement. Alors que Free Mobile n’avait aucune autorisation sur 900 et 1 800 MHz, l’opérateur a obtenu ses 360 premières sur les 900 MHz, « essentiellement en Gironde », précise l’ANFR. La liste complète est disponible en open data.
Par contre, aucun site n’est mis en service pour le moment. Nous avons demandé à l’opérateur quels étaient ses plans pour la suite, mais il n’a pas souhaité répondre à nos questions.
La 2G de la discorde entre les quatre opérateurs
La question de la 2G chez Free Mobile est revenue sur le devant de la scène début 2020, lorsque l’opérateur annonçait sa volonté de prolonger l’accord d’itinérance avec Orange, aussi bien sur la 2G que sur la 3G. Après l’avoir examiné, l’Arcep donnait son feu vert en octobre 2020… malgré la grogne de Bouygues Telecom et SFR qui étaient farouchement opposés à cette prolongation.
Dans son plaidoyer, Free Mobile mettait en avant « le besoin de bénéficier d’une couverture 2G au même titre que les autres opérateurs de réseaux mobiles ». SFR lui répondait qu’il ne tenait qu’à lui de déployer de la 2G : « Les fréquences sont neutres technologiquement et il ne tient encore une fois qu’à Free Mobile d’investir pour allumer la 2G sur les fréquences dont il dispose déjà ».
Free Mobile « n’a pas investi pour assurer une bonne couverture sur tout le territoire, a besoin de s’appuyer sur le réseau d’Orange pour pallier ses carences », ajoutait la marque au carré rouge. « Cette prolongation de l’accord d’itinérance entre Free Mobile et Orange octroie à Free Mobile un avantage concurrentiel inacceptable et induit des effets gravement anticoncurrentiels préjudiciables sur le marché mobile ».
Bouygues Telecom avançait des arguments différents, mais avec la même finalité (refuser cette prolongation) : « si l’Arcep autorisait la prolongation de l’accord 2G alors même qu’il n’est plus justifié au regard de la taille du parc de terminaux, elle risquerait d’inciter Free Mobile à maintenir un réseau sous-dimensionné en lui garantissant "un filet de sécurité voix" ».
Sans donner de chiffres précis, Bouygues Telecom expliquait que la « proportion de terminaux 2G ne saurait être qualifiée de significative ». L’opérateur proposait une alternative à Free Mobile pour se « passer » de la 2G : « On observera également que le prix de vente des terminaux 3G a largement chuté depuis 2016 si bien que Free Mobile peut opérer à moindre coût la migration de la part résiduelle de ses abonnés 2G ».
Cette histoire d’itinérance était remontée jusqu’au Conseil d’État qui, fin 2021, ne trouvait rien à redire : aucun élément n’indiquait que « la prolongation jusqu'au 31 décembre 2022 de l'accord litigieux aurait des effets anticoncurrentiels ». En conséquence de quoi, Bouygues Telecom et SFR ne sont ainsi « pas fondées à soutenir que l'Arcep aurait commis une erreur de droit et une erreur d'appréciation ».
L’accord d’itinérance 2G et 3G de Free Mobile sur le réseau d’Orange est donc prolongé jusqu’à la fin de cette année… pour le moment ?
Oui, Free peut déployer de la 2G s’il le souhaite
La question en creux était de savoir si Free, arrivé après le lancement de la 2G, pouvait déployer son propre réseau 2G. L’Arcep nous avait confirmé que c’était le cas : « les autorisations des opérateurs mobiles sont effectivement neutres, elles ne prescrivent généralement pas une technologie obligatoire et elles ne font pas obstacle au déploiement d’autres technologies par les opérateurs, y compris Free Mobile, tant que les obligations assorties aux autorisations, notamment en termes de performance minimale du réseau, sont respectées par les opérateurs ».
« Les choix technologiques relèvent ensuite des opérateurs, qui peuvent être amenés à prendre en compte notamment des aspects techniques et économiques, au regard de leur portefeuille global de fréquences, dans le respect des obligations et des droits liés à leurs autorisations », nous expliquait le régulateur.
Il aura donc fallu attendre début 2022 pour que Free Mobile – qui vient de fêter son 10e anniversaire – s’intéresse (enfin ?) à la 2G pour son propre réseau. Les premières autorisations confirment la position de l’Arcep ainsi que celle de SFR pour qui il ne tenait effectivement qu’à Free Mobile de déployer de la 2G.
À quand l’extinction de la 2G en France ?
La fin de la 2G arrivera un jour, c’est une certitude, mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur le calendrier même si cela a débuté il y a plusieurs années aux États-Unis et que l’extinction de la 3G se prépare déjà. Chez Orange, « l'utilisation de la 2G baisse fortement et des technologies alternatives peuvent prendre en charge ses usages. D'ici à 2025, en Europe, on peut envisager une extinction de la 2G, au moins pour le grand public », expliquait Stéphane Richard en 2020.
En attendant, les opérateurs peuvent déjà réutiliser tout ou partie de leurs fréquences 2G pour d’autres technologies (c’est ce qu‘on appelle le refarming). C’est le cas depuis longtemps des 1 800 MHz pour de la 4G par exemple.
En 2022, l’ANFR a autorisé les premiers sites 2G de Free Mobile
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5G, 4G et 3G continuent de suivre leur chemin
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L’ANFR délivre 360 autorisations 2G à Free Mobile
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La 2G de la discorde entre les quatre opérateurs
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Oui, Free peut déployer de la 2G s’il le souhaite
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À quand l’extinction de la 2G en France ?
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 07/02/2022 à 13h22
Je n’arrive pas à comprendre l’intérêt de déployer de la 2G maintenant, pour se prendre toutes les obligations que cela implique, alors qu’on est sur la fin de cette techno. Le faire il y a 5 ans j’aurai compris mais maintenant?!
Après ce ne sont que des autorisations. Mais à quoi bon en demander si ce n’est pas pour les utiliser
Le 07/02/2022 à 13h57
pareil, je ne vois pas du tout l’intérêt d’invertir dans du 2g maintenant.
au départ j’ai cru à une faute de frappe dans le titre.
Le 07/02/2022 à 14h01
Bien lire la dernière phrase de l’actu…
Le 07/02/2022 à 14h09
+1
A priori, c’est bien une fréquence que l’ANFR autorise, pas une techno.
Et comme on peut faire porter par la fréquence plusieurs types de techno, ils peuvent l’utiliser comme ils veulent. Non ?
Si c’est ça, je ne vois pas l’intérêt du titre : pourquoi dire que c’est la 2G qui est autorisée et pas du 900-1800 MHz ?
Le 07/02/2022 à 14h09
Il n’y a pas que le telephone au sens humain qui exploite la 2G, tout un tas d’objets sont connectés ainsi, robot tondeuse, Tomtom avec info traffic “à vie” pour ce qui me concerne.
Peut-être un marché à de pas négliger?
Le 07/02/2022 à 15h37
Dans une grande partie du monde c’est en voie de disparition, c’est étonnant de faire des efforts en 2022 là dessus quand même, sachant qu’ils partent de 0.
Le 07/02/2022 à 14h30
La 2g niveau voix est peu qualitative mais relativement fiable comparé à la 3g ou volte sur 4g-5g. Je pense que c’est pour avoir le fameux filet de sécurité quand les autres réseaux sont sur chargés que free mobile active maintenant la 2g pour pouvoir assurer un service minimum en se passant de la 2g orange.
Le 07/02/2022 à 14h43
SMS d’Orange/Sosh reçu à l’instant :
Le 07/02/2022 à 16h10
J’ajoute: alarmes, systèmes de sécurité ‘personne isolée’
Dont certains déployés sur de gros volumes…
Le 07/02/2022 à 16h19
C’est compatibilisé dans la 2G car Free a indiqué pour quelle techno cela allait être utilisé. Pour le 900Mhz il y a soit la 3G soit la 2G.
Je ne vois que cela qui fait le titre de cette actu. :)
Le 07/02/2022 à 17h23
Peut être parce que l’ANFR l’a classé lui même dans la section 2G de son rapport, et qu’ils doivent savoir mieux que pas mal de monde ce que compte en faire Free ?
Le déploiement de la 2G répond également à un autre besoin juridique de Free, à savoir la capacité à passer des appels d’urgence, chose possible en 2G (qui porte loin du reste). Leur couverture de la population est plutôt bonne, mais pas celle du territoire, qui est en retrait vis à vis des autres opérateurs.
Le 07/02/2022 à 19h49
Typiquement les SMS ne fonctionnent qu’en 2G.
Or c’est encore beaucoup utilisé par les automates de reporting, les chaudières, les ascendeurs (en plus des lignes “voix” des cabines) ,…
Il est possible que ça ne leur coûte pas grand chose : Les antennes modernes savent faire toutes les technologies en software, sans avoir besoin d’installer sur place du matériel.
Le fait qu’ils ne l’aient fait qu’en gironde implique qu’il existe peut-être la-bas une proportion plus importance de matériel avec des cartes SIM Free en activité (un entrepôt ? une entreprise ? ) , et que ça leur coûte cher en roaming Orange…
Le 07/02/2022 à 21h30
C’est pas ce que j’ai pu lire ici ou là…
Le 07/02/2022 à 21h58
free après être le trublion des télécom c’est aussi le clown de service.
au boulot ya longtemps qu’on a arrêté de dev avec des modems 2G même si certes ils ont souvent un mode de fallback 2G ça consomme tellement que pour une application mobile ou alimenté par batterie c’est complètement has been la 2G, on va commencer à sortir des produits 5G c’est ça l’avenir toutes ces applications pourront fonctionner en 5G tout en étant basse conso donc alimenté par batterie
justement tout ce qui est alarme ou ascenseur doit pouvoir fonctionner même en cas de coupure de courant pour que justement si l’ascenseur n’a plus de jus tu puisses quand même appelé des secours donc via modem 5G faible conso alimenté sur batterie et hop problème résolu. idem alarme pour pouvoir se déclencher même si le courant est coupé
Le 07/02/2022 à 22h31
Deux choses à prendre en compte :
Du coup, si ça coûte rien, et que ça rajoute une corde à son arc, pourquoi se priver ?
Le 08/02/2022 à 07h51
Peut être parce que ça bouffe du spectre pour pas grand chose ?
Le 08/02/2022 à 18h02
Tu veux dire, le truc qui est résolu par le partage dynamique de fréquences ?
Le 09/02/2022 à 07h57
Je me trompe peut être mais le DSS impose tout de même qu’une partie du spectre soit tout de même attribué pour permettre l’accroche du client. Quand on voit ce qu’on peut faire en 4G sur un tout petit bout du spectre et ce qu’on ne peut rien faire en 2G, je ne comprends pas. Il y a certainement une logique de la part de Free mais je ne la comprend pas.
Le 08/02/2022 à 07h54
Je viens de regarder les données toutes ses “nouvelles antennes” GSM900 (2G) coïncident avec des antennes UMTS900 (3G) existantes.
Donc Free va probablement activer la 2G sur son réseau 3G existant, comme signalé précédemment c’est probablement simplement via une mise à jour logiciel à distance.
C’est quand même étonnant d’avoir attendu près de 10ans mais ça signifie sûrement la fin rapide de l’itinérance 2G vers Orange.
A noté, sur une même antenne et fréquence, il y’a moins d’abonnés 2G qu’en 3G qui découpe plus efficacement les fréquences disponibles. C’est peut-être une des raisons, il ne doit plus rester tant d’utilisateurs 3G, du coup ça devient acceptable d’ouvrir le service GSM et donc de perdre de la capacité <4G.
Le 08/02/2022 à 08h07
“Pas grand chose” étant la majorité du M2M…
Le 08/02/2022 à 09h46
Le M2M in house passe de plus en plus rapidement en IP en 3G/4G pour assurer le backup. Et franchement quel confort. On gagne très largement qualitativement parlant.
Le 08/02/2022 à 10h40
“si cela a débuté il y a plusieurs années aux États-Unis et que l’extinction de la 3G se prépare déjà.”
J’ai reçu sur mon smartphone un message de Orange me disant que la 3G aux US c’est fini, il me faut un terminal compatible volte.
Donc d’après Orange ça fait plus que se préparer.
bon ben grillé par serpolet